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Le reste de l'inscription concerne l'affranchi qui, en élevant ce monument à la mémoire de son ancien maître, ne s'est point oublié, en voulant qu'il lui servit aussi.

Le reste est consacré à des formules d'usage et à annoncer l'acquittement d'un dévoir envers la divinité.

Je ne pense pas que le surnom d'Incitatus dérive de quelque circonstance qui ait rapport au cheval de Caligula qui avait aussi ce surnom, il serait d'ailleurs assez difficile de le prouver.

Il existe une lacune entre les noms Fontius et Marcelius, c'est peut-être le nom de l'attribut qui a été mutilé. Le monument a 3 pieds 8 pouces de haut, sur 2 pieds de il est orné de moulures.

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L'inscription est gravée en lettres onciales d'un très-mauvais style, elle date du III. siècle.

Elle est un peu mutilée, mais elle n'en mérite pas moins les honneurs du musée lapidaire de la ville. Espérons que M. le premier président de la Cour royale lui donnera pour compagne la belle inscription qu'il possède et dont l'importance historique se rapporte d'une manière spéciale à notre ville où elle avait été faite en l'honuenr d'un grand de l'empire et d'un conseiller particulier des empereurs Adrien et Antonin. Je pense qu'on pourrait traduire ainsi l'inscription de Fontius Incitatus :

a Aux dieux mânes et au repos éternel de Fontius Incitatus Sextum vir du temple d'Auguste à Lyon, de la corporation des mariniers de la Saône, membre de celle des centonaires siégeant à Lyon et négociant en blé ; ayant reçu des honneurs.

Fontius... Marcelius son affranchi a élevé ce tombeau de son vivant à son noble patron et à lui-même et l'a dédié sous la formule de l'ascia. O homme heureux et joyeux de ton vivant, les mânes ont à bon droit reçu l'accomplissement de ce

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3o. Un second cippe funéraire portant une iuscription en dettres onciales d'un bon style. Ce monument comme le précédent en calcaire dit vieux choin date du second siècle ; les moulures dont il était décoré sont mutilées, il a 3 pieds 8 pouces en hauteur sur 2 pieds de largeur. Voici l'inscription:

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Elle nous apprend peu de chose, c'est une femme qui élève un tombeau à son mari, qui lui souhaite beaucoup de bonheur en honorant sa mémoire d'après les formes usitées de l'époque. C'était autrefois un usage adopté dans les familles, et même cela se faisait d'étrangers à étrangers dans beaucoup de circonstances; comme aujourd'hui, les morts dans l'ancien temps n'inspiraient plus de craintes aux vivants; ils devenaient excellents, ils valaient beaucoup mieux que pendant leur vie; la jalousie et la haine expiraient avec celui qui en était 'objet, et bien souvent aussi la vénération et les sentiments lu cœur s'accroissaient en raison des héritages; c'est un aible et un travers du cœur humain qui a flétri tous les siècles.

On a également trouvé dans ce mur qui soutenait la oute qui passe au bas du rocher, une pierre d'une très-grande dimension où existait naguère une longue inscription; mais soumise à la taille du maçon, le marteau n'a laissé que quelques lettres éparses, et la mutilation générale de cette inscription ne permet nullement de pouvoir rétablir un seul mot.

Ce sont là tous les objets principaux et d'une origine antique qui étaient enfouis dans le mur, mais en déblayant l'ancien fossé du pont levis, qui existait à cet endroit, on a déterré les débris de sculpture suivants, appartenant à d'autres époques :

1o. Une portion de bas-relief de 2 pieds 8 pouces de longueur, représentant un masque de lion qui repose sur deux branches d'olivier dont les tiges se croisent à la base; ce travail est de la fin du XVII. siècle; on doit présumer que ce bas-relief dont le sujet est tout emblématique pour Lyon, était placé au-dessus des portes de la ville: il est en calcaire blanc de Tournus.

2o. Un lion en relief, vu de face, droit sur les deux pattes de derrière; il est mutilé, il a 8 pouces de haut, il était vraisemblablement incrusté daus les murs du château; il est d'un mauvais travail du XVII. siècle, le calcaire dont il est fait est de Lucenay (commune du département du Rhône).

3o. Un débris de statue drapée, elle tient de la main droite un volumen déroulé, la tête manque ; elle devait avoir trois pieds de hauteur. Cette sculpture représentait un évangéliste, 'le travail est du commencement du XVIe siècle, le calcaire est de Lucenay.

4°. La partie inférieure d'une statue drapée dont il ne reste qu'un débris de la hauteur de 15 pouces, même travail, même époque et même matière que la précédente.

5o. Portion inférieure d'une statue. Le travail des draperies est du même style, l'avant-bras droit existe, la main tient un volumen déroulé ; c'était encore la statue d'un évangéliste dont la partie supérieure manque ; la partie existante a 16 pouces de haut. Elle est en calcaire de Lucenay.

6o. Une aile d'archange en relief, l'envergeure a 10 pouces de longueur. Même travail, même pierre.

7o. Un avant-bras gauche et sa main ; il paraît dépendre de la statue no. 3.

8°. Le tronc mutilé d'une statuette; au devant de la poitrine, sur le liseré de sa tunique, on lit le mot FIDEs qui est sculpté en relief. La hauteur de ce débris est de 6 pouces ; il est du même travail et toujours en pierre de Lucenay. C'est vraisemblablement le reste d'une statue de l'une des vertus théologales, le symbole de la foi.

Tous les objets dont je viens de parler appartiennent à la même époque et sont des sujets religieux, à l'exception des numéros 1 et 2 qui se rapportent d'une manière spéciale à la ville de Lyon..

Il paraîtrait qu'à l'époque de la révolution de 93, tous ces monuments, plus ou moins mutilés, provenant soit de la chapelle du château de Pierre-Scise, soit des anciennes portes de la ville, ont été renversés dans la tourmente révolutionnaire, et ont servi à combler les fossés du pont-levis.

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M. Martin, maire de Lyon, a jugé utile dans l'intérêt des arts et plus encore dans celui des souvenirs historiques, de faire apporter au musée tous les débris dépendant de cette nouvelle découverte, auxquels peuvent se rattacher quelqu'intérêt ; et M. Lafitte auquel ont été adjugés les travaux du quai de l'Observance, s'est empressé d'en faire hommage à la ville, lors même que par son traité avec elle tous les matériaux dépendant de cette démolition étaient devenus sa propriété particulière.

Il serait heureux que ceux qui, par des travaux divers, peuvent faire des découvertes d'antiquités, fussent animés du même zèle et de la même générosité que M. Lafitte.

NOTICE

Sur un cimetière découvert à Conlie (Sarthe);

PAR M. JOUSSET DES BERRYES,

Membre de la Société pour la conservation des Monuments.

L'histoire ne fournit aucun document sur le bourg de Conlie et le pays qui l'environne ; cependant tout porte à croire que les Romains ont séjourné long-temps dans cette contrée et y ont fondé des établissements. Il existe encore près le bourg de Domfront, à un demi-myriamètre de Conlie, un ́monticule entouré d'un fossé, qui paraît avoir servi de station aux premiers conquérants des Gaules. On trouve aussi dans les environs de nombreux amas de scories qui proviennent de forges à bras attribuées aux Romains.

Enfin on a découvert dans le même canton des traces d'une voie romaine qui conduisait de Subdinum ou Suindinum ( le Mans), à Neodunum (Jublains).:

Nous n'entreprendrons point d'examiner si le cimetière qui nous occupe en ce moment remonte à l'occupation romaine ́, nous nous bornerons à consigner ici les renseignements que nous possédons sur ce champ de sépulture. ''

Au mois de juillet 1858, M. Moulin, propriétaire à Conlic, entreprit de réunir à son jardin une portion de champ située dans ce bourg, à gauche de la route du Mans à Sillé le-Guil

laume.

La couche de terre végétale n'a guère, dans cet endroit, que 50 à 60 centimètres de profondeur et repose sur une roche de calcaire jurassique composée de pierres de petit volume.

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