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d'abord, l'église de Dol ( arrondissement de St.-Malo), la construction remonte au XIII. siècle. Ce monument tout en granit, paraît avoir été bâti d'une seule fois. Le Conseil municipal avait voté 6000 francs pour la restauration de cette église depuis long-temps délaissée. Cette somme était insuffisante, mais le gouvernement a accordé 20000 francs, et les restaurations se font sous la direction d'un architecte habile.

Il existe à Vitré une chapelle de la renaissance, dont on peut faire remonter la construction au milieu du XVIa. siècle, par la similitude de ses ornements avec ceux d'une autre chapelle des environs, qui est de 1559. Ces ornements rappellent aussi ceux qu'on remarque à Solesme. Il ne reste que l'apside de cette chapelle, dont la nefa été convértie en prison, mais il importait de conserver cette apside. Le Conseil général, qui avait d'abord pensé à la faire transporter à Rennes, a abandonné ce projet, et alloué 300 francs pour la réparer ; le gouvernement a accordé 400 francs, et la restauration aura lieu prochainement.

M. Hunault de la Peltrie demande que la Société pour la conservation des monuments émette le vœu de voir le gouvernement venir en aide aux ressources de la ville d'Angers, afin de lui faciliter les moyens de conserver et de rendre au culte l'église de St.-Martin, monument important et rare du VIII. siècle, et fondation de la reine Hermengarde.

La Société adhère à cette proposition.

M. Hunault de la Peltrie annonce ensuite que les églises de Cunault et de Behuart sont l'une en totalité et l'autre en partie restaurées, et qu'on leur continue la même subvention et la même bienveillance.

La cathédrale de St.-Maurice d'Angers, dont on avait réparé l'un des clochers frappé par la foudre en 1831, vient

de subir une nouvelle mutilation par haute décision administrative, contrairement aux avis éclairés et prudents des commissions locales le second clocher a été emporté, et l'on se dispose à le restaurer dans un système architectonique, dont il est difficile de fixer l'époque ; on peut néanmoins conserver quelqu'espoir, en voyant cette réparation confiée aux soins de M. Binet, l'un de nos collègues.

M. Rivière, de la Flèche, recommande à la Société deux statueg en pierre de liais, représentant le poète Ronsard et son père. Elles ont dû appartenir à un tombeau probablement existant autrefois dans l'église de Couture ( près Vendôme), mais depuis fort long-temps, elles sont dans le bûcher du presbytère de cette commune. Il les a signalées au conservateur des monuments de l'arrondissement de Vendôme, qui n'a pris aucunes mesures pour les conserver. M. Rivière prie la Société d'user de son influence pour recommander ces débris à l'attention du conservateur, it la prie aussi de les signaler à l'autorité.

M. le président remet à M. l'abbé Tournesac, une médaille qui lui est décernée par la Société pour la conservation des monuments, comme récompense du zèle avec fequel il a professé l'archéologie, et du dévouement avec lequel il a surveillé et dirigé les restaurations faites dans la division du Mans.

M. l'abbé Tournesac remercie la société de ce témoignage de bienveillance, et témoigne aussi sa reconnaissance à M. Cauvin et à M. de Caumont, dont les savants travaux l'ont initié à l'étude de l'archéologie."

ALLOCATIONS DIVERSES.

La Société passe au vote sur les demandes de fonds qui ont été faites.

Une somme de cent francs est allouée à M. de Lasalle, pour frais de construction de deux armoires destinées à recueillir à Mamers divers objets d'antiquités.

Cent francs sont accordés pour l'église de Ste.-Catherine de Fierbois, monument qui se recommande par un souvenir historique, puisque ce fut dans cette église que Jeanne d'Arc prit l'épée dont elle s'arma.

M. Duchallais renouvelle la demande de cent francs, faite par le curé de Vendôme, pour la réparation des stalles du chœur de l'église. La Société accorde cette somme.

M. Duchallais demande qu'une somme soit accordée pour faire les réparations les plus urgentes à l'église de St.-Lubin de Suèves. Cette église date du commencement du XIo. siècle, et renferme des inscriptions romaines. En réparant la couverture, on pourrait la louer pour servir de grange, et on empêcherait qu'elle ne fût vendue comme on en fait la menace. M. Duchallais ne pouvant préciser la somme nécessaire, est engagé à faire parvenir ultérieurement des renseignements au

conseil.

La Société accorde cinquante francs à M. Pollet, pour être employés dans l'église de Champeaux (arrondissement de Vitré). Cette église est remarquable. On y trouve un beau vitrail et deux tombeaux de membres de la famille d'Epinay. Pour faire les restaurations, on pourra profiter de la présence de l'architecte qui viendra pour la chapelle de Vitré.

M. Tournesac obtient cent francs, pour l'église de St.Mars de Ballon.

La demande pour l'achat de la crypte de Château-du-Loir est rejetée.

Les commissaires chargés de faire exécuter les travanx précédents en rendront compte au Conseil de la Société.

La Société laisse à M. de Caumont la disposition de cent

cinquante francs, pour en faire l'usage qu'il jugera convenable.

M. de Caumont répond qu'il ne fera rien sans en référer au Conseil.

La séance est levée à dix heures.

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Sur le synchronisme de l'architecture romane ou byzantine dans les provinces de France;

PAR M. DE CAUM ONT.

(Extrait d'un Mémoire inédit ).

Si l'observateur part du nord-ouest de la France, qu'il se dirige vers la Loire, le Poitou, le Languedoc et la Provence, que de ce point extrême il remonte vers le nord en passant par l'Auvergne, la Bourgogne et l'Alsace, il sera frappé de la diversité de la sculpture dans ces différentes contrées à des époques identiques. Ainsi les monuments du XI. et du XIIa. siècle de la Normandie, comparés à ceux du Poitou, ces derniers comparés à ceux de la Bourgogne et de l'Auvergne, offriront tous des types généraux uniformes, les mêmes principes de construction, mais avec des différences dans la manière dont les ornements sont traités, dans la prédominance de telle ou telle sculpture, dans l'adoption de certaines formes, de certaines combinaisons habituelles dans une province, plus rares ou insolites dans d'autres, en un mot dans une multitude de détails qui ne frappent pas toujours au premier abord, mais qu'un œil exercé apprécie bientôt avec un peu d'attention.

Sans doute, il faut bien distinguer dans ces différences ce qui appartient à l'influence des matériaux de ce qui vient du goût et de l'habileté des sculpteurs.

L'influence des matériaux a toujours été immense et l'on conçoit qu'une pierre tendre éclatant sous le moindre effort

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