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Pour fournir du feu ou de la lumière aux habitants dans les épidémies sans craindre l'effet des maladies contagieuses; Pour éclairer les réunions des parents des défunts à diverses époques de l'année ;

Pour les fêtes funéraires où les femmes se livraient à l'exercice des danses religieuses et mystiques;

Pour appeler les ames des morts par des évocations, en allumant des flambeaux.

Il me paraît que la discussion n'est pas encore complètement éclairée, et que cette question est digne de fixer l'attention des archéologues. D'autres sans doute viendront après moi apporter de nouveaux renseignements pour la solution du problême sur lequel vous avez appelé l'attention dans la 6. partie de votre Cours et dans le Bulletin monumental.

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NOUVELLES ARCHÉOLOGIQUES.

Séance administrative du 26 juillet 1839. Le Conseil administratif de la Société française, pour la conservation des monuments, s'est réuni à Caen le 26 juillet.

M. de Caumont a proposé de nommer M. Commarmont, membre du Conseil-général, inspecteur-conservateur des monuments du Rhône, en remplaçement de M. Pollet. Cette proposition a été adoptée à l'unanimité. M. COMMARMONT a été proclamé conservateur des monuments de ce département.

M. HARDEL, de Caen, a été nommé membre du Conseil administratif.

Le Conseil a pris connaissance de deux pétitions adressées par M. le Maire, et les membres du Conseil municipal de Bernières-sur-Mer (Calvados), aux ministres des cultes et de l'intérieur, à l'effet d'obtenir des secours pour la réparation de la tour de l'église de cette commune, l'une des plus remarquables du pays et qui a environ 70 mètres de hauteur. Il paraît que des lézardes se sont formées depuis quelque temps et qu'il devient utile d'y porter remède. M. de Caumont a parlé de l'importance de cette belle tour, qu'il croit remonter au XIVa. siècle, et qui offre les formes les plus sveltes et les plus gracieuses; il a dit que le Conseil ne pouvait mieux exercer son influence qu'en s'intéressant auprès des ministres à la demande de M. le maire de Bernières, ainsi que le désire ce magistrat. Les pétitions de M. Quesnel ont été apostillées par le Conseil et recommandées à l'attention du ministre.

Le Conseil a appris que la commune de Harcourt (Calvados), a le projet de faire construire une mairie et une justice de paix

à côté de l'église et que cette disposition masquerait l'édifice qui n'est pas sans intérêt. Il a pris connaissance d'une lettr qui lui a été renvoyée par M. Paysant et des réclamations qui lui ont éte transmises verbalement par M. Boscher, président de la Société des Antiquaires de Normandie. Le Conseil a décidé qu'il en serait référé à M. le préfet du Calvados.

M. l'abbé Paysant a parlé de l'état de l'église de Mondaye, qui n'est point ancienne, mais qui offre, sous le rapport monumental, un mérite incontestable.

Une discussion s'est élevée relativement aux moyens de dégager l'église St.-Pierre de Caen, des constructions qui masquent ce bel édifice de plusieurs côtés. MM. l'abbé Paysant, de Clinchamps, Dan de la Vautrie, ont pris successivement la parole à ce sujet.

Sur les conclusions de M. Gaugain, trésorier, le Conseil a décidé qu'une somme de 500 f. serait mise à la disposition du bureau, pour être employée pendant la séance qui se tiendra au Mans, à l'occasion du congrès.

MM. de Caumont et de Clinchamps ont rendu compte de la visite qu'ils ont faite au ministère de l'intérieur, pour appuyer la demande transmise par la Société au ministre, touchant les réparations du Mont-St.-Michel; il leur a été répondu que le ministre s'occupait sans retard de cette affaire et que les réparations urgentes, réclamées par la Société, seraient. faites prochainement.

Sur la proposition de M. de Caumont, le Conseil a voté des remerciments écrits à la Société des Antiquaires de Picardie, et à M. Bouthors, secrétaire perpétuel de la compagnie, pour le concours qui a été prêté dans la ville d'Amiens, aux travaux de la Société française.

Septicme session du congrès scientifique. La 7. session

du congrès scientifique de France, préparée avec tant de zèle par M. Cauvin, inspecteur divisionnaire des monuments historiques et par MM. Richelet et Anjubault, membres du Conseil général administratif de la Société française, a justifié l'espoir que le monde savant en avait conçu. 220 membres ont pris part aux travaux de la session et plus de 400 s'étaient fait inscrire.

Quand on compare le dernier chiffre aux inscriptions des précédentes années, qui étaient à Clermont, de 237 ; à Metz, de 229, et à Blois, de 219; il faut bien reconnaître que l'institution est en progrès, que les réunions appelées congrès sont dans nos mœurs, qu'elles sont même un besoin de l'époque; effectivement, aujourd'hui que tout s'amincit, s'isole et se morcelle, il importe de réunir les hommes de province de quelque valeur, de les mettre en contact, afin de stimuler leur zèle, de donner à leur esprit une excitation que les sociétés locales, avec leurs spécialités restreintes, ne sauraient le plus souvent leur fournir.

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Il y a d'ailleurs dans la réunion du congrès quelque chose grave et de solennel qu'aucune autre assemblée scientifique ne saurait présenter, et que nous ne rencontrons pas même dans les premiers corps savants de la capitale.

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En effet, ce n'est point une assemblée ordinaire que congrès, qui se compose de membres venant de différents points de la France, sans autre désir que celui de contribuer aux progrès de la province. Il résulte des éléments même d'une assemblée ainsi composée un caractère respectable, en même temps une grande puissance d'excitation, et d'autre part affranchissement de cet esprit souvent funeste aux progrès que dans les académies on est convenu d'appeler esprit de

corps.

C'est ainsi que l'institution, dont' M. de Caumont a doté

la France et qu'il dirige dans une si bonne voie, de concert avec ses amis, a établi des rapports infiniment utiles entre des homines qui pour la plupart se connaissaient à peine de nom; on peut dire qu'elle a vivifié la province : plus de 800hommes modestes, les uus voués aux études d'histoire naturelle, les autres occupés d'études archéologiques, d'agriculture, etc., ont déjà été mis en rapport par le congrès ; et leurs travaux, fécondés par les lumières qu'ils ont puisées dans ces réunions, ont été bien souvent formulés en mémoires plus ou moins importants, quelquefois en ouvrages de longue haleine. Certes, et ici nous ne faisons que répéter ce que proclament les hommes dont nous voulons parler, sans le congrès, ils n'auraient jamais eu l'idée de pousser leurs recherches aussi loin et encore moins d'en faire connaître le résultat.

Pour revenir à la 7. session du Congrès, le bureau central a été composé de M. LAIR, de Caen, président, DE CAUMONT et TROLLEY, vice-présidents. La section d'archéologie avait pour président M. le Vte. DE GUITON, d'Avranches, et pour vice-présidents, MM. POLLET, de Vitré, et Vte. DE CUSSY, de Bayeux, tous trois membres de la Société française. Les secrétaires de la section appartenaient également à la Société ; c'étaient M. l'abbé CHEVREAU, du Mans; M. de la ; SICOTIÈRE, d'Alençon; M. DUCHALLAIS, de Beaugency; et M. DE LA VILLEGILLE, de Paris.

M. De La Sicotière a développé le talent le plus remarquable dans les discussions qui se sont élevées au sein de la section et dans celle de littérature et beaux-arts.

Parmi les autres membres de la Société française qui ont pris le plus de part aux travaux de la section d'archéologie, en ce qu'ils ont de relatif aux études monumentales, on peut citer le Cte. de La Fruglaye dont les riches portefeuilles ont vivement intéressé; M. Drouet, du Mans, et M. Duchallais, de Beaugency, pour leurs

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