COUR D'APPEL DE TOULOUSE AUDIENCE SOLENNELLE DE RENTRÉE Du 16 Octobre 1900. L'an mil neuf cent et le mardi seize octobre, à onze heures et demie, sur la convocation de M. le Premier Président, la Cour s'est réunie, en robes rouges, au Palais de Justice, dans la Grand'Chambre. Les Membres du Tribunal de première instance de Toulouse, du Tribunal de commerce, MM. les Juges de Paix, les Avocats et les Avoués, étaient présents en robes. La Messe du Saint-Esprit a été célébrée dans la chapelle du Palais, par M. l'abbé Andrieu, vicaire général. A l'issue de la messe, les autorités civiles et militaires, ont occupé, dans l'hémicycle, les places qui leur avaient été réservées. M. le Premier Président a alors donné la parole à M. JAUDON, avocat général, qui s'est exprimé en ces termes : MONSIEUR LE PREMIER PRÉSIDENT, Vous est-il jamais arrivé, au sortir d'une longue audience, de chercher la distraction nécessaire au repos de l'esprit dans une promenade solitaire à travers les vieilles et tortueuses rues qui entourent ce Palais ? Si les Pyrénées aperçues, par une claire matinée d'été, du Pont de Pierre, offrent un panorama plus saisissant, si le mouvement de la belle voie justement appelée « le grand salon toulousain » (1) fourmille de distractions plus mondaines, nulle autre partie de notre belle cité ne peut donner une plus éloquente leçon de choses aux magistrats désireux de trouver dans les souvenirs de leurs devanciers et dans les enseignements du passé la solution des problèmes de l'heure présente. Un coup d'œil jeté sur le quartier de la Bourse du haut de la Loggia de l'hôtel d'Assézat a permis au nouveau et éminent Doyen de notre Faculté de Droit de reconstituer la vie commerciale et municipale de Toulouse (2). Une promenade dans notre quartier latin, à travers les bàtiments de l'ancienne Université, des Collèges de Foix, des Irlandais, de Papillon, de Maguelonne, Saint-Raymond, de Périgord, de l'Esquile (3) nous fait aisément revivre la vie si (1) Notice biographique de M. Louis Arnault, professeur à la Faculté de Droit de Toulouse, par M. Auguste MASSOL, ancien bâtonnier, p. 6. (2) Vue de Toulouse au XVIe siècle. Les Capitouls, lu le 7 avril 1899 au Congrès des Sociétés savantes, réuni à Toulouse, par M. Antonin DELOUME. (3) Il y avait dans ce quartier quatorze collèges, tous groupés dans un cercle de 300 mètres de rayon Rodière, |