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forme ronde, mais l'autre s'est affaissé et se trouve déprimé aux deux tiers de sa hauteur.

Au milieu de chaque cercle, et à la place des moyeux, on a constaté la présence de deux frettes parallèles en fer, de un centimètre et demi de largeur sur 0 15 de diamètre ; à l'extrémité de ces frettes se trouvait la plaquette de fer recourbé qui maintenait le bout de l'essieu et dans laquelle se trouvait la fiche de fer destinée à maintenir lat

roue.

Les deux tiges parallèles de la plaquette de fer recourbée dont nous venons de parler mesuraient sept centimètres et leur écartement n'est que de quatre centimètres. La clavette n'est qu'une tige ronde et droite, longue de 012. Les autres débris du char consistent:

1° En deux fiches rondes, de 17 centimètres de longueur sur 2 d'épaisseur; ces fiches étaient sans doute destinées à maintenir le char sur l'essieu, car on voit que la moitié inférieure a été engagée dans le bois et qu'elle y était maintenue par un bourrelet qui l'empêchait de descendre. La partie supérieure de ces fiches est ornée, en son milieu, d'une boule de bronze ciselée, avec filets, comme motif de décoration.

2o En deux pitons d'attelage dans lesquels sont passés deux anneaux accolés, reliés entre eux par une boule de bronze; c'est après ces anneaux mobiles que devaient être attachés les traits.

3o En deux autres pitons qui ont dû être fixés et rivés au timon.

4° En cinq petites tiges de fer, rondes, ornées aussi de boules de bronze et dont nous ne pouvons déterminer l'usage.

L'extrémité du timon placée à 3m80 du fond de la fosse était ornée de six demi-rondelles de bronze, très-rappro

chées, consolidées elles-mêmes par un mince bourrelet de fer.

L'ÉPÉE.

La magnifique épée qui reposait à droite du guerrier est longue de 90 centimètres, y compris la soie, qui en a douze.

Elle est essentiellement gauloise et représente le type des épées de la Marne. Nous en avons trouvé une tout à fait semblable pour la forme dans notre cimetière gaulois de Marson. Mais ce qui distingue celle de Somme-Bionne, c'est que la partie extérieure de son fourreau est en bronze et que l'autre côté est simplement en fer, aujourd'hui presque complétement rongé par l'oxyde. On peut voir que la lame est tranchante des deux côtés, mince et flexible comme celles des palafittes.

La soie est légèrement aplatie, sans ressemblance en rien avec le nouveau type dit soie plate, si bien décrit par M. Alex. Bertrand; elle va en diminuant légèrement de grosseur de la base à l'extrémité; elle ne présente pas de trous de rivets, et cependant il en a été trouvé deux en bronze qui ont dû servir à consolider le manche ou la poignée qui devait être en bois. De plus cette poignée était ornée, dans le sens longitudinal, de deux filets en bronze perlés.

La partie du fourreau qui est en bronze est parfaitement conservée; son ornementation consiste en trois cordons de bronze reliant les deux parties; deux de ces cordons de bronze représentent trois cuvettes rondes réunies, celle du milieu étant plus forte que les autres. Le premier, qui est placé à quatre centimètres du haut du fourreau, a aussi quatre centimètres et demi de largeur;

le second, placé à quinze centimètres du bas, n'a plus que quatre centimètres de largeur; et le troisième, tout à fait au bout, n'a plus qu'un centimètre et demi et n'est décoré que d'une petite cuvette en son milieu.

L'extrémité du fourreau est formée de la même décoration que celle des cordons, c'est-à-dire de deux cuvettes accolées à la base, surmontées d'une troisième placée audessus des deux autres, mais un peu plus loin, de manière à représenter un trèfle.

Les deux côtés du fourreau sont réunis ensemble par un bourrelet de fer martelé qui a disparu en grande partie, sauf à l'extrémité inférieure, où ce bourrelet est en bronze orné de stries et de chevrons ciselés.

. Deux autres cuvettes en bronze, un peu plus larges, fixées sur des lamelles de bronze, ont été replacées par nous dans le haut du fourreau, à la place de la garde, sans que nous puissions affirmer que c'était bien là la place qu'elles occupaient primitivement.

Les épées à fourreau de bronze sont excessivement rares; le musée de Saint-Germain en possède deux, venant déjà des environs de Somme-Bionne; mais nous les croyons de dimensions beaucoup plus petites.

LE COUTEAU.

Le couteau ou poignard est remarquable par ses dimen. sions qui atteignent 39 centimètres de longueur avec la soie, qui en a près de 9. Il est en fer, à dos droit. La soie s'emmanchait dans une poignée en bois sans rivets. La lame, qui a 3 centimètres à sa base, va en se rétrécissant graduellement jusqu'à la peinte.

LES LANCES.

Les trois traits carrés qui étaient placés en face de l'épée, à la gauche du guerrier, ont une longueur de 90 centimètres environ; ils sont en plusieurs morceaux, leurs pointes sont émoussées, mais les autres extrémités sont encore revêtues de fragments de bois, attestant qu'ils ont été emmanchés. Ces traits ressemblent à la hasta pura dont on gratifiait les guerriers pour une action d'éclat.

LA CEINTURE.

L'épée et le couteau ou poignard devaient être suspendus à la ceinture du guerrier au moyen d'un baudrier d'étoffe ou de cuir dont il n'est rien resté ; l'épée y était attachée au moyen d'un crochet et de cinq gros anneaux de bronze de quatre centimètres de diamètre, à angles saillants à l'extérieur et décorés de chaque côté de deux lignes parallèles concentriques.

Le crochet, qui est aussi en bronze, est remarquable; deux animaux affrontés à têtes de chimères et découpés à jour supportent la tête du crochet; leurs corps imitent celui du cheval dont ils ont la croupe, et leurs tètes, rejetées en arrière, ressemblent à celles d'oiseaux fantastiques. La base sur laquelle ils reposent est décorée de treize ronds placés les uns près des autres avec un point au centre de chacun. A l'extrémité opposée au crochet une tige se prolonge, portant à son extrémité un petit bouton à base plate et de forme conique, orné de petits rangs de perles.

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