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ment romaines; d'autres, et c'est le plus grand nombre, sont de Constantin; une d'elles, en or et de petit module, est de l'empereur Justinien Ier.

La présence de monnaies romaines après la domination de Rome et l'invasion des Barbares, se comprend facilement lorsqu'on se rappelle le prestige du nom romain sous les rois mérovingiens.

L'une des monnaies gauloises représente un cheval d'une forme barbare, marchant à droite, et au-dessus de lui, un serpent; au revers, on voit un personnage courant à droite; ses cheveux sont flottants, d'une main il tient une pique, de l'autre un objet circulaire semblable à une couronne. Cette pièce est universellement attribuée aux Catalauni, elle est très-commune en Champagne.

La seconde porte trois têtes d'hommes, nues et accolées à gauche; le revers présente un personnage ailé conduisant un bige, attelé de chevaux galopant à gauche. Sur la face on lit l'inscription REMO. C'est, comme on le voit, une monnaie des Remi. Les interprétations en sont nombreuses. Elles paraissent être les fruits de l'imagination et peu motivées.

La troisième, très-altérée du côté convexe, représente sur la partie concave un dragon orné de perles.

Une autre monnaie romaine faisait partie d'un collier en verre polychrôme, elle est percée et suspendue par un fil de laiton. La face représente la tête casquée de Rome avec l'inscription: VRBS. ROMA. Le revers représente la louve allaitant les deux enfants, Romulus et Remus.

BIJOUX.

Les fibules.

Les fibules occupent une large place dans la parure

XLII SESSION.

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franque. Elles étaient nombreuses dans notre nécropole. Elles sont, comme on doit le présumer, de formes trèsvariées. Les unes sont simplement en cuivre, les autres sont en cuivre étamé, plusieurs sont en cuivre doré, enfin on en rencontre en cuivre orné de verroteries. Une forme attire particulièrement l'attention, c'est celle représentant un oiseau. Ce genre de fibule était très-répandu, on le voit par la variété des formes et la plus ou moins grande richesse de la matière employée pour les confectionner. Ces fibules représentant des oiseaux appartiennent à la seconde moitié du vir siècle, et à la première moitié du VIII. Les manuscrits de cette époque en reproduisent fréquemment le dessin.

Les fibules les plus riches se trouvaient généralement deux ensemble dans la même tombe. En plusieurs cas, une chaînette en métal les réunissait.

Colliers.

Des colliers ont été trouvés également. Ils sont, pour le plus grand nombre, formés de grains en pâte de verre uni ou polychrôme. Les formes en sont très-variables. Les grains étaient, dans plusieurs circonstances, réunis par un fil de laiton. L'ambre était aussi fort employé pour faire les colliers, tantôt seul, tantôt alternant avec d'autres grains de différentes natures. Quelques-uns de ces grains étaient dorés. Les grains eux-mêmes affectent les formes les plus diverses et leur variété donne au collier un aspect particulier sans symétrie et sans régularité.

Bagues.

Un certain nombre de sujets avaient une bague au

doigt. La plupart étaient fortement altérées par le temps. Cependant, nous avons pu en conserver quelques-unes. L'une d'elles est ornée d'un chaton en verre bleu, la seconde porte une croix grecque, et la troisième se compose d'un simple anneau.

Boucles d'oreilles.

Les boucles d'oreilles faisaient partie de la parure. Ce que nous avons pu conserver n'offre rien de bien intéressant.

Pinces épilatoires.

Des pinces épilatoires y figurent aussi. Les deux que nous avons trouvées dans un état de conservation satisfaisant, sont en bronze. Elles présentent deux formes différentes.

Styles.

Les styles se présentaient avec beaucoup de variété. Il est difficile d'admettre qu'ils n'étaient point intentionnellement déposés, mais simplement employés pour fixer les linceuls. Ils étaient placés dans les sépultures au même titre que les autres objets.

Boucles de ceintures.

Les boucles de ceintures, par leur nombre, la diversité de leurs formes et de leurs dimensions, méritent une mention spéciale. Plusieurs étaient en fer simple, mais d'autres étaient richement damasquinées en argent. Ces beaux objets sont rarement bien conservés. L'oxydation

est plus profonde chez eux. C'est probablement aux courants galvaniques qui s'établissent par le contact des différents métaux, que l'on doit expliquer cette altération. Parmi ces boucles, il en est une en bronze étamé assez bien conservée. Elle est ornée d'entrelacs, caractéristiques, comme on le sait, de l'époque mérovingienne. L'ardillon est orné d'une croix grecque, et la plaque représente un animal considéré comme la figure de l'un de ceux de l'Apocalypse.

Une foule d'autres petites boucles se trouvaient aussi sur l'étendue du corps; il serait long et difficile d'en déterminer l'emploi. Nous avons aussi observé des croix formées de paillettes d'or et qui étaient appliquées sur le linceul. Nous possédons plusieurs de ces croix.

VASES.

Les vases en verre se sont assez souvent présentés ; néanmoins, ils sont beaucoup plus rares que les vases en terre. On a constaté la présence d'environ trente vases en verre. Les dimensions sont peu considérables, mais les formes sont variées. Ces vases sont généralement assez simples de formes, sans dessins et sans ornements. Tous ceux qui ont été observés, étaient dépourvus d'anses. Il paraît que cette simplicité dans les vases mérovingiens était ordinaire, car les autres cimetières que j'ai explorés ont donné des vases en verre qui se trouvaient tous dans les mêmes conditions.

Les vases en terre, comme nous l'avons dit, sont beaucoup plus nombreux et forment une collection dont les types se répètent assez souvent. Beaucoup de vases ont été mutilés intentionnellement. D'autres ont été brisés par le

temps et les chocs auxquels ils ont été exposés. Néanmoins la collection des vases entiers est assez digne d'intérêt.

On pourrait classer les vases mérovingiens en plusieurs catégories.

D'abord, les cruches sont les spécimens les plus grossiers de la céramique d'Oyes. La teinte en est blanche. La partie qui a été exposée au feu est généralement noircie et forme tache. Cette terre est solide, la cuisson en a été surveillée. La pâte en est grossière et mélangée de grains de différente nature. La teinte en est naturelle, sans addition de couleur ou de vernis.

Une forme cylindrique se répète très-souvent dans des dimensions différentes. Elle est, du reste, la plus abondante et la plus simple. Ces vases ont généralement un pied peu saillant, assez petit, des moulures en cercle les ornent sur différents points. Ces mêmes vases qui sont presque toujours privés d'anses, ont exceptionnellement un échantillon qui en est muni.

D'autres, en forme de gourdes, sont munis de deux oreilles destinées à les suspendre et à les porter. Les vases ont un côté semi-sphérique et la partie opposée est plate et sert à les poser.

Il existe aussi des lagènes de plusieurs formes et ornées de dessins. Tous ces vases sont noirs, cette teinte est due à une couverte qui leur a été appliquée.

D'autres vases rappellent par la nuance les vases romains rouges les plus communs; ils sont une imitation des vases romains, mais la facture en est moins soignée. Ces derniers vases peuvent être considérés comme appartenant à la transition, néanmoins ils se rattachent incontestablement par leur ornementation à l'époque mérovingienne.

Les vases affectaient dans les tombes des positions particulières. Ils occupaient généralement la région des

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