est plus profonde chez eux. C'est probablement aux courants galvaniques qui s'établissent par le contact des différents métaux, que l'on doit expliquer cette altératio:1. Parmi ces boucles, il en est une en bronze étamé assez bien conservée. Elle est ornée d'entrelacs, caractéristiques, comme on le sait, de l'époque mérovingienne. L'ardillon est orné d'une croix grecque, et la plaque représente un animal considéré comme la figure de l'un de ceux de l'Apocalypse. Une foule d'autres petites boucles se trouvaient aussi sur l'étendue du corps; il serait long et difficile d'en déterminer l'emploi. Nous avons aussi observé des croix formées de paillettes d'or et qui étaient appliquées sur le linceul. Nous possédons plusieurs de ces croix. VASES. Les vases en verre se sont assez souvent présentés ; néanmoins, ils sont beaucoup plus rares que les vases en terre. On a constaté la présence d'environ trente vases en verre. Les dimensions sont peu considérables, mais les formes sont variées. Ces vases sont généralement assez simples de formes, sans dessins et sans ornements. Tous ceux qui ont été observés, étaient dépourvus d'anses. Il parait que cette simplicité dans les vases mérovingiens était ordinaire, car les autres cimetières que j'ai explorés ont donné des vases en verre qui se trouvaient tous dans les mêmes conditions. Les vases en terre, comme nous l'avons dit, sont beaucoup plus nombreux et forment une collection dont les types se répètent assez souvent. Beaucoup de vases ont été mutilés intentionnellement. D'autres ont été brisés par le temps et les chocs auxquels ils ont été exposés. Néanmoins la collection des vases entiers est assez digne d'intérêt. On pourrait classer les vases mérovingiens en plusieurs catégories. D'abord, les cruches sont les spécimens les plus grossiers de la céramique d'Oyes. La teinte en est blanche. La partie qui a été exposée au feu est généralement noircie et forme tache. Cette terre est solide, la cuisson en a été surveillée. La pâte en est grossière et mélangée de grains de différente nature. La teinte en est naturelle, sans addition de couleur ou de vernis. Une forme cylindrique se répète très-souvent dans des dimensions différentes. Elle est, du reste, la plus abondante et la plus simple. Ces vases ont généralement un pied peu saillant, assez petit, des moulures en cercle les ornent sur différents points. Ces mêmes vases qui sont presque toujours privés d'anses, ont exceptionnellement un échantillon qui en est muni. D'autres, en forme de gourdes, sont munis de deux oreilles destinées à les suspendre et à les porter. Les vases ont un côté semi-sphérique et la partie opposée est plate et sert à les poser. Il existe aussi des lagènes de plusieurs formes et ornées de dessins. Tous ces vases sont noirs, cette teinte est due à une couverte qui leur a été appliquée. D'autres vases rappellent par la nuance les vases romains rouges les plus communs; ils sont une imitation des vases romains, mais la facture en est moins soignée. Ces derniers vases peuvent être considérés comme appartenant à la transition, néanmoins ils se rattachent incontestablement par leur ornementation à l'époque mérovingienne. Les vases affectaient dans les tombes des positions particulières. Ils occupaient généralement la région des a pieds. Cependant, il y avait des variations; une tombe, entre autres, contenait six vases sortant, comme on va le voir, des conditions ordinaires. Avant de terminer l'exposé des observations faites dans la nécropole d'Oyes, je pense devoir signaler spécialement à l'attention du Congrès cette sépulture qui s'est présentée dans des conditions exceptionnellement intéressantes. La tombe n'avait que 0-60 centimètres de profondeur. L'excavation avait été pratiquée dans les dimensions ordinaires, bien qu'elle fût destinée à un enfant. Les pieds du sujet, déposé dans un cercueil en bois, étaient dirigés vers le levant. Le cercueil ne remplissait pas toute l'excavation qui avait été ménagée pour le recevoir; six vases étaient rangés à droite du cercueil et en dehors. Ces six vases étaient disposés dans l'ordre suivant: une coupe en verre était placée aux pieds, à droite. Cette coupe a om 11 centimètres de diamètre à l'ouverture et 0-05 centimètres de hauteur, elle n'est pas ornée. A la hauteur des genoux, on trouvait un grand vase en bronze, renfermant un vase en terre rouge, sans ornements. Les deux vases étaient placés de champ, car l'espace manquait pour les poser à plat. Le vase en bronze, de forme ovale, a 0m 25 centimètres de longueur et 0-22 centimètres de largeur. Un rebord renversé d'un peu plus de 002 centimètres, régnant autour, est orné d'une rangée de perles repoussées: Ce vase reposait sur un cercle de cuivre de 0-13 centimètres de diamètre qui avait été soudé avec l’étain. Les traces de la soudure restent visibles sur le cercle et sur le vase en bronze. Le vase en terre rouge, bien conservé, n'a pas d'ornements. C'est un plat de 0-14 centimètres de diamètre, rappelant la forme gallo-romaine. Vers la ceinture, une bouteille en verre. Un second plat en terre rouge se trouvait à la hauteur des vertèbres dorsales. Il mesure Oma 5 centimètres de diamètre et 0-06 centimètres de hauteur; la partie inférieure est ornée de dessins disposés sur quatre lignes, et paraît appartenir à la transition. Enfin un vase noir plus soigné que la masse ordinaire. Le sujet accompagné de ces vases était un enfant de dix à onze ans. Une grande abondance de charbon se trouvait aux pieds. Des perles étaient répandues sur toute l'étendue du corps et paraissaient avoir été adhérentes aux vêtements. Sur la poitrine se trouvaient trois fibules, une grande et deux petites. La grande était placée sous le menton, et les deux autres plus bas, à droite et à gauche. Deux morceaux d'ambre étaient sous la tête, l'un d'eux avait été travaillé. Un morceau de cristal de roche suspendu par un til de fer était au-dessous de la tête. Enfin un passe-lacet et un style en argent complétaient le mobilier funéraire. Les silex travaillés se sont rencontrés aussi çà et là dans les sépultures d'Oyes. Certains archéologues, à l'occasion des silex trouvés dans de pareilles circonstances, ont pensé pouvoir affirmer que l'usage des instruments en pierre s'était prolongé jusqu'à l'époque.franque. La question re manque pas d'intérêt et préoccupe spécialement les archéologues en ce moment. De vifs applaudissements accueillent la communication de M. de Baye, et M. de Cougny adresse à son auteur, au nom du Congrès, les plus chaleureux remerciments. M. Pierrard, à propos du mémoire de M. de Baye, fait remarquer que les lances pourvues de crochets se développant de chaque côté au-dessus de la douille, dénotent un système de lances appelées sparum et relaté dans le dictionnaire de Rich. L'honorable membre admet comme très-possible que les tribus franques aient mis intentionnellement des flèches en pierre dans leurs tombeaux, bien qu'elles ne se servissent plus que d'armes en bronze; en effet, ces peuples avaient conservé un véritable culte pour la pierre et pour les ustensiles en pierre ; la présence d'armes en silex ne serait donc qu'une manifestation de la déférence que ces peuples avaient pour la pierre. Nous avons, du reste, encore un exemple de cette religion du souvenir, dans l'instrument en silex dont se servent les Juifs pour la circoncision. M. de Baye dit que la question est très-controversée; il pense que les silex trouvés appartiennent à l'âge de la pierre. Qu'ils aient été introduits avec intention ou par mégarde dans les sépultures franques, ce qu'il importe d'affirmer, c'est l'origine ancienne des silex. La parole est ensuite donnée à M. Auguste Denis sur la 11° question. Quelles sont les découvertes de monnaies anciennes, à quelque époque qu'elles appartiennent, faites dans le départe ment de la Marne depuis 1861 ? Signaler et décrire celles de ces monnaies qui sont remarquables, rares ou inédites, notamment celles qui se rattachent à la numismatique de l'ancienne province de Champagne. « La découverte la plus importante, signalée depuis longtemps dans notre département, dit-il, est celle qui fut faite par des ouvriers terrassiers, en 1862, à Vertus : ils |