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Perrier, E., membre de l'Assemblée nationale.

Perrier, Louis, avocat, à Epernay.

Perrier, Paul, négociant, à Châlons.

Pestre, G., architecte, membre de la Société de Vitry.
Piérart, archéologue-historien, à Saint-Maur, près Paris.
Pollet, trésorier-payeur général, à Lyon.

Plicot, docteur et maire, à Fère-Champenoise.

Ponsart, conseiller général, membre de l'Institut des provinces,

à Omay.

Quinchez, receveur des finances, à Epernay.

Remy, ancien notaire, membre des Sociétés de Reims et de Châlons, à Reims.

Renard, juge au Tribunal de Châlons.

Richard, docteur, à Châlons.

Rivière, greffier en chef du Tribunal de Châlons.

Roussel (l'abbé), supérieur du Grand Séminaire de Châlons.

Royer-Collard, Paul, avocat, à Paris.

Salle, médecin, à Châlons.

Sarrazin, pharmacien, à Montmirail.

Sauville (T. de), ancien sous-préfet, à Versailles.

Simon, chef d'escadron, à Fismes.

Simon Emile, notaire, à Courtisols.

Société académique de l'Aube, à Troyes.

Thomas, sous-préfet d'Epernay.

Thuveny, pharmacien, à Châlons.

Titon, docteur, à Châlons.

Vagny, architecte, à Chalons.

Varnier, professeur au collége de Châlons.

Vast, Louis, docteur, vice-président, à Vitry.

Vétault, architecte du département, à Châlons.

Virlet, colonel en retraite, officier de la Légion d'honneur, à Châlons.

Wme Nassau-Molesurrth, à Spotland, Roxhdule (Angleterre). Da Sylva, architecte du roi de Portugal.

SÉANCE D'OUVERTURE, 23 AOUT 1875.

PRÉSIDENCE DE MONSEIGNEUR MEIGNAN, ÉVÊQUE DE CHALONS.

Siégent au bureau, MM. le baron de Vaufreland, préfet de la Marne, Boissonnet, président du Conseil général, Faure, maire de Châlons, l'abbé Deschamps, vicaire général, Jules Garinet, conseiller de préfecture honoraire, Nicaise, président de la Société académique de la Marne, H. Pâris, vice-président de l'Académie de Reims, Boucquemont, adjoint au maire de Châlons, Peigné-Delacour, de Cougny, directeur de la Société française d'Archéologie.

Secrétaires généraux: MM. Émile Perrier et Charles Givelet.

M. de Dion remplit les fonctions de secrétaire.

La séance est ouverte par le discours suivant de Mgr Meignan.

MESSIEURS,

Appelé par votre bienveillance à présider la séance d'ouverture du Congrès archéologique de France, je tiens à dire que j'apprécie très-haut l'honneur qui m'est fait; et, ce qui me touche particulièrement, c'est que cet honneur s'adresse à la religion, dont je suis ici le premier repré

sentant.

J'accepte cet hommage rendu à Dieu; et il ne me surprend pas de la part d'une société d'archéologues et de savants aussi distingués, qui ont admiré si souvent, dans nos cathédrales gothiques, l'inspiration créatrice de l'idée chrétienne et la fécondité de l'inspiration catholique.

Dans vos courses infatigables, Messieurs, tantôt présents sur un point de la France, tantôt sur un autre, vous avez décrit nos superbes cathédrales, vous les avez célébrées dans leur ensemble et analysées dans leur détail. Rien de vraiment beau ne vous échappe; et, grâce à vous, plus d'un chef-d'œuvre de l'art chrétien a été restauré, conservé et sauvé.

Les archives de nos départements, ces épaves précieuses échappées à la submersion du temps et à la destruction des révolutions, vous ont fait comprendre mieux qu'à d'autres combien l'influence du christianisme a été heureuse et salutaire en France pour les progrès de ses mœurs et de ses lois, à ce point qu'un grand historien qui, dans sa vie, ne fut jamais étranger au Congrès archéologique de France, et put être considéré comme l'un de ses membres, M. Guizot, a pu dire: Les évêques ont fait la France pièce à pièce, comme les abeilles font leur ruche.

Les questions qui seront traitées dans votre Congrès auront, cette année, un intérêt très-élevé; mais, il faut le reconnaître aussi, plusieurs d'entre elles entrent dans des voies peu frayées, où, vous le savez, la présomption et la témérité se sont déjà plusieurs fois égarées. Je pense toujours, et vous pensez aussi que les plus grandes lumières. que nous ayons sur les origines de l'homme se trouvent là où sont consignées les plus vieilles archives de l'humanité, dans la Bible.

Aussi, Messieurs, je n'en doute pas, en traitant des questions qni côtoyent nos croyances religieuses, vous éviterez de les offenser. Nous savons toute la liberté qu'il faut laisser à la science, aux géologues, et aussi à nos nouveaux Champollion, interprètes des hiéroglyphes préhistoriques. Nous ne transformons pas les questions chronologiques ou géologiques en questions de foi: cependant,

je crois interpréter les sentiments des présidents et directeurs du Congrès, en disant que tout disposés que nous sommes à écouter avec intérêt toutes les opinions, parce qu'elles seront toutes de bonne foi, les conclusions, quelles qu'elles soient, prises par les orateurs dans ces matières délicates et difficiles, n'auront d'autre autorité que leur autorité personnelle. Le Congrès ne fait que recueillir les observations et constater les découvertes.

Et maintenant, vous tous étrangers à notre cité et devenus nos hôtes, permettez-moi de vous souhaiter la bienvenue. Vous êtes ici dans le chef-lieu d'un département qui compte parmi les plus riches de la France, en dépit de toutes les appréciations de ceux qui ne le connaissent pas. J'ajoute que vous êtes dans le pays le plus archéologique du monde, au milieu des plaines gracieuses de la Champagne, qui, bien différentes des plaines de l'Europe centrale, n'offrent nulle part de monotonie, mais bien plutôt, par les ondulations d'un terrain semé de bouquets de verdure, l'image d'une mer houleuse, qu'une volonté toute-puissante aurait fixée dans cet état pour le plaisir des yeux. L'homme a toujours aimé à habiter ce pays qui, dans ses horizons lointains, ses étages de collines superposées, ses espaces immenses, offre un souvenir de l'Orient, souvenir qu'un artiste aimerait à peindre sur sa toile. L'homme primitif aimait à s'asseoir sur une colline crayeuse, que n'encombraient pas les épaisses forêts qu'il rencontrait partout dans les Gaules, et je me représente avec plaisir l'homme préhistorique de la vallée du PetitMorin, creusant sa grotte dans la déclivité de la colline, et ayant derrière lui et au-dessus de sa tête des bois trèspénétrables pour la chasse, et ies eaux alors très-profondes et très-limpides de l'étang de Saint-Gond, pour jeter l'hameçon et jouir du plaisir de la pêche. Les Gaulois, les

Celtes, les Romains avaient en Champagne leurs sentiers et leurs routes, leurs traditions et leurs écoles; et presque partout, en Champagne, on retrouve des traces de leur vie et de leur industrie.

Que de questions, Messieurs, nous nous sommes posées en présence des grottes de Coizard et de Courjonnet! Qui a construit ce fameux camp dit d'Attila? Quelles armées a-t-il abritées dans sa forte enceinte? Quelle est l'origine de nos plus vieux villages et de nos plus vieux châteaux? D'où nous viennent tant de locutions et de mots d'un langage moitié romain, moitié celtique?

Messieurs, ce sera votre honneur de répondre à toutes les questions que nous n'avons pu résoudre, à toutes les difficultés que nous n'avons pas éclaircies, à toutes les ignorances que nous n'avons pu combler; et il y aura longtemps que vous aurez quitté notre cité hospitalière, que Châlons redira les solutions que vous aurez proposées et les lumières dont vous aurez éclairé les problèmes qui, avant vous, nous avaient paru impénétrables dans leur obscurité comme les dieux d'Homère au ciel de l'Olympe, vous laisserez dans notre ciel de Champagne un sillon lumineux, qui demeurera longtemps après que vous nous aurez quittés.

M. Faure, maire de la ville de Châlons, prend ensuite la parole en ces termes :

MESSIEURS,

Permettez-moi de vous souhaiter la bienvenue au nom de la ville de Châlons. L'administration municipale éprouve la plus vive satisfaction de pouvoir vous offrir l'hospitalité dans cet hôtel de ville, et c'est un grand

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