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Je n'ai pris de notes concernant l'habitus du crâne que sur 25; les quatre autres crânes n'était, à proprement parler, que des calottes. L'indice céphalique moyen est de 810 (max., 890-868; min., 747-753).

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Les 10 crânes des trois premières catégories ont en moyenne l'indice céphalique de 771.

Les 15 crânes féminins ont l'indice céphalique de 811, les 11 crânes masculins celui de 814.

J'ai exprimé dans cette étude des doutes à l'égard de l'existence de la dolichocéphalie frontale. Jusqu'alors et jusqu'ici encore je n'ai eu en mains que des cranes à dolichocéphalie occipitale. Du reste, M. Lagneau a déjà remarqué (Bull. de la Soc. d'anthr., 2° sér., t. IV, p. 64) que cette dolichocéphalie est propre aux Suédois. Si cela est, et M. Broca n'a pas réfuté cette assertion, il n'y a pas lieu de dire que la dolichocéphalie des Nègres et des Basques soit autre que celle des Ariens, puisqu'elle est occipitale, tandis que la dolichocéphalie de ceux-ci serait frontale.

Il y avait dans ma série 24 crânes qui permettaient de mesurer la longueur horizontale (prise de la racine du nez au point le plus reculé de l'écaille occipitale) en même temps que la partie postérieure de cette distance (prise du basion jusqu'au même point postérieur). Huit avaient un indice céphalique au-dessous de 800 (en moyenne 760); seize l'avaient audessus de 800 (en moyenne 828). Or les 8 dolichocéphales avaient la partie antérieure de la longueur horizontale en moyenne de 84 millimètres et sa partie postérieure de 93 millimètres. Chez les brachycéphales, au contraire, la partie antérieure est de 86 millimètres et la partie postérieure de 83 millimètres. Il s'ensuit que l'allongement du crâne chez les dolichocephales de notre série a lieu dans la partie postérieure. La partie antérieure est à vrai dire plus courte que chez les brachycéphales. Elle est de 47.5 p. 100 de la longueur horizontale (contre 50.9 p. 100 chez les brachycéphales). Et si nous réduisons la partie antérieure dans les deux cas à 100, elle est de 97 chez les brachycéphales et de 111 chez les dolichocéphales.

J'ai encore signalé (in Archiv für Anthropologie) ce raccourcissement de la partie antérieure du crâne dans une série de dolichocéphales de la partie septentrionale de la province du nord-Hollande.

Partant de la thèse que je tiens pour vraie que la longueur de la ligne naso-basilaire correspond à la longueur de la partie antérieure de la projection horizontale du crâne cérébral, je la trouve assez petite dans cette série et chez les dolichocéphales de la série un peu plus petite encore que chez les brachycéphales. Ce qui me donne une nouvelle preuve que la dolichocéphalie de cette série est bien une dolichocéphalie occipitale.

Puis l'examen de la circonférence horizontale témoigne dans le même sens. En effet, la partie antérieure en est de 230 millimètres et la partie postérieure de 287 millimètres. La différence de 57 millimètres est plus

grande encore que celle que M. Broca a trouvée chez les Basques d'Espagne (50).

Suivent les mesures moyennes de mes 29 crânes d'Amsterdam.

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P. S. M. l'abbé van der Horsh, à Zaandam, m'assure qu'il y a tout lieu de croire que les crânes dont il s'agit ici proviennent en général d'Amsterdamois. L'histoire ecclésiastique de la Néerlande vient à l'appui de cette supposition, notamment dans l'intervalle indiqué dans le texte.

IV

REVUE ANGLAISE.

Condition physique et caractères distinctifs des Lapons et des races habitant la côte septentrionale de l'Europe, par Alexander Humboldt (Journal of the Anthropological Institute of Great Britain and Ireland, janvier 1877).

A quelle race a appartenu la population préhistorique des parties septentrionales de l'Europe? C'est là une question importante qui attend encore une solution. Les philologues ont essayé de prouver que les langues parlées par les Lapons, les Finnois et les tribus des montagnes de l'Oural ont une origine commune. La craniologie, au contraire, permet de constater des différences considérables : les Lapons sont brachycéphales tandis que les tribus des montagnes de l'Oural sont certainement dolichocéphales (decidedly dolichocephalic).

Faut-il croire que les influences climatériques auxquelles ont été soumises les Lapons dans les régions de l'extrême Nord qu'ils habitent, ont provoqué chez eux des modifications qui suffisent à expliquer les différences physiques que l'on constate aujourd'hui ? Faut-il supposer, en un mot, que par suite des privations, de la misère, d'un mode de vie extrêmement dur, les Lapons ont dégénéré et ont fini par se transformer en une race inférieure, ou, si l'on aime mieux, en une race pathologique ? Ce sont là des questions qui présentent un intérêt considérable, elles ont fait l'objet de longues discussions et elles sont bien dignes de recherches scientifiques approfondies, car leur solution peut ouvrir un nouveau chapitre dans l'histoire de l'homme, histoire si peu connue jusqu'à présent.

M. Alexandre Humboldt, chargé d'une mission scientifique dans les mers polaires, s'est appliqué tout particulièrement à élucider ces points. Ses recherches ont eu pour but principal l'étude anthropologique des habitants des côtes septentrionales de l'Europe. Il a pu prendre de nombreuses mesures, il a fait beaucoup de dessins, de photographies, de moulages et a pu se procurer une grande quantité d'ossements, de crânes, etc.

D'après M. Humboldt, on peut diviser en deux classes les Lapons, qui se donnent à eux-mêmes le nom de Sabme ou de Saame : les Lapons nomades ou qui habitent la montagne, les Lapons des plaines qui habitent le bord

de la mer et se nourrissent presque exclusivement de poisson. Au point de vue physique extérieur, il y a peu de différence entre les habitants de la montagne et ceux de la plaine. Un grand nombre de ces derniers habitaient anciennement la montagne, puis, à la suite de la perte de leurs troupeaux de rennès, ils sont venus s'établir au bord de la mer, où ils gagnent leur vie en pêchant ou en récoltant les œufs des nombreux oiseaux de mer qui viennent pondre dans le voisinage de la mer.

Toutefois, les Lapons nomades ou montagnards sont, en règle générale, conséquence nécessaire d'ailleurs de leur vie si dure et si active, plus forts, mieux développés, que les Lapons de la plaine. Ils contractent rarement des mariages avec les Quains (Finnois) ou les colons norwégiens, et ils conservent ainsi toute la pureté de leur race. Bien que ces tribus soient dispersées dans toute la Laponie norwégienne, suédoise et finnoise et jusque sur le territoire russe, on retrouve partout chez elles les caractères typiques de la race. Leur taille est petite, c'est-à-dire qu'elle est loin d'atteindre la hauteur moyenne de la taille des autres races européennes. M. Humboldt s'est assuré, par une série de mesurages, que la taille moyenne des Lapons atteint environ 1,30.

La forme de la tête offre des caractères remarquables. Le crâne est rond, aplati de la base au sommet, mais très-large, ce qui fait paraître la tête entière très-déprimée. On en jugera par les mesures suivantes Indice moyen de la largeur de la tête au-dessus des oreilles, 88mm,4; indice moyen de la hauteur de la tête, 73mm,8.

Ces mesures ont été prises sur des sujets vivants; elles sont donc un peu plus grandes que si elles avaient été prises sur le crâne.

La face est extrêmement large; elle atteint, selon les observations personnelles de M. Humboldt, de 109 à 116 millimètres entre les apophyses zygomatiques, mais elle diminue rapidement de largeur vers le menton, qui se termine en pointe assez aiguë; en un mot, l'os maxillaire inférieur est petit et délicatement conformé.

Les ouvertures des yeux, ordinairement petites, ont une forme irrégulière et affectent une direction oblique de haut en bas vers les coins extérieurs. Cette disposition peut provenir de la formation particulière de l'orbite telle qu'on l'observe dans le crâne. L'orbite est assez grande, mais fréquemment l'os supra-orbitaire et la marge inférieure se projettent en avant, de telle sorte que l'entrée de l'orbite est ainsi rendue plus étroite; or, c'est là un fait que l'on n'observe pas ordinairement dans les crânes des autres races. Le bord de l'orbite a aussi une forme quelque peu irrégulière, le bord extérieur inférieur est perceptiblement élargi et pour cette raison l'ouverture entre les paupières est nécessairement oblique ; mais, contrairement à ce qui se remarque dans le type mongol, l'obliquité se produit vers le bas. Le professeur Virchow, qui, de concert avec M. Humboldt, s'occupe en ce moment de mesurer les crânes que celui-ci a rapportés de l'extrême nord de l'Europe, adopte aussi cette hypothèse.

Le nez a chez presque tous les Lapons une forme presque identique et constitue un des caractères les plus particuliers de cette race. Il est court, aplati, très-large surtout auprès des narines. L'orifice de l'oreille est ordinairement très-grande, les lèvres ne sont pas très-épaisses, chez quel

ques personnes même elles sont très-minces et la membrane muqueuse porte une quantité de petits plis, Les dents sont excellentes, et dans quelques cas seulement on en observe de gâtées il est rare que les Lapons ne gardent pas toute leur vie leur dentition complète, tout au plus peut-on observer de loin en loin l'absence de quelques molaires. Les oreilles sont petites et admirablement conformées. Les cheveux sont doux et lisses; ceux des hommes sont assez gros, ceux des femmes au contraire sont longs et assez fins. La barbe, les cils et les sourcils, sont rares, quelquefois même à peine perceptibles. Il est difficile d'établir un criterium relativement à la couleur des cheveux, de la peau et des ongles.

L'opinion la plus généralement accréditée d'après laquelle tous les peuples qui appartiennent à la race Indo-germanique sont blonds et ceux qui appartiennent à la race touranienne sont bruns ne concorde pas toujours avec les faits. M. Humboldt a dressé une série de tableaux anthropologiques des habitants du nord de l'Europe, d'où il résulte que, tandis que beaucoup de Lapons sont blonds et ont des cheveux blonds dorés et des yeux bleus, beaucoup de Finnois ont les cheveux et les yeux complétement noirs. La couleur de la peau est sujette à des différences individuelles considérables. En tout cas, cette couleur est plus claire qu'on ne le suppose ordinairement. La malpropreté des Lapons est proverbiale et leur peau. paraît beaucoup plus foncée parce qu'elle est imprégnée d'un mélange de graisse, de poussière, de sueur, etc., qui s'est déposée en couche, on ne saurait dire depuis combien de temps, et qui produit une couleur sale qu'il serait impossible de décrire. Aussi, quand M. Humboldt voulait déterminer la couleur de la peau, il avait toujours soin de laver avec du savon et de l'eau divers endroits du corps pour les rendre aussi propres que possible. Il a pu s'assurer ainsi que la couleur de la peau des Lapons est beaucoup plus blanche qu'on ne le croit d'ordinaire. Ordinairement, elle affecte une couleur blanc grisâtre sale ou olive brunâtre. Il a vu toutefois des enfants ayant la peau parfaitement blanche et les joues roses, mais ces enfants avaient d'ordinaire les yeux bleus et les cheveux blonds.

La force corporelle des Lapons est un point qu'il est difficile de déterminer, car les fluctuations individuelles sont considérables. Cependant hommes et femmes sont ordinairement forts et supportent facilement la fatigue continuée pendant longtemps; ils peuvent surtout faire de longues marches. M. Humboldt s'est aperçu, en marchant derrière des Lapons qui portaient ses bagages ou quand le vent lui apportait les émanations de ses rameurs dans un bateau, que les Lapons ont une odeur de sueur très-désagréable.

M. Humboldt entre dans des détails assez circonstanciés sur les habitudes des Lapons, sur leur mode de vie, sur leur costume, etc. Nous ne le suivrons pas dans cette partie de son mémoire, désireux que nous sommes de nous borner aux caractères essentiellement anthropologiques qu'il a étudiés chez eux, Il a pu décider un assez grand nombre d'individus a laisser faire le moulage de leur figure et il a pu rapporter ainsi une foule de documents précieux. Il s'est occupé surtout des moulages de la mâchoire inférieure, qui forme un caractère si remarquable du crâne lapon, car il diffère sous ce rapport du crâne de presque toutes les autres races,

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