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EXCURSIONS.

ÉTABLISSEMENTS PUBLICS. LE MANS: Les Bibliothèques,

les Musées.

ANTIQUITÉS. LE MANS: Les murs romains, les aqueducs, la cathédrale, les églises de la Couture, du Pré, de St.-Pavin.

ALONNES (1 l. du Mans) : Ruines de constructions romaines. BEAUX-ARTS, SOLESMES (9 lieues du Mans) : Les magnifiques groupes de statues conservées dans l'église de l'abbaye.

GÉOLOGIE. Le canton de FRESNAY, (8 lieues du Mans), visité en 1837 par la société géologique de France.

Le canton de SABLÉ, (9 lieues du Mans), pour son calcaire à amplexus et ses mines d'anthracite.

Les communes de st.-AUBIN, ROUILLON, PRUILLÉ, (1 à 2 lieues du Mans) pour examiner la superposition des diverses formations tertiaires analogues à celles des environs de Paris.

Les communes de ste.-CROIX, d'YvRÉ (1/2 et 1 lieue du Mans) pour les formations de grès vert, riches en fossiles.

BOTANIQUE. Les environs de l'ancienne abbaye de l'Epau (1/2 lieue du Mans), souvent cités dans les Flores.

NOTA. Les personnes disposées à adhérer au Congrès sont priées de faire connaître leur intention le plus promptement possible pour que leur nom puisse figurer sur la liste des membres qui sera publiée avant l'ouverture de la Session.

Conformément à la décision prise à Metz, en 1837, les Académies et Sociétés Savantes des départements sont invitées à communiquer aux Congrès la statistique de leurs travaux, et à s'y faire représenter par un ou plusieurs de leurs membres.

Pour tous les renseignements qui ont rapport à la septième Session du Congrès scientifique, on peut s'adresser, franc de port, à M. CAUVIN, Secrétaire-Général, rue des Arènes.

MM. les Membres du Congrès voudront bien se rendre chez M.J. BLISSON, Trésorier-Archiviste, rue de Tascher, no 21, pour y déposer leur cotisation, si elle n'a pas été réclamée à leur domicile, signer le réglement, et retirer une ou plusieurs cartes, d'après le désir qu'ils auront exprimé d'être membres d'une ou de plusieurs sections.

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TENUE AU MANS, CHEF-LIEU DU DÉPARTEMENT DE LA SARTHE.

Le jeudi, 12 septembre 1839, à midi, un grand nombre de Membres, disposés à prendre part aux travaux de la 7° Session du Congrès, se trouvent réunis dans la Salle de la Cour d'Assises.

M. HARDOUIN-DUPARC, président du tribunal civil, est prié de présider la Séance pendant les opérations préparatoires.

Monseigneur l'EVÊQUE du Mans, M. BLISSON, trésorier-archiviste, MM. ETOC-DEмAZY, père, et de StREMY, appelés pour remplir les fonctions de Scrutateurs, M. CAUVIN, Secrétaire-général, MM. RICHELET et ANJUBAULT, secrétaires-généraux-adjoints, sont au bureau.

M. RICHELET donne lecture de l'arrêté pris par le Congrès, dans sa 6o Session, relativement à la tenue et à l'organisation de la présente Session.

M. CAUVIN obtient ensuite la parole et prononce le discours suivant :

MESSIEURS,

A deux époques assez rapprochées, le Mans jouit de l'avantage de réunir dans son enceinte un grand nombre de savants, de littérateurs et d'amis des Arts, venus de points éloignés pour former une espèce de lien entre les provinces, faciliter les moyens de publier leurs travaux et contribuer au progrès de la Science.

En 1837, la Société Française pour la conservation des Monuments a tenu dans cette ville sa première Session générale; aujourd'hui, le Congrès scientifique de France, assemblé pour la septième fois, y commence ses travaux. La Session actuelle ne sera pas moins avantageuse que les précédentes.

Nous savons, Messieurs, apprécier cet honneur. Les habitants de la Sarthe se plairont à consigner dans leurs annales ces réunions solennelles, à publier l'heureuse influence qu'elles auront exercée; et le pays en conservera un éternel souvenir.

Ces distinctions honorables semblent être un hommage rendu à la mémoire des hommes qui ont illustré notre province; à ces hommes dont les travaux et les écrits ont puissamment contribué à la civilisation de la France.

En effet, le Maine n'est pas resté en arrière des autres contrées. Si nous jetons un coup-d'œil sur le passé, nous le verrons à toutes les époques cultiver les diverses branches des connaissances.

A peine la Religion eut-elle élevé chez nous des Monastères, que ces maisons, peuplées de pieux et savants Anachorètes, ouvrirent des écoles, dont la célébrité attirait une jeunesse avide d'instruction. Les abbayes de Saint Calais et de Saint Pavin réunirent une multitude prodigieuse d'élèves, accourus souvent de fort loin. Après plusieurs années consacrées à la retraite et à l'étude, ces jeunes gens reportaient, au sein des familles, la science, l'esprit d'ordre et l'amour des vertus, doux fruits de leurs travaux; et répandant autour d'eux la lumière, ils dissipaient les ténèbres de l'ignorance.

Les maîtres, chargés de la direction des écoles placées près de la cathédrale, ne le cédaient en rien, sous le rapport des talents, aux professeurs de leur époque. Arnauld et Hildebert de Lavardin, que leur mérite éleva sur le siége épiscopal du Mans, avaient antérieurement reçu des Chanoines la mission d'instruire les clercs du diocèse et de les préparer aux fonctions du Sacerdoce.

Ces établissements continuèrent de fleurir jusqu'au moment où furent créés ces grands corps académiques appelés Universités, dans lesquels l'enseignement embrassant les diverses branches de l'instruction, formait un cours d'études complet. Fondées par les Souverains, mises sous la protection des évêques et confiées à leur surveillance, ces nouvelles institutions parvinrent bientôt à un haut degré de splendeur. Plusieurs prélats les honorèrent d'une bienveillance marquée, en facilitant, par des fondations vraiment

libérales, aux sujets de leurs diocèses, les moyens d'y faire leurs études et d'obtenir des titres honorifiques constatant et leur application et leurs succès. Un grand nombre de personnages de notre province doivent aux bienfaits que nous signalons ici l'avantage d'avoir exercé avec distinction les emplois dont ils furent chargés.

L'enseignement n'était pas la seule carrière ouverte à l'activité de nos concitoyens : si les professeurs n'ont pas manqué, les historiens, les littérateurs, les savants, les artistes même, n'ont pas fait défaut.

Au milieu des cloîtres, les pieux cénobites pensèrent à écrire la vie de leurs fondateurs, à produire au grand jour les actions des saints personnages sous lesquels ils avaient eu le bonheur de vivre, à proposer au monde l'exemple de leurs vertus. Bomer, Pavin, etc., eurent leurs panégyristes; Siviard, né dans le pays des Diablintes, entreprit l'histoire de saint Calais, descendu des montagnes de l'Auvergne aux bords de l'Anille. Ces légendes, regardées souvent d'un œil dédaigneux, renferment les premiers éléments de l'histoire du Maine. Les écrivains, qui se sont occupés de l'Histoire de France, sont réduits à puiser aux sources de cette nature, pour les premiers siècles de la monarchie.

A la voix de saint Aldric, un clerc du diocèse rassemble tous les faits relatifs aux évêques, ses prédécesseurs; il en forme un corps d'ouvrage, qui, plus tard, se continue jusqu'au treizième siècle, sous le titre de Gesta Pontificum Cenomanensium. Ce précieux monument de l'antiquité fait partie des Analecta de Mabillon.

Un autre membre du clergé écrivit l'histoire de cet illustre prélat, dont la prévoyance et la sagacité nous ont conservé la mémoire des événements survenus dans le cours de plusieurs siècles. Son ouvrage est plein de détails intéressants : nous y voyons les efforts du saint Évêque pour améliorer la position des peuples confiés à sa tendre sollicitude; ses nombreux établissements agricoles, formés pour subvenir aux besoins de l'Eglise et des pauvres; les monuments qu'il éleva à la gloire de la religion et de la patrie; plusieurs faits mémorables, tel qu'une assemblée des Grands du royaume tenue à Bannes, près de Château-du-Loir. L'auteur accompagne son récit, de chartes infiniment précieuses sous le rapport géographique. Cette pièce est insérée dans les Miscellanea de Baluze.

Les cartulaires manuscrits de la cathédrale, ceux des abbayes de Saint Vincent et de la Couture, peuvent fournir d'autres matériaux pour l'histoire ecclésiastique et civile de la province.

Je pourrais, Messieurs, vous présenter une longue suite de noms recommandables; mais je m'arrête; un de nos collègues se propose de lire au Congrès un mémoire sur ce sujet.

Cette tendance vers les progrès dut civiliser de bonne heure la province du Maine et lui attirer de la considération. Aussi fut-elle, à des époques déjà bien éloignées, choisie pour le siége de délibérations importantes.

Sous l'épiscopat de saint Aldric, il y eut à Coulaines, près du Mans, un Concile dans lequel se réglèrent certains points de discipline. Les Canons de cette assemblée sont imprimés dans la collection générale des Conciles.

Les Moines de Saint Calais s'étant soustraits à la juridiction épiscopale, le Pontife revendiqua ses droits. Les grands du Royaume se réunirent à Bannes, et, présidés par l'empereur Louis Ier, ils prononcèrent en faveur de l'évêque.

Aux douzième et treizième siècles, l'archevêque de Tours convoque à Laval deux assemblées du Clergé : dans la première, le comte Guy, sixième du nom, supprime le droit de main-morte, établi par son père.

Henri II, roi d'Angleterre et comte du Maine, se plut à donner à sa ville natale des témoignages éclatants de son affection. Deux fois il assemble au Mans les États-Généraux, composés des grands de ses provinces de France et d'Angleterre, il préside lui-même ces assemblées, dont le but est de s'occuper sérieusement des besoins de la Terre-Sainte, de pourvoir aux frais de l'armée des chrétiens, d'assurer enfin le triomphe de la civilisation sur la barbarie. Dans la première, tenue en 1166, le monarque ordonne une contribution destinée à secourir l'Église d'Orient, et joignant l'exemple au précepte, il se soumet lui-même à cette taxe extraordinaire. Celle de 1188 arrête que tous ceux qui ne se croiseront pas, seront tenus de payer la dixième partie de leurs meubles et de leurs revenus, afin de fournir aux frais de la guerre contre les infidèles. Son objet fit nommer cette imposition, la dime saladine.

Les rois de France et d'Angleterre, Philippe-Auguste et Henri Plantagenet, désignèrent la ville de la Ferté-Bernard, pour le lieu des conférences qui devaient amener la paix entre ces monarques. Les plénipotentiaires n'ayant alors pu s'entendre, de nouvelles conférences ouvertes à Montmirail mirent fin aux hostilités.

L'assemblée réunie aujourd'hui dans la capitale du Maine ne sera pas moins flatteuse pour cette ville. Oui, Messieurs, des hommes

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