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puits artésiens dans la ville du Mans? Les essais tentés » dans cette ville prouvent-ils que le terrain ne présente >> pas les conditions nécessaires pour fournir des sources » jaillissantes? »

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M. TRIGER prend la parole, après avoir exposé le résultat de ses observations sur les conditions indispensables dans la disposition des couches d'un terrain pour obtenir des eaux jaillissantes, conclut en disant que les terrains qui entourent la ville du Mans, ne présentent aucune de ces conditions, et persiste dans l'idée, qu'il a déjà émise depuis long-temps, qu'il n'y a pas probabilité d'y obtenir des eaux jaillissantes.

Après avoir entendu successivement la lecture d'une lettre de M. Guiet, juge de paix à Montfort, qui semble déduire, de diverses observations sur la nature du sol dans ce canton, la possibilité d'y faire des puits artésiens; celle d'une note de M. Hunault de la Pelterie, relative aux forages entrepris aux environs de Tours; et les observations de MM. Chevereaux et de Boisthibault; la Section admet la réponse à la vingt-troisième question du programme, ainsi formulée par M. Triger :

Il n'y a pas probabilité qu'on puisse obtenir des eaux jaillissantes dans la ville du Mans.

La séance est levée à neuf heures un quart.

SÉANCE DU 21 SEPTEMBRE 1839.

Présidence de M. BINET.

La Séance est ouverte à 7 heures du matin.

Le procès-verbal de la 8° séance est lu et adopté. Communications. M. Zackrewki dépose sur le bureau un mémoire sur l'origine des mathématiques et sur le degré d'utilité qu'elles présentent.

M. de CAUMONT fait hommage d'un ouvrage dont il est l'auteur, intitulé : Essai sur la distribution géographique des roches dans le département de la Manche; il est accompagné de la Carte géologique de ce département.

M. TRIGER fait un rapport assez étendu sur la Carte géologique de M. Chorin, curé de St-Victeur; il regrette d'avoir à y signaler quelques erreurs et des omissions importantes. Il rappelle en même temps le zèle de son auteur pour les études géologiques, les précieux échantillons de fossiles qu'il a trouvés et conclut en lui votant des remerciments pour sa communication.

Après ce rapport, M. le Président donne lecture des questions du programme de géologie qui n'ont pas encore été soumises à l'examen de la Section. Elles sont traitées, pour la plupart, par M. Triger, avec la briéveté qu'exigent la quantité des matières et le peu de temps qui reste, mais avec beaucoup de talent et d'une manière fort intéressante. Plusieurs réponses sont formulées et admises successivement par la Section.

Enfin M. Le Gall entretient l'assemblée sur la 24° question, et la seule posée au programme sur la Botanique :

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De quelle manière se propagent l'Uredo caries De » Cand. et les Champignons du même ordre qui se développent sur les céréales? »

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Il dit que ces espèces de Champignons sont probablement le résultat de l'état humide du sol ou de l'atmosphère; qu'on les voit se développer, lorsque les céréales sont transportées d'un lieu sec dans un lieu trèshumide, ou bien encore quand la terre a été chargée de trop d'engrais; que du reste il n'y a pas assez de faits pour en déterminer la cause d'une manière positive. Il émet, en finissant, quelques doutes sur la nature de ces moisissures qui pourraient bien n'être pas des plan

tes, comme on le tient généralement, mais plutôt des altérations morbides des végétaux sur lesquels elles sont produites.

M. LE GALL formule la réponse suivante, qui est admise par la Section :

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Il n'y a pas assez de faits pour déterminer la cause de l'Uredo caries et des champignons du même ordre » qui se développent sur les céréales. Mais on peut dire, en général, qu'une trop grande humidité soit du sol, soit de l'atmosphère, ou bien encore une trop » forte quantité d'engrais donnée à la terre, en favo» risent le développement. "

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M. le Président exprime ses regrêts de ne pouvoir entendre le mémoire de M. Zackrewski ainsi que celui de M. Le Gall sur la botanique, à cause de l'heure avancée de la séance. Il remercie les membres de la Section pour leur zèle et la bienveillance qu'ils lui ont témoignée. Sur la proposition de M. Odolant-Desnos, l'assemblée,à son tour,lui vote des remerciements, ainsi qu'aux autres membres du bureau, pour la bonne direction qu'ont reçue les travaux de la Section.

La Séance est levée à neuf heures.

Le Président : BINET.

Les Vice-Presidents: DUMAS, BLAVIER, TRiger.

Les Secrétaires: DE MARSEUL, VERDIER, CASTEL.

EXAMEN

DE

L'INFLORESCENCE DES GRAMINÉES.

MÉMOIRE

PRÉSENTÉ AU CONGRÈS SCIENTIFIQUE DU MANS,

(12 SEPTEMBRE 1859.)

PAR L. F. BRAVAIS,

DOCTEUR EN MÉDECINE, MÉDECIN DE L'HOTEL-DIEU D'ANNONAY ( Ardèche ), MEMBRE CORRESPONDANT DE LA SOCIÉTÉ PHILOMATIQUE.

Le désir de m'associer aux travaux du Congrès scientifique m'a engagé à lui adresser un Mémoire snr l'inflorescence des Graminées. Il est aujourd'hui téméraire de vouloir présenter des apperçus nouveaux sur une famille de plantes étudiées à fond par les plus célèbres botanistes du dix-neuvième siècle. Sans compter les ouvrages spéciaux de Lamarck, Schrader, Palisot de Beauvois, Host, Gaudin, de MM. Trinius, Robert Brown, Link, Nées, et surtout Ch. Kunth, combien ne trouve-t-on pas de mémoires particuliers de MM. Richard, de Mirbel, Turpin? Cependant les fleurs de graminées, que nos pieds foulent partout, n'ont pas été examinées dans leur symétrie générale. Des publications nombreuses ont fait connaître la structure des fruits, des fleurs, dans

leurs plus grands détails; la distinction des genres et des espèces laisse peu à désirer. Cette année même, M. de Mirbel vient d'opposer ses recherches sur l'embryogénie de ces plantes à celle de M. Schleiden. Mais la position des pédoncules sur l'axe florifère, l'arrangement des rameaux et des valves successives, la symétrie enfin d'une réunion de fleurs en panicule n'a pas été étudiée avec toute l'importance que mérite le sujet; le brin d'herbe renferme des merveilles que les ouvrages modernes ne racontent pas.

On s'accorde en général à dire que l'inflorescence des graminées est en panicule ou en épi. Mais où finit l'épi? Où commence la panicule? Comment les rameaux nés, en apparence, du même point d'un axe central sont-ils groupés ensemble? En quoi leur position est-elle différente de celle des rameaux qui naissent solitaires sur chaque nœud? Voilà des problèmes que les plus habiles observateurs ont souvent négligé de résoudre.

La cause de cette omission provient sans doute de ce que les botanistes, pour distinguer des genres et des espèces, sont obligės de faire plutôt attention aux différences qu'aux ressemblances, aux variétés de formes, qu'à celles d'organisation. Mais ils pensent tous que l'inflorescence des graminées est fondée sur un type unique, que des nuances insensibles unissent les panicules aux épis, qu'il existe des panicules spiciformes et des épis paniculiformes. Notre travail est destiné à rendre cette doctrine encore plus évidente.

Le Seigle, l'Orge, le Froment, le Nard, le Cynosure sont classés parmi les épis; mais ces genres différent entr'eux par leur organisation. Les panicules des Avena, Agrostis, Poa, Bromus, Festuca, se ressemblent davantage, si on compare leur structure au lieu de s'en rapporter aux apparences extérieures.

L'étude que nous allons entreprendre, nous permettra de résoudre plusieurs de ces difficultés, et d'établir ensuite quelques points d'analogie entre l'inflorescence des graminées et celle des autres plantes phanérogames. Nous arriverons à ce résultat géné– ral que, quelle que soit la structure de l'axe primaire des graminées, les axes secondaires, tertiaires, se ressemblent par leur état distique et se ramifient d'après une même loi; que l'inflorescence souvent centripète dans chaque épillet, est centrifuge dans l'ensemble des glumes, qu'elle forme des cimes distiques et scorpioïdes, cimes terminées et fermées de toutes parts, mais analogues à celles des Cypéracées et des Composées, etc.

La première question qui se présente à l'esprit est celle-ci : quelle est la structure des épillets? Tous sont-ils organisés de la

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