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velle, indépendante quelquefois de tout rapport avec celle des continents voisins ou éloignés. La création zoologique de la Nouvelle Hollande n'en n'est-elle pas preuve en sa particularité?

» Trois systèmes genésiques se combattent : celui de » la dissiménation de certains germes qui, une fois lancés dans la voie de la vie, ont pu, à différentes époques » géologiques, revêtir des formes nouvelles; celui des créations successives que nous soutenons, et enfin » celui de Lamarck, que quelques philosophes vou» draient encore étayer, c'est-à-dire, des créations métamorphiques par l'influence de nouvelles cir» constances atmosphériques et telluriques; de sorte que, en prenant les choses de prime abord par l'absurde, nous aurions à faire avec le temps de la Monade point, un bel éléphant ou un mastodonte. Il faudrait, dans cette hypothèse, admettre alors que certaines monades non encore métamorphosées, et » tous les infiniment petits de la série zoologique, seraient des espèces bien paresseuses, bien peu désireuses de s'évertuer à changer de formes, à progresser en un mot: car ce mot progrès, dont on » fait un si coupable abus, devrait aussi bien s'appliquer à l'animalité qu'à la sublime humanité. Quel est » le but des auteurs de ce système? c'est d'éloigner, » pour la rencontrer pourtant toujours au fond de la question, la cause première créatrice, à moins de donner à la matière même le premier mouvement » vital a se et per se. Et pour cela,il faudra faire passer les espèces par des métamorphoses inouies, que rien » ne prouve, que rien ne démontre, que le constant » retour de la variété à l'espèce dément, que per» sonne n'a vues, ni observées depuis l'état définitif de » notre globe.

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» On peut donc,dans l'état actuel des sciences non plus » seulement par le sentiment religieux qui veut voir le

» sublime architecte, produisant spontè sua, avec la » même matière et les mêmes éléments, mais sous di» verses formes, dans les différents temps et dans les

différentes circonstances du globe, l'espèce végétale » et animale, mais encore par toutes les preuves tirées » des études zoologiques et paleontologiques proclamer » cette vérité que, dans le temps et dans l'espace l'espèce végétale et animale fut un ex abrupto de » la puissance divine ».

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M. LE GALL est à peu près du même avis que le préopinant. Il est impossible, selon lui, d'admettre des transformations d'un être pour en former un autre; il cite des faits qui tendent à prouver la permanence des espèces, même des variétés dans l'homme.

M. le Président interrompt la discussion pour exposer que M. Guiet, qui a envoyé un travail sur les puits artésiens, désirerait connaître le jour où s'ouvrira la discussion sur les articles du programme relatifs à cette matière, afin de pouvoir assister à la séance, et prendre part à une discussion qui intéresse si vivement la ville du Mans. M. Binet propose en conséquence de fixer cette discussion à vendredi. Cette proposition est adoptée après quelques observations de MM. OdolantDesnos, Blavier et Cauvin.

M. BOURJOT-ST.-HILAIRE formule ainsi une réponse à la 9 question du programme :

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»

«

Le sentiment de la Section consultée se déclare pour cette opinion: Que la nature a procédé par créations successives et par grandes époques géologiques, dans la production des êtres organisés, plutôt que par voie de transformation et de procédé métamorphique. »

Cette réponse est adoptée par la Section, après une légère discussion qui s'élève au sujet du mot sentiment,

employé par M. BOURJOT, auquel on voudrait substituer une autre expression.

M. LE GALL demande l'autorisation de lire une notice sur la botanique.

M. le Président fait observer que les questions relatives à la géologie étant à l'ordre du jour, il lui semble préférable de continuer l'examen de ces questions, et de remettre la lecture du mémoire de M. Le Gall au jour où l'on s'occupera de la partie du programme qui traite de la botanique. L'opinion de M. le Président est partagée par la section.

Il est donné lecture de la dixième question ainsi conçue :

«De quelle valeur est la considération des végétaux vi»vants pour déterminer à quelle formation géologique appartient le sol qui les produit. »

M. LE GALL, inscrit le premier pour traiter la question, a la parole. Il pense qu'il y a, dans plusieurs cas, des rapports entre la végétation et la nature chimique du sol, et soutient que la Flore d'un terrain calcaire n'est point celle d'un terrain granitique ou schisteux, quand les deux terrains ne sont pas fort éloignés, et qu'ils n'ont pas des expositions très-diverses; après avoir cité les observations faites en Normandie par M. de Brébisson, il expose celles qu'il a faites luimême dans quelques autres parties de la France, notamment en Bretagne. Le département de l'Ille-et-Vilaine offre, près de Rennes, un bassin calcaire d'une médiocre étendue, et pourtant on trouve dans ce terrain, outre un grand nombre de plantes rares dans le département, quinze plantes qu'on chercherait vainement dans les terrains primitifs, et dont on retrouve seulement quelques-unes sur le littoral ou dans les îles du Morbihan, ou encore dans la partie méridionale de la Loire-Inférieure. Des faits établis, M. Le Gall tire la

conséquence que le sol exerce une influence sur la végétation, mais que cette influence n'est point absolue ; qu'elle est seulement relative; il croit cette influence nulle pour la végétation des hautes montagnes.

L'heure avancée obligeant de lever la séance, la discussion est continuée à demain.

SÉANCE DU 18 SEPTEMBRE 1839.

Présidence de M. BINET.

La séance est ouverte à 7 heures du matin.

Communications: M. CHORIN, curé de St.-Victeur (Sarthe), présente à la Section la Carte géologique de cette commune, dont il est l'auteur.

M. l'abbé GILBERT communique la traduction manuscrite d'un ouvrage anglais sur la Concordance des époques géologiques avec celles de la Bible, faite par M. Lozivy,naturaliste,et demande,au nom du traducteur que la Section veuille bien l'examiner, et émettre son avis sur le mérite de l'ouvrage et de la traduction tout à la fois. M. Triger est chargé de faire un rapport sur ce travail, ainsi que sur la Carte géologique de la commune de St.-Victeur.

M. CASTEL, l'un des secrétaires, ayant besoin de quelques renseignements pour terminer le procès-verbal de la cinquième séance, dont il s'est chargé, on passe de suite à l'ordre du jour.

M. LE GALL continue d'entretenir l'assemblée sur la dixième question du programme relative à la détermination des formations géologiques du sol par l'inspection des plantes qu'il produit. Il formule ainsi son opinion sur ce sujet :

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Sous une température semblable ou qui n'est pas très-différente, les terrains calcaires offrent plusieurs plantes qui ne se trouvent pas dans les terrains granitiques ou schisteux, et ces derniers possèdent aussi » quelques plantes qui leur sont propres. Le voisinage » de la mer procure souvent aux terrains primitifs des plantes, qui, dans l'intérieur de la contrée, appar>> tiennent au sol calcaire; et l'influence du sol paraît » nulle dans les pays rapprochés des pôles et dans les » parties de montagnes qui restent couvertes de neige » pendant une grande partie de l'année.

»

»

La considération des végétaux vivants peut donc » être utile pour déterminer à quelle formation géologique appartient le sol qui les produit, mais cette uti»lité est fort restreinte. »

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Madame CAUVIN se félicite de ce que les observations de M. Le Gall confirment celles qu'elle a faites elle-même sur les plantes de Bretagne, et qu'elle a consignées dans le catalogue présenté par elle au Congrès. Elle observe qu'elle a remarqué, dans les terrains primitifs, moins de phanérogames et plus de cryptogames que dans les terrains calcaires; ainsi nos bois forestiers sont remplis de phanérogames, tandis que notre immense forêt de pins maritimes ne produit guère que des champignons et des bruyères.

M. BLAVIER prend la parole sur la question: Il dit que,dans son opinion, la constitution du sol arable a des relations positives avec la nature de la couche immédiatement inférieure ou sous-sol; il admet également que la composition de ce sol doit avoir une influence plus ou moins grande sur la nature des végétaux qui y croissent; mais,en même temps,il ne peut admettre que la formation géologique du sous-sol, c'est-à-dire la place occupée par lui dans l'échelle géognostique des terrains, puisse avoir des relations avec la végétation; pour préciser d'avan

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