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core,dans l'histoire de Rome,un événement qui indique la fin précise du moyen-âge? Cet événement est le rétablissement du SaintSiége à Rome, sous le pape Grégoire XI, en 1375. La résidence des papes à Avignon, pendant plusieurs années, avait privé Rome de toute sa splendeur; le retour des souverains pontifes dans la capitale du monde chrétien la lui a rendue, et a dû, par une conséquence nécessaire, influer avantageusement sur la renaissance de la civilisation, de la littérature et des arts. C'est à ce retour que sont dues les plus magnifiques œuvres des arts, Saint-Pierre de Rome, dont les murs furent élevés par le Bramante et la coupole par Michel-Ange. Cette époque coïncide, à 14 ans près, avec l'existence de Cosme de Médecis, qui fut le protecteur des arts à Florence, et qui contribua puissamment à les faire fleurir. Vasari, qui a écrit la vie des artistes de la renaissance, jusqu'en 1568,a partagé cette époque en trois périodes. La première commence avec Cimabue, né en 1240 et le Giotto son élève. La deuxième, avec Jacopo della Quercia dont il ne fait pas connaître la naissance, mais qui arriva à un âge avancé et mourut en 1418. La troisième, à Léonard de Vinci, né en 1452. Or, la première période n'était pas encore terminée, que le moyen-âge cessa donc alors d'exister, et cette époque dut céder la place à celle de la renaissance.

L'on nous pardonnera d'avoir discuté longuement sur les limites du moyen-âge; mais nous ne pouvions nous exposer au reproche d'avoir attaqué légèrement et sans examen l'autorité de l'Académie, dans un cas surtout où l'opinion générale est d'accord avee cette autorité; car nous ne le dissimulons pas, les historiens actuels du moyen-âge en ont étendu la durée jusqu'à la prise de Constantinople, et ont ainsi encouragé une erreur populaire, celle de croire que ce sont les artistes grecs, venus en Italie après la prise de Constantinople, qui ont fait renaître les arts. Or il n'en est rien. De tous ces artistes, aucun n'était comparable, ni pour la peinture, ni pour la sculpture, ni pour l'architecture, ni pour la gravure, aux artistes Italiens; et l'honneur de la renaissance des arts appartient tout entier aux artistes de l'Italie.

Si les considérations que nous venons de présenter sont admises, le moyen-âge sera séparé du bas-empire, des bas-temps et de la Renaissance. Toute confusion d'époques cessera; et chaque époque,renfermée dans ses limites naturelles,ne sera pas confondue avec celle qui la suit ou qui la précède.

Il convient d'autant mieux d'éviter cette confusion , que le moyen-âge fut une époque d'art nouvelle. A la chute de l'art an

tique, succéda un art nouveau, art appelé improprement gothique, qui a un caractère particulier, et qui appartient exclusivement au moyen-âge.

Ce mémoire ne donnant lieu à aucune discussion, M. le Président invite ceux des membres qui auraient quelques observations à faire sur la 1° question du Programme à les présenter.

M. l'abbé VOISIN, qui s'est occupé des Antiquités Celtiques et des limites primitives de l'Armorique et du Maine, etc..., communique à l'assemblée le résultat de ses recherches à ce sujet :

1o. A l'époque de l'invasion de la Gaule par Jules César, quelles étaient les limites des provinces Armoricaines ? »

L'exposant croit que la question peut être considérée sous le point de vue général : Les limites de l'Armorique, à l'époque de la conquête ; et,sous le point du vue particulier : Les limites de chacune des provinces Armoricaines.

La question, considérée sous le premier point de vue, est résolue de la manière la plus satisfaisante par l'auteur de l'Histoire des Gaules (t. 2. p. 37). La confédération Armoricaine comprenait la presque totalité des nations qui tiraient leur origine des premiers Kymris et représentait la conquête de ces premières hordes étrangères. Les provinces Armoricaines étaient le noyau fédéral où se rattachaient, dans les circonstances importantes les Santons, les Pictons, les Lemovices et les Cenomans. Elles s'étendaient de la Seine à la Loire, selon le témoignage de César, ( 7° liv. des Comm), du géographe Ptolémée, de l'auteur de la Notice de l'Empire, d'Idace, de Marius Aventicencis, de l'auteur de la vie de St.-Germain et de Danville, etc....

Quant à la question considérée sous le second point de vue, l'exposant pense que ces provinces avaient un système de divisions territoriales presque semblable.

Et, pour faire mieux connaître les divisions respectives de chaque province, il demande à communiquer un système appliqué à la cité des Cénomans, prétendant qu'il en a été de même pour les cités voisines.

:

Les Celtes et les Romains ont une origine commune ; leurs langues, leurs religions offrent une ressemblance frappante le Civitas, des latins est le Cwmwd, usité dans les Dialectes Galliques : Les Centons sont les centuries des latins et les Tribes sont les tribus d'autrefois. La cité des Cénomans a eu pour chef-lieu Win-dinum ou Mur-cin, forteresse auprès d'Alonnes; son ressort comprenait de dix lieues de diamètre, le rayon de cinq lieues ou Pierres. De là les Quintes du Mans ou la banlieue et le bourg de la Quinte sur les bornes de ce territoire. Au centre de chaque canton, se trouve la tour du centre, à quelques Pierres de distance le bourg et la demeure du chef. La cité comprenait le département actuel de la Sarthe, elle était bornée par de grandes solitudes et de vastes forêts conservées la plupart jusqu'à nos jours. Cette cité faisait partie de la Celtique ou partie centrale de la Gaule. (César liv. 1. p. 1. des Comm.) et se trouvait la dernière de la confédération particulière des Aulerkes ; d'où le nom de Cenoman, ceux au milieu de la Celtique; mais les derniers d'entre les Aulerkes. A l'Est, était le Pagus Vendocinus que l'on peut traduire les Cenomans à l'Est, ou la partie Orientale du Maine ; à l'Ouest, les Erviens ou Cenomans à l'Occident; au Midi, les Labrocins, dont le chef-lieu était Laboratorium des latins (canton du Lorouer) que l'on traduit très-bien le Haut-Maine; et enfin au Nord, les Venuses dont le nom signifie le Bas-Maine. Au Nord de cette cité,se trouvaient encore les Diablintes ou ceux du rivage septentrional, au Midi, les Andegaves,ceux du pays arrosé par dix fleuves, et les Turons, ceux du pays haut.

M. de LASALLE confirme quelques parties de ce

système, en reconnaissant que le Vagoritum ou cité des Erviens n'était qu'une forteresse peu considérable, où ой se fabriquaient des armes, sur la frontière des Cénomans. M. l'abbé Auber présente quelques considérations propres à confirmer le système présenté.

M. DUCHALLAIS combat plusieurs étymologies qu'il croit pouvoir mieux expliquer au moyen de la langue romaine.

M. l'abbé VOISIN refuse de défendre chaque étymologie en particulier, et désire que l'on examine l'ensemble de son système. Pour provoquer cet examen, il dépose,sur le bureau,les travaux manuscrits ou imprimés qu'il a entrepris sur cette matière.

L'un de ces travaux présente la division territoriale consacrée par les Druides dans les lieux qu'ils choisissaient pour leur demeure, division retrouvée dans l'Histoire Ancienne de l'île de Man, principal sanctuaire des Druides.

M. PESCHE ainé fait hommage au Congrès d'une Carte du Diocèse du Mans, accompagnée d'une Description topographique et industrielle du Diocèse du Mans, suivie du Guide du voyageur dans la Sarthe et la Mayenne, et les départements limitrophes, par M. N. Desportes. M. le Président témoigne, au nom de la Section, sa reconnaissance à MM. Pesche et Desportes.

Une lettre, renfermant des renseignements sur les Pierres druidiques des environs de Monfort, est adressée à M. le Président de la Section; elle sera soumise à une commission d'examen.

La séance est levée à onze heures.

SÉANCE DU 15 SEPTEMBRE 1839.

Présidence de M. le Vte. DE GUITON DE LA VILLEBERGE.

A neuf heures, M. le Président déclare la séance ou

verte.

M. de LASICOTIÈRE présente au bureau une question ainsi conçue : « Dans l'état actuel de la science archéologique peut-on admettre l'existence de forts vitrifiés? Eu cas d'affirmative, quels sont les caractères physiques et archéologiques de ce genre de construction? Quels étaient les moyens employés pour lier les pierres avec le feu. M. Castel fait observer que, d'après un article du réglement, toute question autre que celles du Programme doit être préalablement déposée sur le bureau en séance générale. M. de Lasicotière répond qu'à la séance générale d'hier, il a rempli cette formalité et qu'il ne lui a pas été répondu. M. le Président, vu l'intérêt de la question, croit pouvoir prendre sur lui de l'admettre. Le bureau appuye la décision. »

M. BOTTIN donne lecture d'un mémoire explicatif de deux tableaux du prix du blé dans la Flandre Française aux XVI et XVII siècle, par lui déposé préalablement sur le bureau.

Le premier tableau regarde la ville de Lille, c'est un relevé fait sur l'Epier de cette ville, pendant un espace de 117 années, de 1549 à 1666.

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