Page images
PDF
EPUB

cendant n'est ni rigoureux, ni constant dans la famille des Graminées; beaucoup de causes font varier irrégulièrement la floraison; le Maïs épanouit d'abord vers le tiers supérieur de la panicule des fleurs mâles; la floraison marche ensuite,et de haut en bas, et de bas en haut. Si le cas de la floraison descendante est assez fréquent, nous n'avons pas observé l'ordre inverse.

L'analyse des pédoncules de deuxième et troisième ordre nous fait penser que la cime des Graminées n'est pas indéfinie comme les cimes scorpioïdes ordinaires; mais qu'elle est terminée et fermée de toutes parts, et d'abord aux sommets des panicules et des axes principaux. Les épillets latéraux solitaires ne sont-ils pas évidemment énodaux, puisque, dès l'instant qu'un second épillet se forme à leur base, la valve externe du premier change de place? D'un autre côté, il n'existe pas d'interruption entre les nœuds qui précèdent l'épillet terminal. Dans les rameaux, même observation à faire; tous les épillets latéraux ayant leur valve externe tournée vers l'arête des premiers, sont aussi énodaux. Mais là où n'existe aucun nœud, il n'y a pas avortement possible de ramuscule. Tous les épillets dont la valve inférieure sera tournée vers l'arète de leur axe générateur, devront être regardés comme ayant acquis tout le développement dont ils sont susceptibles.

Les rameaux portent des glumes à tous leurs nœuds; un rameau uninodal n'est pas binodal avec avortement, sans que la valve de l'épillet terminal change de direction. Dans quelques cas, on aperçoit des places vacantes, mais alors l'épillet supérieur est modifié. Ainsi dans la fig. 8, le prolongement o occupe la place d'une glume. Les nœuds supérieurs du seigle, de l'orge, les inférieurs de l'Anthoxanthum montrent des places vacantes; mais lors qu'une tige a acquis tout son développement, on ne trouve plus de noeuds abortifs. (Voir les fig. 3, 4 et 8.) Ainsi cette organisation diffère de celle des cimes uni ou binodales des autres phanérogames, dans lesquelles les nœuds des dernières fleurs, ou l'un des deux reste toujours abortif. Nous discuterons encore plus tard cette opinion.

S. IV. QUATRIÈME ET CINQUIÈme degré de L'INFLORESCENCE.

Il est maintenant facile de concevoir en quoi consistent les quatrième et cinquième degré de l'inflorescence. Au-dessous des épis composés latéraux de l'axe primaire, nous aurons des rameaux qui porteront eux-mêmes des épis composés à leur base; et pour le cinquième degré, les ramuscules seront encore munis d'épis composés.

La panicule se présente à nous sous trois aspects différents. Tantôt le premier mérithalle est très-allongé, et les épillets occupent surtout les extrémités des rameaux : Riz, Sorgho, Dactyle. Souvent un ramuscule est implanté à la base du rameau et déjeté vers l'arête de l'axe de chaque côté avec une grande partie de l'inflorescence; le second ramuscule nait d'un point plus élevé : Poa annua. Enfin les épis composés naissent quelquefois des deux côtés de la base du rameau; l'inférieur est plus compliqué que le deuxième; les pédicelles suivants naîtront aussi à la base les uns des autres, et nous aurons le commencement d'une sorte de cime scorpioïde aphylle et rentrée sur elle-même. Dans le cas d'une inflorescence au quatrième degré, le nœud de l'axe florifère portera cinq rameaux nés l'un de l'autre, et sept rameaux, si l'inflorescence atteint le cinquième degré. Voyez pour le quatrième degré, les rameaux e, f, g, h fig. 1, b fig. 2, c, d, e fig. 7, g, h fig. 8. Pour le cinquième degré, nous avons les quatre nœuds inférieurs de fig. 1, le rameau e fig. 2, e fig. 8, les Bromus de fig. 3 et 4.

Examinons avec plus de soin une tige d'Agrostis vulgaire, telle que nous l'avons représentée fig. 1. Au premier coup d'œil,nous admirons comment l'organisation se complique depuis le haut de l'axe primaire jusqu'à sa base, de l'extrémité des rameaux et ramuscules vers leur point d'origine; et réciproquement comment elle se simplifie des bases aux sommets. Ainsi au-dessous de la fleur terminale, existe une fleur latérale, puis en c, c, deux fleurs ayant à leur base un pédicelle tertiaire. Le nœud d porte déjà un pédoncule de quatrième ordre. Le nœud ƒ offre seulement un épillet latéral de plus. Le nœud g a deux épillets de quatrième ordre; le nœud h en a quatre du même ordre. Le ramuscule k porte un épillet r de cinquième ordre; là commence le cinquième degré de l'inflorescence. Le rameau m a seulement un épillet tertiaire de plus que le rameau i. Le rameau na de plus que m, un épillet tertiaire et deux du cinquième ordre. Enfin le rameau o nous offre quatre pédoncules du cinquième ordrer, x, y, z. Nous y trouvons aussi un commencement de cime scorpioïde double, née de la disposition alternative à droite et à gauche des rameaux o et p, q et r, et de ceux du côté gauche de la cime. Le pédonculer est sorti de la base du pédoncule q; le ramuscule correspondant dans le rameau n est resté implanté à une certaine hauteur. Les deux cas se rencontrent indifféremment parmi les graminées; les apparences changent, mais l'organisation est la même. Ainsi la panicule du Dactylis glomerata, dont les entre-nœuds sont d'autant plus longs qu'on les examine plus près des bases insertionnelles, diffère seulement par l'aspect de

[ocr errors]

La panicule se présente à nous sous trois aspects différents. Tantôt le premier mérithalle est très-allongé, et les épillets occupent surtout les extrémités des rameaux : Riz, Sorgho, Dactyle. Souvent un ramuscule est implanté à la base du rameau et déjeté vers l'arête de l'axe de chaque côté avec une grande partie de l'inflorescence; le second ramuscule nait d'un point plus élevé : Poa annua. Enfin les épis composés naissent quelquefois des deux côtés de la base du rameau; l'inférieur est plus compliqué que le deuxième; les pédicelles suivants naîtront aussi à la base les uns des autres, et nous aurons le commencement d'une sorte de cime scorpioïde aphylle et rentrée sur elle-même. Dans le cas d'une inflorescence au quatrième degré, le nœud de l'axe florifère portera cinq rameaux nés l'un de l'autre, et sept rameaux, si l'inflorescence atteint le cinquième degré. Voyez pour le quatrième degré, les rameaux e, f, g, h fig. 1, b fig. 2, c, d, e fig. 7, g, h fig. 8. Pour le cinquième degré, nous avons les quatre nœuds inférieurs de fig. 1, le rameau c fig. 2, e fig. 8, les Bromus de fig. 3 et 4.

Examinons avec plus de soin une tige d'Agrostis vulgaire, telle que nous l'avons représentée fig. 1. Au premier coup d'œil,nous admirons comment l'organisation se complique depuis le haut de l'axe primaire jusqu'à sa base, de l'extrémité des rameaux et ramuscules vers leur point d'origine; et réciproquement comment elle se simplifie des bases aux sommets. Ainsi au-dessous de la fleur terminale, existe une fleur latérale, puis en c, c, deux fleurs ayant à leur base un pédicelle tertiaire. Le noeud d porte déjà un pédoncule de quatrième ordre. Le nœud ƒ offre seulement un épillet latéral de plus. Le nœud g a deux épillets de quatrième ordre; le nœud h en a quatre du même ordre. Le ramuscule k porte un épillet de cinquième ordre; là commence le cinquième degré de l'inflorescence. Le rameau ma seulement un épillet tertiaire de plus que le rameau i. Le rameau n a de plus que m, un épillet tertiaire et deux du cinquième ordre. Enfin le rameau o nous offre quatre pédoncules du cinquième ordrer, x, y, z. Nous y trouvons aussi un commencement de cime scorpioïde double, née de la disposition alternative à droite et à gauche des rameaux o et p, q et r, et de ceux du côté gauche de la cime. Le pédonculer est sorti de la base du pédoncule q; le ramuscule correspondant dans le rameau n est resté implanté à une certaine hauteur. Les deux cas se rencontrent indifféremment parmi les graminées; les apparences changent, mais l'organisation est la même. Ainsi la panicule du Dactylis glomerata, dont les entre-nœuds sont d'autant plus longs qu'on les examine plus près des bases insertionnelles, diffère seulement par l'aspect de

celle des Agrostis, Bromus. Là un rameau né à la droite d'un axe secondaire fournit son ramuscule à gauche; ce dernier présentera à sa droite son ramuscule inférieur; le suivant naîtra à gauche, et ainsi de suite.

La panicule spiciforme du Cynosurus cristatus est organisée suivant le troisième ou quatrième degré. Dans le premier cas, deux bractées pinnatifides occupent les deux nœuds qui précèdent l'épillet terminal. Dans la rangée de droite, la bractée à gauche fournit seule un épillet latéral qui n'est suivi, ni par une troisième bractée, ni par un troisième épillet. (Voy. fig. 6.) L'observation apprend que l'épillet d a sa valve inférieure e située à gauche, tandis que d'après la règle générale, cette dernière devrait se trouver à droite. La glume d n'est donc pas énodale; il faut admettre que son nœud inférieur à droite a manqué complètement, en laissant une place vacante.

Lorsque le Cynosure a quatre glumes et trois bractées, alors la troisième appartient au nœud abortif dont nous venons de parler; elle se soude un peu plus haut sur l'axe central. Les glumes portées par le troisième et quatrième axe d'inflorescence, n'ont plus à leur base de nœuds abortifs. Dans la même rangée, quel que soit le nombre des épillets du Cynosure à chaque nœud, on observera que les valves inférieures seront toujours tournées du même côté, savoir, dans la rangée de droite toutes à gauche, et dans celle de gauche toutes à droite.

Dans une cime de Bromus mollis fig. 4, nous voyons les valves f et g déplacées de leur position naturelle par les rameaux Fet G qui occupent les premiers nœuds des rameaux de troisième ordre D, E. Les valves ƒ et h sont au contraire dirigées vers l'arête de l'axe qui les porte. Si un pédoncule de sixième ordre naissait de F et G, alors les valves ƒ et h occuperaient une position inverse. Dans la fig. 3, nous voyons que le rameau E, de même ordre que D, a sa première valve g, placée à droite et non déplacée parce que ce rameau est stérile et énodal. Le rameau correspondant D a sa valve inférieure e, déplacée par l'insertion du rameau F. Nombre de fois nous avons constaté que dans les Bromus, Festuca, Poa, le dernier épillet d'une cime composée regarde l'arête du ramuscule qui le porte, comme les glumes latérales du sommet de l'axe primaire, et qu'il est aussi énodal qu'elles, qu'ainsi la cime est terminée à cause de cette position des glumes.

Nous ferons les mêmes observations sur la fig. 8 du Ceratochloa exaltata. La position des valves est partout la même que dans les Bromus ; un rameau né à droite fournit toujours le premier ramus➡

« PreviousContinue »