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8° Basquet, serrurier: un chérubin, bois sculpté.

Le garde-musée pense que, en remerciant M. le préfet pour la toile, on pourrait lui demander le châssis et le cadre de la duchesse d'Angoulême.

Le Secrétaire, l'abbé ARBELLOT.

SÉANCE GÉNÉRALE DU 24 JANVIER 1856.

Présidence de M.
de M. Alluaud aini..

Etaient présents: MM. Alluaud; Arbellot; Audouin; Astaix; Maurice Ardant; Bardinet; Buisson - Masvergnier, Cazeaux; Roméo Chapoulaud; Charreyre; Auguste DuBoys; de Grave; Lesme; Lemaitre; Nivet; Nalbert; O. Péconnet; Perdoux; Roy-Pierrefite; Emile Ruben.

La séance a été ouverte à huit heures moins un quart. Le procèsverbal de la réunion précédente a été lu et adopté sans réclamation.

Sont proclamés membres résidants MM. l'abbé Védrinne et JeanBaptiste Lansade.

M. le président annonce à la Société l'envoi de diverses publications. (Voir le catalogue à la fin du procès-verbal.) Il remercie M. Arbellot d'avoir bien voulu lui dédier la Revue Archéologique du Limousin qu'il vient de publier. La Société remarque surtout parmi les divers objets à elle adressés une soucoupe en porcelaine cuite en une heure et demie dans un four à gaz. Elle émet un vœu de félicitations pour MM. Pouyat, Brocchi et Baignol frères, auxquels est dû cet important essai.

M. Buisson-Masvergnier donne à la Société un autographe de M. Guernon de Ranville, autographe contenant diverses questions sur les règles d'orthographe et de prononciation du patois limousin. Il est décidé que cette lettre, écrite à l'un des parents de M. BuissonMasvergnier, sera déposée aux archives.

M. le président donne lecture d'une lettre conçue en termes impératifs, et par laquelle M. Larue-Dubarry réclame des armes confiées par lui au musée, et figurant, dit-il, dans les collections, mais à titre de dépôt. Il est décidé que les objets réclamés seront restitués, mais seulement contre la remise du récépissé constatant le dépôt.

M. le président apprend alors à la Société qu'elle va perdre son secrétaire-général, M. l'abbé Arbellot, promu à la cure de Rochechouart. En félicitant M. l'abbé Arbellot d'une nomination dont il est si digne, M. le président exprime le profond regret de voir s'éloigner un des membres les plus actifs de la Société. Il énumère en peu de mots les divers travaux qui ont conquis à M. Arbellot une place éminente parmi les archéologues, et il espère que la Société ne sera pas, malgré son absence, entièrement privée de ses intéressantes communications. La Société s'associe tout entière aux paroles de son président, et M. Arbellot, après avoir remercié ses collègues de ce qu'il nomme une excessive bienveillance, s'engage à continuer à fournir à la Société son active collaboration.

Il est immédiatement procédé à l'élection d'un nouveau secrétairegénéral. Le dépouillement du secrutin secret donne à M. Othon Péconnet la presque unanimité des suffrages. En conséquence, il est proclamé secrétaire-général en remplacement de M. Arbellot.

Il est aussi procédé à la nomination de deux secrétaires adjoints. La promotion de M. Othon Péconnet laissait une seule place vacante; mais l'extension de la correspondance et la diversité des obligations à remplir ont paru nécessiter la nomination d'un nouveau secrétaire adjoint.

MM. Emile Ruben et Roy-Pierrefite, ayant obtenu la plus grande partie des voix, ont été nommés membres du bureau.

M. Othon Péconnet fait à la Société un rapport sur le budget de l'année 1854. Il fait connaître les résultats suivants :

Recettes..
Dépenses.

Déficit.

4,991 fr. 55 c.
2,161
95

470 40

Ce déficit, amené par la subvention de 500 fr. allouée ordinairement par la ville, et momentanément supprimée, a été comblé avec des fonds provenant des premières recettes de 1855. Des remerciments sont votés par la Société à M. Navières, trésorier.

M. Buisson-Masvergnier lit un compte-rendu de divers numéros

'du Chroniqueur du Périgord. I analyse divers travaux qui ont dans ce recueil. Cette lecture a été écoutée avec intérêt. La séance est levée.

paru

Liste des dons faits à cette séance.

4° Société médicale de Limoges, bulletin 1855.,
2o Société de l'Histoire de France, bulletin 4855.
3o Bulletin des Sociétés Savantes, décembre 1855.
4° M. l'abbé Arbellot: Revue Archéologique.
5o Le Chroniqueur du Périgord, 6e livraison, 1855.
60 Bulletin de la Société du Limbourg, t. II, 4854-55.
7° Société des Antiquaires de l'Ouest, années 1853-54.

Le Secrétaire, OTHON PÉCONNET.

PRÉSENTÉ PAR M. ÉMILE RUBEN

Du livre offert à la Société portant pour titre : « Recherches historiques sur l'ancien capitoulat de la ville de Toulouse, par M. le vicomte Gustave de Juillac (1).

C'est avec raison, à notre avis, que M. le vicomte de Juillac, membre de la Société Archéologique du Midi, et un de nos correspondants, intitule son opuscule Recherches historiques sur l'ancien capitoulat de Toulouse. Il est impossible en effet de grouper un plus grand nombre de faits dans un aussi petit volume. On doit même regretter que l'auteur n'ait pas donné plus d'extension à son ouvrage : les lecteurs y auraient certainement gagné, et, plus que tout autre, celui qui est chargé d'en rendre compte. Lorsqu'une œuvre est aussi concise et aussi consciencieuse que celle-ci, il est bien difficile d'en faire l'analyse et la critique.

Nous disons que cette œuvre est consciencieuse l'auteur avoue en effet qu'elle n'était pas destinée à voir le jour. N'écrivant pas pour le public, il a été moins enclin à se laisser séduire par ce malin esprit d'innovation et de système qui sollicite si vivement ceux qui ont entrepris d'éclaircir quelques obscurités historiques. Or, au nombre de ces obscurités, on peut placer l'histoire des communes en général, et en particulier l'histoire du capitoulat de Toulouse.

Un premier point cependant semble définitivement acquis à l'histoire c'est que les différentes communes de France ont eu chacune leur origine et leur organisation propre, et nous courrions dès lors grand risque de nous fourvoyer si, par exemple, nous tentions d'établir une analogie complète entre les capitous de Toulouse et les consuls de Limoges. Pour notre compte, il nous eût été agréable de donner des lettres de noblesse aux anciens magistrats de notre cité. Mais nous avons vainement feuilleté l'Histoire du Limousin de M. Leymarie; et, si l'on en excepte certains priviléges accordés par Charles VII à ceux qui avaient été consuls, tels que de posséder des fiefs nobles sans être tenus d'aucune contribution

(1) Toulouse, 1855, in-8°.

ou charge de ban et arrière-ban, cette histoire est muette sur cette question. Et du reste il n'est pas dit que ces priviléges fussent transmissibles aux descendants des consuls; ce qui exclut toute idée de noblesse. C'est au surplus un point historique que nous abandonnons aux savants.

M. le vicomte de Juillac envisage sous deux points de vue la noblesse du capitoulat de Toulouse: 1° la noblesse de la cité, commune à un grand nombre de villes de France; 2o la noblesse particulière aux capitouls, et transmissible à leurs descendants. Pour résoudre cette double question, l'auteur commence par tracer un abrégé, trop succinct peut-être, de l'histoire de Toulouse depuis sa fondation. Faisant la part du chaos et des ténèbres, il se contente d'énumérer avec la prudence scrupuleuse du vrai savant les différents systèmes qui se sont produits au sujet de l'origine de cette ville; puis, passant rapidement à l'époque de la conquête romaine, il se demande si Toulouse devint un municipe ou une colonie.

les

On sait la différence qui existait entre le municipe et la colonie: M. Raynouard, dans son Histoire du droit municipal en France, nous a édifiés à ce sujet. Le pays vaincu était municipe lorsque le vainqueur se contentait de l'adopter en quelque sorte en l'admettant à jouir du droit romain. Limoges fut dans ce cas; son territoire fut respecté elle n'eut pas à subir l'intrusion romaine; et la commune, après la conquête, dut conserver ce caractère de bourgeoisie qui l'a toujours distinguée jusqu'à la révolution de 1789. Plus souvent au contraire, soit pour repeupler, soit pour conserver le pays vaincu, soit enfin pour se débarrasser d'une, population turbulente, Romains enrôlaient les citoyens pauvres, et, sous la conduite d'un magistrat, la colonie allait prendre possession du territoire étranger, s'organisait en société avec les lois et les priviléges dont elle jouissait dans la mère-patrie, et devenait en quelque sorte une petite Rome, ce qu'Aulu-Gèle appelle poétiquement: Quasi effigies parva populi romani. Ajoutons avec M. Raynouard que, si les nuances qui distinguèrent originairement les droits des colonies et ceux des municipes disparurent par la suite sous l'unité des lois et du gouvernement romain dans les Gaules, les colonies furent cependant plus essentiellement romaines que les municipes.

Cette distinction bien établie, un examen attentif des passages contradictoires cités par M. de Juillac nous fait incliner à penser avec lui que Toulouse, après la conquête romaine, devint une colonie. Son amphithéâtre, son capitole, son sénat revêtu du

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