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était disciple de saint Pierre, ct fut envoyé par lui dans les Gaules (1). Il trouva chez des moines de l'île de Chio un exemplaire des épîtres de saint Martial, et les porta en France (2).

1575.MARGARIN DE LA BIGNE, qui a publié dans la Bibliothèque des anciens Pères les deux épîtres attribuées à saint Martial (3), dit que ce premier évêque de Limoges, surnommé Céphas, était ee Céphas que Clément d'Alexandrie, dans son livre cinquième des Hypotyposes, dit avoir été un des soixante-douze disciples. (EUSEBE, Hist. Ecclés., L. I, C. XII.) (4).

1579. JACQUES DE PAMELE, dans les notes dont il a enrichi son édition de Tertullien, place saint Martial parmi les missionnaires qui furent envoyés dans la Gaule au 1er siècle (5).

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1580. SÉBASTIEN BARRADAS, jésuite de Lisbonne, surnommé l'apôtre du Portugal, présente, dans'sa Concordance des Evangiles, saint Martial comme le petit enfant modèle d'humilité (6).

1580. LA CHRONIQUE DE DEXTER, qui est faussement attribuée à ce contemporain de saint Jérôme, mais « qui paraît, dit Feller, avoir été fabriquée en 'Espagne vers la fin du xvr siècle », place vers le milieu du second siècle la mission de saint Martial, apôtre des habitants de Limoges, de Cahors et de Toulouse (7).

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1580. FRANÇOIS FEU-ARDENT, cordelier et zélé ligueur, dit, dans son édition de saint Irénée (L. 1, C. III), que saint Martial, un des soixante-douze disciples, prêcha l'Evangile aux habitants de Toulouse, de Bordeaux, de Cahors, et dans tous les pays compris entre le Rhône et l'Océan (8).

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1580. NICOLAS SANDERUS, théologien anglais mort en 1583, dit, dans son livre De la Monarchie visible de l'Eglise, que saint Martial · avait reçu sa mission de saint Pierre (9).

(1) Cosmographie universelle, 1575, L. VI, C. VII ( T. I, p. 169).

(2) Ibid., T. II, L. XVIII.

(3) Elles avaient été publiées pour la première fois, en 1521, par Josse Bade. (Hist. littér. de France, T. I, part. 1, p. 407 et 408.)

(4) Biblioth. Vet. Patr., 1677, T. II, p 1,

Lettres, p.

106.

(5) Notæ in TERTULLIAN., advers. Judæos, C. VII.

(6) In MATTH. XVIII : T. II, L. X, C. XXXVIII. (BONAV., T. II, p 75.)

(7) An 52. Martialis Lemovicensium, Cadurchorum et Tolosatium apostolus, Hispanias adiit, et prædicando fideles invisit. (DEXTRI Chronicon :› Patrolog., T. XXXI, col. 169, 170.)

(8) Ap. BONAV., T. I, p. 499.

9) Illius. (Christi) vestigi insequentes, apostoli et antiqui patres nunquam

1580.

JACQUES BOSIO, frère-servant de l'Ordre de Malte, qui a écrit l'histoire de cet Ordre, présente, dans son livre Du Triomphe el des Gloires de la Croix, saint Martial comme disciple de JésusChrist, comme parent et compagnon de saint Pierre, et il cite le manuscrit de la légende d'Aurélien conservé dans les archives de l'Eglise de Saint-Jean-de-Latran (1).

1580. ETIENNE LUSIGNAN, dominicain, dans son Catalogue des Hommes illustres imprimé à Paris en 1580, dit que saint Martial, un des soixante-douze disciples, était le petit enfant modèle d'humilité, le jeune homme porteur des cinq pains d'orge, et qu'il fut envoyé par saint Pierre dans l'Aquitaine (2).

-

1585. GENEBRARD, archevêque d'Aix, l'un des hommes les plus savants du xvIe siècle, parle de la mission de saint Martial par saint Pierre, et le compte parmi les écrivains ecclésiastiques du 1er siècle (3).

1587. JEAN DE L'AUBÉPINE, évêque de Limoges, qui fit paraître, en 1587, un nouveau bréviaire, conforme à la liturgie romaine, imprimé chez Hugues Barbou, publia une légende nouvelle de saint Martial, dans laquelle on dit qu'il était né à Rama, et où l'on rapporte brièvement les principales traditions (4).

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1590. Gabriel DE LURBE, dans sa Chronique bordelaise, dit que saint Martial, disciple de saint Pierre et premier apôtre de l'Aquitaine, jeta à Bordeaux les fondements de la foi. Il signale l'erreur de Grégoire de Tours, qui ne place cette mission que sous l'empire de Dèce (5).

1593. LE CARDINAL BARONIUS, dont le nom fait autorité, adopte, dans ses Annales ecclésiastiques, les principaux faits traditionnels qui concernent saint Martial; il le regarde en particulier comme ce jeune homme, dont il est parlé dans l'Evangile, qui portait les cinq pains d'orge et les deux poissons; il rappelle aussi cette tradition qui

dubitarunt absentibus etiam populis presbyteros vel episcopos jam prius consecratos mittere, sicuti B. Marcus Alexandriam, B. Martialis Ravennam, B. Valerius Treverim a B. Petro missus est. (De visibili Monarchia Ecclesiæ, L. I, C. VIII, edit, in-fol., Wurtzbourg, 1592.)

(4) Ne fanno fide li atti de S. Marciale, discepolo de Christo, parente e sequace de santo Pietro, che manuscritti se trovanno nel antichissimo codice, o sia sanctorale o passionnario di san Joanne Laterano di Roma, ne quali se legge, etc. (Della triomphante e gloriosa Croce, L. VI, C. VIII: ap. BONAV., T. I, p. 467.)

(2) Catalog. Vir. illust, p. 66. Voir le texte cité dans BONAV., T. I, p. 576.

(3) Chronologia IV libri, ann. 70. ( Ap. BONAV., T. I, p 577.)

4 Pars prima Breviarii, 30 jun.

(3) Voir le texte cité par BONAV., T. I, p. 577.

le fait ressusciter son compagnon avec le bâton de saint Pierre (1). Et, dans ses notes sur le Martyrologe romain, il dit, au 30 juin, que Grégoire de Tours se trompe GRANDEMENT lorsqu'il fait envoyer saint Martial dans les Gaules sous l'empire de Dèce (2). Il signale la même erreur, dans ses notes du 9 octobre, au sujet de saint Denis, de saint Trophime, de saint Paul de Narbonne et de saint Martial, qu'il est constant et manifeste, dit-il, avoir été envoyés dans les Gaules par les apôtres, comme leurs Actes et les anciens Martyrologes en font foi (3).

1595. FERDINAND Ier, grånd duc de Toscane, dit, dans l'instance adressée au pape Clément VIII pour l'érection de l'évêché de Colle, que saint Martial, disciple de Notre-Seigneur Jésus-Christ, avait ressuscité son compagnon en ce lieu (4).

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1595. GREGORIO LOMBARDELLI, dominicain italien, fit imprimer, en 1595, à Florence, et dédia au pape Clément VIII la Vie du trèsglorieux saint Martial, disciple de Notre-Seigneur Jésus-Christ, premier évêque de Limoges, apôtre et patron de la ville de Colle di Val d'Elza (5), ouvrage où toutes les traditions relatives à saint Martial sont développées et commentées avec autant de complaisance et de prolixité que dans le P. Bonaventure.

4596. JEAN BORDIN, archevêque d'Avignon, dans ses Annales adressées au pape Clément VIII, dit ces paroles sur l'an 44 de Notre-Seigneur : « On ne peut nier qu'il n'y ait en plusieurs lieux de très-anciens monuments qui attestent que Pierre, voyageant dans diverses cités, leur a donné des évêques, comme Apollinaire aux habitants de Ravenne, et Martial aux Gaulois, etc. (6).

(1) Annales eccles. (Ad calcem anni 74).

(2) Gregorius Turonensis... INSIGNITER ERRAT dum tempore Decii imperatoris eum cum aliis qui illic describuntur in Gallias venisse testatur. (Martyrolog, 30 jun.) (3) Quos omnes liquido constat ab apostolis illuc esse directos, prout Acta et antiqua martyrologia attestantur. (Martyrol., 9 octobr.)

(4) Nel dominio del granducato di Toscana è la terra di Colle, sotto la protezione di S. Marziale, discepolo di N.-S. G.-C, noto per il miracolo che vi fece resuscitandovi il compagno, dal quale si crede, che il popolo di essa fosse battezzato. (Archives de l'Eglise de Colle.)

(5) La Vita del gloriosissimo san Marziale, discepolo di Giesu-Cristo NostroSignore, primo vescovo Lemovicese, batezzatore e avvocato del popolo della citta di Colle di Val d'Elza, in-4°, chez Georgio Marescotti, 1595. Cet ouvrage se trouve, au rapport d'Echard, dans la bibliothèque de Sainte-Geneviève, à Paris. (Script. FF. PP., T. II, p. 385.)

(6) Illud certe negari non potest exstare pluribus in locis pervetusta monumenta,

160

DISSERTATION SUR L'APOSTOLAT DE ST MARTIAL.

1598.

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LOUIS RICHEOME, dans ses Tapisseries Eucharistiques, représente saint Martial comme le jeune homme qui portait les cing pains d'orge et les deux poissons que Notre-Seigneur multiplia dans le désert (4). 4599. MARTIN - ANTOINE DELRIO, jésuite belge, docteur de Louvain, dans son curieux ouvrage en latin intitulé Disquisitions magiques, place au premier siècle la mission de saint Martial (2). 1599.JACQUES GRETSER, savant jésuite, appelle saint Martial disciple de Jésus-Christ, compagnon de saint Pierre à Antioche, apôtre de la Gaule, et prétend qu'il a servi à la cène, etc. (3).

(La fin au prochain n°.)

L'ABBÉ ARBELLOT.

testantia Petrum, inter eundum, cum ad multas civitates divertisset, episcopos illis dedisse; veluti Ravennatibus Apollinarem, Gallis Martialem, etc. (Apud, Bonav., T. I, p. 288, 507.)

(1) Ils sont environ cinq mille hommes, sans compter les femmes et les enfants; ils banquettent à souhait avec une merveilleuse abondance de vivres, quoique leur provision n'ait été que de cinq pains d'orge et de deux poissons, qu'un jeune garçon de la troupe avoit par accident quant et soy! O que ce garçon, sous le nom de Martial, sera grand pasteur et nourrissier des ames chrétiennes és pays Aquitains! (Tapisseries eucharistiques, p. 350.)

(2) Disquisit. magic., L. II, q. XXVI. (Ap. BONAV. T. I, p. 577.)

(3) De sancta Cruce, L. IV, C. VII et X.

Cf. BONAV., T. I, p. 574.

Sur les opérations de la campagne de 1569, -dans la Saintonge, le Périgord et le Limousin, par les armées catholiques et protestantes, et plus particulièrement sur le combat de La Roche-l'Abeille (Haute-Vienne).

(Ce travail a été Ju à la séance du 11 juin 1852.)

François II n'avait fait que paraître, et avait laissé, après un règne aussi court que malheureux, la France en proie aux dissensions intestines."

Considérations generales sur les règnes de François H

et

de Charles IX.

La féodalité, minée par la politique de Louis XI et la popularité de Louis XII, réduite au silence pendant les longues De 1560 à 1568. guerres de François Ier, relevait la tête, et profitait de l'apparition du protestantisme pour se roidir contre l'unité du pouvoir monarchique comme le protestantisme se roidissait contre l'unité du pouvoir religieux.

L'intérêt féodal avait jeté dans les nouvelles croyances la plupart des familles puissantes; car elles espéraient, au moyen des traités qui surgissaient à la suite de ces guerres de religion, ressaisir les gouvernements indépendants que la réunion des grands fiefs à la couronne leur avait fait perdre.

Charles IX, à l'âge de dix ans, avait succédé à son frère François, mort sans enfants. Catherine de Médicis, sa mère, était alors sur la scène, et y tenait le premier rang. Redoutant également les partis, elle se plaçait entre eux avec l'intention apparente de tenir la balance égale, mais avec le dessein caché de les détruire l'un par l'autre pour pouvoir régner ensuite. Cette politique, que, au premier abord, on croirait profonde, eut cependant un résultat tout opposé: ce qu'elle fit pour les protestants irrita les catholiques et la nation, qui se passionnèrent pour le duc de Guise; ce qu'elle fit pour les catholiques alarma les protestants, et de cette alternative il ne

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