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blotti derrière des arbres qui figurent la serviteur est auprès de Lamech et lui le but qu'il faut atteindre.

forêt. Le jeune indique du doigt

une robe à cor

Le costume de Lamech consiste en sage serré et à manches larges se rétrécissant vers les poignets, nommées manches gibbeuses; celui de l'enfant, en une tunique courte dont les plis sont ramassés devant et derrière, l'escarcelle à la ceinture et sur la tête une élégante petite toque. Tous deux sont chaussés de souliers dits à la guimbarde ou en bec de canne. A peu d'exceptions près, tous les personnages de notre boiserie ont une chaussure pareille, ce qui prouve qu'elle était très en vogue, non pas chez les Juifs, mais au XVI. siècle.

Sur le panueau du coffre de la même stalle, à la hauteur du siége, à gauche :

11. CONSTRUCTION DE L'ARCHE. Le vaisseau qui doit porter le bâtiment destiné à recevoir les hommes et les animaux que Dieu veut sauver du déluge est presqu'achevé. Noë lui-même, en robe longue fendue sur les côtés jusqu'aux hanches et ornée de bouffants, avec épaulière ou mantelet, le large chapeau recoquillé sur la tête, travaille à l'Arche selon l'ordre du Seigneur, et frappe à grands coups de marteau sur une pièce de bois que tient ajustée un ouvrier qui est dans le vaisseau. Un autre ouvrier, en dehors, perfore avec une tarière une planche déjà percée de plusieurs trous. Le costume des deux artisans consiste en une sorte de veste très-courte qui n'est pas sans quelqu'élégance. L'un d'eux a les manches retroussées.

Le XI. siècle nous montre aussi Noë dans l'action de construire l'arche, au cordon de voussure du portail St.-Honoré qui représente les figures prophétiques de Jésus-Christ dans chaque âge du monde (1). « Il » n'y a point de doute, dit St.-Augustin, que l'arche » de Noë ne soit l'image de la cité de Dieu exilée » dans ce monde, c'est-à-dire de l'Eglise, qui est sau» vée par le bois sur lequel a été attaché le médiateur » de Dieu et des hommes, Jésus-Christ (2).

D

Miséricorde du siége:

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12.° LE DÉluge. L'arche, portée sur les eaux qui couvrent la terre, représente un vaste navire sans voiles ni mâts, sur lequel s'élève un édifice dans le style du XVI. siècle. Au sein des vagues agitées paraissent des hommes et des animaux qui périssent et des édifices submergés tombant les uns sur les autres. Gen. VII. 18 et suiv.

Panneaux au-dessous du siége :

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Quarante

13. LE CORBEAU ENVOYÉ HORS DE L'ARCHE. jours après que les sommets des montagnes avaient commencé à reparaître, Noë ouvrit la fenêtre de l'arche et laissa aller un corbeau, qui étant sorti ne revint plus, parce que, disent les Pères, les cadavres des hommes et des animaux, sur lesquels il trouva à poser

(1) Voir le rapport sur le portail S. Honoré. mém. de la Soc. des Ant. de Pic. tom. VI. pag. 87.

(2) De Civitat. Dei, lib. XV. 26, XVIII, 38.

le pied, offrirent à sa voracité une abondante pâture (1). L'artiste a fait choix de cette dernière circonstance. Il nous montre le corbeau, les aîles éployées, s'arrêtant sur le cadavre d'un animal et se repaissant de lambeaux de chair. Au milieu des eaux qui baissent, mais qui ne sont pas entièrement écoulées, paraît une tête d'homme. Gen. VIII. 7.

14. LA COLOMBE REVENANT VERS L'Arche. Les eaux s'écoulent, les arbres montrent leurs cîmes, l'arche s'est arrêtée sur les montagnes d'Arménie. La colombe revient vers Noë, portant dans son bec un rameau d'olivier couvert de feuilles. Ce sujet fait face au précédent : l'oiseau impur qui se repaît de cadavres hors de l'église est en regard de la colombe fidèle qui se refugie dans l'arche sainte apportant le symbole de la paix (2). VIII. 8 et suiv.

Gen.

Panneau du coffre de la même stalle, au-dessus du siége, à droite :

15. SACRIFICE DE NOÉ AU SORTIR DE L'ARCHE.— Le patriarche est à genoux avec deux de ses fils devant un autel antique de forme octogone sur lequel viennent d'être immolés en holocauste des oiseaux purs et d'innocents agneaux, symboles de la victime sans tache qui un jour sera livrée pour le salut des hommes. Pour signifier que le sacrifice fut devant Dieu d'une agréable

(1) S. Jean Chrys. Homil. XXVI in Genes. n.o 4. quæstion. in Heptat. Lib. I. n. XIII.

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(2) Cs. S. Aug. Contrà Faust. Manich. Lib. XII c. XX.

odeur, l'artiste l'a figuré à demi consumé par la flamme. Il savait que dans l'ancienne loi, le feu descendu du ciel sur les victimes est la marque ordinaire de l'acceptation que le Seigneur daigne en faire; tels les sacrifices d'Aaron, de Gédéon, de Manuë, d'Elie, de David, de Salomon, de Néhémie (1). Derrière le patriarche et ses deux fils Sem et Japhet, on remarque un quatrième personnage qui se tient debout, le bâton à la main, la tête couverte, sans prendre part au sacrifice; c'est Cham, second fils de Noë, dont l'Ecriture nous fera bientôt connaître l'impiété et le châtiment. St.-Chrysostome nous apprend que, dès son séjour dans l'arche, Cham avait mal reconnu la bonté du Seigneur qui le sauvait du déluge (2). L'attitude irrespectueuse de ce personnage, dans la scène du sacrifice, est un trait caractéristique qu'il faut savoir gré à nos intelligents artistes de lui avoir donné. Gen. VIII. 20 et suiv.

Rampe du panneau du bout des stalles-basses, à gauche de la première montée: (Pl. I. A. )

1. NOÉ PLANTANT LA VIGNE. Il enfonce un cep dans la terre. La petite serpe attachée à sa ceinture marque sa fonction; le vêtement long fendu par les côtés et bordé de bouffants rappelle sa dignité de patriarche. Gen. IX. 20.

(1) Lev. IX. 24. Jud. VI. 21. Jud. XIII. 20.

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(2)

Hunc incontinentiæ deditum in tempore tantæ indignationis

et generalis interitus quo orbis comprehensus est, rei venereæ deditum fuisse et cupiditatis intemperantiam non refrenavisse... Hom. XXVIII in Genes. n.o 4.

au

2.o IVRESSE DE NOÉ. Couché sur la terre nue près d'un petit arbre qui ombrage sa tête, le patriarche est profondément endormi. Cham qui a violé la pudeur se tient à son chevet. Sem et Japhet sont aux pieds et le couvrent d'un manteau, en tournant de l'autre côté, par respect pour leur père, leurs tétes aujourd'hui brisées. Comme dans la scène du sacrifice, au sortir de l'arche, Sem et Japhet ont un ample costume, semblable à celui de Noë. Cham est vêtu d'une sorte de robe sans manches et sans collet qui a quelqu'analogie avec celle connue au xv. siècle sous le nom de surcot. Autour de Noë, des ceps de vignes chargés de grappes et de feuilles et une coupe remplie indiquent l'état d'ivresse où l'a plongé le vin qu'il a bu sans en connaître la force. Gen. IX. 21. 22. 23.

3. NOÉ MAUDIT CHANAAN. Le texte sacré ne laisse pas de doute que la malédiction ne tombe sur Chanaan en punition du crime de son père (1). Aussi l'artiste avait-il judicieusement placé en présence de Noë et le père coupable et le fils maudit. Une mutilation a fait disparaître Chanaan. Cham reconnaissable à son surcot, à sa physionomie et à son attitude qui révèlent un caractère dépravé, se tient fièrement debout devant Noë et semble le braver. Noë prononce les paroles de l'anathême: Que Chanaan soit maudit, qu'il soit l'esclave des esclaves de ses frères. Gen. IX. 24. 25.

Miséricordes des siéges :

2. SACRIFICE DE MELCHISEDECH.

Fléchissant le genou

(1) Cs. S. Ambros. Lib. de Arca et Noe, cap. XXX.-S. J. Chrys. Homil. XXVII. in Gen. n.o 4.

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