Page images
PDF
EPUB

et exprime l'espoir que les jeunes savants sauront s'inspirer des travaux de tant de maîtres éminents.

Après la lecture de cette lettre (v. page 3), M. WURTZ s'est exprimé en ces termes :

Aux noms glorieux cités par M. DUMAS, la postérité reconnaissante ajoutera un jour celui de M. Dumas lui-même; nul ne brillera d'un éclat plus vif. L'auteur de la lettre me permettra sans doute de réparer une omission qu'il a faite involontairement, et d'inscrire à mon tour, sur le livre d'honneur de la science française les noms de Laurent et de Gerhardt, dont les travaux ont tant honoré notre pays.

Le secrétaire annonce que M. PASTEUR fera le 22 décembre une conférence sur la dissymétrie moléculaire.

M. GRIMAUX fait connaître l'action du chlorure ferrique sur l'éthylate de sodium; il se forme du chlorure de sodium et une solution rouge brun qui renferme tout le fer. L'addition du chłoroforme, de la benzine, de l'éther, de l'alcool méthylique bien desséchés ne précipitent pas la solution. Par l'action de l'eau en petite quantité, il se fait immédiatement un coagulum gélatineux; avec trois volumes d'eau au moins, il n'y a pas de coagulation immédiate, mais formation d'un liquide présentant tous les caractères des solutions d'hydrate ferrique colloïdal étudiées par GRAHAM; elles se coagulent par l'action du temps, de la chaleur et des sels neutres. La coagulation spontanée a lieu en un temps d'autant plus long ou à une température d'autant plus élevée que les solutions sont plus diluées.

M. JUNGFLEISCH rappelle qu'il a observé les faits suivants déjà signalés à la Société par lui. Si à une solution de mannite, de glycérine, de glycol, on ajoute Fe2C16, puis un alcali, Fe2O3 reste dissous. Les phénols polyatomiques jouissent de propriétés semblables.

M. GRIMAUX présente son ouvrage sur les théories et notations chimiques.

M. l'abbé GODEFROY en étudiant certains oxychlorures de chrome a observé des faits semblables à ceux que M. GRIMAUX vient de communiquer.

M. JUNGFLEISCH rappelle que les alcools et phenols polyatomi ques empêchent aussi la précipitation de Cr203.

EXTRAITS DES MÉMOIRES PUBLIÉS A L'ÉTRANGER

CHIMIE GÉNÉRALE.

Sur la détermination des densités de vapeur ;
par M. Br. PAWLEWSKI (1).

L'auteur a légèrement modifié le procédé de Dumas, de manière à rendre plus rapides les déterminations et surtout les calculs. Il emploie un vase d'une capacité de 20 à 30 centimètres cubes; au lieu de souder l'extrémité du ballon, il la ferme au moyen d'une sorte de bouchon de caoutchouc il résulte de là que le même appareil peut servir indéfiniment avec le même volume et avec le même poids, et que la formule d'après laquelle on calcule la densité se trouve par cela même simplifiée. Nous renvoyons au mémoire original pour les détails de l'appareil, qui seraient peu intelligibles sans le secours d'une figure. AD. F.

CHIMIE MINÉRALE.

Sur la diffusion du vanadium dans le règne minéral
et végétal; par M. L. RICCIARDI (2).

L'auteur a analysé des laves et des cendres volcaniques. Ces matières contiennent des quantités de vanadium, qui varient de 0,0034 à 0,013 0/0.

Les plantes qui croissent sur des laves de l'Etna contiennent également des quantités appréciables de vanadium.

G. DE B.

Sur l'oxydation de l'acide titanique; par M. A. PICCINI (3).

L'acide titanique, traité en solution sulfurique par le bioxyde de baryum, devient rouge; par précipitation fractionnée avec la

(1) Deutsche chemische Gesellschaft, t. 16, p. 1293.
(2) Gazzetta chimica italiana, t. 13, p. 259.
(3) Gazzetta chimica italiana, t. 13, p. 57.

potasse alcoolique, on obtient en premier lieu des flocons jaunâtres, puis un corps floconneux jaune verdâtre. Ces deux substances renferment de l'eau et de l'oxygène. Elles présentent les réactions des corps suroxygénés; la chaleur les décomposent en oxygène, eau et acide titanique; l'acide chlorhydrique les dissout avec dégagement de chlore; elles mettent en liberté l'iode des iodures, etc.

L'auteur envisage ces corps comme formés de l'union de plusieurs molécules d'acide titanique TiO2 avec l'acide pertitanique TiO3, qui n'a pu être isolé.

CHIMIE ORGANIQUE.

G. DE B.

Action de l'acide dichloracétique sur les amines aromatiques substituées; par M. P.-J. MEYER (1).

On chauffe un mélange d'acide dichloracétique (1 mol.) et d'orthotoluidine (4 mol.) d'abord à feu nu pour entamer la réaction, puis au bain-marie jusqu'à ce que le liquide soit presque entièrement pris en cristaux jaunes on essore le produit, on le lave à l'eau chaude et on le fait cristalliser dans l'alcool bouillant. On obtient ainsi l'acide di-orthocrésylamido-acétique

CH(AzH.C7H7)2-CO2H.

Ce corps se présente en belles aiguilles transparentes, jauneclair, fusibles à 239-240°, insolubles dans l'eau, peu solubles dans l'alcool, très solubles dans les acides et dans les alcalis.

Traité en solution ammoniacale neutre par le nitrate d'argent, il donne un précipité floconneux qui paraît avoir pour composition CH(AzH.C7H7)2CO2Ag+2Az03Ag.

En substituant la paratoluidine à l'orthotoluidine, on a obtenu des résultais tout à fait différents : il se produit un corps d'un jaune d'or, cristallisé en aiguilles ou en lamelles ayant pour formule C16H14Az20, qui paraît être une méthylcrésylimésatine C8H4(CH3)AzO.Az(C7H7).

(1) Deutsche chemische Gesellschaft, t. 16, p. 924.

AD. F.

Action de la solution alcalino-ammoniacale d'argent

sur le glucose; par M. B. TOLLENS (1).

En soumettant la glucose à l'action de la solution alcalinoammoniacale d'argent (voy. t. 39, p.38), l'auteur a trouvé qu'une molécule de ce corps précipite à l'état d'argent réduit 12 atomes d'argent et quelquefois un peu plus : l'oxydation du glucose dans ces conditions exige donc 6 atomes d'oxygène et doit être représentée par le schéma

C6H12O6 +302=6CH2O2.

Et en effet, la liqueur filtrée renferme beaucoup d'acide formique; elle contient aussi un peu d'acide oxalique, ce qui explique pourquoi l'on trouve un excès d'argent réduit.

En partant de cette considération, l'auteur a été conduit à penser que la glucose possède peut-être une constitution analogue à celle de l'oxyméthylène, et qu'au lieu de l'envisager comme une aldéhyde, il conviendrait peut être mieux de lui attribuer une des deux formules

CH2-(CHOH)4-CHOH ou CH2OH-CHOH-CH-(CHOH)2-CHOH.

Il doit d'ailleurs être possible de décider la question au moyen de la réaction de V. Meyer, suivant que l'hydroxylamine donnerait ou non un acétoxime ou un aldoxime en se combinant avec la glucose.

AD. F.

Sur l'aldéhyde formique brute et l'oxyméthylène;

par M. B. TOLLENS (2).

L'auteur a récemment indiqué (t. 38, p. 614) une modification du procédé Hofmann pour préparer l'aldéhyde formique: on obtient, par cette méthode, environ 2 d'aldéhyde formique brute pour 100 d'alcool méthylique utilisé. Pour isoler l'oxyméthylène contenu dans ce produit (voy. loc. cit.), il convient de faire l'évaporation à aussi basse température que possible.

L'oxyméthylène brut fond à 152°; après sublimation, le point de fusion s'élève à 171-172°. Ce corps réduit la même quantité d'une solution alcalino-ammoniacale d'argent (voy. t. 39, p. 38)

(1) Deutsche chemische Gesellschaft, t. 16, p. 921. (2) Deutsche chemische Gesellschaft, t. 16, p. 917.

que le même poids d'aldéhyde formique. Dans les déterminations de ce genre, il importe d'éviter l'emploi d'un excès de solution argentique, sans quoi on commet une erreur d'environ 2 0/0, due à ce qu'en présence d'un excès de réactif, la quantité d'argent réduite est un peu trop considérable : il y a là un phénomène analogue à celui qui se produit dans la réduction de la liqueur de Fehling par les sucres.

Lorsqu'on chauffe l'oxyméthylène à 130-220° avec de la magnésie et de l'eau, on le transforme en alcool méthylique et acide formique. Il se forme en même temps la méthylénitane de Boutlerow; ce corps est un sirop gommeux jaune, soluble dans l'alcool absolu, incristallisable et non distillable. Sa composition est C6H10O5; son pouvoir réducteur sur la liqueur de Fehling est le quart de celui du glucose. Chauffée pendant quelques jours avec l'acide sulfurique dilué, la méthylénitane donne de l'acide lactique; l'acide chlorhydrique, dans les mêmes conditions, semble la transformer en acide dilactique.

AD. F.

Sur un nouvel acide contenu dans le jus de betterave;

par M. E.-O. de LIPPMANN (1).

Les incrustations qu'on trouve dans les chaudières où on évapore le jus provenant de betteraves décomposées ou non, parvenues à maturité, renferment plusieurs acides organiques à l'état de sels de chaux. En traitant ces sels par l'acide sulfurique étendu, et en agitant la dissolution aqueuse avec une petite quantité d'éther, on obtient, par évaporation de l'éther, un résidu acide, sirupeux, qui cristallise, au bout d'un temps fort long, en belles aiguilles. Cet acide a pour formule C6H8O8; il est tribasique. L'auteur le considère comme identique à l'acide oxycitrique de Parvolleck (2).

On a donc trouvé jusqu'ici dans le jus de betterave une série de corps dont les rapports ressortent d'après les formules sui

[blocks in formation]

(1) Deutsche chemische Gesellschaft, t. 16, p. 1708,

(2) Annalen der Chemie, t. 178, p. 155.

CH2COOH

C-OH

COOH
OH
CH COOH
C6H8O8
Acide oxycitrique

« PreviousContinue »