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spéciale le liquide provenant de la digestion pancréatique est acidulé par l'acide acétique, puis additionné d'une petite quantité d'acétate de sodium et de perchlorure de fer, et porté à l'ébullition. La paraglobuline et la propeptone sont ainsi éliminées, et le liquide filtré ne se trouble plus avec le ferrocyanure et l'acide acétique. On y ajoute alors 1/5 de son volume d'acide sulfurique, et on précipite la peptone par l'acide phosphotungstique. Le précipité lavé à l'eau acidulée (5 0/0 SO+H2) est décomposé par l'hydrate de baryum, le liquide débarrassé de toute trace de baryte dissoute, d'abord par le gaz carbonique, puis par l'acide sulfurique, puis concentré fortement par évaporation, et enfin précipité par une grande quantité d'alcool.

Souvent, dans des conditions non encore déterminées, on n'obtient qu'un faible rendement en peptone pancréatique; une forte proportion du produit reste en dissolution dans les eaux mères alcooliques.

Les propriétés de la fibrine-peptone pancréatique se confondent avec celles de la peptone pepsique; le pouvoir rotatoire [a]D=—65o,5, notamment, et la composition de la combinaison chlorocalcique sont les mêmes. L'analyse élémentaire de la peptone a donné les résultats suivants, déduction faite de 0,3 à 0,6 0/0 de cendres: C-50,00; H=6,81; Az=15,83; S=1,06, nombres comparables à ceux que MM. Kühne et Chittenden ont trouvés pour l'hémipeptone de la fibrine.

L'auteur confirme, en terminant, les indications de Kühne sur l'antipeptone, mais ses analyses accusent pour le carbone une teneur plus forte de 0,64 0/0.

A. H.

Sur les principes immédiats des graines de Soja hispida; par MM. E. MEISSL et F. BÖCKER (1).

La Soja hispida est une plante originaire du Japon qui, dans ces dernières années, a été acclimatée en Europe, et dont les graines riches en huile constituent une excellente nourriture pour le bétail et pourront peut-être servir un jour à l'alimentation de l'homme. D'après l'analyse des auteurs, ces graines renferment en chiffres ronds, pour 100 parties:

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Les graines de soja ne contiennent pas les principes du gluten. La matière albuminoïde principale que l'on peut extraire par une solution potassique à 1/1000, et précipiter ensuite par l'acide acétique, possède les principales propriétés de la caséine végétale (légumine); l'eau salée à 10 0/0 la dissout également. Elle renferme C 51,24; H=6,99; Az=16,38; S=0,47; 0=24,92. A propos des analyses de cette légumine, les auteurs confirment le fait, observé maintes fois, que la méthode de dosage de l'azote par la chaux sodée donne pour les albuminoïdes des résultats trop bas.

La matière grasse des graines de soja est une huile d'une densité de 0,8900 à 15° qui, par le froid, laisse déposer des cristaux de stéarine et de palmitine. Conservée pendant deux ans, elle s'épaissit sans prendre une odeur rance. 1 gramme de cette huile exige 0,1918 KOH pour sa saponification qui fournit 94,5 0/0 d'acides gras dont le point de solidification est situé vers 25°,4. Traitée par le mercure et l'acide nitrique, l'huile de soja offre une réaction caractéristique: le mélange se colore d'abord en rouge brun, teinte qui, au bout de 1 à 2 jours, passe au jaune orangé vif, en même temps que la masse prend une consistance visqueuse sans se solidifier.

A. H.

Sur la réaction des acides biliaires sur l'albumine et les peptones, et sur leur action antiseptique; par MM. Rich. MALY et Fr. EMICH (1).

Les données que la science a enregistrées relatives à la réaction des acides biliaires sur les albuminoïdes et les peptones divergent beaucoup. Aussi les auteurs ont-ils entrepris des ex

(1) Monatshefte für Chemie, t. 4, p. 89 a 120.

périences à ce sujet qui présentent un certain intérêt au point de vue de la physiologie de la digestion.

Acide taurocholique. Lorsqu'on ajoute une solution de cet acide à une solution de peptone, le liquide devient laiteux et il se forme un précipité blanc, abondant, qui ne peut être séparé par le filtre et ne se dépose qu'avec une grande lenteur; au microscope il paraît formé de très petites gouttelettes. La réaction est d'une grande sensibilité, et des solutions d'acide taurocholique et de peptone à 5/10000 se troublent encore nettement par leur mélange. Le précipité se dissout avec une extrême facilité dans des liquides alcalins, à tel point qu'une addition de sérum du sang suffit pour le faire disparaître; l'acide chlorydrique ou acétique ajouté à la liqueur le reproduit. Le précipité primitif est entièrement soluble dans l'alcool et ne donne avec le sulfate de cuivre et la potasse qu'une faible réaction rose; pour ces raisons les auteurs la considèrent comme de l'acide taurocholique souillé par un peu de peptone; la majeure partie de celle-ci se trouve en effet dans le liquide surnageant le précipité. Le sel marin précipite de même les solutions d'acide taurocholique. La propeptone se comporte comme la peptone. L'albumine, par contre, et l'albumine-syntonine donnent avec l'acide taurocholique une tout autre réaction; il se forme un précipité floconneux, soluble dans les liqueurs alcalines, mais insoluble dans l'alcool. Le précipité contient à la fois de l'acide taurocholique et de l'albumine, la précipitation de cette dernière est même complète. L'acide thaurocholique constitue donc un excellent réactif, pour séparer quantitativement les albuminoïdes des peptones et des propeptones, d'autant plus précieux que le tannin et l'acide phosphotungstique, qui sont aussi sensibles, précipitent à la fois les peptones et les albuminoïdes.

Acide glycocholique. Une solution aqueuse et saturée de cet acide (elle en contient 0,33 p. 1000), n'est troublée ni par la peptone, ni par la propeptone. Si l'on emploie une solution de glycocholate sodique plus concentrée, qu'on y ajoute de la peptone et puis un acide, on obtient un précipité cristallin ou amorphe, formé d'acide glycocholique sans peptone; la presque totalité de celle-ci se retrouve dans la solution.

L'albumine n'est précipitée que très incomplètement par la glycocholate et un acide.

Mélange de deux acides provenant de la bile de l'homme. — Il

se comporte avec la peptone, la propeptone ou l'albumine comme l'acide taurocholique.

On peut conclure de ces expériences que dans le duodénum où la bile se mélange avec le chyme et où la réaction est d'abord acide, il ne peut exister d'albuminoïdes ou de syntonine dissoute, tandis que les peptones restent en solution. Cette précipitation momentanée des albuminoïdes qui postérieurement subissent l'action du suc pancréatique, a peut-être pour but de rendre plus facile la résorption des peptones.

En ce qui concerne la deuxième partie du mémoire que nous analysons, tout le monde s'accorde à attribuer des propriétés antifermentescibles aux acides biliaires. Aussi les expériences de l'un des auteurs, M. Emich, n'ont-elles été instituées que pour reconnaître la part qui revient à chacun des deux acides dans cette action.

L'acide taurocholique, à la dose de 0,2 à 0,5 0/0 empêche la putréfaction d'une infusion de chair ou de pancréas, les fermentations alcoolique et lactique; cette dernière est du reste plus sensensible encore à l'action de cet acide, 0,25 0/0 déjà suffisent par l'arrêter et 0,1 0/0 la ralentit sensiblement. L'acide glycocholique est d'une manière générale moins actif; il faut augmenter la dose, sans arriver complètement au but cherché. Ainsi l'emploi de 2 0/0 d'acide glycocholique ne parvient pas à arrêter complètement la putréfaction du liquide pancréatique; il en est de même de la fermentation lactique; la fermentation alcoolique enfin n'est guère influencée par l'acide glycocholique.

On constate des différences du même ordre lorsqu'on étudie l'action des acides taurocholique et glycocholique sur les hydratations par ferments solubles. Pour entraver l'action de la pepsine et de la ptyaline, il suffit de 0,2 0/0 du premier acide, tandis que le second doit être employé dans la proportion de 0,5 à 1 0/0, et même à cette concentration son action sur la digestion pepsique est-elle à peu près nulle. L'action saccharifiante du suc pancréatique est annulée par les deux acides à la dose de 0,1 0/0. Enfin l'émulsine n'agit plus sur l'amygdaline lorsque la liqueur renferme 0,5 0/0 d'acide taurocholique; la proportion double d'acide glycocholique n'apporte aucune entrave à l'hydratation.

A. H.

CHIMIE ORGANIQUE.

Sur l'oxydation de la strychnine par le permanganate
de potassium; par MM. HOOGEWERF et van DORP (1).

Les auteurs dissolvent la strychnine dans l'acide nitrique étendu, et ajoutent de la potasse caustique à la solution jusqu'à ce qu'un précipité commence à se former. Le ballon contenant la solution était chauffé au bain-marie à 100°.

Finalement, les auteurs ont isolé un acide cristallisé en aiguilles, fusible à 194-195°, en se décomposant, solubles dans l'alcool, dans l'éther et dans la benzine. En même temps que cet acide (qui est différent de celui décrit par Hanriot, Comptes rendus numéro du 4 juin 1883, p. 167-1), il se forme de grandes quantités d'ammoniaque, de gaz carbonique et d'acide oxalique.

W. E.

REVUE DES BREVETS

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N° 844. Extraction du soufre de l'hydrogène sulfuré. — M. P. WORSLEY, à Bristol. 15 février 1883. Le procédé patenté consiste à opérer une combustion incomplète de l'hydrogène sulfuré. On fait arriver le gaz dans des chambres à combustion dans lesquelles on fait pénétrer une quantité déterminée d'air. Pour régler celle-ci, on examine la nature des gaz qui s'échappent des chambres de condensation. S'il y a un excès d'acide sulfhydrique, la quantité d'air introduite est trop faible; s'il se dégage de l'acide sulfureux, on a fait pénétrer une quantité d'air trop considérable.

(1) Rec. des trav. chim. des Pays-Bas, t. 2, p. 179.

Le gérant G. MASSON.

Paris. Société d'imprimerie PAUL DUPONT, 41, rue J.-J.-Rousseau (Cl.) 21.3.84.

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