Page images
PDF
EPUB
[merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small]

IMPRIMERIE DE COSNIER ET LACHÈSE,

RUE DE LA CHAUSSÉE-SAINT-PIEKRE, No 15.

-

[merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small]

DISCOURS PRONONCÉ A LA SOCIÉTÉ INDUSTRIELLE D'ANGERS, DANS SA SÉANCE DU 14 JANVIER 1839, par son président, m. GUILLÓRY AINÉ, MEMbre correspondaNT DE L'ACADÉMIE IMPÉRIALE ET ROYALE DES GÉORGIPHILES de florence, de la socíÉTÉ MÉDICO - BOTANIQUE de Londres, de celle d'agriculture et D'ÉCONOMIE RURALE DE LA MARtinique, de la SOCIÉTÉ ROYALE ET CENTRALE D'AGRICULTURe, de celles INDUSTRIELLE DE MULHOUSE, LIBRE D'AGRICULTURE, SCIENCES ET Arts de l'eure, DES PROGRÈS AGRICOLES DE PARIS, ROYALE d'agriculture et DES ARTS DE L'Ariége, royale d'ÉMULATION D'ABBEVILLE, MEMBRE HONORAIRE de la société d'agriculturE DE L'ALLIER, DE CELLE MUTUelle d'agricultURE PRATIQUE DU CANTAL, ETC,

Chaulage des grains, 1755. Education publique. – Expositions horticoles, réunions de jardiniers et cours d'horticulture et de jardinage au jardin botanique d'Angers. Horticulteurs-fleuristes, hor ticulteurs de primeur. - Jouissance que procure l'amour des fleurs, -Culture maraîchère. - Transformation d'une contrée par une nouvelle culture industrielle. Race chevaline. - Amélioration de la condition des cultivateurs. Bonne tenue intérieure des chaumières et des jardinets. - Industrie linière en France. - Bans de vendanges. - Charlatanisme en agriculture, industrie et médecine. – Nécrotogie.Etat de la Société en 1839.

Chers collègues,

Appelé pour la huitième fois par votre bienveillance, et j'ose le dire, par l'amitié d'un grand nombre d'entre vous,

( 2 )

à l'honneur de présider à vos travaux, j'accepte avec enthousiasme cette haute et délicate mission. Je me sens fort de vos sympathies, mais esclave de mes devoirs dont je connais toute l'étendue; avec votre appui, je m'efforcerai de les remplir et de ne pas rester au-dessous de la noble tâche que nous nous sommes imposée.

Jamais la Société industrielle n'eut en perspective un avenir plus brillant qu'à l'ouverture de cette année, la dixième de son existence.

Si nous sommes parvenus laborieusement à cet état de prospérité, ce doit être pour nous la garantie de sa durée. Jamais en effet notre compagnie n'a rendu au pays de si notables services que pendant l'année qui vient de s'écouler.

Qui de vous, messieurs, ne se rappelle, avec un vif sentiment de bonheur et de légitime fierté pour notre contrée, le merveilleux spectacle qu'offrait cette quadruple exposition exécutée avec un succès aussi complet, et ce concours d'animaux domestiques qui, dès son début, a dépassé toutes les espérances de ses fondateurs.

Pendant cette même période, nos comices agricoles répandus sur les divers points du département ont secondé avec un zèle auquel vous ne pouvez accorder trop d'éloges, l'impulsion donnée par la Société vers toutes les améliorations qu'elle voudrait voir se réaliser autour d'elle.

Nos campagnes ressentent déjà les heureux effets des concours cantonaux d'animaux domestiques, d'instruments aratoires et de plantes fourragères, institués depuis la formation de nos comices et sous leur direction immédiate.

Si le vœu de tous les esprits élevés et de tous les cœurs généreux se doit accomplir enfin, si nos campagnes secouant peu à peu les langes de la routine, présentent le spectacle d'une véritable régénération, la Société industrielle ne peut atteindre ce but qu'avec l'aide, que par l'intermédiaire de ces membres tout à la fois si modestes et si utiles qui, sous le titre de comices agricoles, ont çà et là aggloméré leurs efforts pour enseigner les cultivateurs qui les environnent, et par leurs conscils et par leurs exemples.

L'observateur, en parcourant cette année nos champs, a pu contempler avec satisfaction le perfectionnement chaque jour croissant qu'ils présentent quant à la suppression des jachères, l'extension des prairies artificielles et de la culture des plantes fourragères, enfin quant à l'amélioration de la qualité de nos grains.

Cette amélioration est due d'abord au choix d'assolements plus rationnels, à un travail plus parfait du sol, à un meilleur choix de semences, et surtout à la préparation plus soignée de ces mêmes semences.

Il faut le reconnaître, l'une des principales causes de cette véritable conquête agricole gît dans les procédés de chaulage, révélés par la grande expérience du Nestor de notre agriculture, l'illustre Mathieu de Dombasle, que nous sommes fiers de compter dans nos rangs. Nous avons cherché à les vulgariser par tous les moyens en notre pouvoir, car ils tournent immédiatement au profit de la santé de nos populations, qui ne seront plus exposées désormais à se nourrir de grains gâtés en épis même.

Nous serons en cela plus heureux que nos pères, qui, depuis longues années, cherchaient à remédier à cette déplorable calamité, ainsi que nous le prouve le Précis des expériences qui furent faites à Trianon, en 1755, sous les yeux de Louis XV, relativement aux effets de cette maladie (la carie) et aux moyens de la prévenir.

Réimprimé par ordre du gouvernement en 1785 et 1787, le précis de ces expériences est du plus haut intérêt. Il y est démontré « que la poussière noire et fétide des grains niellés, carriés, etc., s'attache aux autres grains, et les corrompt; que par là se perpétue cette peste qui ravage nos récoltes, et doit rendre très-malsain le pain fait avec le blé qui en est attaqué...... (Page 30.)

"Dès l'instant où l'on eut saisi la cause du mal, on se trouva sur la voie pour y appliquer des remèdes; plusieurs furent éprouvés, tels que les lotions réitérées de la semence soit dans l'eau commune saturées de sel marin ou de salpêtre, soit dans l'esprit de nitre très-affaibli, soit dans des eaux de lessive de cendres communes, de cendres gravevelées, de soude, de potasse; soit enfin dans l'urine humaine putréfiée, en y joignant aux différents détersifs une certaine quantité de chaux, ou en les employant seuls à un degré de chaleur incapable d'altérer le grain..... »

• Tous ces remèdes ont eu un succès plus ou moins complet; d'utiles accidents ont appris que quelques-uns d'entre eux sont assez actifs pour attaquer le germe, et ne doivent être employés qu'avec des ménagements........... » (Page 15.)

Ces importantes découvertes étaient dues à M. Tillet, ainsi que l'indique une lettre du 8 août 1756, de M. Leroi, lieutenant des chasses du parc de Versailles. Cette lettre est

« PreviousContinue »