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Tes bois, tes prés, ta rivière,
Tes admirables vallons,
De mon heureuse carrière,
Furent les premiers jalons.

Oh! que de métamorphoses,
Dans tes antiques moulins!
Tout n'est que fleurs et que roses,
A Bourroux comme aux Avrins.

Quelles puissantes machines!
Et quels efforts incessants!
Dieu bénit de tes usines,
Les travaux intelligents.

Salut, mon âme est ravie!
J'ai chanté mon hosanna;
L'espoir, le bonheur, la vie,

Sont dans ce panorama.

RAPPORT

PRÉSENTÉ

AU NOM DE LA COMMISSION D'EXAMEN

POUR LES PRIMES DE 1854,

Par M. Minangoin, Rapporteur.

A son retour de la visite qu'elle vient de faire dans les différentes parties du département, avant de vous rendre compte du résultat de son examen, la commission éprouve tout d'abord le besoin de vous faire part de ses impressions sur l'état général de la récolte de 1854. La Providence paraît vouloir nous dédommager amplement du déficit de l'année dernière; toutes les céréales rivalisent de beauté pour nous promettre une ample moisson. Les froments ont la tige haute et ferme la sécheresse du printemps, qui a propagé dans le département l'utile emploi du rouleau, a donné de la consistance au sol, de la fermeté au chaume; pas la plus légère apparence de verse, pas d'herbe nuisible; les épis, qui commencent à s'incliner sous le poids du grain, sont nombreux et bien nourris ; ils couvrent le sol d'un tapis

de verdure, devant lequel les cultivateurs sont dans l'admiration, avouant qu'ils ne se rappellent pas avoir vu depuis longtemps une aussi belle préparation de récolte. Nous ne vous cacherons pas cependant les quelques accidents qui, dans certaines localités, réduiront peut-être à n'être que bonne une récolte qui eût été extraordinaire. Le charbon nous a paru être un peu plus commun que d'habitude; nous l'avons observé en plus grande abondance sur les terres défrichée et surtout sur certaines variétés, entre autres sur les blés de Saumur et de StLaud. La rouille a atteint les blés les plus précoces; c'est à ceux-là seulement qu'elle s'est bornée, et encore a-t-elle plutôt attaqué la feuille que l'épi. Ces deux maladies, connues de temps immémorial et désignées par les botanistes, la première sous le nom de Uredo carbo, la seconde sous celui de Uredo rubigo vera, ne nous ont pas paru avoir pris un développement qui fût de nature à alarmer les populations. D'un autre côté les plantes diverses qui viennent contribuer à la nourriture de l'homme d'une manière importante s'annoncent favorablement le seigle a fleuri dans de bonnes conditions, il touche à la récolte; ses épis sont tellement lourds que la paille ne peut plus les supporter. Les orges de printemps ne laissent rien à désirer, celles d'hiver ont déjà figuré sur les marchés et leur présence tend à rassurer les populations. Les fanes des pommes de terre ont une vigueur qui permet d'espérer que la récolte sera à la fois saine et abondante. Les avoines d'hiver, éprouvées par les fortes gelées, ont repris de la vigueur sous l'influence des dernières pluies

qui ont merveilleusement favorisé le développement de celles de printemps. La vigne seule ne donne plus d'e3poir; les fortes gelées d'hiver, les gelées de printemps, l'absence de chaleur, l'excès de l'humidité, tout contribue à rendre cette récolte insignifiante dans la presque totalité des vignobles du département.

1. Défrichement et mise en valeur de terres précédemment incultes.

Si les espérances de la récolte actuelle sont de nature à rassurer complétement les populations sur la grave question des subsistances, les esprits sérieux ne doivent pas moins se préoccuper des moyens d'assurer le pays contre le retour des périodes désastreuses qui le jettent dans de si graves perturbations. Parmi les différents progrès agricoles pouvant augmenter les ressources alimentaires, il en est un qui fixe plus particulièrement, chaque année, l'attention de votre commission, c'est le défrichement des landes. Les renseignements statistiques recueillis par le gouvernement établissaient, en 1842, que la France contenait encore 9 millions d'hectares de terres incultes, sur une superficie totale de 55 millions d'hectares, ce qui représente environ 116 de sa surface. Le département d'Indre-et-Loire, en particulier, sur une superficie totale de 600 mille hectares, en contenait 60 mille, c'est-à-dire 1110 de sa surface. Depuis cette époque d'immenses progrès se sont operés : chaque année de nouvelles landes disparaissent devant le travail de l'infatigable cultivateur; chaque année nous avons de nouveaux noms à ajouter à la liste de ces agriculteurs

qui tiennent à honneur de faire sortir du sol mème de la patrie les produits nécessaires à sa subsistance, en arrachant à l'improductivité de nouvelles portions de terre.

M. Jacquet-Delahaye, membre du Conseil général, sur sa propriété de La Forêt, lutte avec opiniâtreté et succès contre les ajones et la fougère. Sur des terres anciennement cultivées et sur des défrichements récents, ses récoltes de froment forment un contraste admirable avec les plaines stériles environnantes. Nous avons surtout observé, sur un hectare, un essai de blé de Smyrne ou de Miracle, dont les épis multiples promettaient un produit fabuleux. M. Jacquet-Delahaye boise avec succès les portions de sa propriété les moins propres aux céréales; mais, considérant la culture comme une occupation à la fois utile et agréable, il lui conserve la plus grande étendue possible.

M. De Fontenailles, à la Roche, étend également la culture des céréales aux dépens des landes immenses situées entre Souvigné et Cléré; il fait même des efforts pour introduire dans cette région la culture de la vigne; sur ses champs anciennement cultivés nous avons observé des travaux remarquables de nivellement, et, dans les dépendances de sa ferme, une porcherie construite avec intelligence et tenue avec soin et propreté. 2. Exploitation renfermant la plus forte proportion de culture fourragère, relativement à son étendue. L'exploitation de M. Testard, vice-président du comice agricole de Loches, à St-Germain, présente un fait des

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