Page images
PDF
EPUB

øt les moyens de les faire cesser, suivi de quelques résultats sur l'ensilage des blés par M. Doyère; à la suite de ce rapport vous avez voté l'acquisition de cet ouvrage pour enrichir votre bibliothèque.

Un traité de l'agriculture en Angleterre a été analysé d'une manière remarquable par M. Papion du Châ

teau.

Au nom de la commission d'agriculture, M. De Vonnes vous a annoncé que les jardiniers demandaient à remettre à l'année prochaine l'exposition du mois de mai, attendu les pertes considérables que leur a causé la rigueur de l'hiver. Sur la propositiou de l'honorable rapporteur, uue exposition de fruits aura lieu au mois de septembre.

En résumant son travail sur l'état utriculaire, M. Brame vous a démontré : 1o l'état et la forme utriculaire dans les minéraux ; 2° les cyclides dans la formation cristallogénique, et dans la nature en général; 3° les atmosphères paaticulaires, et a décrit les lois invariables qui président à leur formation. Pour donuer une idée de l'importance de ses travaux, il suffit de dire qu'ils ont coûté de longues années à leur auteur.

Après un rapport de M. Charlot intitulé de la mouture des grains, M. Charlot a lu sur le même sujet un mémoire dans lequel il a fait, en peu de mots, l'histoire de la meunerie des temps anciens et modernes. Puis, comparant les procédés vieux avec les nouveaux, il fait ressortir la supériorité de la nouvelle méthode, et termine en engageant la petite meunerie à introduire dans ses usines les modifications impérieusement commandées

par le progrès. Ce travail, qui fait honneur au talent de M. Charlot, a obtenu une approbation générale.

Le même auteur, après avoir décrit, avec une exactitude qui dénote des connaissances positives en histoire naturelle, les caractères distinctifs du puceron lanigère qui avait infesté les mélèzes du jardin de la préfecture, faisant allusion aux différentes maladies qui, depuis plusieurs 'années, ravagent et désolent nos campagnes, a terminé sa notice par ces reflexions : « Espérance et confiance, le suprême ordonnateur a établi des lois immuables, qui veillent à la conservation des espèces créées pour les besoins de l'homme. Presque toujours, de sa main invisible, il arrête les ravages des fléaux les plus terribles, alors même qu'ils s'exercent dans leur plus grande intensité, et quand le cultivateur semble perdre tout espoir !!!

M. Boutard vous a fait hommage d'un ouvrage sur la libre monétisation de la propriété, dans le but de venir en aide aux propriétaires, en substituant à l'emprunt ordinaire, des billets-hypothèque ayant cours forcé. L'auteur présente ainsi les avantages de son système.

« Les billets de banque et le numéraire ont l'inconvénient de ne rien produire tout le temps qu'ils sont en notre possession, et de nous porter souvent à faire des opérations hasardeuses, en vue de les rendre productifs. Les billets-hypothèque à rente auraient l'avantage de rapporter 1 centime par jour 0/0, ce qui ferait 3 fr. 65 c. d'intérêt par an; ils pourraient donc rester entre les mains des porteurs, tant que ceux-ci ne trouvoraient pas à les utiliser plus convenablement, et

comme ils n'inspireraient jamais aucune crainte, puisque les propriétés hypothéquées en garantiraient le paiemeut avec toute sécurité, ils seraient bientôt préférés au numéraire, dont on ne ferait plus usage que pour les transactions de peu d'importance. Ces billets, en offrant un intérêt positif de 3 fr. 2/3 0/0, par an, permettraient à tous les ouvriers, artisans et gagistes, de placer leurs économies sans avoir recours à personne, même aux caisses d'épargne, dont les chances aléatoires peuvent quelquefois devenir si funestes aux déposants; ils les affranchiraient ainsi des retards souvent préjudiciables, que ces derniers sont forcés de subir, lorsqu'ils veulent être remboursés. Ces billets enfin auraient l'avantage, en mobilisant la propriété, de donner une vie active à un capital resté mort jusqu'à ce jour, et de retirer de ce capital un revenu qu'on n'a jamais pu, et qu'on ne pourra jamais retirer du numéraire luimême. »

M. Proff a présenté à la section des sciences l'histoire de la musique chez les Grecs. L'honorable membre, afin de donner une idée positive de cet art, à une époque reculée, a, séance tenante, exécuté un de ses airs. avec la précision et le talent que lui ont acquis uné réputation si bien méritée.

Le président de la section des sciences, M. Borgnet, vous a donné connaissance des travaux de cette section. L'assemblée a vu avec intérêt qu'entre autres communications, plusieurs questions importantes de littérature et de science ont été l'objet d'études sérieuses, et que MM. Sandras, de Taste, Miton et dn Château ont pris une large part à ses travaux.

Dans une analyse claire et rapide, le général d'Outremont vous a signalé, parmi les ouvrages reçus par la Société, ceux qui méritent de fixer votre attention, et vous a proposé de faire imprimer dans vos Annales les morceaux les plus remarquables, afin d'ajouter à l'intérêt que présentent déjà vos publications.

Le docteur Giraudet servi par des circonstances favo rables, mu par le désir de savoir et l'amour de ses semblables a traité, avec distinction une question d'un haut intérêt. L'ouvrage du docteur embrasse les différentes épidémies qui ont désolé la Touraine depuis le moyen-âge jusqu'au xvII° siècle; le style en est clair, simple et facile; il décrit les symptômes du mal, relate les mesures sanitaires prises par l'autorité locale pour arrêter ses progrès, prévenir sa propagation, et pourvoir au sort des malades. L'auteur trace le lugubre historique de la peste noire du XIV° siècle, et pour nous donner une idée de la désolation et de la misère de cette époque, reproduit ces paroles d'un médecin contemporain : « On mourait sans serviteur; on était enseveli sans prètre; le père ne visitait pas son fils, ni le fils son père, la charité était morte, l'espéranee anéantie!

Je regrette, Messieurs, de ne pouvoir suivre M. Giraudet dans ses savantes investigations, et je terminerai en disant avec lui: Un fait important subsiste, c'est la diminution de fréquence des autres épidémies, grâce aux progrès d'une civilisation éclairée, à la sollicitude des gouvernements et des administrateurs qui se sont succédé tour à tour, qui ont travaillé, et qui travaillent encore aujourd'hui sans relâche au bonheur de notre belle cité.

M. le président vous a donné connaissance des demandes qui lui ont été adressées de tous les points du département, pour le concours annuel que vous avez institué. Le nombre de ces demandes s'est considérablement accru. L'émulation que cette institution a fait naître parmi nos cultivateurs, a déjà porté ses fruits.

Telles sont, Messieurs, les questions principales qui ont été l'objet de vos méditations ; d'autres plus nombreuses, quoique secondaires n'en présentent pas moins d'intérêt, et sont venues occuper vos séances. Votre commission s'est transportée chez tous les concurrents, a visité leurs cultures avec une attention scrupuleuse; l'équité la plus parfaite a présidé à la répartition de vos récompenses et, grâce à votre sollicitude toute personnelle pour l'agriculture, des améliorations importantes ont été obtenues.

Le produit de la terre est la source principale de la richesse du pays. L'opulence qui provient du commerce et des arts industriels n'a qu'une durée incertaine et précaire. De toutes ces richesses immenses que possédèrent Venise, Gênes et les villes anséatiques, il ne reste de traces que dans l'histoire. Les améliorations de l'agriculture ont une existence plus solide et plus durable. Sous l'influence des guerres civiles, et du gouvernement espagnol qui leur succéda, la Flandre vit le commerce s'exiler d'Anvers, de Gand et ee Bruges; mais la Flandre est encore l'une des parties de l'Europe où il y a, tout à la fois, et une grande richesse et une population nombreuse, et une culture prospère. Courage donc, agriculteurs, courage! Pour tarir la source féconde des ri

« PreviousContinue »