ANALYSE DES PROCES-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ Pendant le 1er Trimestre 1854. Séance du samedi 14 janvier 1854. PRÉSIDENCE DE M. LE GÉNÉRAL comte d'outremont. La séance est ouverte à une heure et demie. Sont présents: MM. le général comte d'Outremont, Borgnet, Tassin, Ressy, Boutard, Breton, Auvray, Hulin-Pelgé, Papion du Château, Sandras, Alluome, Brame, Minangoin, Marchand et Miton. Le secrétaire perpétuel donne lecture du procès-verbal de la dernière séance, qui est adopté sans observation. Cette lecture est suivie d'un travail de M. le colonel Vauvilliers sur la maladie de la vigne. Dans ce travail, l'honorable membre fait connaître le résultat de ses observations qui semblent concilier les différentes opinions émises, jusqu'à ce jour, sur une matière dont se préoccupent vivement les agriculteurs. La liste des ouvrages reçus, tant du ministère que des compagnies savantes avec lesquelles la Société est en rapport, est mise sous les yeux de l'assemblée qui voit avec intérêt ses relations prendre chaque jour un nouveau développement. M. le président fait le dépouillement de la correspondance, et donne lecture d'une lettre de M. le colonel Vauvilliers qui annonce à ses collègues que son séjour prolongé à la campagne ne lui permettant pas d'assister régulièrement aux séances de la Société, il se trouve dans la nécessité de donner sa démission de membre titulaire. L'assemblée se voit avec regret privée des lumières d'un de ses membres les plus distingués, dont les rapports, toujours écoutés avec le plus grand plaisir, élucidaient, avec un remarquable talent, les questions qui lui étaient soumises, et qui avait longtemps présidé avec distinction la section des Sciences, Arts et Belles-Lettres. La compagnie espère que l'honorable membre voudra bien ne pas rester entièrement étranger à nos travaux, et enrichir nos Annales des observations que sa nouvelle position le mettra en état de faire. M. le général d'Outremont est prié d'adresser à M. le colonel Vauvilliers l'expression des regrets de l'assemblée et de ses vives sympathies. Sur la proposition de MM. Tassin et Marchand, M. Evariste Bruslon, ancien notaire et ancien maire à St-Christophe, est présenté en qualité de membre titulaire. M. le président annonce que le mandat dont la Société a investi les membres du bureau est expiré, et invite la Société à procéder au renouvellement des membres qui le composent. La Compagnie, heureuse de donner dans cette circonstance une nouvelle marque de ses sympathies à ses collègues, et principalement à M. le général d'Outremont dont le zèle et l'active sollicitude auprès de l'autorité, ont amené la Société à cet état de prospérité qui a été souvent, de la part du premier magistrat de ce département, l'objet d'éloges mérités, maintient, à l'unanimité, les membres du bureau. M. Boutard, à qui ses nouvelles fonctions de Maire de la commune de Saint-Cyr-sur-Loire ne permettent plus de remplir celles de trésorier, prie l'assem blée de lui nommer un successeur. La Société, qui a eu plus d'une fois l'occasion de louer la gestion de l'honorable M. Boutard, le prie de recevoir l'expression de ses remerciements et de ses regrets à la fois. Elle nomme, pour lui succéder, M. Nicole, propriétaire à Vouvray. Le Bureau se trouve composé de la manière sui vante : MM. le général d'Outremont, président, Marchand, secrétaire-adjoint, M. le président remercie l'assemblée au nom des. membres du Bureau; et, assuré du concours éclairé et bienveillant de la Société, il espère que notre Compa gnie ne s'arrêtera pas dans la voie du progrès dans laquelle elle est résolument entrée. M. Du Chateau, chargé de remplacer M. l'abbé Chevalier dans la section des sciences, arts et belles-lettres, rend compte des travaux de la dernière séance. Parmi ces travaux nous sommes heureux de signaler l'histoire de la musique, par M. Proff. M. Minangoin lit ensuite le compte-rendu de la section d'agriculture chargée de soumettre à l'examen de ses membres diverses questions d'intérêt local. Le rapporteur de la Commission, nommée pour l'examen du pain de pomme de terre, d'après les procédés de M. Gallois, incline à cette opinion: a Que ce pain ne présente qu'une économie apparente, parce qu'il contient moins de gluten que le pain ordinaire, et que dans le département d'Indre-et-Loire il semble qu'il n'y aurait aucun avantage à user de ce moyen d'alimentation dans l'intérêt des classes pau. vres. > L'assemblée générale passe à la discussion de cette importante question. Diverses observations sont présentées par MM. Hulin, Boutard, Minangoin, et surtout par l'honorable M. Sandras, qui a eu occasion de voir mettre en usage ce mode de panification connu depuis longtemps dans certaines parties de la France. M. le Président résume ainsi l'opinion de la Société : 1o Le pain ainsi fabriqué perd en qualité vraiment nutritive ce qu'il pourrait peut-être gagner par une économie insignifiante et nulle aujourd'hui, attendu le prix élevé de la pomme de terre. 2° Il n'est pas assez substantiel pour un homme dont le travail exige un nourriture solide. 3° Ce pain conservant une humidité longue à disparaître ne peut être mis en soupe. En résumé, la Société est d'avis que le procédé de M. le Gallois ne produirait, s'il était mis à exécution, aucun des résultats avantageux qu'il semble promettre, ni pour le gouvernement, ni pour le consommateur. » M. Boutard, trésorier, obtient la parole pour lire son rapport sur la gestion pendant l'exercice 1853. M. de Vonne demande à soumettre à la Commission chargée de l'examen du procédé le Gallois, un nouveau mode de panification, par l'addition de riz au levain de froment, et dont il a éprouvé de très-heureux résultats et les plus grands avantages. Le même membre fait un rapport sur les ouvrages adressés sur sa demande par M. le ministre de l'agriculture, et relatifs à la maladie de la vigne. A la suite de ces observations, la Société procède à la nomination, au scrutin secret, des membres présentés à la dernière séance. Sont reçus, à l'unanimité des suffrages, membres titulaires : MM. de Taste, professeur de physique et de chimie au lycée impérial; Boutron, propriétaire. |