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l'avenir au présent, il faut cependant la respecter, car elle a aussi son bon côté.

Beaucoup de ces Messieurs préfèrent l'amélioration des races en dedans à celles par les croisements avec les races étrangères; je ne discuterai point ce qu'il peut y avoir d'inconvénient et de peu progressif dans cette manière de voír, attendu que c'est une médaille à deux revers, et qui mériterait d'être examinée et discutée avec les soins, avec les détails que ne peut comporter ce simple rapport.

Les longues discussions qui se sont élevées sur les labours m'ont prouvé de nouveau combien il est diffi cile d'apprécier et de juger équitablement ce genre de travail dans un concours.

Nous aurions désiré que la comparaison des char rues eût eu pour base le dynamomètre; il en fût résulté, en exprimant par cent points supposés de com→ paraison du maximum de résistance, un tableau indiquant le degré de force ou de tirage de chacune des charrues, ce qui peut rapprocher de l'exactitude, et faciliter le jugement de MM. les commissaires; car ils n'auraient plus eu qu'à comparer la bonté, la propreté du travail, et combiner la vitesse à l'inégalité dé largeur et de profondeur des sillons.

Cette lutte, avec tâche égale, a été remplie avec plus ou moins de perfection, en plus ou moins de temps, mais l'ensemble a été admirable, aussi nous aurions désiré voir au banquet les concurrents et les vainqueurs, tandis qu'il n'y avait que ces derniers.

Malgré cela, nous désirons que ce précieux genre

d'émulation, tel que le pratique le Comice, soit conservé, amélioré s'il est possible, et surtout appliqué dans nos trois arrondissements; les bons labours ont besoin d'être encouragés, car depuis Caton et Columelle tous les agriculteurs instruits placent au premier rang ce moyen de fertiliser la terre.

Ce qui ne m'a pas moins intéressé c'est l'excellent rapport des visites faites dans chaque commune par MM. les commissaires avec un soin minutieux et une scrupuleuse attention, ce qui leur a procuré l'occasion de faire des remarques excessivement intéressantes, et d'établir des rapports entre le Comice et une foule d'agriculteurs expérimentés, ce qui augmente encore les avantages que peuvent procurer ce genre de concours. J'ai exprimé à M. le rapporteur le désir de voir son travail figurer dans nos annales; espérons que notre désir se réalisera.

Je pense que nous devrions imiter le Comice de Loches, au moins pour notre arrondissement, en allant chercher, visiter les bons cultivateurs, les bons praticiens, et ne pas attendre qu'ils viennent à nous; l'homme de bien, l'agriculteur paisible, vit loin du monde et mérite pourtant d'être honoré, encouragé dans ses efforts pour tout le bien qu'il fait à l'agriculture qui est la source de la fortune publique, et jamais ou rarement la source de la fortune privée.

Dans notre zèle pour l'amélioration de l'agriculture du pays, nous avons quelquefois accusé de parcimonie de malheureux cultivateurs refusant pour ainsi dire de nourrir à l'écurie leurs chétives brebis, qui pro

duisent en douze mois une valeur d'environ deux francs; c'est au défaut de fourrages qu'il faut s'en prendre; mais le progrès et l'émulation que nous avons vus dans les cantons de Preuilly et de Pressigny, nous font espérer que l'agriculteur finira par comprendre son intérêt et cette vérité qu'on n'a cessé de proclamer depuis Olivier de Serres, que les fourrages sont la base essentielle de toute bonne culture; car tout s'enchaîne admirablement en agriculture; une faute, une race mauvaise, le défaut de fourrage vouent la terre à la stérilité et condamnent l'homme à la misère, et par suite, à la dégradation, tandis qu'un plan sagement combiné, de bons animaux couvrent le sol de riches produits et amènent l'aisance dans les campagnes.

Je ne sais, Messieurs, si je me berce d'un espoir trompeur, je pense que notre Société est appelée à servir de lien entre les membres des Comices du département; amis sans se connaître, animés du même courage, tendant au même but, ne différant quelquefois que sur les moyens les plus efficaces pour y parvenir; trop heureuse si elle pouvait elle-même, par son action, être de quelque assistance à la cause commune, et ne pas travailler seulement à sa prospérité particulière, mais éprouver le civique bonheur d'avoir été de quelque utilité aux divers Comices agricoles de la Touraine ; c'est pour cela que j'ai proposé d'établir des relations plus intimes en offrant nos annales pour insérer leurs travaux ; je crois que ce moyen tournerait à l'avantage du pays.

CONCLUSIONS.

Daprès ces faits nous avons cru devoir conclure:

1° Que ce premier acte de confraternité, entre notre Société et le Comice agricole de Loches, devait être constaté au procès-verbal de la séance générale ;

2° Que la section proposera, en séance générale, pour continuer nos relations, d'insérer dans nos annales la majorité de leurs travaux, tels que leurs procès-verbaux, les rapports de leurs commissions, etc.;

3° Que nos annales soient envoyées ou mises à la disposition de chaque membre du Comice;

4° M. le secrétaire général, en prévenant M. le président de la décision prise, remerciera le Comice du bon accueil qui vous a été fait dans la personne de votre délégué.

AMPELOGRAPHIE UNIVERSELLE,

OU TRAITÉ DES CÉPAGES LES PLUS ESTIMÉS DANS TOUS LES VIGNOBLES DE QUELQUE RENOM,

Par le comte ODART, vice-président honoraire de la Société d'agriculture d'Indre-et-Loire, membre de plusieurs Sociétés savantes, etc., auteur du Manuel du Vigneron, etc. (1).

Rapport fait à la Société centrale d'horticulture de France, par M. Bousselon.

L'auteur, en vous faisant hommage de ce remarquable travail sur la Vigne, a manifesté le désir de connaître votre opinion à son égard. M. le Président a désigné MM. Boussière, Jacquet et moi pour vous en présenter un rapport dont la rédaction m'est échue. Je viens m'acquitter de cette mission difficile, que j'ai acceptée, je n'ai pas besoin de vous le dire, Messieurs, bien plus pour vous donner une preuve de mon zèle qu'avec l'espoir de remplir complétement le devoir qui m'est imposé.

Quelques efforts, en effet, que j'aie faits pour vous faire connaître convenablement une œuvre pareille, j'ai crainte de rester bien au-dessous de la vérité, au grand désavantage de l'auteur, qui mérite si bien d'être lu et médité avec une attention sérieuse. Toutefois je dois, Messieurs, vous faire remarquer, comme un titre évident à votre bienveillante indulgence, que l'Ampelographie dont je vous entretiens,

(1) 1 vol. in-80, 7 fr. 50 c. Paris, Dusacq, rue Jacob, 26; veuve BouchardHuzard, rue de l'Éperon, 3. Tours, Couturier, libraire.

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