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Les moulures prismatiques.
Les pointes de diamant.

Les câbles.

Les torsades.

Le damier.

Les têtes plates. (Voir la fig., p. 159.)
Les têtes saillantes.

Tous ces ornements sont jetés à profusion sur les murailles intérieures et extérieures des églises romano-byzantines.

Les moyens de construction sont absolument les mêmes qu'à la première époque. La science

n'était pas sortie de son asile, et se trouvait toujours alliée fidèle de la religion dans les cloitres et les monastères. Les gentilshommes, adonnés aux armes, abandonnaient aux clercs les connaissances libérales : le pauvre peuple n'avait guère le moyen de les acquérir.

Plusieurs monastères formèrent des écoles d'architecture célèbres pendant tout le moyen âge, et ce fut dans leur sein qu'on trouva ces constructeurs habiles, osons le dire, ces hommes de génie qui ont immortalisé leur siècle par de magnifiques monuments. Malgré le ravage des années, malgré la fureur de démolir inspirée par le délire révolutionnaire, malgré le malheur des temps, nous possédons encore, dans nos villes et nos campagnes, une quantité prodigieuse d'églises de cette époque. On peut voir dans l'ouvrage de M. de Caumont, Antiq. monum., part. IV, le catalogue des églises romano-byzantines secondaires situées dans la Normandie. Nous nommerons les plus beaux monuments de cette époque :

Saint-Germain-des-Prés, à Paris ;
Saint-Pair, à Chartres;

Notre-Dame de Nantilly, à Saumur;

Sainte-Trinité, à Angers;

Saint-Hilaire, à Poitiers;

Cathédrale d'Angoulême;

Sainte-Croix, à Bordeaux;

Saint-Eutrope, à Saintes;
Cathédrale de Nantes;
Sainte-Trinité de Caen ;
Église du Puy;
Église de Clermont;

Église de Preuilly (Indre-et-Loire), fondée

en 1009;

Saint-Ours, de Loches;

La tour de Saint-Julien, à Tours;

Les tours qui restent de la collégiale de Saint-Martin, à Tours.

CHAPITRE VIII.

Style romano-byzantin tertiaire ou de transition
(de 1100 à 1200).

Nous avons indiqué dans le chapitre précédent par quelles causes l'architecture occidentale avait été modifiée profondément. Nous avons vu combien puissante avait été l'influence byzantine, et comment elle avait pénétré intimement l'art romain. En étudiant les constructions du onzième siècle, nous avons assisté à un travail d'assimilation très-curieux à suivre dans tous ses développements. De l'admirable union de l'art byzantin et de l'art occidental, fécondée par les inspirations de la religion et par cette incroyable ardeur qui caractérise ces siècles de foi merveilleuse, était née une architecture osant, dès son berceau, s'attaquer aux difficultés, et les surmontant souvent avec bonheur.

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Cette architecture allait toujours grandissant et se perfectionnant, soit par l'adoption de formes nouvelles, soit surtout par les souvenirs plus arrêtés des monuments que les chrétiens admirèrent en Orient, en marchant à la conquête de la Palestine. Le temple de Jérusalem, bâti d'après la manière de l'architecture byzantine avait excité la plus profonde sensation sur l'imagination des soldats chrétiens. Nous allons voir comment, de retour dans leur patrie, ceux-ci cherchèrent à reproduire l'église du Saint-Sépulcre, en adoptant son plan dans les constructions nouvelles qu'ils éle

vèrent.

En même temps que l'art byzantin exerçait dans l'occident l'influence la plus prononcée, une forme nouvelle était adoptée pour les arcades et pour les voûtes. Jusque là, toutes les arcades avaient été à plein cintre; à cette époque apparaît l'arc en tiers-point, nommé ogive. Quelle fut l'origine et la cause de l'emploi de cette forme nouvelle? Nous indiquerons, dans un article spécial, les recherches qu'on a faites à ce sujet, nous nous bornons ici à constater l'introduction d'une forme qui ne devait tarder à accélérer une des révolutions les

pas

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