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triomphal reçoit dans beaucoup d'églises un nombre considérable de moulures et d'ornements de toute espèce. Deux formes d'arcades peu usitées se rencontrent parfois dans les monuments de l'époque secondaire.

L'arc en anse de panier ou surbaissé, ainsi nommé pour indiquer sa courbure déprimée, et l'arc en fer à cheval, ainsi appelé parce que son cintre est plus développé que la moitié de la circonférence du cercle.

Les fenêtres sont encore rares dans les édifices de la seconde époque, mais elles furent

plus ornées, surtout à la fin du onzième siè cle. Elles étaient entourées d'une archivolte décorée des moulures du temps et appuyée sur des colonnes ou des pilastres. Quelquefois les fenêtres furent accolées, et comme encadrées dans un cintre plus étendu, c'est ce qu'on a nommé fenêtres géminées. Au-dessus et au milieu des deux fenêtres semi-circulaires, on voit quelquefois une ouverture ronde en œilde-bœuf, prélude des belles roses que nous allons bientôt voir, l'ornement le plus somptueux des monuments gothiques.

Au commencement de l'époque secondaire du style romano-byzantin, les portes conservaient une très-grande simplicité, mais à dater de la seconde moitié du onzième siècle, elles devinrent, dans toutes les églises, la partie

privilégiée, celle que les architectes prirent plaisir à orner avec le plus de luxe et de magnificence. Sur leurs archivoltes et sur leurs pieds droits, la sculpture a réuni toute sa puissance d'ornementation. On peut regarder la porte centrale comme le morceau capital, le chef-d'œuvre de l'artiste.

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Au-dessus de cette porte se trouve une fenêtre, souvent en rose, dont le diamètre, mé

diocre d'abord, s'augmenta successivement, jusqu'à ce qu'elle fût devenue, entre les mains des architectes de l'époque ogivale, une de ces splendides rosaces qui excitent à si juste raison notre surprise et notre admiration. La façade est terminée par un pignon ou espèce de fronton beaucoup plus aigu que dans les monuments antiques.

Les architectes étaient un peu plus hardis pour la construction des voûtes. Cependant, ils ne purent jamais complétement vaincre les excessives difficultés du plein cintre, surtout dans les voûtes larges et élevées. Les voûtes de cette époque sont rares, et beaucoup d'églises du onzième siècle ont été voûtées postérieurement. Pour éviter les obstacles, quelques architectes élevèrent des voûtes aiguës à pans et en dômes, comme on en voit à l'église de Saint-Ours de Loches et à Angoulême. Dans le centre et le midi de la France, on parvint beaucoup plus tôt que dans le nord à élever des voûtes larges, solides et élégantes; nous aurons occasion d'en dire un mot dans un article consacré au synchronisme de l'architecture romano-byzantine, dans les différentes provinces de France.

Les tours avaient été construites dans l'origine pour recevoir des cloches; on les multiplia dans la suite, uniquement pour le coup d'œil et pour la régularité symétrique. Où une seule tour eût suffi, on en plaça jusqu'à trois; deux, ordinairement très-grandes, de chaque côté du portail principal; la troisième, plus légère, sur le centre des transsepts. Les tours étaient rarement surmontées de ces flèches aiguës, qui s'élancèrent si hardiment dans les

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