Page images
PDF
EPUB

images de la sainte Vierge trouvées dans les catacombes (1). M. de Rossi estime que cette peinture est du IIIe siècle. Nous donnons aussi l'image de la même Vierge sur une échelle un peu plus grande. Cette gravure donnera une idée

[graphic]
[ocr errors]

Fresque du cimetière de Domitille. aussi exacte que possible du système de peinture suivi par les premiers artistes chrétiens dans les fresques des catacombes. L'adoration des mages rappelait aux fidèles trois dogmes (1) Voyez sur le nombre des mages dans les peintures et les sculptures chrétiennes des premiers siècles, DE ROSSI, Images choisies etc. p. 11 et suiv.— La sainte Vierge avec l'Enfant est aussi très souvent figurée sur les sarcophages; les mages n'y sont jamais qu'au nombre de trois.

:

importants la vocation des gentils, la divinité de NotreSeigneur, et la maternité divine de Marie.

Lorsque les mages ne figurent pas autour de la Vierge assise, d'autres signes indiquent qu'il ne faut pas voir dans ce groupe une mère et un enfant quelconque, mais bien la sainte Vierge avec son Divin Enfant. Il y a d'abord le siége ou cathedra qui caractérise quelquefois la représentation de la sainte Vierge tenant l'Enfant; d'autres fois c'est une étoile ou un prophète qui accompagne la Mère de Dieu. On trouve même ces deux derniers signes réunis, comme dans l'exemple suivant, emprunté au cimetière de Sainte-Priscille. Cette

[graphic][merged small][ocr errors][merged small]

peinture, que M. de Rossi croit de la fin du er ou du commencement du re siècle de notre ère, est la plus ancienne image de la sainte Vierge que nous connaissions.

Les premiers chrétiens représentaient aussi la sainte Vierge, avec ou sans l'Enfant, sous la forme d'une orante, c'est-à-dire debout et levant les bras comme une personne dans l'attitude de la prière. Il est même des auteurs qui ont cru voir la Mère du Sauveur dans le plus grand nombre des figures d'orantes qu'on rencontre en très grand nombre dans les catacombes. Voici comment s'exprime à ce sujet le chevalier de Rossi: "On ne saurait vraiment nier qu'en peignant leur orante les premiers chrétiens aient souvent voulu représenter la Vierge Marie. Pour ne pas multiplier les preuves, il me suffira de citer les coupes de verre (1) ainsi que le célèbre marbre de Saint-Maximin en Provence (2) ces monuments portent le nom même de la sainte Vierge gravé sur la tête de l'orante. Mais on ne saurait nier non plus que souvent l'orante représente soit une martyre soit une fidèle morte, et que plus d'une fois encore elle personnifie l'Eglise. Lors donc qu'il n'y a point de nom inscrit autour de la tête et que nous ne découvrons aucun signe capable de nous faire reconnaitre la femme en prière, la question reste indécise. Pour un grand nombre d'images de ce genre qui, selon l'intention des premiers fidèles, représentaient la sainte Vierge, nous pouvons soupçonner cette intention, mais nous ne pouvons point la démontrer. "Images choisies, p. 5.-Voici gravure d'une Vierge, dans l'attitude d'une orante et accompagnée de l'Enfant Jésus, découverte, en 1840, dans le tympan d'un arcosolium, au cimetière de Sainte-Agnès. Cette fresque date très probablement du Ive siècle. La Vierge porte un voile son cou est orné d'un riche collier; elle a, par dessus sa tunique, un pallium ou stola de matrone, qui, retombant symétriquement sur ses bras, paraît former deux

la

(1) Nous donnerons ci-dessous, en parlant des verres dorés, deux exemples de cette représentation.

(2) Voyez le dessin que donne de ce marbre l'éditeur des Hagioglypta de MACARIUS, p. 36.

largés manches, et elle lève les mains comme une orante. Son Fils est assis sur ses genoux; mais on n'en voit que le buste, aujourd'hui à demi effacé. A chaque côté de la Vierge, à la

[graphic][ocr errors]

La sainte Vierge en orante.

[ocr errors]

- Fresque du cimetière de Sainte-Agnès. hauteur de ses mains, se trouve le monogramme du nom du Christ. Toute la fresque est maculée de taches noires.

Il résulte des observations précédentes, que plusieurs images de la sainte Vierge sont antérieures au quatrième siècle. Ce seul fait, dûment constaté de nos jours, suffit à lui seul pour réfuter l'assertion calomnieuse de Basnage et des protestants, qui prétendent qu'on n'a commencé à peindre la Vierge qu'après le concile d'Ephèse, célébré en 431. Il réfute aussi l'opinion de quelques auteurs catholiques qui attribuent à un canon du concile d'Ephèse l'origine des images de Marie tenant l'Enfant Jésus sur les genoux ou dans

les bras.

15. Jésus-Christ multipliant les pains. Les chrétiens, en retraçant cette scène sur les parois des catacombes, les verres dorés et les sarcophages, avaient l'intention de figurer la sainte Eucharistie, dans laquelle s'opère la multiplication mystique du pain céleste, destiné à être la nourriture de nos âmes.

Le Sauveur est représenté communément sous la figure

d'un jeune homme imberbe, vêtu de la tunique, souvent ornée de deux bandes de pourpre, et du manteau. Il tient de

la main droite, comme signe de sa puissance divine, une verge avec laquelle il touche une des corbeilles placées à ses pieds, au nombre de cinq, six ou sept. Il n'est pas rare de voir figurer aussi des poissons dans la composition de cette scène. D'abord, dans chacune des multiplications miraculeuses des pains, rapportées par saint Marc

[graphic]

Multiplication miraculeuse des pains. Fresque du cimetière ad duas lauros. (VI, 36-44, et VIII, 1-9), le Sauveur, en même temps que des pains, multiplia aussi des poissons; ensuite, le poisson était, pendant les premiers siècles, le symbole le plus en usage pour désigner le Sauveur.

16. Le paralytique guéri est représenté ordinairement

Le paralytique emportant son grabat. Fresque du cimetière de Saint-Calliste.

au moment où, quittant la piscine probatique, il emporte son grabat sur le dos. Il est régulièrement vêtu d'une tunique ceinte, et porte une espèce de caleçon. Le grabat des Romains consistait en un réseau de cordes tendu sur un châssis de bois, simple et peu élevé.

Quelques auteurs ont cru que la guérison du paralytique symbolisait la rémission, par le sacrement de pénitence, du péché commis

[graphic]
« PreviousContinue »