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pients des contours et des couleurs de l'objet représenté, ce qui, vu de quelque distance, offrait un coup d'œil ressemblant fort à celui que produit l'enlacement d'un grand

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nombre de vers roulés les uns autour des autres (vermes), d'où le nom d'opus vermiculatum. Les cubes de l'opus vermiculatum présentaient, à la surface du pavement, des figures dont le côté le plus long n'excédait pas deux centimètres. Le beau pavement en mosaïque, découvert récemment à Anthée (Namur) dans les ruines d'un établissement romain, est formé de cubes dont les côtés ont environ un centimètre de longueur et autant de largeur.

Pavimentum sectile.

3o Le pavimentum sectile était composé de petites tablettes de marbre sciées en feuilles minces, de différentes formes et de différentes couleurs. En s'adaptant les unes aux autres, elles traçaient des figures géométriques ou même dessinaient quelquefois des ornements, des feuillages et des figures d'hommes ou d'animaux.

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Sous les pavements on établissait souvent un hypocauste (du grec vro, sous, et xato, brûler), calorifère formé de conduits souterrains destinés à répandre la chaleur dans l'édifice. La gravure suivante donne une idée de la disposition des

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hypocaustes chez les Romains. Pour avoir une idée juste d'un hypocauste, dit De Caumont, il faut se figurer un pavement élevé d'environ deux pieds au-dessus du sol et suspendu sur de petits piliers d'égale hauteur, distants les uns des autres d'un pied, entre lesquels la chaleur pouvait circuler et échauffer d'une manière uniforme le pavé qui surmontait cette espèce de cave. Les piliers des hypocaustes étaient ordinairement carrés, composés de briques de sept, huit ou dix pouces de diamètre, placées les unes sur les autres, ayant une couche de mortier entre chacune d'elles. Dans quelques hypocaustes les piliers étaient ronds au lieu d'être carrés... Les piliers de l'hypocauste supportaient de grandes briques de 18 à 22 pouces en carré qui formaient la base du pavé des appartements... Le calorique ne demeu

rait pas concentré dans la cave de l'hypocauste; il pouvait circuler dans des régions plus élevées et se répandre également dans toutes les parties de l'atmosphère des salles au moyen de tuyaux carrés en terre cuite incrustés dans les murs, dont les uns, verticaux, plongeaient dans l'hypocauste, tandis que les autres, placés horizontalement, faisaient le tour des appartements. " Abécédaire, Ere gallo-romaine, p. 32. Ces tuyaux, de forme oblongue, communiquaient les uns avec les autres, non-seulement par leurs ouvertures inférieures et supérieures, mais aussi par des trous pratiqués dans les côtés. Le feu de l'hypocauste était allumé dans un fourneau qui se trouvait dans une des dépendances de l'édifice chauffé.

On conserve au musée archéologique de Namur des tuyaux en terre cuite, à section carrée, provenant d'hypocaustes découverts dans des établissements gallo-romains de la province de Namur.

CHAPITRE I

PÉRIODE DES CATACOMBES

Cette période comprend tout le temps qui s'est écoulé depuis l'origine du christianisme jusqu'au moment où l'empereur Constantin, en embrassant la foi chrétienne, accorda à l'Eglise la paix et la liberté. On peut à bon droit donner à cette période le nom de période des catacombes; en effet, les principaux monuments chrétiens qu'elle offre à notre étude sont les cimetières souterrains de la Ville Eternelle. Cependant, comme les chrétiens ont continué de creuser de nouvelles catacombes après le règne de Constantin, et que même, pendant les quatre ou cinq siècles suivants, ils ont fait des catacombes des lieux de pèlerinage très fréquentés, nous parlerons aussi, dans ce chapitre, des restaurations. et des embellissements faits à ces sanctuaires jusque vers la fin du vIIIe siècle.

Dans le premier article de ce chapitre nous expliquerons ce qu'il faut entendre par les catacombes, nous en ferons connaître successivement l'origine, l'histoire, la topographie et l'iconographie, et nous décrirons les objets qu'on y a trouvés. Dans le second article nous dirons quelques mots des monuments chrétiens qui, pendant les trois premiers siècles de notre ère, ont existé en dehors des catacombes.

ARTICLE I.

CATACOMBES DE ROME.

§ 1.

DÉFINITION ET DESCRIPTION DES CATACOMBES.

Les catacombes de Rome sont des souterrains creusés par les chrétiens des premiers siècles pour y ensevelir leurs morts, pour y exercer les cérémonies du culte et pour y trouver une retraite dans les temps de persécution.

Les auteurs ecclésiastiques ne sont pas d'accord sur l'étymologie du mot catacombe. Les uns le font dériver des mots zara, sous, et xvμbos, excavation; d'autres de Tuubos, tombeau, tumulus, ou de zupon, vide d'une barque. Le P. Marchi lui donne pour racine le verbe latin cumbo qui, dans ses composés accumbo, decumbo, signifie étre couché.

La dénomination de catacombes, pour désigner l'ensemble des cimetières pratiqués sous le sol de la campagne romaine, n'était pas en usage pendant les premiers siècles. On appelait alors ad catacumbas la partie du cimetière de Saint-Calliste, près de l'église de Saint-Sébastien, où,selon une pieuse tradition, les Romains avaient déposé momentanément les corps des apôtres S. Pierre et S. Paul, pour les soustraire aux recherches des chrétiens d'Orient qui étaient venus à Rome pour les enlever. Ce n'est qu'au moyen âge que le nom de catacombes fut donné à tous les cimetières souterrains de Rome indistinctement, et même à ceux qui ont été trouvés dans d'autres localités.

Les catacombes, d'après la définition que nous en avons donnée, avaient trois destinations :

1o La première et la principale était de servir de cimetières aux chrétiens. C'est pour cette raison qu'elles forment avant tout un vaste réseau de galeries destinées, non pas à servir de passage ou de communication d'un lieu à un autre,

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