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5° L'appareil d'égale structure, isodomos (du grecs,

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6° L'appareil d'inégale structure, pseudisodomos, est composé de pierres formant des assises régulières et parallèles,

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mais de différentes hauteurs. La différence de hauteur de ces assises régulières produisait une inégalité dans l'égalité, ou, en d'autres termes, une fausse égalité. C'est

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Pseudisodomos. Ancienne construction à Mycènes. ce qui a fait donner à ce genre de construction le nom de pseudisodomos..

Ces deux derniers modes de construction, l'isodomos et le pseudisodomos, se divisent, d'après la plus ou moins grande dimension des pierres employées, en grand appareil, appareil moyen et petit appareil.

a) Le grand appareil, structura quadrata, est formé de pierres ayant deux, trois, et quelquefois cinq pieds de lon

Grand appareil.

gueur et de largeur, sur un, deux ou trois pieds d'épaisseur, posées sans ciment, par assises régulières, et liées les unes aux autres, soit par des crampons

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de fer ou de bronze, soit par des queues d'aronde ou d'hironde (espèces de doubles coins) en bois, en métal et quelquefois même en os. Ce mode de construction s'observe dans un grand nombre d'édifices publics des Romains, entre autres à la Porta nigra de Trèves et au colisée de Rome. La plupart de ces monuments présentent une infinité de petits trous que l'on croit avoir été pratiqués au moyen âge pour extraire les crampons en métal servant à relier les pierres entre elles.- La précision avec laquelle ces blocs énormes de pierre sont ajustés est remarquable. Il paraît, dit M. De Caumont, que pour arriver à cette précision dans l'assemblage, les pierres que l'on plaçait sur les assises déjà établies étaient promenées avec un léger frottement sur le lit inférieur, de manière à broyer et user toutes les petites aspérités que la taille la plus soignée pouvait avoir laissées... Les petites particules enlevées à la pierre, délayées avec l'eau que l'on avait soin de verser pour faciliter l'opération, formaient un léger ciment qui garnissait les vides qui pouvaient encore exister." Abécédaire, Ère gallo-romaine, p. 46.

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b) Le moyen appareil, comme le nom l'indique, tient le milieu entre le grand et le petit appareil. Il est formé de pierres de dimension moyenne (ayant un pied et demi de largeur sur un demi-pied de hauteur), réunies par une couche épaise de ciment, ou parfois aussi liées, comme celles du grand appareil, par de simples crampons ou des queues d'aronde.

c) Le petit appareil se compose de pierres symétriques, à peu près carrées, de petite dimension (ayant au parement 8 ou 10 centimètres de hauteur sur autant de largeur), posées par assises régulières et séparées le plus souvent par une couche épaisse de ciment. Le centre du mur.est ordinairement en béton ou blocaille. On dit d'un mur de ce genre qu'il a un revêtement en petit appareil. Il n'est pas rare de rencontrer, dans les constructions romaines en petit appareil, des zones horizontales et continues de grandes briques formant un cordon sur toute la surface du mur. Ces zones, composées de deux ou trois, et parfois de cinq, six ou sept

rangs de briques séparés par des couches de ciment, dont l'épaisseur est à peu près égale à celle des briques, étaient évidemment destinées à maintenir de niveau les petites pierres du revêtement, et à régulariser le tassement du mur. On trouvait en outre un motif d'ornementation dans cette manière d'alterner les zones de pierres et de briques, surtout lorsque celles-ci étaient disposées en forme d'épi ou d'arête de poisson.

3. COUVERTURES DES TOITS. Les toits des Grecs et des Romains étaient couverts de tuiles, de plaques de marbre ou de bronze. Les couvertures en ardoises, dit Schayes, paraissent, d'après un passage de Pline l'ancien (Nat. Hist., liv. 36, ch. 22), avoir été de son temps, au 11° siècle, inconnues dans toute autre partie de l'empire romain que la Belgique ; elles semblent même avoir été employées assez rarement dans ce dernier pays; car à notre connaissance on n'a pas encore trouvé jusqu'ici des ardoisses dans les ruines de construction romaine. " Hist. de l'archit., I, p. 55.

Le marbre et le bronze ne s'employaient que pour la couverture des édifices somptueux.

Les tuiles dont se servaient les Romains étaient en terre cuite, ou quelquefois aussi en marbre. Il y en avait de deux espèces : les tuiles plates, tegulae, et les tuiles faitières, imbrices. Les tuiles plates étaient quadrangulaires, et avaient de 40 à 50 centimètres de longueur sur 30 à 35 de largeur, Fig. 1.

Fig. 2.

HAMSIT

Tuile plate rectangulaire, provenant des fouilles d'Anthée (Namur), au musée archéologique de l'Université catholique de Louvain.

Tuile plate en forme

de trapèze.

et 4 ou 5 centimètres d'épaisseur. Les unes présentaient la forme d'un rectangle (fig. 1), les autres celle d'un trapèze (fig. 2). Elles étaient posées à plat sur les chevrons, de manière que la partie inférieure de celle qui se trouvait plus élevée recouvrait la partie supérieure de celle qui était placée plus bas. Leurs bords étaient relevés sur les longs côtés, afin d'empêcher l'eau de pénétrer dans les joints formés par les Fig. 3.

Fig. 4.

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couverts

Imbrex ou tuile faîtière.

Antéfixe.

lignes parallèles des tuiles superposées. Ces joints étaient repar des tuiles faitières courbes, imbrices, ayant la forme d'un demi-cône tronqué et creux à l'intérieur (fig. 3). Les imbrices ou tuiles faîtières, plus étroites au sommet qu'à la base, se recouvraient aussi les unes les autres, et formaient de cette manière une espèce d'arête continue. Dans les édi

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fices construits avec luxe les arêtes formées par les imbrices étaient terminées à leur extrémité inférieure, c'est-à-dire au point où elles rencontraient la corniche, par des ornements en terre cuite, en marbre ou en pierre, dont la destination était de masquer la cavité que présentait cette extrémité. Ces ornements portaient le nom d'antéfixes (fig. 4).

La figure 5 de la page précédente peut fournir une idée des toitures des anciens. En Italie on se sert encore aujourd'hui de tuiles de même genre.

4. PAVEMENTS. Les pavements des grands édifices romains sont très soignés. Presque tous reposent sur deux ou trois couches de mortier ou de béton. La couche inférieure se compose ordinairement de briques ou de blocaille, et la couche supérieure de ciment auquel on mélangeait de la brique pilée.

Les Romains reconnaissaient trois espèces de pavement en mosaïque :

1o Le pavimentum ou opus tessellatum, composé de petits morceaux de pierre dure ou de marbre, taillés sous des

Pavimentum tessellatun.

formes géométriques régulières, et assemblés de manière à dessiner des figures. Ces petites pierres, appelées cubes, en latin tesserae, présentaient le plus

souvent une surface carrée.

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2o Le pavimentum ou opus vermiculatum était aussi formé de petits cubes de pierre ou de marbre, ajustés de manière à dessiner des ornements, des fleurs, et même des scènes historiques ou mythologiques. Dans ce mode de pavement les petites tablettes n'étaient pas placées en rangées parallèles, et n'étaient pas parfaitement carrées, comme dans le pavimentum tessellatum; mais elles suivaient les mouve

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