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après le baptême. D'autres y ont vu un symbole de la résurrection. Après les découvertes récentes qu'on a faites au cimetière de Saint-Calliste, il paraît presque certain que cette scène était une figure du baptême. En effet, elle rappelait aux fidèles la piscine probatique et les guérisons miraculeuses opérées par la vertu divine communiquée aux eaux de cette fontaine.

17. Résurrection de Lazare. Rien de plus propre pour rappeler aux fidèles le dogme de la résurrection future que la résurrection de Lazare par le Divin Sauveur.

il

Jésus ressuscitant Lazare est représenté de la même manière que dans le miracle de la multiplication des pains. La verge que le Sauveur tient à la main touche la tête de Lazare. Quelquefois le Sauveur n'a pas de verge; dans ce cas, bénit le mort à la manière latine (1), ou lui impose les mains sur la tête. Lazare est habituellement figuré comme une petite momie enveloppée de bandelettes, la tête couverte d'un suaire laissant la face libre, conformément à la descrip

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(1) Dans la bénédiction dite à la manière latine,le pouce, l'index et le médius sont levés, tandis que les deux derniers doigts sont repliés sur la paume de la main. Dans la bénédiction à la manière grecque, la main qui bénit rapproche le pouce de l'annulaire qui est courbé vers la paume de la main; l'index, le médius et le petit doigt sont levés.

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tion que nous donne l'Evangile : Le mort sortit ayant les pieds et les mains liés de bandelettes et le visage entouré d'un suaire. S. JEAN, XI, 44. Le cadavre est placé dans une position verticale, à l'entrée du tombeau, qui a la forme d'un édicule ou petit temple. Au cimetière de Saint-Calliste on trouve deux exemples de cette scène, dans lesquels Lazare, ressuscité et débarrassé des bandelettes, se trouve debout devant le portique figurant le tombeau.

Quant aux proportions données aux deux personnages, il faut remarquer que la taille du Sauveur l'emporte de beaucoup sur celle de Lazare; ce dernier même est souvent figuré par un enfant. Les artistes chrétiens voulaient marquer de cette manière la supériorité du Christ. Cette même disproportion existe ordinairement dans toutes les scènes où le Sauveur intervient opérant un miracle.

18. Sept apôtres assis à table et ayant devant eux des poissons et des pains. Ce sujet se rencontre plusieurs fois, au cimetière de Saint-Calliste, dans une série de chambres sépulcrales dont les peintures font allusion aux sacrements

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du baptême et de l'Eucharistie. On le voit aussi dans d'autres catacombes, par exemple, dans celle de Sainte-Agnès.

Il rappelle l'apparition de Notre-Seigneur ressuscité à sept apôtres sur les bords du lac de Tibériade. Saint Jean (XXI, 1-14) raconte comment le Sauveur nourrit miraculeusement ces apôtres en leur servant du pain et des poissons. Les sept personnages sont assis, ou plutôt étendus

sur des lits selon l'usage des anciens, devant une table en en forme d'hémicycle. Sur la table sont posés un ou deux plats avec des poissons; sept, huit ou douze corbeilles remplies de pain se trouvent à terre devant la table.

Cette scène fait évidemment allusion à la sainte Eucharistie. En effet, comme nous l'avons déjà fait remarquer, le poisson était, pendant les trois premiers siècles, le symbole le plus répandu de Notre-Seigneur Jésus-Christ; le pain rappelait les espèces sacramentelles.

On peut encore rapporter à cette scène la peinture du cimetière de Saint-Calliste où l'on voit une table, en forme

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Fresque du cimetière de Saint-Calliste.

de trépied, couverte de trois pains et d'un poisson, placée entre sept corbeilles remplies de pain.

19. Jésus-Christ entouré de ses disciples. Deux traits principaux de la vie du Sauveur, reproduits sur les parois des catacombes, nous montrent Jésus-Christ avec ses disciples: ce sont l'enseignement donné aux apôtres et la célébration de la dernière Cène. Notre-Seigneur entre les apôtres saint Pierre et saint Paul se rencontre très rarement dans les peintures souterraines; c'est surtout sur les verres dorés que cette représentation est commune.

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20. Notre-Seigneur et les deux Testaments. Entre les diverses manières de figurer l'ancien et le nouveau Testament, celle qui représente le Sauveur assis entre deux scrinia, cistae ou coffrets remplis de volumina, volumes ou rou

leaux, est une des principales. Nous donnons ci-contre un

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exemple de cette représentation, emprunté au cimetière de Sainte-Agnès. Le geste du Sauveur, presque semblable à celui de la bénédiction à la manière latine, est le geste oratoire en usage chez les anciens. Les volumes ou rouleaux sont au nombre de sept, sans doute dans une intention symbolique.

Les peintures bibliques qui se rencontrent plus rarement dans les catacombes, sont les suivantes : 1° David armé de la fronde; 2° l'Annonciation; 3° Jésus-Christ au milieu des docteurs; 4° le baptême du Sauveur; 5° l'aveugle guéri; 6o les vierges prudentes; et 7° saint Pierre et le coq (1).

21. Scènes empruntées à l'histoire ecclésiastique. Ces scènes sont d'une rareté excessive dans les peintures des trois premiers siècles. Aussi, M. de Rossi ne craint-il pas d'affirmer que la seule peinture de cette espèce, connue jusqu'aujourd'hui, se trouve au cimetière de Saint-Calliste. Elle représente un martyr comparaissant devant le juge.

22. Administration du sacrement de baptême., Au cimetière de Saint-Calliste on rencontre plusieurs fois cette représentation. Un homme d'un âge mûr pose la main droite

(1) On ne connaît jusqu'ici qu'un seul exemple de peinture où les vierges folles soient représentées avec les vierges prudentes. Saint Pierre avec le coq n'a aussi été trouvé qu'une seule fois dans les fresques. Cette dernière scène se rencontre assez souvent sur les sarcophages.

sur la tête d'un enfant placé dans l'eau jusqu'aux genoux. L'administration du sacrement, dans une de ces peintures, a lieu dans le torrent même formé par l'eau jaillissant du rocher battu par Moïse. Cette circonstance n'est pas fortuite,

mais elle a une signification symbolique intimement liée à celle de la scène même où le libérateur du peuple hébreu est représenté frappant le rocher. En effet, comme nous l'avons dit ci-dessus,

p. 85, la source qui s'échappe du rocher

L'administration du Baptême.

Fresque du cimetière de Saint-Calliste.

symbolise les eaux

vivifiantes du baptême.

La faible immersion de l'enfant et l'infusion de l'eau sur la tête de celui-ci par le ministre du sacrement prouvent à l'évidence qu'au moins depuis le commencement du 111o siècle, le baptême par infusion était en usage dans l'Eglise d'Occi

dent.

23. Images de saints. Les images des saints ne se rencontrent que dans les cryptes historiques ou les chambres sépulcrales fréquentées pendant la période des visites pieuses. On peut poser en règle générale que toutes sont postérieures à la conversion de Constantin. Cette règle n'est pas seulement établie par les témoignages historiques, elle l'est aussi par les caractères iconographiques mêmes d'un grand nombre de ces images. Plusieurs sont ornées du nimbe, qui n'a été attribué aux saints qu'à la fin du ve ou au commencement du vie siècle; elles présentent en outre tous les caractères des peintures byzantines des vie, VIIe et VIIIe siècles.

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