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SOCIÉTÉ DES LETTRES, SCIENCES ET ARTS

DE L'AVEYRON.

PROCÈS-VERBAL

DE LA

Séance du 17 avril 1885.

Présidence de M. BOISSE, président.

M. Baron, préfet de l'Aveyron, prend place à côté de M. le Président.

Présents, en outre : MM. Boulangier, inspecteur d'Académie, Valadier, l'abbé Cérès, l'abbé Marcorelles (Eugène), Palous, l'abbé Alazard. l'abbé Touzery, Artus, Galy, l'abbé Marcorelles (Amé), Railhac, Roch, l'abbé Mazenq, l'abbé Cure, Soulié, Constans (Marius) et Maisonabe, secrétaire.

La séance est ouverte à quatre heures.

Le procès-verbal de la séance du 29 novembre 1884, qui a été publié dans les journaux, est adopté.

M. le Président exprime en ces termes les regrets de la Société au sujet de la perte de deux de ses membres, dont l'un, M. Fontanié, mourait à Espalion le jour même où la Société l'admettait dans ses rangs, et dont l'autre, M. le docteur Lala, a succombé, à Rodez le 2 janvier dernier.

<< Messieurs,

J'ai aujourd'hui encore un douloureux devoir à remplir, de nouveaux deuils à vous signaler. Depuis notre dernière réunion, la Société a perdu deux de ses membres.

M. Fontanié était l'un des nouveaux membres admis dans la dernière séance. Il n'était pas un inconnu pour nous, il nous avait donné depuis longtemps déjà de précieux témoignages d'int rêt et de sympathie.

Exécuteur testamentaire de M. Jules Duval, il avait eu à intervenir dans l'attribution faite à notre Société d'une part de la bibliothèque de notre éminent et généreux collègue; la bienveillance et la courtoisie dont il avait constamment fait preuve dans l'accomplissemet de son 183 Séance.

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mandat nous avait laissé les meilleurs souvenirs. Aussi avions-nous salué comme une bonne fortune sa demande d'admission. Nous étions heureux de l accueillir dans nos rangs.

Notre joie ne devait malheureusement pas être de longue durée. Le jour même où. per un vote unan me, nous l'appe ions à prendre place parmi nous, M. Fontanié succombait aux atteintes presque fou troyantes d'une congestion pulmonaire; et dans l'empressement avec lequel nous avions accueilli sa candidature, il n'y avait, à notre grand regret, qu'une sorte d'hommage posthume rendu à la mémoire d'un homme dont le caractère, le savoir. les qualités d'esprit et de cœur étaient hautement ap réciés de tous ceux qui l'ont connu.

Si le nom de M. Fontanié était l'un des derniers inscrits sur nos listes d'admission, il n'en est pas de même du nom qui vient prendre place près du sien dans nos fastes nécrologiques.

M. le docteur Lala était un des membres les plus anciens de la Société; son admission remonte à 1852. Vous le connaissiez tous, me-sieurs; des relations effectueuses continuées pendant plus de vingt ans vous avaient permis d'apprécier ce qu'il y av it en lui d'activité. d'énergie, de savoir. Doué d'un esprit vif et pénétrant, d'une infatigable ardeur pour l'etude, d'un coup-l'oeil prompt et sûr, il ossédait à un haut degré les qualités qui, dans l'exercice de la noble carrière à laquelle il s'était consacré, son les plus propres a inspirer la confiance, à assurer le succès.

Au-si s'était-il rapidement élevé à la haute situation. qu'il n'a cessé d'occuper dans le corps médical de l'Aveyron.

Par le zèle et le dévouement avec lequel il remplissait les devoirs de sa généreuse profession, il avait acquis des droits à l'estime et à la reconnaissance de tous ses compatriotes. Cette reconnaissance ne lui a pas fait défaut. Nous en avos vu la touchante manifestation dans l'explosion de douleur, dans les regrets unanimes dont la mor de notre regretté collègue a été le signal. »

M. le Président communique les lettres par lesquelles MM. Maius Constans, l'abbé Cure, l'abbé Mazen et la bé Visseq remercient la Société de leur récente admission.

M. Soulié, présent à la séance, joint ses remerciements à ceux de ses collegues récemment admis.

M. le Président, au nom du Comité, propose l'admission en qualité de membres titulaires de MM. Maurice Affre, avocat au tribunal civil d'Espalion. et Léger, directeur de l'Ecole normale d- Rodez et ce le en qualité de membre correspondant de M. le docteur Clark, à Louis ille (Kentucky). A l'appui de sa demande, M. Léger a adressé un manuscrit intitulé: Abrégé de l'historique statistique de l'Ecole normale d'instituteurs de Rodez, dont il est l'auteur. M. le Président communique en même temps la lettre par laquelle M. Estienne, ancien archiviste départemental de l'Aveyron, et remplissant aujourd'hui les mêmes fonctions dans le Morbihan, demande à échanger son titre de membre titulaire contre celui de membre correspondant.

Cette dernière demande ne donne lieu à aucun scrutin. A la sute de trois crutins successifs. au contraire, MM. Maurice Affre. Léger et Clark sont proclamés admis, les deux premiers en qualité de membres titula res et le troisième en qualité de membre correspondant. L'ouvrage de M. Léger est renvoyé à M. Palous, qui en présentera un compte-rendu.

L'ordre du jour appelle l'élection d'un conservateur du musée en remplacement de M. Castanié. Il est procédé à un scrutin qui donne les résultats suivants :

Nombre de votants: 18.

M. Lachaize, 13 voix.

M. Pons, 3 voix.

Billets blancs, 2.

En conséquence, M. Lachaize est proclamé conservateur du musée.

Les communications suivantes sont faites successivement.

1o Les circulaires ministérielles relatives aux congrès de la Sorbonne de 1885 sont arrivées en leur temps. Forcé de ne pas attendre la réunion de la Société et autorisé d'ailleurs par des pouvoirs généraux, le Comité a dû choisir des délégués; et son choix s'est porté sur MM. Lempereur, Ma cilhacy et Léopold Constans. Ce dernier avait manifesté l'intention de prendre la parole sur les questions de linguistique et sur celle des foires et marchés. M. Marcilhacy, en s'excusant de ne pas assister à la séance de ce jour, écrit qu'il a pris part aux réunions.

M. le Président signale à cette occasion la distinction obtenue par un membre de la Société, M. Advielle, qui,

dans la séance de clôture du congrès, a obtenu les palmes d'officier de l'instruction publique.

Une autre distinction vient d'honorer M. Léopold Constans l'Académie française lui a décerné pour son livre Chrestomathie de l'ancien français, le prix Archon-Despérouses, destiné à récompenser les meilleurs travaux sur la langue française.

2 Une lettre de M. Puech. pensionnaire de l'Académie de France à Rome. accompagne l'envoi d'un buste en bronze. fondu à la cire perdue, et représentant les traits de M. le docteur Jansions, de l'Esclauzade, doyen d'âge du Conseil général de l'Aveyron.

« Je suis heureux, dit M. Puech dans sa lettre, d'offrir ce portrait à la Société des lettres, sciences et arts de l'Aveyron, pour lais-er à mon département l'image de cet homme de bien qui, depuis plus d'un demi siècle, consacre son talent au service de ses compatriotes. »>

L'œuvre est exposée sur le bureau.

M. le Président, au nom de l'assemblée, adresse à M. Puech les remerciements et les félicitations de la Société. Elle ne peut qu'être heureuse d'accueillir les productions d'un talent affirmé par des œuvres remarquables aussi bien que par de brillants succès et en qui le département de l'Aveyron reconnaît déjà une ilustration artistique.

3° Une lettre de M. Henri Affre signale de nombreux fragments de briques et de poteries, et une médaille en bronze à l'effigie d'Antonin-le-Pieux, découverts près du lieu de Nadaillac, aux environs d'Espalion, dans un champ appelé Los Plaços, dénomination qui serait elle-même indicative d'une ancienne station romaine. M. Affre a fait d'autres découvertes dans les mêmes environs d'Espalion, notamment à Vielh-mur ou Vermus et sur l'emplacement de l'ancien bourg de Perse.

La lettre est renvoyé à M. l'abbé Cérès qui verra s'il y a lieu de proposer des fouilles sérieuses.

4° Par une lettre en date de ce jour, M. l'abbé Cérès signale une importante découverte faite récemment par ses soins et sur les indications transmises par M. d'Hombres, aux environs de Creissels. Sous une couche de tuf de huit à dix centimètres d'épaisseur, formée par les eaux abondantes qui coulent du haut des rochers de cette localité, a été trouvée une salle souterraine d'environ huit mètres carrés et dans cette salle de nombreux fragments de tuyaux de plomb artistement soudés, cinq colonnes d'ordre ionique avec base et chapiteaux, enfin un socle portant un pied de statue et des débris de vases

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