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aussi sur le bureau des notes bibliographiques précieuses sur cet écrivain distingué et la longue liste des ouvrages qu'il a publiés. Les ouvrages déposés par ses soins sont : Le Dictionnaire des rimes; l'Anthologie de l'amour; les Etudes historiques et morales sur les proverbes français et le langage proverbial.

M. Quitard, aujourd'hui très âgé, mais dont les années semblent épargner d'une façon merveilleuse la noble intelligence, a été honoré en 1879 du prix Lambert décerné par l'Académie française, et, pour donner une idée de l'appréciation des hommes compétents au sujet de notre compatriote, nous rappellerons à cette occasion les paroles prononcées par M. Camille Doucet, secrétaire perpétuel de l'Académie: « Un prix du même » genre que le prix Maubinnes, dit M. Camille Dou»cet, institué dans le même but, le prix Lambert, de >> la somme de seize cents francs, est décerné avec » honneur à un respectable vieillard, âgé de 90 ans » et aveugle, M. E.-M. Quitard qui, cette année, prén sentait encore, à l'un de nos concours, plusieurs de » ses ouvrages récemment composés, tandis que dans »sa jeunesse, à soixante-dix ans de distance, il s'était » fait connaître et s'était même rendu populaire, en » publiant un très bon livre, dans lequel nous avons >> tous appris à lire et à penser: La morale en action. >> Plus de six cent mille exemplaires de ce livre ont » été vendus depuis lors, sans profit mais non sans » gloire, pour le digne homme qui, dès l'origine, avait » cédé d'avance, à bas prix, la propriété de sa for>> tune. >>

Telle fut, dans cette circonstance solennelle, l'appréciation si élogieuse de l'organe de l'Académie au sujet de notre compatriote que la Société des lettres, sciences et arts de l'Aveyron est heureuse de se rattacher par un lien de plus en lui décernant le titre de membre correspondant.

M. le Président communique à l'assemblée :

1° Une lettre de M. Laporte, délégué pour représenter la Société au congrès de la Sorbonne. M. Laporte dit qu'il est peintre et aucunement homme de science. Il se met néanmoins à la disposition de la Société si, malgré cette déclaration, elle juge que son concours peut lui être utile.

2. Une lettre de M. l'abbé Lesmayoux, également

délégué par la Société au congrès de la Sorbonne, qui exprime le regret de n'avoir pu, à cause de nombreuses occupations, remplir la mission que lui avait donnée la Société.

3o Une lettre de M. Delisle annonçant que la Société de l'école des Chartes accorde huit nouveaux exemplaires du cartulaire de Conques pour compléter le nombre promis à notre Société par M. de Kerdrel. Ces huit volumes sont, depuis cette lettre, parvenus à leur destination.

4° Une circulaire de M. Martin, président de la commission de la Géographie historique de l'ancienne France, demandant la collaboration de la Société pour terminer les travaux commencés par la commission de la topographie des Gaules. M. le Ministre de l'instruction publique, désirant faire concourir au même but la commission de Géographie historique avec celle de l'inventaire des monuments mégalithiques et des blocs erratiques de France et d'Algérie, a nommé M. de Barthélemy membre de la seconde, afin de faciliter les communications réciproques des deux commissions.

M. le président dit que la Société s'était activement occupée de cette question antérieurement à cette circulaire, et qu'elle avait nommé une commission qui, par suite du départ de plusieurs de ses membres, est réduite aujourd'hui à deux, M. Boisse et M. Vanginot. L'assemblée leur adjoint M. Bordier, M. Cabrol et M. l'abbé Cérès. M. Bordier dit qu'il a eu un entretien à ce sujet avec M. de Barthélemy qui doit envoyer un questionnaire afin de faciliter le travail et lui donner de l'ensemble.

5° Une circulaire de l'Association française pour l'avancement des sciences invitant la Société à se faire représenter à la session qu'elle tiendra à Reims, du 12 au 19 août 1880.

La Société a été représentée aux sessions précédentes par ceux de ses membres correspondants qui habitaient les villes, ou à proximité des villes où se tenaient ces réunions. La Société n'ayant pas de correspondant à Reims ou dans le voisinage de cette ville, l'assemblée décide qu'elle déléguera celui de ses membres qui en fera la demande.

6° Une circulaire de l'Académie des lettres de la Province. Cette académie, fondée à Lyon pour la féd ération de toutes les sociétés, se propose de livrer à la reproduction de la presse départementale des romans, nouvelles, études et poèmes admis dans les concours,

moyennant un tarif de rétribution dont les sociétés et les auteurs auront à profiter. Une revue, la Province, serait l'organe de l'Académie et des sociétés départementales qui donneraient leur adhésion à ce projet.

L'assemblée ne croit pas devoir donner suite, pour le moment, à l'invitation qui lui est adressée, mais elle communiquera cette circulaire aux membres de la Société qui recevra les propositions de ceux qui voudraient user de ce mode de publication.

M. le président dépose sur le bureau, pour être mis à la disposition des membres de la Société, le programme des sujets mis au concours par la Société des études du Lot.

L'assemblée décide qu'un extrait du travail de M. Palous, sur les publications des sociétés correspondantes en 1877, sera inséré dans le volume des Mémoires qui s'imprime en ce moment.

M. le président fait connaître l'avis du Comité permanent sur la question concernant le mode de distribution du compte-rendu des séances, renvoyée à sa décision par l'assemblée du 15 mars. Jusqu'ici les procès-verbaux ont été distribués en fascicules contenant chacun les compte-rendus des séances pendant une période de deux ans. Le Comité a décidé qu'à l'avenir les procès-verbaux seront distribués au fur et à mesure que les séances auront lieu. Après chaque période de deux ans, chaque membre recevra une couverture imprimée, avec les tables à mettre à la fin du volume.

M. Routaboul présente un projet de pétition ayant pour but de procurer à la Société un local spacieux et convenable pour le musée. M. le président fait observer qu'une commission de plusieurs membres est chargée d'étudier cette question et de faire une proposition à la Société. Le projet de M. Routaboul est en conséquence renvoyé à cette commission.

Parmi les ouvrages offerts à la Société depuis la dernière séance, M. le Président signale:

Le Bonheur à vingt ans, par Mme d'Aguillon, membre correspondant. M. l'abbé Vidal est chargé de présenter un rapport sur ce livre.

Notice sur M. l'abbé Souyris, curé de Coupiac, par M. Min Moyzen, membre correspondant.

Sermon sur l'Incarnation et l'Eucharistie. Panégyrique de saint Thomas-d'Aquin, par M. l'abbé Massabuau, membre titulaire.

La corporation des ménétriers et le roi des violons, par M. E. d'Auriac, bibliothécaire à la Bibliothèque nationale, membre correspondant.

Lettre à M. le Ministre des travaux publics sur la télégraphie hydrostatique, par M. Gros, membre titulaire.

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M. l'abbé Cérès donne lecture d'un rapport très intéressant sur les fouilles par lui faites ser le plateau de Montolieu, près Saint-Mayme; il fait remonter du XIe au XIII siècle la destruction du château dont les fondations sont représentées dans un très beau plan joint au rapport.

M. Bordier demande la parole à ce sujet et s'exprime ainsi :

« Un fait vient s'ajouter, pour la confirmer, à la démonstration de M. l'abbé Cérès, au sujet de la date qu'il attribue à la ruine de Montolieu. Il réside dans la découverte d'éperons à pointe de dard à l'exclusion d'éperons à molettes. Or, l'éperon à molette a remplacé, au XVe siècle, l'éperon a dard ou à ergot de fer (le calcar des anciens), et puisqu'il n'y a été trouvé, et cela. en grand nombre, que des éperons à ergot de fer, on peut conclure logiquement que la destruction du château de Montolieu est antérieure au XV° siècle, et que M. l'abbé Cérès est dans le vrai en la plaçant entre le XI et le XIII. »>

L'assemblée renvoie à la commission chargée de la publication des Mémoires le rapport de M. l'abbé Cérès, avec le plan qui l'accompagne, et autorise le Comité à lui voter la subvention nécessaire pour continuer ces fouilles.

M. Cabrol signale, à cette occasion, un médaillon encastré dans le mur au-dessus d'une porte du presbytère de Saint-Mayme, et propose qu'on le demande pour le musée.

Un membre dit que cette demande a été déjà faite sans succès. L'assemblée charge néanmoins M. l'abbé Cérès de la renouveler.

M. l'abbé Cérès annonce qu'il a fait une nouvelle découverte sur le Puech du Cayla et propose d'y faire des fouilles qu'il pense devoir être fructueuses. La

Société lui ouvre à cet effet un crédit de deux cents francs.

M. Bordier rend compte ainsi qu'il suit de la mission qu'il avait reçue de représenter la Société au congrès de la Sorbonne.

LA 18 RÉUNION DES SOCIÉTÉS SAVANTES DES DÉPARTEMENTS A LA SORBONNE.

Je ne sais, Messieurs, si, cette année, vous serez satisfaits de la façon dont je me suis acquitté de la mission que vous m'avez fait l'honneur de me confier : celle de vous représenter à la 18 réunion des Sociétés savantes des départements qui s'est tenue, à la Sorbonne, les 31 mars, 1, 2 et 3 avril.

Ceux qui, parmi vous, s'occupent spécialement de l'archéologie et des beaux-arts me sauront peut-être mauvais gré de n'avoir pu assister aux séances de ces sections. Je suis dans l'obligation de leur présenter mes excuses en leur exposant que, choisi par la Société de climatologie d'Alger pour communiquer un résumé de l'Histoire géographique du Touât, par M. Mac-Carthy, j'ai été retenu, deux jours de suite, à la section des sciences. J'ai dû employer ma dernière journée à la section d'histoire où je tenais à entendre une communication faite au nom de M. de Grammont, président de la Société historique algérienne; de sorte qu'il m'a été tout à fait impossible de me rendre aux sections d'archéologie et de beaux-arts.

J'ai appris pourtant, et cela n'a fait qu'ajouter à mes regrets que, cette année, les séances de la section d'archéologie ont été particulièrement intéressantes, et qu'à la section des beaux-arts, le nombre des délégués, qui n'était que de 60 l'année dernière, s'est élevé à 130 en 1880.

En rapprochant ces faits d'un autre dont j'ai été témoin, à savoir que le nombre des lectures à la section des sciences a atteint le chiffre énorme de 113, tandis qu'il n'était que de 73 en 1879, on arrive à cette conclusion encourageante pour les amis des lettres, des sciences et des arts c'est que le nombre des personnes qui s'adonnent à l'étude va toujours grandissent; que le mouvement littéraire, scientifique et artistique s'accentue chaque jour, et que les Sociétés savantes des départements font d'énergiques efforts pour augmenter de richesses. nouvelles le trésor commun.

Si vous m'y autorisez, Messieurs, je vais vous donner un résumé des notes que j'ai recueillies sur chacune des

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