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M. le président annonce que le bas-relief de M. Puech a été mis en place, chacun a pu apprécier le mérite de cette œuvre remarquable. Des remerciements ont été adressés à M. le ministre et des félicitations à l'auteur.

M. le président fait aussi remarquer un important envoi fait par M. de Gissac; les différents objets d'archéologie qui le composent sont exposés dans la salle des séances, ils sont pour la plupart fort remarquables et sont accompagnés de plusieurs volumes rares et précieux. La lettre d'envoi est ainsi conçue:

« Monsieur le Président de la Société des lettres, sciences et arts de l'Aveyron.

>> Mon ambition d'être utile et agréable à la Société a été encouragée et largement récompensée par le gracieux accueil et par l'approbation que vous, Monsieur le Président, et la Société avez bien voulu accorder à mes premiers envois.

» Je suis heureux de pouvoir aujourd'hui vous annoncer une nouvelle caisse que je viens d'avoir l'honneur de vous adresser.

» Dans quelques-unes de mes expéditions à la recherche d'objets archéologiques j'ai eu la bonne fortune de réussir bien au-delà de mes espérances les plus ambitieuses. De plus, ayant reçu le concours zélé de quelques amis, je suis en mesure de vous présenter une collection nombreuse et variée contenant des objets rares et remarquables par leur beauté et par leur parfait état de conservation.

» D'ores et déjà le musée de Rodez possèdera une collection de reliques de l'âge de pierre en Amérique assez complète pour que les savants y puissent étudier les races préhistoriques Américaines. Les artistes et les gens du monde y verront les traces des luttes de l'homme primitif Américain avec les forces de la nature et de sa marche lente mais sûre vers cette civilisation avancée qu'il avait atteinte lors de l'arrivée des blancs sur ce continent. A cette civilisation Américaine sont dûs les nombreux et magnifiques monuments des villes mortes du Yucatan, dont la description et la représentation fidèles se trouvent dans les ouvrages illustrés de M. Stephens qui, en compagnie de M. Catherwood, le dessinateur, a été le premier explorateur de ces ruines. Ces ouvrages très estimés ne se trouvent plus dans le commerce, mais j'ai eu l'occasion rare d'en acquérir un exemplaire et je suis charmé, Monsieur le président,

de pouvoir vous en faire hommage et de joindre ces volumes à mon envoi archéologique qu'ils complètent heureusement.

>> J'ai l'honneur d'être, Monsieur le Président, avec la considération la plus distinguée, votre très humble et obéissant serviteur.

» F. DE GISSAC. >>

L'assemblée charge M. le président de transmettre ses remerciements à M. de Gissac et décide qu'un résumé du catalogue qui accompagne sa lettre sera inséré à la suite du procès-verbal.

L'assemblée remercie également M. Bestion pour les nouveaux dons qu'il a bien voulu faire à la Société et notamment pour l'ossature d'une tête d'éléphant et celle d'une tête d'hippopotame qui sont unanimement remarquées.

Un ouvrage de M. l'abbé Servières intitulé: Histoire de saint Hilarian, est remis à M. l'abbé E. Marcorelles pour en rendre compte.

M. le président expose que M. l'abbé Bosc, curé de Mayrinhac, avait adressé à la Société un travail intitulé: Ebauche d'une iconographie cosmogonique et géologique qui fut déposé sur le bureau dans la séance du 1er décembre 1878. Chargé de rendre compte de ce travail, M. Boisse déposa son rapport, mais se conformant aux règles adoptées jusque-là et considérant que M. Bosc en communiquant son manuscrit s'était réservé de le retirer, la Société décida que le rapport ne serait point publié.

Depuis cette époque notre honorable collègue a déclaré par lettre du 2 mars 1882 faire abandon définitif de son manuscrit à la Société et plus tard il a exprimé le regret que le rapport déposé dans la séance du 2 septembre 1879 n'aît pas été publié.

Les motifs qui s'opposaient à cette publication n'existant plus aujourd'hui, le Comité propose de déférer au désir de M. Bosc en insérant le rapport de M. Boisse à la suite du procès-verbal. L'assemblée adopte la proposition du Comité.

Après un rapport sommaire de M. Vergnes, les comptes du trésorier pour l'année 1882 sont approuvés.

M. Railhac remercie la Société de l'honneur qu'elle

lui a fait en l'admettant au nombre de ses membres, il s'engage à présenter une œuvre poétique à la prochaine séance, et offre dès à présent une mélodie intitulée : Regrets, dont il a fait les paroles et qui a été mise en musique par M. Bischoff. M. le président remercie au nom de la Société M. Railhac et prend acte de la promesse qui lui est faite.

M. l'abbé Cérès donne lecture d'un travail relatif à une inscription trouvée sur une des colonnes de la chapelle en ruine de Saint-Vincent, impasse Balestrière, à Rodez. Ce travail est renvoyé à la commission des mémoires.

M. Vergnes signale à l'assemblée un arc ogival du XIIIe siècle, de 8 à 10 mètres de hauteur, trouvé dans la maison qui lui appartient, place du Chapitre, et qui d'après certaines personnes aurait fait partie de l'ancienne église de Saint-Pierre-le-Doré. Il invite les archéologues à aller l'examiner.

Une note de M. Vergnes au sujet de cet arc est annexée à la suite du procès-verbal.

La séance est levée à 6 h. 1/2.

Le vice-secrétaire,

F. GALY.

Ebauche d'une iconographie cosmogonique et géologique de M. l'abbé Bosc.

Messieurs,

Notre honorable collègue, M. l'abbé Bosc, a offert à la Société un ouvrage manuscrit dont il est l'auteur, et qu'il a intitulé: Ebauche d'une iconographie cosmogonique et géologique.

Vous m'avez fait l'honneur de me renvoyer ce travail, en me donnant mission de vous en rendre compte.

Je vais essayer, Messieurs, de remplir la tâche qu'il vous a plu de me confier. Mais n'attendez pas de moi un compte-rendu analytique complet et détaillé, contenant l'examen critique de chacune des parties de cet important travail; une telle œuvre demanderait plus de développements que n'en comporte le cadre é roit d'un rapport; elle exigerait des connaissances spéciales et une compétence qui font malheureusement défaut à votre rappor teur.

Aussi me bornerai-je à essayer de donner, dans un rapide examen, une idée de l'ensemble de l'ouvrage, des

principales divisions qu'il comporte, du but que l'auteur s'est proposé, des moyens mis en œuvre pour atteindre ce but.

Sous le titre modeste d'Ebauche, le manuscrit de notre honorable collègue, n'est rien moins qu'un résumé méthodique destiné à nous faire connaître l'état actuel de la science, au double point de vue de la cosmogonie et de la géologie.

Cette œuvre embrasse dans son ensemble, comme l'indique son titre, l'étude de la création, non seulement du globe que nous habitons, mais de l'univers entier, la cosmogonie.

Toutefois, c'est à l'étude de la terre, de son histoire physique et de sa composition, à la géologie et à la géogénie, que l'auteur à donné la place la plus large, les développements les plus étendus.

Dans une série de tableaux synoptiques et parlants, sous une forme attrayante, facile à saisir, propre à frapper l'imagination, à se graver dans la mémoire, M. Bosc s'est attaché à reproduire les diverses phases de la création, telles qu'elles sont indiquées dans la Genèse, telles que nous les révèlent l'observation des faits géologiques et l'étude raisonnée des lois de la nature. Son œuvre est une nouvelle application aux sciences cosmogoniques et géologiques, de cette méthode féconde d'enseignement, à laquelle on a donné le nom d'enseignement par les yeux.

Composés de notes et de textes explicatifs puisés aux meilleures sources, de dessins généralement empruntés à nos plus habiles vulgarisateurs, les tableaux parlants, au nombre de 48, forment deux atlas distincts, destinés à faire connaître en détail les diverses phases de la création, leur ordre chronologique, leurs produits.

Ces deux atlas correspondent aux deux parties essentielles du programme: la cosmogonie, la géologie.

Les 20 premiers tableaux composent l'atlas cosmogonique;

Les 28 autres, l'atlas géologique.

Un grand tableau récapitulatif, présentant, sous forme synoptique et mnémonique, l'ensemble et la corrélation des faits consignés dans les cartes des atlas, résume et complète l'ouvrage.

Le manuscrit comprend donc trois parties distinctes : 1° Iconographie et atlas cosmographique;

2° Iconographie et atlas géologique;

3 Tableau récapitulatif.

Un coup d'œil rapide, jeté sur chacune de ces parties

suffira pour faire apprécier l'importance et la portée de l'œuvre, la somme d'érudition, de patience et de travail qu'elle a dû coûter à son auteur.

1re PARTIE.

ICONOGRAPHIE ET ATLAS COSMOGRAPHIQUE.

Les premiers tableaux de l'atlas sont consacrés aux vérités dogmatiques que la religion nous révèle, mais dont le contrôle échappe à la science.

Avant d'aborder l'étude de la création, l'auteur élève sa pensée et ses regards vers le créateur.

S'inspirant des textes sacrés, il cherche à nous donner une idée de cette essence divine, éternelle, infinie, qui par la seule puissance de sa volonté va féconder le néant et créer l'univers.

Prenant ensuite pour guide la cosmogonie de Laplace, notre savant collègue nous fait assister aux premières évolutions de la matière cosmique, telles que les a conçues le génie de l'illustre auteur de la Mécanique céleste.

Il nous représente la terre et le ciel formant d'abord une immense nébuleuse, de laquelle se détachent successivement, sous forme de nébuleuses de 2e et de 3o ordre, les astres, les planètes, et leurs satellites, en un mot tous les corps célestes dont l'ensemble compose l'univers connu, le monde accessible à nos observations.

Parmi ces nébuleuses il en est une plus particulièrement digne de l'attention de l'homme, car elle est destinée à devenir un jour sa demeure.

Ici commence, à proprement parler, l'histoire de la terre; et nous entrons dans le domaine de la géogénie.

Confondue, tout d'abord, dans l'ensemble de la matière créée, notre planète va prendre dans l'espace la place que le créateur lui a assignée. Elle aura désormais son existence à part, son mouvement propre. D'abord à l'état d'astre gazeux, puis, globe incandescent maintenu à l'état de fusion ignée; la terre passe plus tard, par l'effet du refroidissement, à l'état pâteux; et se recouvre enfin d'une sorte d'épiderme, d'une pellicule solide, premier rudiment de cette série de roches superposées destinée à former la charpente minérale du globe terrestre. Sous l'influence du refroidissement qui s'accentue de plus en plus, cette première pellicule prend peu à peu de la consistance; mais, ne pouvant suivre dans son mouvement de contraction la masse intérieure fluide, elle se ride, se plisse, et forme les premières rugosités de la surface.

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