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lefranche, et demande l'ouverture d'un crédit pour cet objet.

M. Bordier dit qu'il a de son côté eommencé avec M. l'abbé Cérès des fouilles à Lagarde, près Cadeyrac, où existent les ruines d'un camp romain et que leur projet est de continuer ces fouilles, ainsi que d'en entreprendre d'autres sur la butte de Montolieu, près Rodez.

:

Il présente sur les fouilles faites à Lagarde un compterendu qui sera publié à la suite du présent procès-verbal. M. Affre signale, comme un point à explorer, le rocher de Tripadou, près ou plutôt dans Rodez on a des raisons sérieuses de croire que sur ce point existaient des vestiges du grand ouvrage ayant fait passer autrefois au dessus de la rivière de l'Aveyron les eaux de Vors pour les mener dans la ville.

La Société, sur la proposition de M. le président, décide qu'aussitôt M. l'abbé Cérès rentré à Rodez, d'où il est absent en ce moment, il lui sera ouvert un crédit sur l'emploi duquel il s'entendra avec MM. Cabrol et Bordier, et délégue au Comité le soin de fixer le montant de ce crédit, si une réunion de la Société n'a pas lieu en temps utile.

La séance est levée à six heures.

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NOTES ARCHÉOLOGIQUES. Castrum de Lagarde, par M. le lieutenant Bordier.

Messieurs,

Au mois de mai dernier, nous sommes allés, M. l'abbé Cérès et moi, explorer le camp gallo-romain de Lagarde, dans la propriété de M. le comte de Lapanouse.

Notre savant confrère vous a déjà rendu compte, dans un précédent rapport, des intéressantes découvertes qu'il a faites en cet endroit. La double enceinte du camp, malheureusement interrompue, un théâtre, un temple d'où il a extrait une mosaïque fort remarquable, une habitation destinée, selon toute probabilité, à servir de salle à manger à un chef important, car non loin de là on remarque les vestiges évidents du prætorium, des médailles de différents modules et de diverses époques, tel est le bilan de ses consciencieuses recherches.

Mais elles ne doivent point s'arrêter là, et M. l'abbé Cérès a la légitime ambition de vous dire un jour les origines de ce castrum, le laps de temps pendant lequel les légions gallo romaines l'ont occupé, les motifs de cette occupation et les causes qui l'ont fait cesser.

Ce programme est difficile à remplir, car l'histoire est muette à ce sujet, et on ne peut guère raisonner que par induction.

Néanmoins le champ des découvertes archéologiques est vaste encore et nous espérons y glaner de précieux renseignements.

-

M. le comte de Lapanouse, en protecteur éclairé des sciences, a autorisé M. l'abbé Cérès à faire les fouilles qu'il jugerait nécessaire dans toutes les parties de son vaste domaine, et nous profiterons, sans marchander, de cette gracieuse permission. Nous chercherons à rétablir, dans son entier, l'enceinte du camp ; nous débarrasserons des alluvions qui l'ont encombrée la scène du théâtre, nous fouillerons ces mystérieuses bétoires et peut-être arriverons-nous à mettre la main sur quelques documents épigraphiques qui viendront jeter une lumière nouvelle sur le côté historique de la question.

Tel est le but que nous poursuivons, et que tous nos efforts chercheront à atteindre.

Nous sommes de ceux qui disent, avec l'abbé Cochet, de regrettée mémoire : « Les vases, les médailles, les bi»joux n'ont de prix et de valeur qu'autant qu'ils révè>> lent eux-mêmes le nom et le talent d'un artiste, le » caractère et le génie d'un peuple, en un mot, la page >> perdue d'une civilisation éteinte. »>

C'est dans cet ordre d'idées que nous avons entrepris nos nouvelles études au Castrum de Lagarde, en mai dernier. Malheureusement nos recherches n'ont pu durer que deux jours et elles ont été à peu près infructueuses. M. l'abbé Cérès, très-préoccupé par les craintes que lui donnait la santé de sa sœur, craintes qui n'étaient, hélas ! que trop fondées, à dû interrompre ses travaux; moimême, absorbé par les occupations exceptionnelles que m'imposent, cette année, mes fonctions militaires, ai dû suspendre également les miens.

Ces deux jours de recherches nous ont pourtant permis de mettre à découvert l'angle sud du théâtre, d'arriver jusqu'aux assises, de grande dimension sur lesquelles il repose, et de constater que le revêtement extérieur de l'édifice était composé de grès rouge, apporté de loin, et taillé dans la forme que les archéologues nomment petit appareil. Nous avons essayé, en vain, d'arriver jusqu'à la scène, mais nous avons acquis la certitude que la cavea ne contient actuellement que onze gradins.

Nous avons fait de nouvelles fouilles dans l'édifice que nous considérons comme une salle à manger; nous n'y avons rencontré que quelques traces de sulfate de fer, des clous et des débris de poterie fine; mais nous sommes sûrs aujourd'hui que la partie Sud-Ouest de cet édifice était complétement ouverte et que le toit était, de ce côté, supporté par des colonnes.

» Enfin, nous avons exploré complètement le prætorium, et j'aurai l'honneur de déposer prochainement dans les archives de la Société un plan de ses vestiges et une élévation le représentant tel qu'il est permis de se le figurer alors qu'il était occupé par le chef du camp.

>> Vous voyez, Messieurs, que nos recherches n'ont pas été très fructueuses, que nous sommes encore loin du but de nos désirs.

» Il ressort pourtant de l'ensemble de nos études que le camp de Lagarde n'était point un Castrum temporarium : l'importance des établissements qui y avaient été créés lui assigne, au contraire, un caractère évident de perma

nence.

» On peut dire aussi, avec quelque certitude, qu'il a dû disparaître vers le IIIe siècle, puisqu'on n'y a point découvert, jusqu'à ce jour, de médailles postérieures à celles de Gordien III.

» Enfin, on ne peut mettre en doute son origine gauloise, car il n'est point construit d'après les règles fixes de la castramétation romaine, et on est améné à conclure que ce castrum, établi par les Gaulois, est tombé ensuite entre les mains des maîtres du monde qui l'ont occupé sans en changer sensiblement la physionomie primitive. » Rodez, le 12 août 1878. »

La Société a reçu :

Dons divers.

POUR LE MUSÉE.

De M. le maire de Rodez: Un poids de deux livres, sous forme de clochette massive, en bronze de la ville ou communauté de la Cité et Bourg de Rodez, aux armes des deux opposées sur les flancs, champ plat et écu aux trois roues, Un boulet de canon muni de son bouchon en bois pour la charge. Une gargousse ou boîte à mitraille. Ces objets proviennent de l'Hôtel-de-Ville. De M. X Un parasol japonais; une passoire japonaise en rotin; une théière japonaise en grès; une petite tasse japonaise recouverte en bambou ; une statuette japonaise représentant un bonze.- Un fragment de meule de moulin à bras trouvé près de Combelles sous Rodez. - Deux jolies petites coquilles de mer.

De M. Guéguin, sous-lieutenant au 81: De grands ossements phosphatés des mines de Concots (Lot).

De M. Guiral, de La Mouline: Un petit oiseau de la famille des hérons.

De M. H. Affre: Une empreinte sur cire du sceau de la municipalité d'Espalion en 1789.

POUR LA BIBLIOTHÈQUE OU LES ARCHIVES. Outre les ouvrages ci-dessus mentionnés :

De M. X: Toast porté au dîner de Montbazens le 16 juillet 1878, par M. V. Pièce de poésie in-4°. Lettres à MM. les membres du conseil municipal de Paris sur le centenaire de Voltaire, par M. l'évêque d'Orléans. 7° édition, suivie de la lettre à M. Victor Hugo. Paris, 1878. In-12. -Deux photographies, portraits de médecins célèbres, Alibert et Renée, etc.

De M. Louis Cardonnel: Notice historique et archéologique sur Castelnau de Bretencux (Lot), par l'abbé J.-B. Poulbrière. Tulle, 1873. Br. gr. demi-in-8°.

De M. Maisonabe: Le propre des Saints de l'église cathédrale et du diocèse de Montpellier. Seconde édition, MDCCLXIII. Vol. in-12, rel. v. - Deux mémoires judiciaires concernant l'arrondissement de Rodez.

De M. Valadier: Une édition du Jeu d'armoiries des Souverains et Etats de l'Europe, par C. Oronce Finé, dit de Brianville. Vol. demi-in-12 rel. b.

De M. le supérieur du petit-séminaire de St-Pierre : Annuaire de l'établissement, 1877-78 (suite de la collection).

De MM. les directeurs des pensionnats St-Joseph et de Camonil les palmarès de ces établissements, et du premier les Bulletins mensuels 1878 (suite de la collection).

De divers Une collection de billets de logement du 17° siècle ; des lettres de faire part; etc.

Du ministère de l'Instruction publique : La suite de la Revue des Sociétés savantes des départements, et un extrait de cette Revue Bibliographie des Sociétés savantes de la France, 1re partie, départements.

De l'administration de la bibliothèque de la ville de Montpellier La suite du Catalogue de cette biblio

thèque.

Des Sociétés correspondantes: la suite de leurs publications; et l'année 1876 des Mémoires de l'Académie du Gard; la 46 livraison du Bulletin de la Société départementale d'archéologie et de statistique de la Drôme; etc.

La Société accepte avec reconnaissance ces divers dons et vote des remerciements à leurs auteurs.

Le Vice-Secrétaire de la Société,

N. MAISONabe.

Rodez, impr. de N. RATERY, rue de l'Embergue,

DE L'AVEYRON.

PROCÈS-VERBAL

DE LA

Séance du 1er décembre 1878.

Présidence de M. VALADIER, conservateur du Musée.

Présents MM. Valadier, l'abbé Cérès, Vanginot, Viala (Jules), l'abbé Marcorelles (Eugène), Vergnes, Albespy, Palous, l'abbé Féral, Artus, Durand (Joseph), l'abbé Vaylet, Bischoff, Galy, Cabrol, Grinda, Bordier, Lortal et Maisonabe, vice-secrétaire.

-

La séance est ouverte à une heure.

M. Valadier, en prenant la présidence, communique la lettre par laquelle M. Eugène de Barrau s'excuse de ne pouvoir assister à la séance.

M. l'abbé Massabuau s'est également excusé par lettre.

Le procès-verbal de la séance du 18 août, qui a paru dans les journaux de la localité, est adopté.

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M. le président communique une lettre de M. le maire de Chatenay, arrondissement de Sceaux, lui faisant connaître que mademoiselle Pauline Flaugergues est morte à Châtillon dans le courant de l'année 1877 et qu'elle est enterrée dans le cimetière de Chatenay. Bien qu'ayant conservé peu de liens avec son pays d'origine, ce qui explique le retard apporté à l'annonce de cette mort, mademoiselle Pauline Flaugergues portait un nom que l'Aveyron n'a pas oublié. Elle en avait soutenu l'honneur par des productions littéraires et poétiques d'un goût délicat, d'une inspiration toujours pure, dont les journaux de la localité et les recueils même de la Société ont eu quelquefois la primeur. Elle appartenait à cette dernière depuis 1841.

Sont admis, à la suite de trois scrutins successifs, sur la proposition du Comité qui avait préalablement exa

157° séance.

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