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sentant l'ancien et le nouveau pont de la Mouline, près Rodez, le vieux et le nouveau pont d'Espalion, les deux ponts d'Entraygues, le pont de la Cadène et le pont de Coursavy. Ces photographies, de grandes dimensions, sont exécutées avec toute la perfection désirable, et elles resteront comme souvenir, les unes des ouvrages d'art exécutés en ce siècle par notre grande administration des travaux publics, les autres des ouvrages plus anciens que la même administration a soit restaurés, soit supprimés pour les remplacer par de nouveaux. La Société vote des remerciements à l'administration des Ponts-et-chaussées.

M. le président fait encore les communications suivantes :

1° Une lettre de M. le Préfet de l'Aveyron, adressée à M. le Président de la Société, lui donne avis que les membres des sociétés savantes auront, comme les fonctionnaires publics, droit d'acquérir à un prix réduit les parties ou la totalité de la grande carte de France que publie en ce moment, à la maison Hachette à Paris, le ministère de l'intérieur, sur les renseignements fournis par le service vicinal.

2o Une lettre de M. de Fajole accompagne l'envoi d'un écrit par lui publié, et qui est une notice biographique sur M. Simon Rogéry, docteur en médecine, ancien maire de Saint-Geniez. M. de Fajole demande que les éléments contenus dans cette notice soient utilisés pour une place à donner à M. Rogéry dans un nouveau volume de Biographies aveyronnaises, lorsque la Société se décidera à le publier.

La brochure de M. de Fajole est renvoyée à M. Viala, pour un rapport à faire à une prochaine séance.

3o Une lettre de M. Cazalis de Fondouce, membre correspondant de la Société, rend compte de la réunion tenue au mois d'août dernier, par l'Association française pour l'avancement des sciences, et accompagne l'envoi de Notices historiques et descriptives sur Montpellier, volume publié à l'occasion de cette réunion, ainsi que d'une brochure Ebauche d'une carte archéologique du département de l'Hérault, par M. Cazalis de Fondouce lui-même.

La lettre de M. Cazalis de Fondouce sera publiée à la suite de ce procès-verbal.

4o Deux lettres ont été adressées au président de la Société par M. l'abbé Bosc, membre titulaire. Par l'une, M. l'abbé Bosc offre d'abandonner à la Société pour ses archives, mais seulement après qu'il l'aura revu, le

travail intitulé: Iconographie cosmogonique et géologique, sur lequel M. Boisse a présenté un rapport à la dernière séance. L'autre contient des renseignements complémentaires sur les cimetières et la grotte dont il a été aussi question à la dernière séance.

5o La Société des anciens élèves de l'école des chartes a terminé la publication du Cartulaire de Conques et douze exemplaires de cet important ouvrage sont déposés sur le bureau. Ils ont été mis gratuitement à la disposition de la Société, à qui il sera fait plus tard des propositions sur leur attribution. On sait en outre que les membres de la Société peuvent acquérir cet ouvrage à un prix de faveur vingt-cinq se sont fait connaître comme voulant profiter de cet avantage, mais la liste demeure ouverte.

6° M. Castanié, en son nom et au nom de MM. Bonnefous et Blazy qui avaient été chargés d'examiner avec lui deux tableaux, l'un saint Thomas mettant la main sur la place de Jésus, original de Pierre Beritini, dit Pietro de Cortone, l'autre Bataille de cavalerie, original de Jacques Courtois dit Bourguignon, a fait connaître la valeur estimative que lui et ses deux collègues ont cru devoir donner à ces deux toiles. Le Comité, qui a pris connaissance de cette estimation, a été d'avis de ne la dépasser en aucun cas, mais d'attendre, pour prendre une résolution définitive, de savoir si le Conseil général de l'Aveyron et le Conseil municipal de Rodez seraient disposés à maintenir l'offre d'une subvention particulière qu'ils avaient faite relativement à l'acquisition de ces objets. Le troisième tableau offert avec ces deux n'a pas paru aux commissaires susceptible d'estimation. La Société ratifie la décision prise par le Comité.

Le vice-secrétaire dépose sur le bureau un recueil manuscrit de poésies, œuvre de M. Vaisse de Villiers, offert par M. Léon Vaïsse, son fils, membre de la Société, et il accompagne ce dépôt de quelques paroles qui seront publiées à la suite de ce procès-verbal.

M. de Saint-Remy lit un travail sur un objet d'art conservé dans la sacristie de la Chartreuse de Villefranche. Ce travail sera publié à la suite de ce présent procès-verbal.

M. Bordier lit un rapport sur les Aventures d'un brave, souvenir d'Afrique, livre de M. de Laval, officier de cavalerie en retraite, membre de la Société. Ce rapport sera publié à la suite de ce procès-verbal.

M. Albespy donne lecture de la suite de son travail

sur la Topographie médicale de la ville et commune de Rodez.

Ce travail est renvoyé au Comité pour les Mémoires. M. Bordier appelle l'attention de la Société sur le mode de publication de ses travaux. Il voudrait que l'on mit à l'étude la question de savoir s'il n'y aurait pas lieu de substituer au système suivi jusqu'ici un recueil périodique qui comprendrait à la fois les Mémoires et les Procès-verbaux.

La question est renvoyée au Comité.

La séance est levée à six heures et demie.

Lettre de M. Cazalis de Fondouce.

Montpellier, 9 octobre 1879.

Monsieur le Président,

La Société des Lettres, Sciences et Arts de l'Aveyron m'avait fait l'honneur de me déléguer pour la représenter au congrès de l'Association française pour l'avancement des sciences qui a eu lieu à Montpellier, au mois d'août dernier.

Votre délégué a dû à l'avantage qu'il avait de représenter une société savante, dans les travaux de laquelle les études archéologiques occupent une place si distinguée, l'honneur d'être élu vice-président de la section d'anthropologie et d'archéologie préhistorique, dans laquelle il était inscrit. Retenu par ses fonctions dans le sein de cette section, il a regretté de ne pouvoir pas assister aux séances des autres, dont il aurait désiré pouvoir vous faire connaître les principaux travaux.

Les séances de la section d'anthropologie ont présenté un réel intérêt par la variété et l'importance des communications qui y ont été faites, mais, dans ce nombre, une seule intéressait directement le département de l'Aveyron. Elle avait trait à de nouvelles fouilles dans les dolmens du Midi, et avait pour auteur M. Emile Cartailhac. Les membres de la Société apprendront avec plaisir que leur savant collègue a été élu président de la section pour la prochaine session.

Des excursions, qui ont offert le double attrait de l'intérêt scientifique et des fêtes brillantes, ont amené le Congrès à Nîmes, à Aigues-Mortes et à Cette. Des visites industrielles ont été faites dans diverses usines. L'agriculture a eu sa fête dans l'Ecole agricole de la Gaillarde, et l'art de la guerre sa journée dans une visite des plus intéressantes faites au polygone du génie où des expériences, auxquelles plusieurs assistaient

pour la première fois, ont été exécutées devant le Congrès.

Aussi les nombreux étrangers qui avaient répondu à l'appel de la vieille cité universitaire du Midi sont-ils repartis en emportant le meilleur souvenir du Congrès de Montpellier.

Après la clôture de la session, des excursions ont été faites dans le département de l'Hérault et dans celui du Gard. L'une des caravanes, après avoir visité les usines de Villeneuvette, du Bousquet et de Bédarieux, ainsi que les mines de Graissessac, a poussé une pointe jusque dans le département de l'Aveyron, attirée par la renommée des caves de Roquefort. Une autre, moins nombreuse, sous la conduite de M. Cartailhac, a dirigé ses pas vers l'arrondissement de Millau, et exploré les dolmens et les sépultures anciennes des environs de Peyre.

J'ai l'honneur de vous adresser, Monsieur le Président, en même temps que cette lettre, un petit volume intitulé: Notices historiques et descriptives sur Montpellier, qui avait été préparé par le soin du comité local d'organisation et qui a été distribué à tous les membres du Congrès. Cet exemplaire m'a été remis pour la bibliothèque de la Société.

Veuillez agréer, Monsieur le Président, l'assurance de ma considération la plus distinguée,

P. CAZALIS DE FONDOUCE.

PAROLES DE M. MAISONABE A L'OCCASION DU DÉPÔT DES POÉSIES MANUSCRITES DE M. VAISSE DE VILLIERS.

Notre collègue M. Léon Vaïsse, m'a prié d'offrir en son nom à la Société un recueil manuscrit de poésies composées à diverses époques par M. Vaïsse de Villiers, son père.

Nous connaissons d'autres œuvres de M. Vaïsse de Villiers.

Né en 1767, à Rodez même, où la municipalité s'apprête en ce moment à donner son nom à une voie publique, mort à Paris en 1834, il passe à bon droit pour l'un des hommes qui, dans cette génération formée au siècle derpier et venue à pleine maturité au commencement de celui-ci, génération éminemment polie, lettrée, à la fois studieuse et enjouée, aussi avide des plaisirs de la société que curieuse de toutes les recherches de l'esprit, ont fait le plus d'honneur à notre vieux Rouergue. Il appartint longtemps, en qualité d'inspecteur, à l'administration des

postes, dont une branche importante, alors, était la poste aux chevaux. Pour remplir sa fonction, il parcourut presque toute la France, et, relai par relai, sur les routes mal frayées qui le menaient de l'un à l'autre, il écrivait son Itinéraire descriptif ou Description routière et géographique de l'empire français, grand ouvrage en huit volumes, d'un genre nouveau alors, que la construction des chemins de fer a dévelopé depuis, mais qui, sous la plume de notre compatriote, gardait quelque chose de plus personnel, je ne voudrais pas dire plus consciencieux, que les itinéraires de nos jours. Il ne peut pas aujourd'hui servir de guide aux voyageurs; mais ses qualités de style le font lire avec plaisir. Les pages consacrées au département de l'Aveyron sont des meilleures qu'ait inspirée notre pays. L'auteur s'y livre tout entier au charme des souvenirs de l'enfance. A chaque ligne on respire cet amour de la petite patrie dans la grande qui distinguait les Rouergats de cette époque éloignés de leur pays par les affaires, et les faisait, à Paris particulièrement, se rechercher et se réunir pour parler, souvent en patois, quoiqu'ils maniassent très bien la langue française, des horizons du pays natal et des amis demeurés au foyer.

Mais au début de sa carrière, M. Vaïsse avait sacrifié aux Muses, et jamais, à aucune époque d'une vie très occupée, il ne délaissa complètement ce culte de jeunesse. Les cahiers renfermant ses oeuvres en vers n'étaient pas jusqu'ici sortis de la famille. On les y conservait religieusement. Plus heureux que bien d'autres, M. Vaïsse de Villiers avait laissé dans ses deux enfants des héritiers de ses goûts littéraires. L'un est l'honorable collègue que vous avez eu, à plusieurs reprises, le plaisir de voir dans vos réunions. Je me reprocherais, en trouvant ici une occasion toute naturelle, de ne pas rendre à l'autre un hommage bien mérité. Elevée avec un soin particulier par son père, douée d'une rare distinction intellectuelle, de l'instruction la plus variée, d'une remarquable facilité de parler et d'écrire, madame Régis Vaïsse, que le mariage avait ramenée dans ce pays, et dans la maison même d'où était sortie sa famille, et qui y vivait modestement, rehaussant par la pratique de toutes les vertus de la mère de famille et de la chrétienne les rares qualités de son esprit, y a terminé, il y a six mois à peine, une existence justement honorée, laissant à tous ceux qui l'ont connue des souvenirs et des regrets qui ne s'effaceront pas.

C'est d'accord avec ses neveux, dont l'un nous appartient aussi, que M. Léon Vaïsse a eu l'heureuse idée de

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