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régularité; ils sont en conséquence approuvés par la Société.

M. le président place sous les yeux de l'assemblée le plan des constructions importantes mises à découvert par M. l'abbé Cérès sur le mamelon de Montolieu, et dit que les 300 fr. alloués n'ayant pas suffi pour mener à bonne fin ce travail considérable, M. l'abbé Cérès a dû faire l'avance de 150 fr. L'assemblée approuve ce surcroît de dépense.

M. Bordier offre à la Société le mémoire dont il a donné lecture au Congrès de la Sorbonne sur les moyens à employer pour construire le chemin de fer trans-saharien, suivant le projet de M. Duponchel, ingénieur des ponts-et-chaussées.

M. Castanié dépose un volume de poésies intitulé: La vie meilleure, offert à la Société par son auteur, M. Ch. de Pomayrols. M. le président, au nom de la Société, exprime le regret que les usages ne permettent pas de désigner un membre pour rendre compte de cet ouvrage comme il est fait pour ceux qui émanent des membres de la Société.

Parmi les autres ouvrages offerts à la Société, M. le président signale la Notice topographique et historique du canton de Marvejols, publiée en deux volumes par M. Denisy, membre correspondant de la Société.

M. E. de Barrau, de son côté, fait don de vingt-quatre cartons alphabétiques, dans lesquels se trouvent colligés dans cet ordre, des documents divers sur les paroisses de l'évêché de Rodez et de celui de Vabres, et deux cartons contenant des rédactions sur les événements qui se sont passés dans ces paroisses pendant les guerres de religion et pendant la terreur de 1793.

M. le président s'exprime ensuite dans les termes sui

vants :

Messieurs,

Les développements acquis par la Société des lettres, sciences et arts, depuis sa fondation, qui remonte à peine à quarante ans, font prévoir, dans un avenir relativement prochain, l'insuffisance des locaux mis à son usage par la bienveillance du Conseil général du département, et par M. le président du tribunal pour recevoir et placer convenablement tout ce qui s'accumule, d'an

née en année, dans ses archives et dans ses galeries de tableaux et dans ses collections d'histoire naturelle.

Je demande si le moment n'est pas venu de chercher les moyens de poursuivre l'oeuvre entreprise par les fondateurs de la Société avec tant de foi dans l'avenir, en prenant à son tour une initiative qui ne sera ni plus hardie, ni plus confiante, que ne le fut celle de ses fondateurs.

En effet, jamais le recrutement de son personnel ne s'est mieux opéré qu'il ne le fait actuellement; jamais les finances n'ont été mieux administrées, jamais l'esprit de corps qui règne dans ses rangs n'a été plus favorable au noble but poursuivi au nom des Lettres, des Sciences et des Arts dans notre province, car jamais l'émulation des intérêts du progrès scientifique ne s'y est mieux fait sentir.

Dans ces conditions, proposer à la Société de s'occuper d'un projet qui tendrait à lui assurer un établissement stable, un domicile permanent qui lui donnât une consistance inhérente à la propriété, serait répondre, ce semble, à un sentiment généralement compris par toutes les institutions, celui de la propriété immobilière, celui d'un foyer pour ainsi dire héréditaire et de famille.

Tel est, Messieurs, le sujet d'examen que j'ai l'honneur de vous proposer. Il ne saurait s'agir encore d'un choix d'emplacement, ni d'un projet de construction, mais simplement de saisir les esprits de cette pensée et d'en provoquer l'étude, pour la recherche des voies et moyens qui pourraient ménager dans l'avenir la fondation dont je parle.

Fonder une caisse spéciale, lui assurer une dotation régulière, servant de dépôt aux ressources annuelles provenant des excédants de recettes, proposer une cotisation particulière, si minime qu'elle fût d'abord rechercher ce qu'on pourrait obtenir de ressources futures, dans un établissement tontinier (on sait qu'il en existe de nos jours qui offrent toutes les garanties désirables de solidité).

On pourrait ainsi, au bout d'un certain nombre d'années, s'être assuré un capital capable de faire face aux frais d'une acquisition ou d'une appropriation.

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Ne pourrait-on pas aussi espérer des ressources puisées aux inspirations généreuses dont plusieurs bienfaiteurs de la ville de Rodez ont donné de nos jours de si bons exemples en faveur des établissements charitables Ceux-ci ont, il est vrai, le principe dans un mobile d'un ordre bien supérieur; mais il n'est pas

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sans exemple, en 'd'autres villes, que l'amour des Lettres, des Sciences ou des Arts, provoque des dons ou des legs d'une importance considérable, et ce n'est peut-être que faute d'un objectif proposé dans ce but, qu'il ne s'est pas produit chez nous des libéralités semblables.

Une délibération de la Société sur ce sujet, une insertion au procès-verbal serait une première pierre d'attention soumise à l'attention publique, et c'est ce que j'ai l'honneur de proposer à la Société pour une de ses prochaines séances.

M. le comte d'Armagnac donne lecture d'une excellente poésie française et d'une charmante poésie patoise qui ont été écoutées avec le plus vif intérêt. L'assemblée renvoie ces travaux à la commission chargée de la publication des mémoires de la Société.

M. le capitaine Bordier, délégué pour représenter la Société au Congrès de la Sorbonne, rend compte ainsi qu'il suit de ses impressions sur cette réunion:

LES SOCIÉTÉS SAVANTES DES DÉPARTEMENTS AU CONGRÈS DE LA SORBONNE, EN 1879.

Rapport à la Société des Lettres, Sciences et Arts de l'Aveyron.

Messieurs,

Je viens vous remercier de l'honneur que vous m'avez fait en me comprenant, moi, un des derniers venus parmi vous, dans le nombre des délégués auxquels vous avez confié le soin de vous représenter à la 17 réunion des Sociétés savantes des départements, et vous rendre compte des résultats de cette mission.

Ainsi que vous le savez, le congrès de la Sorbonne s'est tenu du 16 au 19 avril. Les trois premiers jours ont été consacrés à des communications et à des lectures; la quatrième et dernière séance a été remplie par la lecture des rapports d'ensemble sur les travaux de chacune des sections (Histoire, Archéologie, Sciences, Beaux-Arts), par le discours de M. le ministre de l'Instruction publique et par la distribution des récompen

ses.

Il a été fait 117 communications et lectures, dont je

vous donne ci-joint les listes détaillées qui se décomposent ainsi :

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Mais, en dehors des savants qui ont pris la parole, combien étaient venus là pour entendre leurs collègues, pour avoir leur part dans l'échange d'idées, dans la moisson de faits nouveaux, de recherches patientes, qui se produisent chaque année dans cette grande fête de l'intelligence.

L'honorable assemblée comptait, autant que j'ai pu m'en rendre compte, au moins cinq cents membres. Quand vous aurez lu, Messieurs, les noms qui sont inscrits sur les listes que j'ai l'honneur de mettre sous vos yeux, quand vous aurez pris connaissance des titres des communications qui ont été faites, quand vous aurez écouté l'analyse de celles qu'il m'a été possible d'entendre, quand je vous aurai dit que la section d'archéologie était présidée par M. Léon Rénier, le savant épigraphiste, celle d'histoire par M. Léopold Delisle, si sympathique et si éloquent, celle des sciences par M. Milne-Edwards, l'éminent professeur de Muséum, vous resterez convaincus que la réunion de 1879 ne l'a cédé à ses devancières ni sous le rapport du nombre et de la qualité des délégués, ni par le choix et l'intérêt des matières qui y ont été traitées.

Avant de vous parler, Messieurs, des communications qui m'ont le plus vivement frappé parmi celles qu'il m'a été donné d'entendre, laissez-moi vous dire tout le regret que j'ai éprouvé de ne pouvoir lire à vos savants collègues le mémoire qui avait reçu la précieuse approbation de votre comité permanent et que j'avais intitulé : Résumé des travaux historiques et archéologiques inédits de la Société des Lettres, Sciences et Arts de l'Aveyron, de 1872 à 1878. M. le secrétaire du comité des travaux historiques m'a donné, avec une obligeance dont je lui sais gré, les motifs qui ont fait écarter ce mémoire. Les Voici bien qu'il ne contienne, en réalité, que l'analyse des importants travaux historiques et archéologiques de MM. Cérès, de Gonzague, Grinda, Cabrol et Lafon, que toutes les questions historiques se rapportent à la période antérieure à 1789, on a cru devoir conclure, de la forme que j'avais donnée à mon œuvre et de son titre surtout, que j'avais fait l'histoire de notre Société de 1875 à 1878 et que ce travail devait tomber sous le coup de

l'exclusion formulée par la circulaire ministérielle du 5 février 1879, qui défend la lecture, en Sorbonne, de mémoires historiques ayant trait à l'époque contemporaine. Cette interprétation m'a privé du plaisir de faire connaître, par avance, aux sociétaires des départements, le résultat des consciencieuses et persévérantes recherches de nos honorés collègues, mais leurs intéressants travaux devant être insérés dans le XI et XII volumes des Mémoires de la Société, ne tarderont pas à recevoir la publicité qui leur est si légitimement due.

Vous n'ignorez certainement pas, Messieurs, que chacune des sections tient ses séances dans un local séparé. Il ne m'a donc pas été possible d'assister à toutes les lectures. En outre, parmi les communications qui ont été faites, quelques-unes portaient sur des sujets qui sont tout à fait en dehors de ma compétence. Le compte-rendu que je vais avoir l'honneur de vous faire sera donc, forcément incomplet, mais je compte sur votre indulgence, pour m'en pardonner les imperfections.

Section d'Histoire

A la section d'histoire, M. Maggiolo, ancien recteur de l'Université, membre de l'académie de Stanislas de Nancy, a continué les communications qu'il fait depuis plusieurs années à la Sorbonne sur la statistique de l'enseignement primaire, en France, avant 1789. M. Maggiolo n'est point un inconnu pour vous: en 1877, M. l'abbé Lesmayoux vous a parlé de lui et de ses patients travaux. Je n'ai rien à ajouter aux éloges que notre vénéré confrère lui a donnés, si ce n'est que M. Maggiolo a commencé les études dont il s'agit en 1862, qu'il les a continuées avec une infatigable ardeur jusqu'à ce jour et que le tableau récapitulatif qu'il en a fait lui a valu une médaille d'honneur à l'exposition universelle de 1878. Il a terminé sa lecture par cette phrase qui a été vivement applaudie : « Jamais l'étude des archives » n'a été plus nécessaire qu'aujourd'hui. Tous nous vou»lons, dans l'intérêt du présent et de l'avenir, amélio»rer la situation matérielle, intellectuelle, morale et >> religieuse de nos écoles. L'étude du passé nous gar» dera des mécomptes et des erreurs. Etudions avec » impartialité, sine ira, les institutions scolaires de nos » pères; eux aussi ont su développer l'intelligence et la » conscience de l'enfant. >>

A la même section, j'ai entendu M. de Calonne, viceprésident de la société des antiquaires de Picardie, expo

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