Page images
PDF
EPUB

rivaliser avec les premières assemblées du Morbihan. Sa population, au nombre de 900 âmes, a fait dans ce laps de temps, pour bâtir un presbytère, pour réparer son église et acheter des ornements, une dépense d'au moins 14,000 francs, et cela de ses propres deniers, avec cette constance et ce dévouement que la foi seule peut inspirer. »

DIOCÈSE D'ALGER.

-On écrit d'Alger:

« L'ouverture de la retraite ecclésiastique du diocèse d'Alger a eu lieu le dimanche 17 juillet, dans la chapelle du grand séminaire à Kouba. Plus de cent prêtres, venus de toutes les parties de l'Algérie, même des points les plus éloignés, s'y trouvaient réunis pour profiter de ces pieux exercices. On remarquait parmi eux-le Rév. P. Régis, abbé de Staouëli, ainsi que plusieurs religieux Jésuites et Lazaristes. M. l'abbé Georges, du diocèse de Lyon, devait prêcher cette retraite; mais une maladie ayant retenu ce prédicateur, Mgr l'évêque d'Alger fit lui-même tous les jours la méditation, l'examen particulier, ainsi que les conférences; M. Girard, supérieur du grand séminaire, prêcha plusieurs discours. Les exercices de la retraite furent suivis avec une régularité au-dessus de tout éloge, et l'union la plus douce ne cessa de régner parmi tous les membres de ce clergé, d'origine si diverse, mais qui ne forment qu'un cœur et qu'une âme.

«La retraite fut close le 23 au matin. Immédiatement après, Monseigneur ouvrit le Synode diocésain, auquel avaient été convoqués ou invités tous les curés du diocèse. Dans la première session les statuts du concile provincial d'Aix furent promulgués, et l'on proclama les officiers du Synode ainsi que les membres des diverses commissions. Monseigneur voulut que la plus grande liberté présidât à tous les actes du Synode. Les questions les plus importantes touchant la discipline furent traitées avec une sagesse et une prudence qui prouvent que l'Eglise d'Afrique est désormais établie, constituée, et cela à tout jamais. Resurgens non moritur. Plusieurs vœux`furent présentés à Mgr l'évêque, qui daigna les accueillir.

La dernière session eut lieu le 23. M. Bernadou, archiprêtre de la cathédrale et promoteur du Synode, adressa des remercîments à Mgr l'évêque an nom de tout le clergé. Sa Grandeur répondit avec émotion, et ses paroles touchèrent profondément l'assemblée. Le soir, Monseigneur réunit au petit séminaire, dans de saintes agapes, tous les membres du Synode, au nombre de quatre-vingt-trois. Avant de se séparer, on se rendit à un pieux pêlerinage fondé par Monseigneur en l'honneur de la mère de Dieu, sous te titre de Notre-Dame-du-Ravin, dans un fort beau site où les rayons du soleil ne peuvent pénétrer, où coule toujours une eau fraîche et pure, et d'où l'on découvre la mer, qui fuit vers la France. Après avoir prié on s'embrassa et l'on se dit adieu. Adieu éternel pour plusieurs! car Dieu sait combien de prêtres tombent chaque année, emportés par la fièvre, victimes de leur dévouement. D

Nouvelles et Faits divers.

La séance du 25 du conseil général d'Eure-et-Loir a été marquée par un incident dont nous aimons à emprunter le récit au Journal de Chartres:

« Un membre demande la parole à M. le président pour une proposition qu'il désire faire au conseil général avant que celui-ci procède à ses travaux. Il s'exprime ainsi :

[ocr errors]

« Messieurs, je viens au nom de votre bureau, au nom de beaucoup de vos collègues, vous soumettre une proposition qui, je n'en doute pas, trouvera de la sympathie dans vos cœurs. Vous connaissez tous Mgr Clauzel de Montals, vous appréciez son noble caractère, vous connaissez les bienfaits que, pendant son long ministère, il a répandus dans le département; vous savez que si des circonstances ont diminué ses ressources financières, les malheureux ne s'en sont jamais aperçus; il a toujours sacrifié aux pauvres son "bien-être personnel. Il nous a semblé que nous répondrions à un sentiment général, en donnant un témoignage de notre gratitude et de notre profonde estime à Mgr Clauzel de Montals, au moment où, cédant aux exigences de son grand âge, il se retiraît et nous exprimait, dans une lettre touchante, toute son affection et son désir de rester au milieu de nous; nous avons pensé que nous ne saurions mieux exprimer ces sentiments qu'en donnant à Mgr Clauzel de Montals la possibilité de continuer à soulager la misère. C'est évidemment ainsi venir encore en aide aux pauvres, et ces charités ne peuvent qu'avoir plus de prix, distribuées par les mains de notre vieil et si respectable évêque. Voici, messieurs, la proposition que nous avons l'honneur de vous soumettre :

Le conseil général d'Eure-et-Loir vote spontanément une dotation an«nuelle de trois mille francs à Mgr Clauzel de Montals, ancien évêque de Chartres. >>

«Cette proposition est accueillie avec sympathie par le conseil et appuyée vivement par tous les membres. M. le préfet dit qu'il n'a pas voulu prendre l'initiative de cette proposition, à laquelle il s'associe de tout son cœur, parce qu'il a voulu en laisser tout le mérite au conseil général.

«La proposition, mise aux voix par M. le président, est adoptée spontanément et à l'unanimité par le conseil. »

Le Journal de Chartres ajoute que le conseil tout entier, ayant en tête son président M. le général Lebreton et le préfet, s'est rendu en corps chez Mgr Clauzel de Montals pour lui présenter la délibération du conseil général. Le vénérable prélat a refusé d'abord; mais, vaincu par les instances du préfet et des mandataires du département, il a fini par accepter cet hommage de reconnaissance et de respectueux attachement.

[blocks in formation]

On continue à recevoir au sujet des grains des nouvelles rassurantes de l'étranger.

« Les affaires étaient très-animées à Riga, le 25 août. Les nouvelles de l'étranger avaient raffermi les prix. On cotait le froment à 17 50 c.

A Londres, sur le marché de Marklane, les prix se soutiennent, par la présence des acheteurs français et belges. On a fait des achats non-seule»ment sur les grains existant en magasins, mais encore sur ceux qu'on attend.

« A Dantzig, quatre navires pouvant contenir 140,000 hectol. ont été chargés pour la France.

<<< Il est entré dans le port de Livourne, du 15 au 22, 52 gros navires chargés de grains: 29 venaient du Levant. »

[ocr errors]

Malgré l'augmentation survenue dans le prix des farines, la taxe du -pain dans Paris ne subira pas d'augmentation. L'ordonnance du préfet de police qui maintient pour la première quinzaine de septembre les prix de la dernière quinzaine d'août est ainsi conçue:

« Paris, le 31 août 1853.

« Nous, préfet de police,

« Vu les réglements sur la taxe du pain:

• Ordonnons ce qui suit:

« Art. 1". A compter de jeudi prochain 1er septembre, le prix du pain dans Paris continuera d'être payé ainsi qu'il a été fixé pour la première quinzaine d'août par notre ordonnance du 31 juillet dernier, savoir:

Le pain de 1r qualité, à 40 cent. le kilogr.; le pain de 2o qualité, à 32 cent. le kilogr.

« Art. 2. Les règlements sur la vente du pain, et notamment l'ordonnance de police du 2 novembre 1840, continueront à être observés.

« Le préfet de police, PIÉTRI. »

-M. l'abbé Barrière, appartenant au diocèse de La Rochelle, vient d'être nommé aumônier de la flotte. Il montera le vaisseau l'Hercule, encore en armement à Brest, qui doit faire partie de l'escadre de l'Océan.

— L'Amonia annonce qu'on a découvert à Alexandrie uu morceau d'argent qui a appartenu à la Madone della Consolata. L'avocat-fiscal-général de Turin s'y est tout de suite transporté et on espère découvrir les voleurs. La cour d'assises de l'Hérauit vient de condamner à la peine de mort le nommé Jacques Astruc, âgé de 49 ans, cultivateur, domicilié à SaintJust, coupable de viol et de tentative d'assassinat sur la personne de Sœur Gertrude, religieuse de la Sainte-Famille, double crime qui a été suivi de vol.

-Le Moniteur ne publie ni décret ni nomination d'aucune espèce. Il se borne à annoncer que la santé de l'Empereur et de l'Impératrice à Dieppe. continue d'être excellente.

— La comète qui a été aperçue le 19 août, à 8 heures 16 minutes du soir, dans plusieurs contrées de l'Europe à la fois, se trouve en ce moment près de la constellation du Lion, au pied de la grande Ourse, sur une ligne partant de l'étoile N et allant rejoindre la magnifique étoile arcturus du Bouvier. Elle sera visible jusqu'au 7 septembre prochain et pendant 5 heures environ après le coucher du soleil. Sa queue, qui dès le principe était pâle et peu apparente, devient chaque nuit plus visible et plus lumineuse.

BOURSE DU 1" SEPTEMBRE 1853.

4 1/2, à terme, ouvert à 105 30 105 25 · fermé à 105 30.

plus haut, 105 30 Au comptant, il reste à 105 20.

plus bas

3 0/0, à terme, ouvert à 80 25 plus haut, 80 25 -plus bas, 80 20 fermé à 80 25. Au comptant, il reste à 80 20. Valeurs diverses: Obligations de la Ville (1849), à 1,120 (1852), à 1,120.

Fondsétrangers: Rome, 5 0/0 ancien, 97 »; nouveau, 98 gique, 5 0/0, 98 Espagne, 5 0/0, j. j. 1852, 40 ..

D

[ocr errors]
[ocr errors]

-

Bel

L'un des Propriétaires-Gérants, CHARLES DE RIANCEY

PARIS — IMPRIMERIE DE H. V. DE SURCY ET C⚫ RUE DE SÈVRES, 37.

L'AMI DE LA RELIGION.

SANCTISSIMI D. N. PII PAPE IX.

LITTERE APOSTOLICE

QUIBUS
SEMINARIUM PIUM

INSTITUITUR

PIUS EPISCOPUS

Servus servorum Dei

AD PERPETUAN REI MEMORIAN.

[blocks in formation]

PIE, évêque, serviteur des serviteurs de Dieu, pour en perpétuer la mémoire.

Les Pontifes romains, nos prédéces seurs, qui avaient à cœur au plus haut Cum Romani Pontifices Decessores degré le bien de la république chréNostri de christianæ et civilis reipu- tienne et civile, et contribuèrent, à tant blicæ bono vel maxime solliciti, de-de titres, au progrès des belles-lettres que ingenuarum artium, optimorum-et des fortes études; sachant combien que studiorum incremento tot sane la bonne direction de l'éducation donnominibus splendide meriti probe née au clergé importe au salut de la noscerent, quantopere ad augustæ re-Religion auguste, à la prospérité de la ligionis, et humanæ societatis inco-société humaine et au maintien de la lumitatem, prosperitatemque procu- vraie et saine science, n'ont cessé de randam, atque ad veram sanamque porter avec une vigilance particulière doctrinam tuendam conducat recta tous leurs soins et toutes leurs pensées, et accurata Cleri institutio, tum suas principalement sur ce point que tous omnes curas, cogitationesque in id ceux que leur vocation appelle à servir præsertim singulari vigilantia con- Dieu fussent soigneusement formés à la ferre nunquam intermiserunt, ut om- piété et à toutes les vertus, et convena➡ nes vocati in sortem Domini ad pie-blement imbus des lettres et des contatem omnemque virtutem sedulo naissances principalement sacrées, afin fingerentur, ac litteris et disciplinis que par la gravité de leurs mœurs et potissimum sacris rite imbuerentur, l'excellence de leur sagesse, ils brillasquo et morum gravitate, et sapien-sent d'un vif éclat, comme des lampes tiæ præstantia clari fulgerent tam- ardentes dans la maison de Dieu, et conquam lucernæ ardentes in Domo Dei, tribuassent amplement à l'avantage et à et magno sacræ, publicæque rei usui l'ornement de la religion et de la soet ornamento essent. Quapropter ciété. C'est pourquoi ces mêmes Pontifidem Pontifices providentissimo qui- fes, dans un esprit de haute prévoyance dem, sapientissimoque consilio, ac et de profonde sagesse, et avec une admirifica prorsus munificentia innu- mirable munificence, se sont appliqués meras prope non solum in hac alma à bâtir non-seulement dans cette ville Urbe, sed ubique locorum Academias, bien-aimée, mais encore partout ailSeminaria, Collegia, Lycea vel a fun-leurs, à élever, à réparer, à pourvoir fundamentis excitare, vel instaurare, amplement, à couvrir de dons, à enrieaque rebus omnibus munire, effu-chir de revenus, à combler d'honneurs, sisque largitionibus, reditibus locu- de récompenses, de priviléges des Acapletare, et amplissimis quibusque ho- démies innombrables, des Séminaires, noribus, præmiis, privilegiis cumulare des Colléges, des Lycées; ils voulaient nunquam destiterunt, ut bonas artes, par là rendre en quelque sorte une vie pulcherrimasque disciplinas inter-et une lumière nouvelle aux lettres et dum misere afflictas ac prostratas ad aux sciences quelquefois misérablement novam quasi vitam lucemque revo-traitées et abaissées, leur restituer l'écarent, easque in venustatis, gloriæ-clat de leur beauté et de leur gloire; exque splendorem restituerent, et viros citer, enflammer les hommes qui se divino præcipue ministerio addictos vouent au divin ministère à les cultiver ad illas una cum religione excolen- en même temps que la Religion et à da, at que ad errorum tenebras pro- combattre les ténèbres de l'erreur. De fli andas excitarent, et inflammarent. ces sollicitudes, de ces soins si précieux L'Ami de la Religion, Tome CLXI. 29

Quæ quidem egregiæ, ac plane sin-jet si particuliers de nos prédécesseurs gulares Prædecessorum Nostrorum pour la pieuse et savante éducation à de pia ac docta Cleri institutione sol-donner au clergé, sollicitudes et soins licitudines et curæ, omni certe præ-au-dessus de tout éloge, il est ré-ulté dicatione maiores, effecerunt, ut que, de tout temps, il est sorti de ce quamplurimi ex ipso Clero semper clergé un grand nombre d'hommes qui, prodierint viri, qui excellenti ingenio doués d'un excellent esprit, des plus præditi, rebusque optimis instituti, hautes facultés, recommandables par la ac vitæ sanctitate spectati, ct peni-sainteté de leur vie, remarquables par tissima divinarum, sacrarum, huma-leur science profonde des choses divinarumque rerum scientia, et omni-nes, sacrées et 'humaines et par leur gena eruditione clarissimi, atque de érudition en tout genre, et également catholica Ecclesia, deque humana so- estimés pour leurs travaux dans l'Eglise cietate, et litteraria republica miri- catholique, dans la société et la répufice meriti eorum nomen immortali-blique des lettres, ont attaché l'immortati commendarunt. Et quidem om-talité à leurs noms. Tout le monde sait nes norunt permulta, eaque magna combien d'ouvrages, grands, illustres, et insignia, ac nunquam interitura et impérissables, ont été composés avec opera ab ecclesiasticis viris doctissi-autant de science que de sagesse par des me sapientissimeque elucubrata, at- ecclésiastiques qui, en les mettant au que in lucem edita, quibus philoso-jour, ont fait briller, out augmenté, afphicarum præsertim, ac theologica-franchi de tout mal et vengé de toute rum rerum scientiam, et utriusque erreur, la science philosophique d'abord, juris doctrinam, et sacræ profana- puis celle de la théologie, l'un et l'auque historiæ cognitionem, et huma- tre droit, la connaissance de l'histoire niorum litterarum, atque ingenua-sacrée et de l'histoire profane, la culrum artium cultum cum maximo ture des lettres et celle des arts, au plus christianæ et civilis reipublicæ bono grand avantage de la république chréet utilitate illustrarunt, amplifica-tienne et de la société. Personne n'irunt, atque ab interitu et erroribus gnore ni ne peut ignorer que ces mêmes vindicarunt. Ac nemo ignorat, vel prêtres, élevés avec soin et recommanignorare potest, ipsos ecclesiasticos dables par leur piété et leur doctrine, ne viros rite institutos, ac pietatis et négligèrent jamais rien, dans le cours doctrinæ laude præstantes suis assi- assidu de leurs glorieux travaux, pour duis, gloriosisque laboribus nihil un-dissiper les ténèbres de l'ignorance et quam intentatum reliquisse, ut igno-du vice, pour détruire les ombres de rantiæ et vitiorum tenebras profliga-l'erreur, pour éclairer les âmes et les rent, errorum caliginem depellerent, cœurs des hommes à la suave lumière atque hominum mentes, animosque de la vérité, en les pénétrant des présuavissima veritatis luce collustra-ceptes salutaires de notre divine Relirent, eosque saluberrimis divinæ nos-gion, et en les formant à la piété, à la træ religionis præceptis imbuerent, foi, à toutes les vertus, à la bonté et à atque ad pietatem, religionem, om-l'honnêteté. Or si l'on a du déployer nemque virtutem, honestatem, et hu- toujours la plus grande vigilance et une manitatem informarent. sollicitude toute particulière pour que

Jam vero si maxima semper vigi- ceux qui veulent se dévouer au service lantia, ac singularis plane sollicitudo du Seigneur reçussent une éducation fuit adhibenda, ut fi omnes, qui in pieuse et sainte, et fussent imbus d'excastris Domini militare cupiunt, pie cellentes doctrines, il n'échappera cersancteque educarentur, et optimis tainement à personne combien il imerudirentur disciplinis, neminem cer- porte à la société chrétienne et civile te latet, quantopere christianæ, civi- qu'une œuvre si salutaire se continue lisque reipublicæ intersit, tam salu-partout au moyen d'études persévérantare opus ubique ingeminatis studiis tes, principalement en ces temps diffiurgeri, hisce præsertim asperrimis ciles où les intérêts de l'Eglise veulent temporibus, quibus Ecclesiæ rationes que s'accroisse de plus en plus le nom

« PreviousContinue »