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nant, envisagé par la diplomatie comme une conséquence nécessaire d'un principe posé.

Au reste, les correspondances qui arrivent des provinces moldo-valaques sont unanimes à cet égard. Le bruit de la prochaine retraite des Russes se répand de toutes parts. On assure que ce mouvemeut sera opéré en entier avant la fin de septembre. Les troupes russes campées sur les bords du Danube sont, d'ailleurs, décimées par la fièvre. L'armée manque de médicaments et d'objets nécessaires aux pansements. Les chirurgiens ont déclaré que la situation s'aggraverait encore si les soldats ne changeaient pas de pays.

Si l'on pensait que la question du protectorat pût arrêter la solution du différend turco-russe, voici la réponse qu'on trouverait à cette objection dans le Journal allemand de Francfort:

« Nous apprenons, dit-il, que le Sultan, pour donner à l'empereur Nicolas un témoignage d'amitié et de confiance, déclare qu'il regarde comme une affaire d'honneur de protéger et maintenir pour toujours les droits et immunités des Grecs orthodoxes, et d'exécuter fidèlement les deux traités de Kainardji et d'Andrinople, enfin d'accorder aux Grecs les mêmes avantages et faveurs qui seraient accordés plus tard aux autres confessions chrétiennes. Le contenu des derniers firmans concernant les Lieux-Saints est solennellement confirmé, et le statu quo qui en résulte ne sera point modifié sans l'assentiment préalable des cours de Russie et de France. L'ordre de bâtir une église russe et un couvent y attenant, dans Jérusalem, sera donné immédiatement. L'église sera placée sous la protection de la Russie. »

L'affaire Costa se lie aux affaires d'Orient, puisque c'est à Smyrne et au moment même où la Turquie avait tant de difficultés sur les bras, qu'elle a pris naissance. Nous croyons devoir en entretenir de nouveau nos lecteurs, d'autant plus qu'il n'est pas probable que la querelle se termine promptement ou d'une manière satisfaisante. Le Times du 30 août, en trace un historique dont nous allons extraire quelques passages.

Le Times cherche d'abord à établir qu'il y a eu, dans cette affaire, des torts de part et d'autre.

Mais, tout en accusant le consul autrichien d'avoir outrepassé ses pouvoirs, ce journal, lorsqu'il en vient à examiner si Costa avait bien le droit de se prévaloir d'une naturalisation prise en Amérique pour retourner ensuite en Europe et s'y livrer à de nouvelles intrigues, ne peut s'empêcher de condamner formellement cette ruse de révolutionnaire :

La naturalisation est une convention par laquelle un citoyen donne ses services et son obéissance à sa patrie adoptive, en échange de sa protection. Mais le cas est tout à fait différent, quand un réfugié politique ne revêt un caractère de nationalité étrangère qu'afin de poursuivre impunément ses complots. Les droits de citoyen accordés comme un privilége et une faveur sont par là prostitués, et il en est fait un scandaleux abus. Il y a plus: les relations pacifiques des deux Etats peuvent être troublées, parce que certains individus ont, dans un but qui leur est propre, contracté des obli gations qui sont en désaccord entre elles. Il n'est pas de gouvernement prudent et sage qui voulût, sur un prétexte aussi frivole que celui-ci, se laisser entraîner dans des querelles étrangères. De bonne foi, M. Martin Costa n'est pas du tout citoyen américain; ce n'est qu'un réfugié hongrois

qui a pris ce titre pour le faire servir aux intérêts politiques de son parti. « Les réfugiés politiques, soit en Angleterre, soit aux Etats-Unis ou en Turquie, n'ont qu'un seul espoir, c'est de remettre l'Europe en état de conflagration, et d'obtenir, s'il est possible, l'appui de quelque puissance régulièrement organisée. Pour attenindre ce but, ils emploient tous les moyens. dont ils disposent pour brouiller l'Angleterre et les Etats-Unis avec les puissances continentales et pour pousser la Turquie à courir les hasards de la guerre.

<«< Voilà pourquoi les chefs révolutionnaires s'emparent si avidement de tous les incidents qui peuvent enflammer les passions hostiles du peuple, et c'est ce qui doit mettre aussi tous les gouvernements raisonnables en garde contre toutes les discussions de cette nature. Toute guerre, tout désordre qui éclateront dans l'état actuel de l'Europe, ne profiteront à aucun parti, si ce n'est à celui des éternels ennemis de l'ordre légal et du progrès social. » En attendant l'issue du débat, le réfugié hongrois a été remis à la garde. du consul de France à Smyrne, qui s'est engagé à ne le relâcher que sur la demande qui lui en serait faite par ses collègues d'Autriche et d'Amérique; et, vu l'irritation des esprits, il n'est pas probable que Costa soit réclamé de sitôt. Alfred DES ESSARTS...

Les journaux de ce matin publient avec les changements propo→ sés par la Porte, le texte de la Note de Vienne.

Cette Note est empruntée à la Gazette de Cologne et au Globe du

31 août. La voici :

« S. M. le Sultan n'ayant rien plùs à cœur que de rétablir entre elle et l'Empereur de Russie les relations de bon voisinage et de parfaite entente qui ont été malheureusement troublées par de pénibles complications récentes, s'est imposé soigneusement la tâche de trouver le moyen d'effacer les traces de ces différentes difficultés.

« Un suprême iradé, en date de....., ayant informé le soussigné (ReschidPacha) de la décision du Sultan, la Sublime-Porte se félicite de pouvoir la communiquer à S. Exc. le comte de Nessel rode. Si, dans tous les temps, les empereurs de Russie ont témoigné la plus vive sollicitude * pour le main¬ tien des immunités et priviléges de l'Eglise orthodoxe grecque dans l'empire ottoman, les Sultans, de leur côté, n'ont jamais refusé de les confirmer de nouveau par des actes solennels qui prouvaient leur bienveillance an¬ cienne et constante pour leurs sujets chrétiens.

«S. M. le Sultan Abdul-Medjid, actuellement régnant, animé des mêmes dispositions et désirant donner à S. M. l'Empereur de Russie une preuve. personnelle de son amitié la plus sincère, n'a écouté que sa confiance infinie dans les éminentes qualités de son auguste ami et allié, et a daigné. prendre en sérieuse considération les représentations ** dont S. Exc.le prince Mentschikoff s'est rendu l'interprète auprès de la Sublime-Porte.

« Le soussigné a, en conséquence, reçu l'ordre de déclarer par la présente que le gouvernement de S. M. le Sultan restera fidèle à la lettre et à l'esprit des stipulations des traités de Kutschuk-Kainardji *** et d'Andrinople, relatives à la protection du culte chrétien, et que S. M. le Sultan **** regarde comme une affaire d'honneur dé préserver de toute atteinte, tant dans le

présent qu'à l'avenir, la jouissance des priviléges spirituels accordés par ses augustes prédécesseurs à l'Eglise orthodoxe dans le Levant, lesquels sont maintenus et confirmés par lui; et en outre de permettre que le culte grec participe dans la mesure la plus équitable à tous les avantages accordés aux autres chrétiens ***, soit en vertu des traités, soit en vertu de stipulations spéciales.

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« De plus, comme le firman impérial qui a été récemment donné au patriarcat et au clergé grec, et qui contient la confirmation de leurs priviléges spirituels, doit être regardé comme une nouvelle preuve de ces nobles sentiments, et de plus, comme la promulgation de ce firman, qui offre toutes les sécurités, doit dissiper toute inquiétude au sujet du culte professé par S. M. l'empereur de Russie, je suis heureux de me trouver chargé de faire la présente notification. Quant à la garantie qu'à l'avenir rien ne sera changé dans les Lieux-Saints à Jérusalem, elle résulte du firman revêtu de la signature impériale du 15 du Rabi-ul-Akhir 1268 (février 1852), ct c'est l'intention formelle de S. M. le Sultan que ses décisions soient exécutées sans aucune modification.

«La Sublime-Porte, en ontre, promet officiellement qu'aucun changement ne sera apporté dans l'état de choses actuel et qui a été récemment réglé, sans une entente préalable avec le gouvernement de Russie et de France, et de sorte qu'aucun préjudice ne soit porté aux différentes communions chrétiennes.

« Dans le cas où la cour de Russie le demanderait, un lieu convenable serait assigné dans Jérusalem ou dans les environs pour la construction d'une église consacrée à l'exercice du culte par le clergé russe, et d'un hospice pour les indigents et les pèlerins malades de la même nation.

«La Sublime-Porte s'engage dès ce moment à signer à cet égard un acte solennel qui placera les fondations pieuses sous la surveillance du consulat général de Russie en Syrie et en Palestine.

« Le soussigné, etc. »

Voici les modifications proposées par la Forte:

Quant au culte de l'Eglise orthodoxe grecque, les Sultans n'ont jamais cessé de veiller au maintien des immunités et priviléges de ce culte et de cotte Eglise dans l'empire ottoman, et de les confirmer de nouveau par des actes solennels qui të-moignent, etc.

**Les communications.

*** Traité de Kutschuk-Kaïnardji, confirmé par celui d'Andrinople, relatif à la protection du culte chrétien par la Porte.

**** De faire connaitre que S. M. le Sultan.

***** Les avantages accordés et qui pourront être accordés à d'autres communions chrétiennes sujettes de la Porte.

(Calte› et pèlerinage de Sainte-Reine d'Alise.

"Sainte-Reine, vierge de Bourgogne, née sur les ruines de l'antique Alise où elle consomma son glorieux martyre, est une des gloires de la France chrétienne.

"Son culte, dans les siècles passés s'était répandu au loin. L'Italie, l'Alle magne et l'Angleterre se réunissaient à la France pour honorer cette hé

roïne sur son tombeau, où brillaient la palme du martyre et les lis de la virginité.

On compta à Alise, au xvi° siècle, jusqu'à 70,000 pèlerins dans une année. C'est en leur faveur que, par les soins de saint Vincent-de-Paul, fut fondé un hospice qui subsiste encore. Le malheur des temps a considérablement diminué le concours des peuples. Cependant le pèlerinage s'est continué, et de pieux fidèles viennent encore au village d'Alise, le 7 septembre et le dimanche suivant, jour de la féte, vénérer les traces de la sainte et ses glorieux combats, dans les monuments qui en perpétuent la mémoire.

J'ai eu le bonheur d'évangéliser ces bons pèlerins déjà dans deux retraites données à l'occasion de la fête et du pèlerinage.

J'aurai également cette satisfaction cette année même dans une troisième retraite qui commencera à Alise Sainte-Reine, le dimanche, 4 septembre, pour se clore le dimanche suivant, jour de la solennité.

Ils vont également à Flavigny, bourg voisin d'Alise, où se conservent le cœur de la sainte et les parties les plus notables de ses précieuses reliques. J'ai publié, il y a peu d'années, un opuscule sur cette sainte martyre. La légende de sa vie, la description des monuments qui s'y rattachent, son culte et le pèlerinage en formaient la matière.

Je me propose d'en publier une nouvelle édition.

Je voudrais, dans cette édition, donner une idée aussi exacte que possible du culte de Sainte-Reine, tel qu'il se pratiquait autrefois, tel qu'il existe encore aujourd'hui.

C'est pourquoi j'ai recours à la voix de la publicité, pour demander à mes confrères de France, et même de l'étranger, s'ils connaîtraient, et à messieurs les Curés s'ils auraient (et depuis quand), dans leurs églises des chapelles ou autels élevés en l'honneur de notre sainte, et la manière dont elle a été et dont elle est encore aujourd'hui honorée par les populations chrétiennes de leurs contrées.

Je m'engage, envers ceux de mes vénérables confrères qui voudraient bien m'honorer d'une réponse, de faire entrer dans mon ouvrage, en tout ou en partie, les documents qu'ils voudraient bien m'adresser, au moins de mentionner leurs paroisses comme dévouées à Sainte-Reine.

En rapprochant ainsi les lieux particuliers où elle est honorée du lieu de son martyre, où son culte a pris naissance, je rapprocherai, pour ainsi dire, les ruisseaux de leur source, je rattacherai les rayons à leur centre; ainsi la lumière deviendra plus vive, et en ranimant la dévotion envers la Vierge martyre, les grâces qui en découleront seront plus abondantes. L'abbé TRIDON.

NOTA. Les lettres sur Sainte-Reine devront être adressées à l'abbé Tridon, rue des Terrasses, 30, à Troyes. (Aube.)

Nouvelles Religieuses.

ROME. Le Journal de Rome contient, dans son numéro du 24 août, des lettres apostoliques de N. S. P. le pape Pie IX par lesquelles est supprimé la constitution qui a établi ad Scalas sanctas le collége de Sixte Quint, sur le consentement donné par le duc Sforza Cesarini Peretti Montalto, qui a renoncé aux bénéfices assurés jadis à sa famille dans cet établissement. Le préfet, les chapelains et clercs du collège supprimé continueront à rete

nir leur titre et les revenus annexés à chaque bénéfice et conserveront le droit de célébrer les messes et autres offices, jusqu'à ce qu'il y ait été autrement pourvu.

· On lit dans le Journal de Rome, du 20 août :

. Ce matin ramenait l'anniversaire de la mort de Pie VII, de sainte mémoire. Les cérémonies d'usage en l'honneur de ce Souverain-Pontife ont été célébrées dans la chapelle du chœur, en la basilique patriarcale du Vatican. Mgr Pichi, archevêque d'Héliopolis et chanoine de cette basilique, a officié et fait les absoutes. Les cardinaux assistaient à cette cérémonie funèbre, après laquelle ils ont reçu les remerciments de S. E. Riario-Sforza, camerlingue de la sainte Église, unique cardinal de la création de S. S. Pie VII qui soit encore en fonctions. >>

DIOCÈSE DU PUY. Mgr l'évêque du Puy vient de publier un nouveau mandement pour organiser des quêtes, à l'effet d'élever une statue colossale de la Sainte Vierge au sommet du mont Corneille. Une somme de 200,000 francs était jugée nécessaire : on espère qu'elle sera recueilie. DIOCÈSE DE Bourges. S. E. Mgr le cardinal Du Pont, archevêque de Bourges, vient d'adresser au clergé de son diocèse une lettre pastorale, au sujet de la Retraite ecclésiastique et du Synode diocésain.

-

Cette Retraite commencera le mercredi 14 septembre, et finira le mardi suivant. Elle sera close par la tenue du Synode qui s'ouvrira le mardi 20. DIOCÈSE DE Bordeaux. - Jeudi dernier, a eu lieu à Langon la fête du comice agricole de l'arrondissement de Bazas. Un autel avait été dressé sur le champ de foire, et vers neuf heures, S. Em. Mgr le cardinal-archevêque y célébré la messe.

DIOCÈSE DE RENNES. La Retraite ecclésiastique du diocèse de Rennes, prêchée par D. Gardereau, bénédictin de l'abbaye de Solesme, a été close samedi dernier. Trois évêques et environ six cents prêtres en ont suivi les exercices.

DIOCÈSE DE GRENOBLE. On lit dans le Courrier de la Drôme : « Mgr Sibour, archevêque de Paris, était attendu, ces jours-ci, à l'évêché de Grenoble. Sa Grandeur vient, dit-on, faire une excursion à la Grande-Chartreuse et doit se rendre dans son ancien diocèse des Basses-Alpes. »

DIOCÈSE DE MARSEILLE. · L'octave de l'Assomption, qui vient de finir à Notre-Dame-de-la-Garde, a prouvé combien était utile ou plutôt indispensable l'agrandissement de ce sanctuaire. L'affluence des fidèles a été si grande tous les jours, depuis cinq heures du matin jusqu'à dix heures, qu'après chaque messe, on a dû prier ceux qui l'avaient entendue de se retirer pour faire place à une nouvelle assistance; encore bien des personnes ont-elles été réduites à stationner très-longuement à la porte..

Dans la chapelle les communiants avaient bien de la peine à parvenir jusqu'à la sainte table, et souvent ils n'y réussissaient point malgré tous leurs efforts. (Gazette du Midi.)

DIOCÈSE DE QUIMPER. « L'assemblée de la Chapelle-Neuve (Plumelin), qui se trouve le 15 août, a été cette année fort brillante. Plus de 7,000 personnes stationnaient sur la vaste plaine où la belle procession devait passer. Un feu de joie avait été dressé sur cette place.

On écrit de Baud, à la date du 18 août :

Il y a cinq ans que la Chapelle-Neuve a été érigée en succursale, et depuis cette époque son assemblée a acquis un tel accroissement qu'elle peut

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