Médailles de 3e classe: MM. Compagnon, Huguenet, Gaucherel.

Médailles de 2 classe: MM. Salmon, de Mare.

Médailles de 3 classe: MM. Bal, Joubert, Laurens, Leroy.

Une médaille d'honneur de 4,000 fr. a été accordée à M. Henriquel Dupont, membre de l'Institut.

A ce sujet, M. le Directeur s'est exprimé ainsi :

M. Henriquel Dupont, mû par un sentiment de délicatesse, ne voulait pas, en sa qualité de membre du jury, accepter la médaille d'honneur ; mais, sur la vive insistance de ses collègues, il y consentit à la condition qu'il pourrait disposer des 4,000 fr. auxquels cette distinction lui donnait droit, de la manière suivante : 2,000 fr. en faveur de l'association des artistes; 2,000 fr. à ajouter aux recettes des jours payants à l'exposition.

Vous applaudirez comme nous, messieurs, à ce noble désintéressement. »

En effet, trois salves d'applaudissements ont montré combien l'auditoire était touché de cette belle action.

Ont été nommés :

Officiers de la Légion d'honneur : MM. Henri Lehmann, peintre d'histoire ; Duret, sculpteur, membre de l'Institut ;

Chevaliers du même Ordre : MM. Français, peintre de paysage; Edouard Dubufe, histoire et portraits; Chenavard, histoire; Jules André, Ernest Hébert, Florent Willems, Paul Pierrard, Diebold, Dien, graveur.

Mmes Rosa Bonheur et Herbelin, ne pouvant être décorées, il a été décidé que leurs œuvres seraient désormais affranchies de l'examen préalable du jury.

Bulletin Politique de l'Etranger.

Chine. Une dépêche télégraphique annouce que l'insurrection en Chine a pris des proportions énormes. Nankin, la seconde ville de l'empire, s'est déclarée indépendante.

Affaires d'Orient. On a reçu des nouvelles de Constantinople jusqu'à la date du 15 juillet par le paquebot l'Alexandre arrivé le 26 à Marseille. Le Divan avait remis, le 14, aux ambassadeurs des grandes puissances une protestation contre l'occupation par les Russes des provinces Danubiennes. On ne tardera sans doute pas à connaître le texte de cette protestation.

L'escadre française était toujours à Besika d'où le Pluton était parti le 14, ramenant en France M. de La Susse qui avait remis son commandement à l'amiral Hamelin.

A propos des lenteurs que subit la solution du différend turco-russe, nous reproduisons les explications suivantes du Constitutionnel :

«L'empereur Nicolas, en recevant les diverses propositions des puissances occidentales, aurait remercié les représentants de ces puissances de leurs bons offices. Le Czar aurait même reconnu que les projets qui lui étaient soumis, étaient de nature à permettre l'espoir d'arriver à une solution; mais il aurait ajouté qu'il était forcé de décliner l'intervention des puissances occidentales dans ce débat, fût-elle offerte sous une forme purement officieuse et sincèrement amicale.

«En un mot, l'empereur Nicolas ne reconnaît ni à la France, ni à l'Angle

terre, ni à l'Autriche, ni à la Prusse, le droit de se mêler d'un différend, qu'il dit être personnel à la Russie et à la Turquie et ne regarder que ces deux nations.

« En conséquence, le Czar aurait déclaré que, si conciliantes que soient les propositions qui lui sont faites par les puissances occidentales, il ne peut les recevoir et y répondre qu'autant qu'elles lui seraient adressées directement par le Divan, au nom du gouvernement turc. Dès lors, le projet de la Turquie n'arriverait au plus tôt à Saint-Pétersbourg que le 28 juillet, et ne serait revenu au plus tôt à Constantinople que le 5 août prochain; d'où il résulte que la note officielle de Reschid-Pacha, qui devrait être ensuite portée au Czar par un ambassadeur ottoman, ne lui serait certainement pas remise avant le 15 du même mois.

« Ce ne serait donc pas avant la fin d'août que nous pourrions apprendre, à Paris, la conclusion définitive du différend turco-russe, en admettant que rien ne vienne entraver la marche des négociations, qu'aucun incident ne complique la question d'Orient et que l'Empereur de Russie soit réellement disposé à se prêter de bonne grâce au plus prompt arrangement possible. » - L. Boniface.

Angleterre. — Le lord maire a donné, samedi soir, à Mansion-House, un grand dîner au comte d'Aberdeen et aux membres du gouvernement de Sa Majesté. Outre le premier ministre, on a remarqué parmi les conviés l'ambassadeur de France.

Des toasts ont été portés successivement à l'armée, à la marine, à lord Aberdeen, au comte Waleski. Lord John Russell s'est levé et a prononcé un speach en l'honneur des bienfaits de la paix.

Cependant, les armements de la marine anglaise ne se ralentissent pas. Le résultat de l'activité dont les arsenaux ont fait preuve depuis plusieurs mois, est une flotte considérable qui se compose de douze vaisseaux de ligne, de dix frégates à voiles, à vapeur ou à hélice, et de cinq bâtiments légers à vapeur; au total, vingt-sept bâtiments de guerre portant ensemble 1,424 pièces de canon et 9 ou 10,000 hommes d'équipage.

Haute-Italie. Royaume Lombardo-Vénition. La mission que le gouvernement autrichien avait chargé le comte de Rechberg de remplir en Italie, peut être considérée aujourd'hui comme terminée. Elle portait à la fois sur la séquestration des biens des émigrés lombards devenus sujets sardes, et sur le procès relatif à l'échauffourée de Milan.

On nous écrit de Vienne que, d'après le rapport du comte de Rechberg, le gouvernement autrichien s'est décidé à user de clémence et d'adoucissement en Italie. Un certain nombre d'émigrés politiques ont déjà été affranchis des rigueurs du décret de séquestre. D'autres grâces ne tarderont pas à être accordées. Aujourd'hui même, la Gaxette des Postes de Francfort annonce qu'un exilé vénitien, M. Cesare Levi, qui s'était gravement engagé dans les évènements de 1848, vient d'être admis à rentrer en possession de ses biens, sous la condition qu'il donnera sa parole de se conduire désormais en loyal sujet de l'Autriche. A l'égard du complot de Milan, le cabinet de Vienne a résolu de séparer dans sa justice les fauteurs de l'insurrection des hommes qu'ils ont égarés et qui ont été leurs premières victimes. Au surplus, M. le comte de Rechberg, qui est en ce moment à Vienne, doit retourner sous peu en Italie, où il présidera à l'exécution des résolutions du gouvernement autrichien.

Grèce.

On écrit d'Athènes sous la date du 7 juillet:

Le bruit s'était répandu qu'un prêtre grec de Tinos, ayant accepté l'hos pitalité dans un couvent catholique, avait eu la barbe coupée, grâce à l'ivresse dans laquelle on l'avait plongé, et qu'à la suite de cette insulte faite à la religion du pays, les habitants du village auquel appartenait le prêtre si indignement traité, s'étaient réunis pour attaquer le couvent, et qu'une affreuse mêlée s'en était suivie entre les catholiques et les Grecs.

Cette nouvelle jetée au milieu du public d'Athènes y produisit l'effet qu'en attendaient ceux qui l'avaient inventée, car c'était une pure invention, conçue à Syra, dans une pensée d'odieuse malveillance contre le roi et ses sujets catholiques.

Les autorités de Tinos, interrogées sur ces circonstances, ont répondu qu'elles ignoraient absolument ce dont on voulait leur parler; rien dans l'île, à leur connaissance, n'avait pu donner lieu à une fab'c qui n'est, d'un bout à l'autre, que l'œuvre d'un parti qu'il est inutile de nommer.

Amérique. Le parlement canadien a été prorogé le 14 juin, après une session de sept mois. Dans le cours de cette session, lord Elgin n'a pas sanctionné moins de 264 lois et une seule, prononçant un divorce, a été réservée à la sanction directe de la reine Victoria. Alfred DES Essarts.

Nouvelles Religieuses.

ROME. La fête de saint Bonaventure, évêque d'Albano, cardinal de la sainte Eglise et véritable flambeau de l'Ordre Séraphique, a été célébrée le 14 juillet, avec la pompe accoutumée, dans l'église des Douze-Apôtres, des Mineurs conventuels. Le matin, il y a eu chapelle cardinalice où la messe solennelle a été dite par Mgr Antonio Ligi-Bussi, des Mineurs conventuels, archevêque d'Iconium.

- Ainsi que l'avait annoncé la Commission spéciale chargée de l'amortissement du papier-monnaie, le 9 de ce mois, on a pour la troisième fois brûlé publiquement sous le vestibule du palais du Mont-de-Piété, du papier pour l'importante somme de cent quatre-vingt-dix mille quatre cent quarante-neuf écus.

Notre Saint-Père, informé de la situation malheureuse des habitants de Comacchio, qui n'ont d'autre moyen d'existence que la pêche, moyen très-insuffisant, a daigné se préoccuper du sort de ces pauvres gens et surtout de la possibilité de leur créer des travaux; car Sa Sainteté sait que du travail naît la prospérité d'une population. Une commission a été nommée pour examiner ce sujet, et, par suite de son enquête, des ordres ont été donnés pour rendre aux hommes la pêche plus facile, plus étendue surtout, et par conséquent plus lucrative; et pour fournir aux femmes le moyen de faire et de vendre les nattes, genre de travail auquel elles sont habiles et que favorise la production spontanée et abondante des joncs dans le pays de Comacchio.

S. E. le cardinal Fransoni, préfet de la S. Congrégation de la Propagande, a consacré solennellement, le 17 juillet, dans l'église de ce coliége, Mgr Paolo Brunoni, de l'île de Chypre, originaire de Lugo en Romagne, et précédemment vicaire général de Mgr Valerga, patriarche de Jérusalem. Un Bref de notre Saint-Père avait nommé Mgr Brunoni archevêque de Tarona

in partibus, avec fonctions de délégué apostolique au mont Liban, et vicaire apostolique de Syrie.

FRANCE. DIOCESE DE PARIS. On sait que sous l'administration de Mgr Affre, plusieurs religieuses de la communauté janséniste, dite de SainteMarthe, se convertirent et fondèrent, sous le haut patronage de Mgr l'archevêque de Paris, un nouvel ordre religieux, sous le nom de Dames de Sainte-Marie. Cette communauté, dont la maison-mère est située rue Carnot, n'a cessé de prospérer depuis cette époque. Elle se compose aujourd'hui de près de cent religieuses, parmi lesquelles règnent la soumission la plus profonde aux supérieurs ecclésiastiques, et le meilleur esprit. Le gouvernement vient de reconnaître leur existence légale, sur la recommandation de Mgr Sibour et le témoignage le plus favorable de l'administration municipale de la Seine.

– Mgr Pacca, délégué du chapitre noble de Saint-Pierre de Rome au couronnement de la Vierge dans l'église Notre-Dame-des-Victoires, se dispose à quitter Paris pour aller remplir une mission en Belgique, en Bavière, en Pologne et en Russie.

Le Bref par lequel S. S. le Pape Pie IX élève Mgr Tirmarche, second aumônier de l'empereur, à la dignité d'évêque in partibus, lui donne le titre du siége d'Adras, dépendant de l'ancienne métropole de Damas in partibus infidelium. On assure que le sacre du nouvel évêque aura lieu, le dimanche 7 août, dans la chapelle des Tuileries, et sera fait par Mgr l'évêque de Nancy, en présence de Mgr l'archevêque de Paris.

DIOCÈSE DU PUY.-Mgr Jacques Brown, évêque de Shrewsbury, dans le pays de Galles (Angleterre), vient d'adresser la lettre suivante à l'ouvroir catholique du Puy, qui lui avait envoyé un certain nombre d'ornements pour les églises pauvres de son diocèse dont le dénûment est extrême:

« Newport, Salop, 12 juillet 1853.

«Bien cher Monsieur, nous ne savons comment nous exprimer pour vous témoigner notre reconnaissance et vous remercier de l'obligeant cadeau d'ornements que vous avez bien voulu nous faire, et que nous avons reçu par l'entremise des RR. PP. Jésuites de Londres.

« Quelque grands, quelque nombreux et quelque multipliés que soient les besoins de notre pauvre diocèse, nous n'aurions osé penser qu'ils auraient pu être appréciés par des personnes aussi éloignées de nous : bien plus, qu'ils auraient excité si vivement votre intérêt au point de recevoir une part dans vos oeuvres de charité.

« En conséquence, nous aimons à vous annoncer que c'est avec les sentiments de la plus profonde gratitude que nous acceptons votre offrande, et nous supplions le Dieu de toute charité, dont vous vous êtes si bien montré le serviteur, de vous bénir, de vous combler de ses plus inestimables faveurs ici-bas, en attendant qu'il daigne vous couronner dans le séjour des bienheureux.

« Agréez, cher Monsieur, l'expression des sentiments distingués de celui qui a l'honneur d'être,

• Votre tout dévoué en J.-C.,

DIOCÈSE DE LA ROCHELLe.

Jacques BROWN,
Évêque de Shrewsbury.»

On fait en ce moment de grands préparatifs dans l'église cathédrale de La Rochelle, en vue des solennités religieuses du concile qui s'ouvrira dimanche prochain.

Un plancher volant, sur lequel s'élèvera l'autel et où seront disposés les trônes et les siéges d'honneur qui doivent recevoir les prélats et les autres membres du concile, couvre le chœur de l'église dans toute son étendue; les deux chapelles latérales qui se font face sont entièrement occupées par des gradins où l'on estime que sept à huit cents personnes pourront trouver place; derrière l'autel, qui sera surmonté d'un dôme ou baldaquin décoré de riches draperies et des armes de Mgr le cardinal-archevêque de Bordeaux, se dresse un amphithéâtre destiné aux ecclésiastiques du diocèse qui doivent assister aux cérémonies du concile.

L'allée principale de la nef est réservée aux autorités civiles et militaires, aux chefs de corps, d'administration, etc. Le public occupera les deux allées latérales.

DIOCÈSE D'ALBI. Mgr l'archevêque d'Albi, dans une lettre adressée aux membres de son clergé, annonce la prochaine tenue du synode diocésain. L'ouverture se fera le 27 août, immédiatement après la retraite ecclésiastique. Le samedi, à 3 heures du soir, il y aura uue séance préparatoire dans le grand séminaire, et le lendemain, dimanche, à 8 heures du matin, la première session solennelle se célébrera dans l'église métropolitaine. Cette session sera précédée d'une messe du Saint-Esprit, à laquelle tous les ecclésiastiques convoqués au synode recevront la communion de la main de Mgr l'archevêque.

DIOCÈSE De Rodez. - MM. les ecclésiastiques appelés de droit ou par délégation au synode diocésain se sont réunis dans la grand'salle de l'évêché qui porte encore le nom de salle Synodale. Monseigneur a adressé aux membres de cette assemblée une courte allocution dans laquelle, après avoir témoigné au clergé tout le bonheur qu'il éprouvait de pouvoir, sous son épiscopat, ouvrir ces réunions synodales interrompues depuis 80 ans, il leur a exposé les points principaux de discipline sur lesquels il désire que des vœux lui soient exprimés.

Après cette courte allocution, Monseigneur a désigné les noms des divers officiers du synode. En voici la liste:

Procureur du clergé : M. Belmon, archiprêtre. Promoteur du synode: M. Combes, vicaire général. Secrétaire: M. Bessière, chanoine-honoraire. Maîtres des cérémonies: MM. Saladin, Vimal et Picard. Notaire et lecteur du synode: MM. Baduel et Sabathier.

Les divers membres du synode ont été divisés en trois congrégations.
DIOCÈSE DE Grenoble. On lit dans le Courrier de l'Isère :

« Hier dimanche, a eu lieu, au grand séminaire de Grenoble, l'imposante cérémonie de l'ordination de la fin de l'année. Rarement elle avait été aussi nombreuse; on a compté seize prêtres, six diacres et quatre sousdiacres. Parmi les cinquante-quatre ordinands, nous avons remarqué quatorze dominicains de la maison de Chalais, près Voreppe. Mgr l'évêque a adressé une paternelle allocution aux ecclésiastiques de chaque ordre qu'îl venait d'ordonner. »>

DIOCÈSE DE NEVERS. — Le mardi 12 juillet, a eu lleu, à Nevers, la clôture de la retraite ecclésiastique. Vers les six heures du matin, 150 prêtres environ partaient processionnellement du grand séminaire pour se rendre à la cathédrale, où devait se faire la cérémonie.

C'était un spectacle tout à la fois imposant et nouveau pour la ville de Nevers, de voir cette double haie d'ecclésiastiques, en habit de chœur et en