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métallique des plaques daguerriennes, d'images susceptibles de se reproduire à l'infini par la gravure.

-Vous n'avez pas oublié, sans doute, un des miracles de notre âge, je veux dire l'invention des agents anesthésiques, ces agents qui engourdissent si bien un homme qu'on peut, sans qu'il s'en doute, lui supprimer un bras, une jambe, une mâchoire, et même la tête tout entière, sous toute réserve, bien entendu, des inconvénients avérés de cette dernière opération. C'est l'éther d'abord, puis est venu le chloroforme, qui atteint plus sûrement le but. M. Jobert de Lamballe vient d'adresser à l'Académie une sorte de rapport sur les avantages comparatifs des deux agents. Sous une foule de rap→ ports, le chloroforme l'emporte sur l'éther, et l'énumération de ses mérites relatifs forme une longue litanie. L'éther n'a en sa faveur que l'avantage de ne jamais tuer le patient, tandis que le chloroforme pousse parfois l'indiscrétion jusque-là. Ce petit avantage nous semble d'un certain poids. Mais voici qu'un nouvel agent menace de les détrôner tous deux. C'est un vilain champignon qu'on brûle, et dont la fumée produit sur l'organisme humain le même effet que la vapeur d'éther ou de chloroforme. Toutefois, il n'est pas si dangereux, puisque cette fumée est employée en Angleterre à abasourdir les abeilles dont on veut piller le miel, et que ces petites bêtes n'en meurent pas. C'est un lycoperdon, nom assez incongru, que traduiront en français nos lecteurs, lesquels assurément sont tous forts sur le grec. Je ne puis, d'ailleurs, que leur souhaiter de n'avoir jamais besoin de ce lénitif. M. DESDOUITS.

OCCASION.

Une Collection complète de l'AMI DE LA RELIGION, depuis l'année 1814 jusqu'à nos jours, formant 159 volumes in-8. reau de l'AMI DE LA RELIGION, 12, rue du Regard.

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Valeurs diverses: Obligations de la Ville (1849), à 1,185 » (1852), à 1,285 ».

Fonds étrangers: Rome, 5 0/0 ancien, 98 »; nouveau, 98 gique, 5 0/0, 100 »

Espagne, 5 0/0, j. j. 1852, 49 ».

On a coté le 4 0/0 à » ».

Actions de la Banque, 2,640 ».

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Bel

L'un des Propriétaires-Gérants, CHARLES DE RIANCEY.

PARIS. IMPRIMERIE DE H, V. DE SURCY ET Co, RUE DE SÈVRES, 37.

L'AMI DE LA RELIGION.

ÉTUDES

SUR LES CONSTITUTIONS DE L'INSTITUT DES CLERCS SÉCULIERS
VIVANT EN COMMUNAUTÉ.

(Suite et fin. Voir les numéros 5544, 5545 et 5548.)

Outre les constitutions que nous venons d'analyser, on trouve - dans le mê.ne volume un directoire pour les exercices de piété, grand nombre de prières très-dévotes, à l'usage des prêtres de l'Institut, et un excellent opuscule, qui leur servait de manuel, insitulé: In structiones, de vid perfectionis et principiis practicis, prostatu clericali et pastorali. Cet opuscule est divisé en trois chapitres, dont le premier traite de la Perfection de l'homme intérieur, le second, des Règles Edu discernement des esprits, et le troisième, des Principes pratiques pour procurer efficacement le salut des âmes. Dans ce dernier chapitre, qui est du plus grand intérêt, on parle de la Charge pastorale en général, des catéchismes, des écoles, de la prédication, et des moyens de populariser, dans une paroisse, la fréquente réception des sacrements. Tous ces ouvrages sont de la plume d'Holzhauser.

Nous sera-t-il permis, en terminant ce travail, de proposer quelques simples réflexions sur la possibilité et les moyens d'essayer et de parvenir peut-être, à établir parmi nous, cette forme de vie cléricale, si sainte, si conforme à l'esprit aussi bien qu'à l'ancienne discipline de l'Eglise, et qui aurait, pour le clergé comme pour les peuples, de si grands et de si nombreux avantages?

D'abord la possibilité est hors de doute :

Pourquoi ce qui s'est fait en Allemagne au xvir siècle, ne pourrait-il pas se faire en France au Xıxo ?

La régularité du clergé français, et nos quatre-vingts séminaires, d'où sortent chaque année tant de jeunes prêtres ad omne opus bonum instructi, seraient de précieuses ressources, qui étaient loin, très-loin d'exister, au même degré, dans le siècle et le pays d'Holzhauser.

Nous ne craignons pas de le dire, et l'expérience personnelle que nous avons des séminaires nous autorise à l'affirmer sans hésitation: beaucoup de jeunes ecclésiastiques, à la fin de leurs études, embrasseraient, avec bonheur, la vie commune, jointe aux fonctions paroissiales, s'ils trouvaient cette forme de vie établie autour d'eux dans leurs diocèses.

Nous ne verrions plus alors, la ferveur, la générosité, l'esprit de
L'Ami de la Religion, Tome CLXI.

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perfection, l'élan du zèle, s'affaiblir si tristement et si vite chez un grand nombre de ces jeunes gens, dans la froideur, la faiblesse et les périls de l'isolement.

Et nous aurions enfin ce qui nous manque aujourd'hui, et ce dont tous les directeurs de séminaires déplorent l'absence; un milieu plus favorable pour conserver, développer, féconder chez les plus fervents séminaristes, ces germes puissants de sainteté et de zèle sacerdotal, qu'a déposés dans leur cœur le séminaire.

Il n'y aurait d'ailleurs, qu'on veuille le remarquer, dans une telle entreprise, aucune difficulté d'argent : il est évident, malgré notre grande pauvreté, qu'un Institut appliqué au ministère paroissial se suffirait toujours à lui-même; la co-habitation et la commensalité ffrent d'immenses ressources d'économie, et l'expérience atteste que les communautés reçoivent toujours des secours particuliers et abondants, soit de leurs membres riches, soit de la charité des fidèles.

La vie commune entretiendrait certainement beaucoup plus de prêtres que la vie isolée; et ce serait peut-être là une solution à ce problème si grave et que le défaut de ressources rend si difficile : Comment arriver à établir, dans toutes les paroisses un peu populeuses, des vicariats?

Les conflits qui s'élèvent si souvent entre les séculiers et les réguliers, ne seraient pas à craindre ici, ou le seraient infiniment moins, parce que les prêtres de cet Institut seraient eux-mêmes séculiers, natifs des diocèses, exerçant les fonctions paroissiales dans l'ordre de la hiérarchie commune, travaillant enfin, chacun dans les paroisses respectives que leur auraient confiées les Evêques, et sans porter jamais la faux dansc elles d'autrui.

On éviterait aisément toute occasion d'ombrage et de jalousie en usant de prudence, dans la part qu'on ferait des emplois aux prêtres de la vie commune; en tenant la balance égale entre cette partie du clergé et l'autre, et en confiant même, de préférence, à cellelà les postes les plus difficiles, les plus pauvres, les moins désirés.

Je conviens que les charges de famille, qui incombent à beaucoup de jeunes prêtres, pourraient être un sérieux obstacle aux vocations: cet obstacle était prévu dans les constitutions d'Holzhauser, et on a vu comment il y avait paré. Chez nous, il faut bien l'avouer, la difficulté demeurerait grave, surtout dans les commencements, et elle rendrait les progrès de l'Institut moins rapides; mais, à mesure que la communauté acquerrait des ressources et elle en acquerrait! -il serait possible d'y pourvoir aussi, sur les fonds communs, aux besoins des parents nécessiteux.

Quant aux moyens d'établir, chez nous, de telles communautés, ce serait à ceux que Notre-Seigneur emploierait pour ce dessein, à les rechercher, à les apprécier et à les choisir.

Voici, néanmoins, quelles seraient nos pensées à cet égard :

Nous croyons, et nous l'avons déjà dit plus haut, que le plus simple, le plus court, le plus sûr moyen, serait de commencer ces établissements dans les séminaires, par les supérieur et directeurs. Il y a là déjà un germe de communauté, et il y aurait, de plus, dans les jeunes gens, une féconde pépinière de vocations.

Notre conviction est si ferme sur ce point, que nous n'hésiterions pas à regarder comme assuré l'avenir de l'Institut dans un diocèse, du moment où nous le verrions solidement établi chez les directeurs du grand séminaire. Le développement ne serait plus alors qu'une affaire de temps, de zèle et de persévérance; et nous nous tromperions fort s'il fallait plus de dix ans, pour que la communauté parvînt à réunir le grand et le petit séminaire, une paroisse modèle, pour le noviciat pratique des jeunes prêtres, et un certain nombre d'autres paroisses dans le diocèse. La maison de retraite ne serait pas nécessaire au commencement: on l'établirait plus tard, et, en attendant, le grand séminaire pourrait, au moins en partie, y suppléer. Dans les diocèses qui ont des compagnies de missionnaires diocésains, l'Institut pourrait trouver également son premier noyau dans ces compagnies, qui joindraient d'abord au ministère des missions celui des paroisses, et qui, plus tard, devraient se charger aussi des séminaires, moyen évidemment du plus grand prix pour le développement des vocations.

Enfin, l'Institut pourrait encore, absolument, commencer par une grande paroisse, dont on ferait le berceau et le noviciat de l'OEuvre, et à laquelle les directeurs du grand séminaire prendraient à cœur d'envoyer des sujets.

Les prêtres de la vie commune ne devraient point avoir d'autres vœux que les engagements du sacerdoce, puisqu'il serait de l'essence même de cet Institut d'être séculier. S'ils faisaient, comme dans celui d'Holzhauser, une promesse jurée de stabilité, il nous paraîtrait prudent que cette promesse fut simplement ad arbitrium superiorum, afin de prévenir toute inquiétude de conscience, en cas de dispense ultérieure.

Pour essayer la fondation d'un tel Institut, faudrait-il attendre une manifestation extraordinaire de la Providence, et serait-il besoin d'une vocation singulière, exceptionnelle, d'un homme suscité miraculeusement de Dieu et créé, pour ainsi dire, tout exprès?

Oui, s'il s'agissait d'établir quelque grand ordre religieux nouveau, comme furent autrefois ceux d'un saint François-d'Assise, d'un saint Dominique, d'un saint Ignace: mais, ici, non; et la raison en est simple:

C'est qu'il n'y aurait rien, dans un tel Institut, d'extraordinaire ; cet Institut n'est, au fond, que la vie ecclésiastique dans sa plus grande pureté, telle que Notre-Seigneur l'a instituée, telle qu'il la désire dans l'Eglise, telle enfin que la pratiquent, dans sa substance

et sans le secours de la vie commune, tous les plus saints prêtres, qui aiment à cohabiter avec leurs confrères, autant qu'ils le peuvent, qui emploient en bonnes œuvres tout le superflu de leurs revenus, qui sont fidèles à leurs exercices de piété, qui se dévouent sans réserve aux travaux du zèle, et qui éloignent d'eux, avec une prudente circonspection, les moindres occasions de péché. La communauté, dans le plan d'Holzhauser, n'intervient que comme secours, pour rendre la pratique de tous ces devoirs communs plus facile et l'exercice du saint ministère plus puissant. Il n'y aurait donc rien ici, encore une fois, d'extraordinaire; et c'est pourquoi il ne serait pas besoin que Dien envoyat, pour cela, quelqu'un de ces grands hommes et de ces grands saints qu'il ne donne que de loin en loin à l'Eglise.

suffirait qu'un Evêque goutât ce projet, qu'il en désirât et fût prêt à en favoriser l'exécution, et qu'il trouvât, dans un supérieur de grand séminaire, dans le chef d'une compagnie de missionnaires ou dans un curé, l'homme de la fondation, un homme doué de ces qualités qui, sans être communes, ne sont pas cependant impossibles à rencontrer, et que requiert toute œuvre de cette nature: une grande piété, un parfait désintéressement, un jugement sûr, un caractère ferme et persévérant, avec la connaissance des hommes, l'art de manier les esprits, et une capacité administrative suffisante.

Mais un point capital pour le succès, serait que cet homme, une fois trouvé, on le laissât faire, et qu'on lui donnât une très-grande liberté pour le choix des sujets, l'établissement des règles, et toute la direction de la fondation; car, pour faire une communauté, il faut surtout un esprit commun, et cet esprit commun ne peut guère venir que d'un seul homme qui aît lumière pour le concevoir et puissance pour le communiquer.

Sans cela point d'affirmation, point d'unité et par conséquent pas de communauté possible.

Nous avons cru faire une œuvre bonne et utile en excitant l'attention du clergé sur une Institution ecclésiastique, qui a longtemps subsisté dans l'Eglise, qu'on y vit même, sous une forme ou sous une autre, à toutes les époques de sa durée, qu'il ne serait pas trèsdifficile, peut-être, de renouveler, et qui produisait, pour la gloire et le salut des âmes, des biens infinis.

Nous nous estimerions heureux si cette idée, qui n'est pas de nous, que nous n'avons pas inventée, et dont nous n'avons été pour ainsi dire que l'historien, pouvait, quelque part, rencontrer l'esprit d'an saint prêtre qui la reçût, la développât, la fécondât: et nous nous consolerions de n'avoir eu ici, pour notre part, que la faciletâche d'écrire, si un autre, plus digne et plus capable quenous, recevait d'en haut la grâce d'exécuter. P. GADUEL, V. g.

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