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das preces ad illius Secretarium accedens coram se accersivit Rmos DD. Cardinales Aloisium Lambruschini Episcopum Portuensem, Sanctæ Rufinæ, et Centumcellarum, Sacrorum Rituum Congregationi Præfectum, et Ludovicum A¦tieri Caussæ Relatorem, R. D. Andream Mariam Frattini S. Fidei Promotorem, et me subscriptum Pro-Secretarium, iisdemque adstantibus solemniter pronunciavit: « Tuto procedi posse ad solemnem Ven. Andreæ Bobola Beatificalionem, » Litterasque Apostolicas in forma Brevis de eadem Beatificatione in Vaticana Patriarcali Basilica suo tempore celebranda conscribi jussit.

Atque hoc Decretum in vulgus edi, et in Acta Sacrorum Rituum Congregationis referri mandavit Octavo Kalendas Julias Anni MDCCCLIII.

patriarcale de Latran : il y a assisté avec le Sacré-Collége à la messe Pontificale et, après y avoir de nouveau fait des prières ferventes, s'étant transporté à la sacristie de ladite archi-basilique, il a mandé auprès de lui les Révérendissimes cardinaux Louis Lambruschini, évêque de Porto, de Sainte-Rufine, et de Civita-Vecchia, Préfet de la S. Congrégation des Rites, et Louis Alticri, rapporteur de la cause, le R. P. André-Marie Frattini, promoteur de la sainte Foi, et moi soussigné pro-secrétaire, et en présence de tous, il a déclaré solennellement : « Qu'il peut être procédé sûrement à la Béatification solennelle du vénérable André Bobola, » - et il a ordonné de préparer des Lettres Apostoliques en forme de Bref touchant la célébration en temps opportun de ladite Béatification dans la Basilique Patriarcale du Vatican.

Et il a ordonné que le présent décret fût publié et inscrit dans les Actes de la S. Congrégation des Rites le huit des kalendes de juillet MDCCCLIII.

A. CARD. LAMBRUSCHINI EP. PORTUENSIS S. R. C. PRÆFECTUS.
D. Gigli S. R. C. Pro-Secretarius.

Loco + Sigilli.

Affaires religieuses de Hollande.

NOUVEAUX DOCUMENTS.

Le cabinet Van-Hall et le Saint-Siége.

Nos lecteurs connaissent déjà une partie des pièces communiquées à la seconde Chambre des Etats généraux néerlandais. Ils ont remarqué notamment, 1° la note du 10 mai, remise par l'envoyé des Pays-Bas au cardinal secrétaire d'Etat, et qui fut l'entrée en négociation du cabinet actuel, reniant les promesses et les déclarations. antérieurement faites par ses prédécesseurs au nom de la couronne et de la nation, et 2° les formules nouvelles, par l'envoi desquelles le Saint-Siége a répondu si promptement et si catégoriquement aux inquiétudes qu'avait manifestées le ministère de M. Van-Hall, à l'occasion des serments épiscopaux.

On sait qu'entre les griefs ambigus et contradictoires élevés contre l'allocution, il y en avait, après tout, deux seulement que le gouvernement précisât, et sur lesquels il réclamât des éclaircissements préalables. De ces deux points, le premier et le principal était la question relative aux serments épiscopaux.

Le second point était celui de la résidence de l'Archevêque et des Evêques dans les villes mêmes qui font le titre de leurs siéges. Celui-ci restait à traiter, mais l'autre paraissait assurément bien simplifié, sinon tout à fait décidé par la communication de Mgr Belgrado.

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1.

. Cette communication devait être considérée tout à la fois comme un acte spontané indiquant l'empressement du Saint-Siége à donner des marques et des preuves irrécusables de ses intentions conciliantes, et aussi comme la solution facile et immédiate de la difficulté qu'avait soulevée le gouvernement des Pays-Bas.

Ce double caractère, qui frappe tous les yeux, paraît cependant avoir échappé au ministre des affaires étrangères de S. M. le roi des Pays-Bas; car il adressa à Mgr Belgrado, le 1" juin, un office auquel S. Exc. l'Internonce dut répliquer par un billet que nous allons reproduire.

Remarquons seulement qu'ici encore, les égards et les procédés sont entièrement du côté de la diplomatie romaine. Quant à M. VanHall, il croit pouvoir se dispenser de ménagements, et même lorsqu'il remercie, il montre une raideur de formes qui n'est pas de nature à effacer l'étrangeté de ses exigences.

Les formules nouvelles des serments épiscopaux ne regardent naturellement que l'avenir. Pour se procurer les anciennes, M. VanHall et ses collègues, qui affectaient de les ignorer, n'avaient qu'à ouvrir le Pontifical romain. Ce livre n'est ni récent, ni secret. M. le ministre des affaires étrangères, qu'il l'eût ou non consulté, témoigna le désir de connaître, de la part même de Mgr Belgrado, la formule des serments déjà prêtés « par les Prélats catholiques romains, qui se qualifient actuellement, dit-il, archevêque et évêques dans le royaume des Pays-Bas. >>

M. le ministre eût pu avouer au moins comme un fait, que les prélats dont il s'agit n'usurpent rien en s'attribuant les titres qu'il a l'air de leur contester; ces titres leur sont reconnus d'abord par tous les catholiques des Pays-Bas, ensuite par tous ceux du monde entier. Et non-seulement les catholiques, tant des Pays-Bas que du monde entier, mais toutes les personnes qui ont la moindre notion de l'Eglise, tous les hommes éclairés et impartiaux, s'étonneront de la prétention de M. Van Hall de faire dépendre de son assentiment ou même du bon plaisir du Roi, son maître, la possession et la légitimité du caractère archiepiscopal ou épiscopal conféré uniquement en vertu de l'institution divine.

Cette observation faite, voici le billet de Mgr Belgrado :

La Haye, le 4 juin 1853.

Le soussigné, Internonce Apostolique, ayant eu l'honneur de recevoir dé

la part de S. E. M. le min'stre des Affaires Etrangères de S. M. le Roi des Pays-Bas l'office du 1o jour de ce mois, en réponse à sa note du 29 du mois dernier, ne peut pas se dispenser d'exprimer à S. E. qu'il avait pu croire que, dans le fait même des communications des formules du serment, faites en date du 29 mai, et dans l'énonciation exprimée, que les pièces en question étaient arrivées à La Haye dernièrement, on aurait envisagé non-seulement un acte spontané, mais encore une communication se rattachant aux explications demandées par M. le ministre plénipotentiaire de S. M. le Roi des Pays-Bas auprès du Saint-Siége: mais puisque S. E. n'a pas trouvě d'y relever une telle relation et connexion, le soussigné s'empresse de manifester à S. E. que pour lui, il reste constaté à la dernière évidence que les formules modifiées du serment, jointes à sa note du 29 mai, sont une expression non-seulement des intentions bienveillantes du Souverain-Pontife, mais encore qu'elles constituent la réponse la plus concluante de la part du Saint-Siége, donnée sur les explications demandées par M. le comte de Liedekerke, au nom du gouvernement des Pays-Bas à Son Eminence Monseigneur le Cardinal Antonelli, secrétaire d'Etat de Sa Sainteté, et touchant l'article du serment des Evêques des Pays-Bas,

Le soussigné, en accédant en outre avec plaisir à l'invitation faite par S. E. M. le ministre des Affaires Etrangères de S. M. le Roi des Pays-Bas, a l'honneur de joindre à la présente note la copie du serment généralement prêté par les Evêques précédemment à leur consécration épiscopale, et en ajoutant l'observation que le serment en question, comme étant l'acte qui précède la consécration épiscopale, a été jusqu'à ce moment et en différentes époques prêté de même par tous les prélats Hollandais qui ont été nommés Evêques (in partibus infidelium) par le Souverain-Pontife. (Signé) BELGRADO.

Il saisit, etc.

A Son Excellence

Monsieur le ministre des Affaires Changes

de S. M. le Roi des Pays-Bas.

A ce billet était jointe la copie de la formule qui se trouve dans le Pontifical revu et publié par ordre de Clément VIII et d'Urbain VIII.

Vient ensuite dans la série des documents, la note par laquelle le ministre accuse réception et prend acte de ces pièces et la traduction française, (que nous avons déjà donnée en entier dans notre numéro 5,552) de la note de S. Em. le cardinal Antonelli en date de Rome, 1er juin.

II.

La publication officielle se termine par la réponse que transmet à S. Em. le cardinal secrétaire l'envoyé néerlandais au nom de sa cour, le 27 juin.

Dans cette note, l'envoyé témoigne d'abord le regret que le SaintPère n'ait pas expliqué quelques expressions de l'allocution de manière à affaiblir l'impression qui en aurait été ressentie en Hollande. I dit à ce sujet que c'est de ces expressions contenues dans un document public et non de la publicité donnée à ce document qu'il a

entendu se plaindre dans la note du 10 mai, en même temps que des allusions aux temps anciens et aux luttes de la religion. Du reste, il abandonne ce point de la discussion en se bornant à ses protestations antérieures :

« Le soussigné, ajoute-t-il, suivra d'autant plus volontiers cette ligne de conduite pour les communications ultérieures à faire dans sa présente note, qu'il s'estime heureux de reconnaître dans le style généralement conciliant de la réponse de S. Em. Mgr le Cardinal, secrétalre d'Etat, et dans plusieurs passages qui s'y font remarquer, le gage d'un désir sincère de faire cesser et de prévenir à l'avenir tout malentendu.

Le gouvernement du roi des Pays-Bas étant animé du même désir, le soussigné ne reviendra plus sur la promesse d'une communication préalable en temps opportun, qui aurait été faite par Mgr l'Internonce, et sur le nonaccomplissement de cette promesse, d'après les informations données par des ministres qui ont fait partie du cabinet Néerlandais. N'ayant aucune connaissance des documents que Mgr le Cardinal, secrétaire d'Etat, possède, et qui prouveraient le contraire, mais que Son Eminence n'a pas jugé à propos de produire, le soussigné doit s'en tenir aux informations données par les ci-devant ministres du Roi, son auguste maître. »

Ici, enfin, nous touchons au vif du débat, aux conclusions pratiques, que tous les préliminaires qu'on vient de lire tendaient à pré

parer:

« Cependant, dit-il, le soussigné se trouve chargé d'exposer avec clarté et précision les principes, qu'après mûre délibération le Gouvernement des Pays-Bas a reconnu vrais, et la ligne de conduite qu'il s'est tracée en conséquence.»

Mais avant d'entamer cet exposé des principes « recoǹnus vrais après mûre délibération » on est obligé de faire aveu que ces principes ont été autrement entendus et autrement expliqués au SaintSiége par le gouvernement néerlandais sous le précédent cabinet:

« Il est possible que le ministre Néerlandais qui a précédé le Cabinet actuel n'ait pas exposé assez clairement ces principes, et qu'en conséquence le Gouvernement de Sa Sainteté n'a pas été à même de comprendre au juste la position faite aux communautés religieuses par la loi Néerlandaise.

« Toutefois, il est juste de faire observer que, dans la note du 24 mars 1852, émanée de ce Ministère, et dont quelques passages ont été cités dans la note de Son Eminence Mgr le Cardinal-Secrétaire d'Etat, du 1" juin, il se trouve d'autres passages qui n'ont pas été reproduits par Son Eminence le Cardinal Antonelli.

« Il y est fait réserve expresse de la surveillance du Gouvernement pour le maintien de l'ordre et de la tranquillité publique et de l'obéissance aux ■ lois. » Et un peu plus loin il y est dit « que le Roi, désireux que tous ses sujets aient la jouissance pleine et entière des droits et libertés garantis par la loi fondamentale, est porté à accorder à ses sujets Catholiques tout « ce qu'ils pourraient réclamer de ce chef. »

« Mais, quelles que soient les expressions dont on s'est servi dans ces notes, celles-ci n'ont ni le caractère ni la valeur d'une convention ratifiée. Elles restent

de simples notes, servant uniquement à faire connaître l'opinion du Ministère, dont elles sont émanées. »>

Ainsi, malgré toutes les atténuations et les habiletés de langage, on est contraint de recon aître que le gouvernement néerlandais change de principes et de conduite, et cela dans une question comme celle de la réorganisation de la hiérarchie ecclésiastique qui est réglée par la Constitution, et à propos des actes auxquels le SaintSiége a procédé en vertu d'assurances et de déclarations officiellement demandées et recueillies par la voie diplomatique.

On dit, il est vrai le ministère a changé: oui! mais parce que le ministère a changé, est-ce que la Constitution a tourné en même temps du noir au blanc ?

On réplique que cette Constitution n'est plus interprétée par les ministres actuels comme par leurs prédécesseurs. Soit, si l'on veut, pour l'avenir. Mais quant au passé, au nom de qui l'interprétaient leurs prédécesseurs, consultés par le Saint-Siége? Au nom de la couronne! C'est donc la couronne qui était engagée.

Maintenant, au nom de qui les ministres actuels retirent-ils les déclarations de la couronne? Ils ne peuvent le faire encore qu'au nom de la couronne !

Quel rôle ces serviteurs du Roi font-ils donc jouer et à ce prince et à la nation qu'il représente devant les autres puissances! Quels aveux que les leurs, et quelles excuses!

III.

Le reste de la note ne saurait être analysé. Le voici textuellement : Nous ne prendrons pas la peine de remarquer encore l'embarras, les obscurités, les contradictions du préambule qui doit, dans la pensée de l'envoyé, autoriser, et justifier les résolutions de sa cour. C'es à ces résolutions qu'il est temps d'arriver.

La note remise par le soussigné le 10 mai dernier ne met pas en doute, que, la constitution du Royaume autorisant le libre exercice de toute religion, l'organisation intérieure des communautés religieuses pour tout ce qui a trait à l'exercice du culte, doit élre laissée, d'après l'esprit de la foi fondamentale, au libre arbitre des communautés elles-mêmes. Dans cette note on a seulement fait observer que ce droit n'est pas articulé en termes exprès dans ladite loi.

« Le Gouvernement du Roi des Pays-Bas ayant actuellement examiné mûrement et à fond toutes les questions qui se rapportent à cet objet aussi difficile que délicat, et ayant arrêté son opinion, la fera connaître succinctement au St.-Père, pour donner, et uniquement par ce motif, une nouvelle preuve des égards qu'il a pour Sa Sainteté.

Il le fait avec d'autant plus de confiance que le St-Père lui-même a la conviction, que si d'une part le Roi des Pays-Bas n'a ni le droit ni le désir de s'immiscer dans des matières ayant trait à la croyance religieuse de ses sujets et au libre exercice du culte qu'ils professent, de sorte qu'ils peuvent entrer en correspondance sur ces matières avec le personnage vénéré qu'ils

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