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tent les établissements, il interrogea quelques soldats qui étaient hors du poste et leur demanda s'ils occcupaient tout le local; il se proposait, dans le cas contraire, de s'employer pour faire choisir un autre local dans le voisinage. N'ayant point reçu de réponse satisfaisante, les deux ecclésiastiques entrèrent dans le collége sans rencontrer aucune opposition. Un soldat qui les suivait les invita cependant à s'adresser au capitaine. Se ravisant sur cette observation, ils s'apprêtaient à y aller, lorsqu'ils trouvèrent à la porte d'entrée deux soldats sous les armes chargés de les y conduire. Ils refusèrent cette forme d'introduction, comme inconvenante sous plusieurs rapports, et ajoutèrent que si, à leur insu, ils avaient manqué à la consigne, ils resteraient dans le collége jusqu'à l'arrivée du capitaine. On ne comprit pas bien le sens de leur réponse, et l'affaire devenant plus sérieuse, on persista dans les premiers soupçons mal fondés, et au mépris de leurs protestations et de la qualité de Mgr Talbot, les deux ecclésiastiques furent conduits à pied, escortés de plusieurs soldats, devant le commandant de place à SaintMarcel. Arrivés là, ils furent reconnus et aussitôt mis en liberté.

« Cet événement, qui a chagriné le Saint-Père, n'a pas moins fait de peine à l'ambassadeur de France et au général Montréal, qui se sont empressés de donner toutes les réparations possibles en pareil cas. Ils sont allés auprès du Saint-Père, qui, malgré le déplaisir qu'il en avait éprouvé, avait reconnu que tout provenait d'un défaut de prévoyance de la part de celui qui avait exécuté les ordres, et les a accueillis avec sa bonté accoutumée, comme il convenait dans la circonstance.>>

On sait que le R. P. Rubillon avait été conservé dans la charge d'assistant, pour la France, par la Congrégation générale de la Société de Jésus. Le père Pierling, qui a rempli depuis la mort du père Roothaan les fonctions de vicaire général, a été aussi conservé dans la charge d'assistant pour l'Allemagne. Le R. P. Ferrari, provincial de Venise, été nommé assistant pour l'Italie, et le R. P. Gilles pour l'Espagne. Ces deux derniers sont nouveaux, et le R. P. Gilles est encore éloigné de Rome.

DIOCÈSE DE Paris. Le 29 de ce mois, les belles peintures religieuses que MM. Picot et Flandrin viennent de terminer dans l'église de Saint Vincent-de-Paul, seront découvertes et livrées à l'appréciation du public. M. Picot a peint la coupole du chœur et M. Flandrin la frise qui circule autour de la nef.

L'église de Saint-Vincent-de-Paul est désormais une des plus élégantes et des plus artistiques de Paris. Son perron, son porche, ses portes de bronze, son buffet d'orgues, ses riches boiseries, son maitre-autel et les peintures que l'on va découvrir en font une des plus belles églises de Paris. DIOCÈSE DE SAINT-BRIEUC ET TRÉGUIER. On lit dans la Foi Bretonne du 14:

« Hier, à sept heures du soir, une salve de 21 coups de canon s'est mêlée au son de toutes les cloches de Saint-Brieuc, pour annoncer que la statue de la très-sainte Vierge, portée en procession avec un si religieux enthousiasme dimanche dernier, venait d'être élevée au sommet de la flèche du sanctuaire de N.-D d'Espérance, à cette place aérienne, où ses bras étendus sur note cité symbolisent si parfaitement la protection que nous demandons à la Reine du ciel, de la terre et de la mer.

Les artilleurs de notre garde nationale ayaient dû attendre l'autorisaécessaire en pareil cas. On sait combten ils ont été heureux d'a

dresser leur salut militaire à la patronne de la France, au moment de cet Angelus si solennel, qui a retenti dans tous les cœurs et dont le souvenir restera gravé dans la mémoire de tous. »

-

DIOCÈSE DE GAP. Après cinq jours de travaux sérieux et de graves discussions, le Synode diocésain de Gap, ouvert le 6 juillet, s'est fermé le dimanche 10 avec une imposante solennité.

A quatre heures du soir, tous les membres de la vénérable assemblée sortaient processionnellement du grand séminaire; ils se rendaient à la cathédrale dans le même ordre que pour la session d'ouverture.

L'appel nominal fait, le Veni Creator et les psaumes prescrits par le Pontifical chantés, les promoteurs du Synode ont successivement requis la lecture des décrets suivants: 1° du décret déterminant l'époque où les institutions diocésaines, élaborées dans le Synode, auraient force de loi. Cette époque a été fixée au 1o janvier 1854; 2o du décret portant nomination des témoins synodaux chargés de surveiller, chacun dans le rayon qui lui est assigné, l'exacte observance de ces lois disciplinaires; 3° du décret pour la clôture du Synode.

Après l'éloquente allocution prononcée par M. l'abbé Blanchard, l'un des notaires et par M. l'archiprêtre d'Embrun, Mgr l'Evêque a adressé quelques paroles remplies d'émotion à cette assemblés de prêtres, tous résolus d'un même cœur et d'un même esprit à accomplir scrupuleusement les saintes règles auxquelles ils ont donné leur assentiment avec tant d'empressement et de soumission.

■ Maintenant, a dit sa Grandeur, que nous avons consulté votre expérience et recueilli vos observations, nous allons livrer à l'impression ces institutions diocésaines. Elles vous parviendront dans quelques mois revêtues d'une triple sanction: l'autorité de Notre Saint-Père et bien-aimé Pontife, Pie IX, qui a daigné approuver les décrets du dernier Concile de la province d'Aix, base sur laquelle nous avons assis ces lois ecclésiastiques; notre propre pouvoir législatif, que vous reconnaissez tous; enfin l'épreuve canonique du Synode qui a été telle que nous l'attendions de la droiture de votre esprit et de l'excellence de votre cœur.

Vous les recevrez donc, ces lois, avec respect et avec amour, comme l'expression de la volonté même de Dieu, qui demande que tout soit digne, et dans la personne appelée à traiter les choses divines, et dans les fonctions confiées à son zèle et à sa fidélité. »

L'auguste cérémonie s'est terminée par les acclamations accoutumées dans les Conciles et les Synodes.

Nouvelles et Faits divers.

La clôture de l'Exposition des ouvrages des artistes vivants, aux MenusPlaisirs, aura lieu demain samedi, à quatre heures.

-M. de Beauregard, l'un des rédacteurs de la Gazette de France, est mort hier à sa maison de campagne de Labretèche, près Saint-Germain, frappé par une apoplexie foudroyante.

Le sieur Monnet, ancien conseiller municipal d'Uzès, ancien officier et porte-drapeau de la garde nationale, vient d'être appelé à comparaître devant la cour d'assises de la Drôme sous la prévention d'assassinat sur la personne de M. le vicomte de Dampmartin, maire d'Uzès, qui, le 30 sep

tembre dernier, tomba mortellement frappé de deux coups de fusil, en sortant de sa maison pour se rendre à Nîmes, où l'appelait le passage du prince-président.

Les débats de cette affaire ont commencé le 18 juillet; ils ne sont point encore terminés.

Le préfet de la Somme vient de prendre une décision par suite de laquelle les ouvriers employés aux travaux départementaux qui se livreront à l'avenir à l'habitude de faire le lundi, seront privés de l'avantage de travailler pour le compte de l'Etat.

Ceux de nos lecteurs qui auraient besoin d'orgues harmonium peuvent s'adresser en toute confiance à la maison Francesco Bruni, rue des Tournelles, 15. En visitant les vastes ateliers et magasins de ce fabricant, on est frappé de l'intelligence et du savoir qu'il a déployés dans les moyens de fabrication, qui rendent la concurrence sinon impossible du moins inoffensive.

M. Bruni a débuté dans la carrière comme simple ouvrier dans les maisons Pleyel et Erard et, plus tard, comme contre-maître dans la maison qui lui a dû en partie son succès. A force de travail, et par son intelligence, il est parvenu à fonder une maison qui ne le cède en rien aux meilleures du même genre. Comme musicien, M. Bruni arrive à obtenir la bonté dans le son; comme ouvrier, le fini dans la confection, et, comme homme consciencieux, la modicité dans les prix. MM. les ecclésiastiques qui s'adres→ seront à cette maison trouveront bonne fabrication, prix modérés et exactitude dans les livraisons.

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Magasin spécial de Thés de choix, à prix très-modérés. Caron, 8, rue de la Bourse.

OCCASION.

Une Collection complète de l'AMI DE LA RELIGION, depuis l'année 1814 jusqu'à nos jours, formant 159 volumes in-8. reau de l'AMI DE LA RELIGION, 12, rue du Regard.

BOURSE DU 22 JUILLET 1853.

4 1/2, à terme, ouvert à 103 10 103 00 fermé à 103 10.

S'adresser au bu

plus haut, 103 15
Au comptant, il reste à 101 10.
00 plus haut, 76 25
Au comptant, il reste à 76 50.

plus bas

plus bas, 76 00

3 0/0, à terme, ouvert à 76
fermé à 76 15.
Valeurs diverses: Obligations de la Ville (1849), à 1,185

1,285 ».

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Espagne, 5 0/0, j. j. 1852, 49 ".

Fonds étrangers: Rome, 5 0/0 ancien, 98 »; nouveau, 98
gique, 5 0/0, 100 »
On a coté le 4 0/0 à »
Actions de la Banque, 2,640 ».

PARIS.

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L'un des Propriétaires-Gérants, CHARLES DE RIANCEY.

IMPRIMERIE DE H. v. de SurCY ET CRUE de sèvres, 37.

L'AMI DE LA RELIGION.

DECRETUM

POLONA SEU LUCEORIEN
Beatificationis et canonizationis

VEN. SERVI DEI
ANDRE BOBOLA

SACERDOTIS PROFESSI SOCIETATIS JESU
Super Dubio

An stante adprobatione Martyrii et Causse Martyrii, nec non quatuor Miraculorum tuto procedi possit ad solemnem Ven. Servi Dei Beatificationem ?

Patricia progenies Bobolica, iam olim et Bohemiæ regno oriunda, florensque nobilibus viris, qui armis et publicis regni Poloniæ muneribus avitam gloriam auxerunt, anno MDXCII. martyrio nobiliorem edidit Andream Sacerdotem Professum Societatis Jesu, qui pene ab unguiculis pietate insignis in ipsa adolescentia virtutes præseferens ab Institutioribus passim Sodalibus proponebatur exemplar tuto imitandum, et charismata meliora æmulatus, mundo, eiusque certis promissis valedicens Societati Jesu nomen dedit, cuius Institutum professus est, et consuetis Votis se obstrinxit Anno MDCXXX. Sacerdotio initiatus, per aliquod tempus Moderatorum voluntatem sequens, adolescentes scientiarum studiis, et pueros rudimentis fidei imbuendos suscepit; hine charitate fervidus nunquam intermisit Verbum Dei annunciare eo successu ut quamplurimos ad pœDitentiam adduxerit; immo triennii spatio totus fuit in iuvandis colendisque contagiosa lue afflictis. Tot virtutibus, et pie sancteque gestis iam cœlo maturus, quum Deus honestare illum vellet in laboribus certamen forte dedit ei ut vinceret eiusque nutu illico inter inimicos Catholicæ veritatis et unitatis prosiliit, qui, enecato Beato Josaphat Archiepiscopo Polocensi, nil intentatum relinquebant ut errores disseminarent inter Fideles: charitas autem, quæ

DÉCRET

DE BÉATIFICATION ET CANONISATION du vénérable serviteur de Dieu ANDRE BOBOLA,

prêtre profès de la Société de Jésus. Sur le doute

Si, en conséquence de l'approbation du martyre et de la cause du martyre ainsi que des quatre miracles, il peut être sûrement procédé à la Béatification solennelle du vénérable serviteur de Dieu ?

La famille patricienne de Bobola, anciennement originaire du royaume de Bohême, et qui eut l'honneur de compter des homines distingués, lesquels, soit par les armes soit dans les emplois publics de Pologne, accrurent la gloire de leurs ancêtres; donna, en l'année MDXCII, le jour à André, prêtre profès de la Société de Jésus, qui par son martyre s'éleva encore au-dessus de ses aïeux. Dès l'âge le plus tendre, il fit éclater sa piété; tout jeune encore, les vertus dont il brillait le faisaient présenter par ses maîtres aussi bien que par ses condisciples comme un modèle excellent à imiter. Cependant, désireux d'avantages meilleurs, et ayant dit adieu au monde et à ses promesses, il s'enrôla dans la Société de Jésus, dont il voulut suivre l'Institut et à laquelle il se lia par les vœux accoutumés dans l'année MDCXXX. Admis au sacerdoce et suivant pendant quelque temps l'ordre de ses Directeurs, il entreprit d'initier les jeunes gens aux études des sciences et les enfants aux principes de la Foi. En outre, animé d'une charité brûlante, il ne laissait échapper aucune occasion d'annoncer la parole de Dieu, et il le fit avec tant de succès qu'il amena au repentir un grand nombre de pécheurs. De plus, durant un espace de trois ans, il se consacra tout entier à l'assistance et au soulagement d'infortunés atteints d'une épidémie con

L'Ami de la Religion, Tome CLXI.

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foras mittit timorem, Andreæ animum ita pervasit, ut viribus omnibus ad Catholicos in fide confirmandos non dubitaverit inimicorum conatibus contraire, et animo parato ac lubenti vitam ipsam inter exquisitissima tormenta fuso sanguine pro Christo, eiusque ovium incolumitate tradere.

Quum itaque ven. Andreæ præclaras virtutes nobili Martyrio illustratas, et ejus certam caussam declaraverit Sa. Me. Benedictus Papa XIV. Decreto lato quinto Idus Februarii Anno MDCCLV.; quumque de quatuor Miraculis ejus intercessione patratis instituto judicio constare edixissent Sa. Me. Gregorius Papa XVI. et Sanctissimus Dominus Noster Pius Papa IX. nihi lerat reliquum nisi ut de more interrogarentur Sacrorum Rituum Congregationis Patres, utrum censerent illum tuto Beatorum ordini accenseri posse; quod quum nuper, pridie nimirum Kalendas Junias in Generali Conventu ad Vaticanas Edes coram Ipso Summo Pontifice præstitum fuisset, omnium qui aderant assensus est subsequutus.

Nihilominus Pius Pontifex Maximus, ne quod spatium divino lumini sibi preCibus impetrando deesset, rem differre voluit, sicuti adstantes omnes humanissimis verbis est adhortatus, suam. que distulit dicere sententiam. Hac autem die, recurrente Festo Præcursoris Domini, piissime oblata Hostia Agni immaculati, petens Patriarchalem Archibasilicam Lateranensem, ubi una cum Sacro Senatu Pontificali Missæ adstitit, ac post iteratas fervi

tagieuse. Tant de vertus, tant d'actes pieux et saints, l'avaient rendu déjà mûr pour le ciel, lorsque Dieu, qui voulait le glorifier dans ses œuvres, lui donna à engager une lutte difficile d'où il sortirait vainqueur. André, par l'ordre céleste, se rendit au milieu des ennemis de la vérité et de l'unité catholiques, qui, après avoir mis à mort le Bienheureux Josaphat, archevêque de Polosk, ne négligeaient rien pour semer l'erreur entre les fidèles. Mais la Charité, qui exclut la crainte, anima tellement l'esprit d'André, qu'il n'hésita point à s'opposer aux efforts des ennemis de l'Eglise pour maintenir par toutes ses forces les Catholiques dans la Foi, et qu'il fit volontiers le sacrifice de sa vie et versa son sang au sein des supplices les plus raffinés pour le Christ et la conservation de ses brebis.

C'est pourquoi le pape Benoît XIV, de vénérable mémoire, ayant déclaré éminentes les vertus du vénérable André, vertus illustrées par le martyre,et ayant reconnu sa cause comme certaine par décret porté le cinq des ides de février, de l'année MDCCLV; en outre, le pape Grégoire XVI, de vénérable mémoire, et notre TrèsSaint Père le pape Pie IX, ayant reconnu par jugement qu'il constait de quatre miracles dus à son intercession; il ne restait plus qu'à demander, selon l'usage, aux Pères de la S. Congrégation des Rites, s'ils étaient d'avis qu'on pût sûrement l'admettre dans l'ordre des bienheureux : ce qui fut l'objet de l'assentiment de tous dans l'assemblée générale tenue au palais du Vatican la veille des kalendes de juin, en présence du Souverain-Pontife.

Néanmoins, notre Très Saint-Père Pie IX, afin de se ménager le temps d'obtenir par ses prières le secours divin, voulut remettre l'affaire et différer de prononcer sa sentence, après avoir adressé aux personnes présentes des paroles pleines de bonté. Aujourd'hui donc, fête anniversaire du Précurseur du Seigneur, le Souverain-Pontife ayant très-pieusement offert l'Hostie de l'Agneau sans tache, s'est rendu à l'archi-basilique

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