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Tous les 3 ans je visiterai une fois en personne les domaines apostoliques et rendrai compte à Notre Seigneur et à ses successeurs précités de mon ministère pastoral, et de toutes les affaires relatives à l'état de mon Eglise, à la discipline du clergé et du peuple et au salut des âmes confiées à ma fidélité; et à mon tour je recevrai avec humilité et exécuterai aussi activement que possible les mandats Apostoliques.

Si j'en étais empêché par un motif légitime, je ferai accomplir ce qui précède par un nonce, possédant un mandat spécial à cet effet, et choisi du sein de mon chapitre, soit toute autre personne investie d'une dignité ecclésiastique ou compétente, ou en l'absence de ceux-ci par un prêtre diocésain, ou à défaut de ce dernier par un prêtre séculier ou régulier d'une bonne conduite et d'une piété reconnues et pleinement instruit de ce qui précède. Néanmoins je donnerai connaissance d'un pareil empêchement en soumettant les pièces de conviction au Cardinal de la Sainte Eglise romaine préposé à cet effet, et ces pièces seront transmises à la congrégation du Saint Concile par l'entremise du nonce susdit.

Les possessions appartenant à mes revenus (mensa), ne seront ni vendues, ni données, ni engagées, ni cédées, ni aliénées d'aucune manière par moi, pas même du consentement du chapitre de mon Eglise.

Ainsi Dieu et les Saints Evangiles de Dieu me soient en aide.

FORMULE DU SERMENT

à préter pår les Patriarches, Primats, Archevêques et Evêques titulaires du Royaume des Pays-Bas.

(Traduction du latin.)

Je, élu.... promets de ce moment pour toujours fidélité et obéissance au Bienheureux Pierre et à la Sainte Eglise Romaine, ainsi qu'à Notre Seigneur le Pape.... et à ses successeurs nommés canoniquement.

Je ne permettrai ni par mes conseils, ni par mon consentement ni par aucun acte qu'ils soient privés de la vie, ou de quelque membre, ou qu'ils soient emprisonnés injustement, ou attaqués n'importe de quelle manière, ou qu'il leur soit fait quelque injure ou injustice sous quelque prétexte que ce soit.

Les conseils qu'ils me confieront soit directement, soit par l'entremise de leurs nonces ou par leurs lettres, ne seront divulgués par moi à personne s'il m'est connu qu'ils peuvent produire quelque désavantage pour eux.

Je les aiderai dans le maintien et la défense de la Papauté Romaine et des droits de Saint Pierre contre qui que ce soit.

Je contribuerai à maintenir, défendre, augmenter et favoriser les droits, honneurs, priviléges et l'autorité de la Sainte Eglise Romaine, de Notre Seigneur le Pape et de ses successeurs précités.

Je ne coopérerai, ní par mes conseils, ni par des actes quelconques, à aucune machination ayant pour but la perte ou le dommage de Notre Seigneur ou de ladite Eglise Romaine, soit en personne soit dans leur droit, dignité, rang ou puissance; et si j'apprenais que quelque chose de cette nature se préparât ou se tramat n'importe par qui, je m'y opposerai autant qu'il est en mon pouvoir, et en donneral connaissance aussi vite que possible à Notre Seigneur susdit ou à tout autre qui pourra l'en instruire.

J'observerai de tout mon pouvoir et j'aurai soin de faire observer par

d'autres les règles des Saints Pères, les décrets, ordonnances et mandats apostoliques.

Je visiterai en personne les domaines apostoliques aux époques fixées par les lettres (litteræ fel.) du Pape Sixte V. d'heureuse mémoire.

Ainsi Dieu et les Saints Evangiles de Dieu me soient en aide.

Ainsi, sur la première question posée par le gouvernement néerlandais, il était difficile de répondre plus promptement et plus catégoriquement que ne l'a fait S. Exc. l'Internonce. Certes, si la couronne des Pays-Bas avait quelque inquiétude à l'égard des serments épiscopaux, les nouvelles formules étaient en elles-mêmes de nature à la rassurer complétement. Va-t-elle donc au moins sur ce point et pour l'avenir se déclarer satisfaite ? C'est ce que montrera la suite de ces documents. Charles DE RIANCEY.

(La suite à un prochain numéro.)

Nous avons annoncé l'arrivée à Paris de Mgr de Mosquera, archevêque de Bogota, exilé de son diocèse par le gouvernement persécuteur de la Nouvelle-Grenade. Instruit du départ du vénérable confesseur de la foi de NewYork pour Paris, le Saint-Père voulut qu'en arrivant dans la capitale de la France, Mgr Mosquera eût la joie d'y trouver un témoignage de l'affection du Chef de l'Eglise, et de la part que prend le Saint-Siége aux douleurs des Evêques qui combattent pour la cause de Dieu. Sa Sainteté adressa donc à Mgr Mosquera une lettre qui lui a été remise à son arrivée à Paris et dont voici la traduction :

A NOTRE VÉNÉRABLE FRÈRE EMMANUEL JOSEPH, ARCHEVÊQUE DE

SANTA-FE-DE-BOGOTA.

PIUS PP. IX.

Vénérable Frère, salut et bénédiction apostolique.

Dès que Nous eûmes appris, vénérable Frère, que vous alliez vous rendre à Paris, Nous résolumes de vous y adresser cette lettre, afin de vous donner une nouvelle preuve de l'affection toute particulière que Nous vous portons, de l'estime que Nous inspire votre admirable courage à soutenir la cause de l'Eglise, à défendre ses droits, à vous acquitter de la charge pastorale, et aussi pour vous dire quelle est Notre douleur à la vue des tribulations si longues et si amères dont vous êtes accablé. L'expression des sentiments que Nous éprouvons pour vous doit vous faire comprendre combien votre arrivée à Rome Nous causerait de satisfaction et de joie, car Nous désirons bien vivement vous embrasser dans toute l'affection de Notre cœur, Jouir de votre présence et de votre entretien, et Nous féliciter avec vous des services que vous avez rendus à l'Eglise.

En attendant, Nous ne devons pas vous laisser ignorer que Nous avons reçu votre lettre si respectueuse, datée de New-York, le 1er novembre dernier, et que Nous avons approuvé le motif qui vous a fait juger à propos de confier à vos vicaires vos pouvoirs sur le troupeau chéri qui est l'objet de vos sollicitudes. Dans l'espérance de vous voir prochainement près de Nous, Nous vous donnons avec effusion, et dans toute l'affection de Notre cœur,

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Notre bénédiction apostolique à vous, vénérable Frère, et à tout le troupeau confié à votre vigilance.

Donné à Rome, près Saint-Pierre, le 7 avril 1853, la septième année de Notre pontificat.

PIUS PP. IX.

L'Indépendance belge a publié un ordre de cabinet du roi de Prusse, destiné à répondre à l'ordonnance de Mgr l'évêque de Trèves, touchant les mariages mixtes, que nous avons fait connaître.

Ce même journal nous apprend que dans le diocèse de Cologne, aussi bien que dans celui de Trèves, la célébration des mariages mixtes est refusée, à moins que la partie hérétique ne se soumette aux prescriptions du Bref pontifical. D'un autre côté, dans le grand duché de Bade, les curés ne veulent plus publier les bans qu'aux mêmes conditions.

Les bourgmestres se chargent de faire ces publications pour satisfaire aux exigences de la loi civile, qui, jusqu'à présent, avait désigné exclusivement les curés; mais la question s'élève aujourd'hui de savoir si les mariages ainsi contractés pourront être regardés comme valides, même aux yeux de la loi civile.

Nous reviendrons sur ces graves difficultés et sur le conflit qui peut en résulter entre le pouvoir civil et l'autorité ecclésiastique. En attendant, voici le texte de l'ordre de cabinet du roi de Prusse :

« Le rescrit de l'évêque de Trèves, qui se baserait sur les dispositions d'un bref papal, ordonne que pour les mariages de confessions mixtes, le fiancé protestant doit prêter, entre les mains de l'évêque ou du curé à ce désigné par le chef diocésain, un serment par lequel il promet de vouer ses enfants à l'Eglise catholique romaine. En cas de refus de ce serment, le mariage doit être interdit au point de vue catholique. S'il se soumet à cette prétention, il en est récompensé par l'autorisation de paraître, devant le curé, dans un lieu non consacré, et de déclarer son intention de contracter mariage, mais la bénédiction de ce mariage n'en est pas moins refusée. Cela m'engage à déclarer par les présentes que je congédierai immédiatement de mon service militaire tout officier de mon armée qui fera la démarche exigée, déshonorante pour l'homme comme pour la foi évangélique. Charlottenbourg, le 1er juin 1853.

« Signé : FRÉDERIC-GUILLAUME.
« Contresigné : le ministre de la guerre,
« DE WANGENHEIM. »

Épidémie à la Martinique; construction d'une chapelle

de Notre-Dame de la Délivrande.

Tout le monde se rappelle ces récits douloureux que nous apportaient naguère les feuilles publiques sur les effrayants ravages de la fièvre jaune dans l'une de nos plus belles colonies. La Martinique venait à peine de recevoir dans son sein le digne Evêque que la Providence chargeait de ses

intérêts religieux: un essor nouveau et universel se manifestait dans toutes les classes de la société, grâce à l'inépuisable zèle et à la charité sans bornes de Mgr Leherpeur.

Sous son heureuse influence, un grand nombre de ces institutions pieuses et charitables qui font la gloire et la consolation de l'Eglise et de la mère-patrie, naissaient et portaient de beaux fruits sur ce sol jeune encore mais aussi prédestiné à un avenir de bénédictions. L'épidémie comme un loup ravisseur, vint troubler la paix et le repos de cette bergerie, en répandant partout la terreur, les souffrances et la mort. Peu de familles n'eurent à gémir des suites terribles de ce fléau; mais c'est le clergé surtout qui en 'fut le plus cruellement éprouvé. Fidèle à la voix de son pasteur et suivant son généreux exemple, il se dévoua avec un empressement et une abnégagation admirables; mais en sauvant l'âme des autres il sacrifiait la vie du corps, donnant ainsi la plus grande et la plus touchante marque de sa charité : Majorem charitatem nemo habet ut ponat quis animam pro ovibus suis.

Les émotions de la douleur et sa piété pour la Mère de Dieu inspirèrent alors à Mgr Leherpeur la pensée d'ériger dans son diocèse un sanctuaire à la gloire de Marie, sous le nom de Notre-Dame de la Délivrande. La Vierge qui est le secours des chrétiens et le salut des infirmes, devait couvrir désormais de sa maternelle protection cette Eglise désolée, et c'est pour servir d'écho à cette touchante pensée et y intéresser autant qu'il est en nous les catholiques de France que nous nous empressons de publier la pièce cijointe, qui nous a été communiquée :

« L'Evêque désolé de la Martinique a fait un appel aux âmes charitables si nombreuses en France, dans le but d'élever un sanctuaire à la gloire de celle que l'Eglise appelle le secours des chrétiens et le salut des infirmes. « Sa voix a été entendue. Déjà Leurs Majestés l'Empereur et l'Impératrice ont signalé d'une manière éclatante leur piété par un don généreux, qui a permis de commencer les travaux.

« Ce noble exemple sera imité par toutes les âmes qu'animent la charité pour les affligés, et une tendre confiance dans la protection de Marie.

« Indépendamment des grâces et des récompenses qni sont attachées à la pratique des bonnes œuvres, le prélat se propose d'établir dans la nouvelle chapelle de Notre-Dame de la Délivrande des prières régulières et quotidiennes pour les bienfaiteurs, et de demander au Saint-Père des indulgences en leur faveur.

« Les personnes qui voudront concourir à cette œuvre de piété, sont priées de faire parvenir leurs offrandes à Mme Ducos, patronesse de l'OEUvre (ministère de la marine), et à M. le Supérieur du séminaire du Saint-Esprit, rue des Postes, 30.

«O`Marie conçue sans péché,

<<< Priez pour nous qui avons recours à vous. »

La Gazette du Languedoc a reçu un deuxième avertissement; en voici le texte :

« Nous préfet de la Haute-Garonne, chevalier de la Légion d'honneur. « Vu l'art. 32 du décret du 17 février 1852 et les instructions de Son Excellence le ministre de l'intérieur;

« Vu le numéro de la Gazette du Languedoc portant la date du 15 juillet 1853;

« Considérant que ce journal a publié, dans le numéro précité, sous le titre: A Mgr le comte de Chambord, une pièce qui, n'empruntant rien à la forme ordinaire des articles de presse, est un véritable manifeste, dans lequel le signataire parlant au nom d'une collection d'individus, déclare que ce parti est uni de pensées et de sentiments, pour espérer que le comte de Chambord sera le sauveur de la France;

<< Considérant qu'en présentant ainsi la patrie comme étant en péril, et en disant à un prétendant : « Vous savez que vous avez ici des amis vrais et sûrs; vous savez que toutes leurs pensées sont en ce moment tournées vers « vous, comme nous savons que la vôtre est tournée vers nous. Vous nous « comprenez comme nous vous avons compris, et dans ce jour heureux, ici « et dans l'exil, le même vœu, le même cri s'échappe de toutes les poitri#nes: Que Dieu sauve la France!»

<< Considérant qu'en prenant la précaution d'imprimer en lettres capitales cette dernière phrase, le rédacteur a pris soin d'appeler sur la pensée qu'elle renferme toute l'attention de ses lecteurs;

« Considérant que cet espoir de commotions nouvelles ; ce concours promis aux tentatives qui pourraient les amener sont une atteinte portée à la volonté nationale dont le gouvernement de l'Empereur est la légitime expression, avons arrêté ce qui sui :

« Art. 1o. Un deuxième avertissement est donné à la Gazette du Languedoc en la personne des sieurs Leroy, gérant dudit journal, et Bénézet, signataire de l'article.

«Art. 2. M. le commissaire départemental est chargé de l'exécution du présent arrêté qui sera immédiatement signifié pour être inséré en tête da prochain numéro de la Gazette du Languedoc.

« Fait à l'hôtel de la préfecture, le 15 juillet 1853.

« Le préfet,

a S. MIGNERET. »

Bulletin Politique de l'Etranger.

Affaires d'Orient. Le départ de l'empereur Nicolas avait été annoncé sans que l'on sût encore quel était le but du voyage de S. M. Des lettres de Varsovie ont fait cesser toute incertitude à cet égard en indiquant l'arrivée prochaine de l'Empereur dans cette capitale où, selon toute probabilité, il aura dû entrer le 15.

Au départ du dernier paquebot de Galatz, le 8 juillet, Braïla et Giurgero n'étaient pas encore occupés par les Russes. Mais une dépêche de Hermanstadt a fait connaître que le 9, Omer-Pacha avait concentré le noyau de son corps d'armée entre Nicopoli et Rustschuk. Les partis se rapprochent donc et seront sans doute bientôt en présence.

On mande des provinces danubiennes que la situation des troupes russes en Bessarabie est déplorable; que le typhus les décime, et qu'un grand nombre de soldats désertent. Il faut dire que c'est le Journal de Constantinople qui publie cette correspondance, et il ajoute, d'autre part, qu'un yif enthousiasme continue de régner en Turquie, que 20,000 habitants du Lazistan ont demandé à prendre les armes; et que, tout compte fait, si les

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