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Prusse, etc., etc., c'est que leurs réflexions ont un fond de concordance et concluent à la poursuite des négociations: d'où il résulte que la diplomatie ne se décourage pas et qu'en dernière analyse la Porte ottomane, après toutes ses résistances, serait invitée par tout le monde à signer, peut-être avec quelques modifications sans valeur, le projet de note de la Russie. Alfred DES ESSARTS.

Séance littéraire aux Carmes.

Mercredi dernier a eu lieu, dans l'ancien couvent des Carmes, sous la présidence de Mgr l'archevêque de Paris, une séance littéral de l'Ecole normale ecclésiastique, fondée dans cet ancien monastère, qui appelle au clergé et aux fidèles tant de glorieux souvenirs. Cette s ne fort intéressante en elle-même, empruntait encore un véritable éclat par le nombre des personnages distingués qui s'y étaient rendus. On y remarquait Mgr l'évêque de la Martinique; Mgr Pacca, membre et délégué du chapitre de Saint-Pierre de Rome; M. de Contencin, directeur général des cultes; MM. Buquet et Lequeux, archidiacres; M. l'abbé Plantier M. Cauchy; M. Egger; M. Nicolas et un grand nombre de savants et d'administrateurs renommés. Le clergé était en majorité dans cette enceinte où tout rappelait les émouvants souvenirs des martyrs de 1792, cet impérissable témoignage de la science et de la vertu du sacerdoce français.

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La pluie avait un peu dérangé le plan de la séance, qui devait avoir lieu en plein air, sous l'allée des tilleuls, au fond du jardin. La chapelle dite des Martyrs s'est convertie pour un moment en salle académique, et les travaux qui ont été lus n'étaient pas indignes de ce saint lieu : c'étaient de s'ricuses et intéressantes études sur plusieurs points de l'histoire ecclésiastique, fragments d'ouvrages plus importants, auxquels MM. les élèves de l'Ecole des Carmes travaillent avec une infatigable persévérance et un incontestable succès, pour l'honneur et l'intérêt de l'Eglise. A quatre heures et demic, M. l'abbé Cruice, directeur de cette école ecclésiastique, a ouvert la séance par un intéressant compte-rendu des travaux de l'année scolaire, et par le programme des sujets qui allaient être lus devant cette réunion_ d'élite. M. l'abbé Biais, dans une remarquable dissertation sur les écoles juives à Alexandrie, a montré l'ardeur de prosélytisme qui s'était emparé des juifs après la mort du conquérant macédonien, les emprunts qu'ils firent à la philosophie grecque, cette alliance ou plutôt ce monstrueux mélange de traditions hébraïques et de théories platoniciennes, et enfin les commencements de la guerre redoutable qui se préparait contre l'Eglise naissante, au nom du judaïsme et de la philosophie réunis. La matière était vaste et difficile à traiter; il fallait, avec l'érudition nécessaire, une grande sûreté de jugement. M. l'abbé Biais a su y ajouter les qualités brillantes du style.

L'éloge de saint Isidore de Séville, par M. l'abbé Bourret, a excité à plusieurs reprises, les applaudissements de l'assemblée. Isidore de Séville, comme on sait, appartient au viie siècle de l'ère chrétienne; il était contemporain de Grégoire-le-Grand et du moine Augustin, apôtre de l'Angleterre; c'était un de ces hommes placés par la Providence au milieu d'une époque d'invasion et de conquêtes, pour opposer à la force instinctive et brutale des barbares le frein salutaire de l'autorité divine; conserver, au mi

lien des ténèbres universelles, le précieux dépôt des connaissances humaines, et adoucir peu à peu la férocité des mœurs; en un mot, pour civiliser les sociétés naissantes, pleines, comme toute société qui commence, de généreux instincts qu'il faut développer, de passions violentes et farouches qu'il faut combattre. M. l'abbé Bourret s'est montré digne d'un si beau sujet; on ne saurait présenter sous une forme plus vive et plus saisissante cette magnifique mission de saint Isidore; on ne saurait mieux faire ressortir ce double rôle d'évêque et de docteur. Il y a dans le style de l'auteur une grande verve, beaucoup de chaleur et de mouvement, une audace qui n'est pas de la témérité, et des couleurs éclatantes sans mélange de mauvais goût.

Accoutumé aux réflexions abstraites de la métaphysique, M. l'abbé Hugonin n'a pas dédaigné de faire, en fidèle et judicieux historien, une savante analyse des immenses travaux de Hugues de Saint-Victor, sur lequel il prépare un grand et beau travail; il a très-nettement signalé l'activité d'esprit qui se manifeste au x11° siècle, et qui inaugure l'âge d'or de la scolas-tique, les problèmes agités alors dans les écoles et les cloîtres, et l'idée qu'on se faisait de la science, où l'on ne cherchait pas seulement le bienêtre matériel, mais surtout la perfection de l'intelligence humaine. C'était une étude complète, approfondie et curieuse sous plusieurs rapports. L'auteur y réfu e avec raison certains jugements hasardés sur le xã° siècle, et sur le mysticisme qui règne dans la plupart des ouvrages de cette époque. Nous avons omis de parler d'une intéressante pièce de vers de M. l'abbé Quinard, parce que ce jeune auteur y rappelait des souvenirs qui ont vivement ému Mgr l'Archevêque, et sur lesquels Sa Grandeur s'est arrêtée quelques instants avec beaucoup de charme et d'intérêt, à la fin de la séance : C'était la description d'une visite de Mgr l'archevêque de Paris aux ouvriers de son diocèse; on sait avec quelle constante et paternelle sollicitude Mgr Sibour veille sur cette partie de son troupeau, et comment, après avoir encouragé par sa bienveillance et éclairé par ses lumières ceux qui se livrent aux grandes études littéraires, il sait évangéliser les pauvres, et leur donner le pain de la doctrine de J.-C.

M. Hugonin a rappelé dans sa dissertation les services rendus aux évêques de Paris par l'abbaye de Saint-Victor, et la protection dont ils n'avaient cessé d'entourer cette fameuse école. La maison des Carmes n'est pas encore l'abbaye de Saint-Victor; mais elle poursuit son œuvre avec un zèle et un courage dignes des plus grands éloges. H. RANG.

Nouvelles Religieuses.

. ROME. Le 3 juillet, dimanche de l'Octave des SS. Apôtres Pierre et Paul, a eu lieu la consécration solennelle de plusieurs prélats. La première, dans l'église de Saint-Augustin, où S. E. le cardinal Ferretti, grand pénitencier, a consacré le nouvel archevêque de Syracuse, Mgr Angelo Robino; la seconde, dans l'église de Saint-Andrea della Valle, où Mgr Vincent Ciccolo, évêque élu de Trapani, et Mgr Louis Laterza, évêque élu de Cotrone, ont été consacrés par S. E. le cardinal Cagiano de Azevedo, préfet de la S. Congrégation du Concile.

Nous lisons dans le Journal de Rome, du 7 juillet:

Son Em. le cardinal Donnet, archevêque de Bordeaux, a pris possession, le 30 juin dernier, de son titre presbytéral de S. Maria in Via.

« S'étant rendu à cette église, il y a été reçu aux portes par les RR. PP. Servites qui la desservent; après l'adoration du T.-S. Sacrement, il prit place sur le trône. On lut la Bulle apostolique conférant ce titre; puis après avoir prononcé un éloquent discours, auquel répondit le R. P. général, Son Eminence donna la bénédiction solennelle.

« C'est le soir du 4 du courant, que Son Eminence est partie pour la France. >>

Mgr de Ségur, auditeur de Rote, a quitté Rome le 10 juillet. Il se rend à Paris pour cause de santé.

DIOCÈSE DE ST-DIÉ. · C'est le 7 juillet qu'a eu lieu à Mattaincourt: l'admirable solennité que nous avions annoncée.

L'Espérance, de Nancy, nous fournit à ce sujet des renseignements complets dont nous extrayons ce qui suit:

« C'est toujours une sublime et bien touchante cérémonie que la dédicace d'un temple catholique; mais quand ce monument de la piété s'élève sur la tombe d'un Juste, au sein même des populations qui le virent naftre, qu'il nourrit de sa parole, qu'il régénéra par l'exemple de ses vertus en les secourant, en les consolant, vivant ou mort, par d'intarissables bienfaits; quand surtout, à l'imitation des pieux bâtisseurs du Moyen Age, les fidèles répon-· dant avec ardeur à la plus noble initiative, ne croient pouvoir mieux acquitter la dette de la reconnaissance qu'en apportant chacun, sous la forme de l'obole volontaire, leur pierre à l'édifice commun, - alors c'est pour® l'âme qui voit, qui comprend, qui sent, un de ces incomparables triomphest où éclatent du même coup la foi des peuples et la glorification de Dieu dans ses Saints. Tel est l'imposant spectacle que nous réservait le bourg, désormais historique, de MATTAINCourt.

« Aux deux points culminants des routes de Nancy et d'Epinal apparaissent des arcs de triomphe à triple ogive, ornés de clochetons dentelés, flanqués d'écussons aux armoiries des cités qu'ils regardent, et surmontés de drapeaux en éventail.

«Des mâts aux longues flammes aussi variées de couleurs que l'arc-en-ciel, portant, sous des croix grecques ou lorraines, les insignes et les noms des congrégations fondées ou réformées par Fourier, charment la vue des pèlerins, leur racontent les œuvres du Saint et les guident triomphalement vers l'asile, demain sanctuaire, où dorment ses cendres honorées. Il n'est pas jusqu'aux plus modestes habitations du bourg qui n'aient, s'improvisant une parure nouvelle ou revêtant la robe de fête, voulu prendre aussi une part dans l'expansion générale.

« Dès le point du jour, les clochesen volées annoncent que va bientôt.commencer la solennelle consécration.

«Cérémonie grave etlongue en elle-même, à laquelle, d'après les rites, doit seul assister le clergé qui l'accomplit. Aussi le peuple est-il seulement, té☀moin des processions extérieures effectuées, à plusieurs reprises,, autour: du temple béni.

<< Pendant ce temps, du hant d'une chairo improvisée en plein air, un do minicain de Nancy, le Père Deschamps, expliquait, avec une chaleureuse éloquence au peuple groupé autour de lui, la symbolique, signification de

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at, malgré les préoccupations Vittel, M. l'abbé Chapia, aureux Pierre Fourier, admis à Bonnaire. >>

cellence ne se trouve pas, dans oms de M. Troplong, président Législatif; de M. Baroche, préinistre.

and maître de la maison de l'ImHonneur, a également droit à cette

est sujet aux distractions. Ainsi d'Excellence devait être donnée aux ministres la vulgaire appellation de Me sa plume. Ce n'est pas tout: en rala feuille officielle nomme le fils de d'après les sénatus-consultes, ne peut pereur. Enfin, troisième distraction, le on au Vauxhall de Londres, ce qui est ce prince n'a pas quitté la France. ngulière s'est glissée dans l'Almanach Impage 329, entre Mgr le cardinal Donnet et and référendaire du Sénat, M. le général Chaneur. Cette erreur n'a pas encore été relevée

officiers et les soldats qui ont servi sous le grand à Berlin ou dans les environs se sont réunis dans de cent soixante huit. Le plus âgé de ces vétérans us jeune quatre-vingt-trois ans. Le grand Frédéric 36.»

t de perdre un de ses plus savants historiens, M. Jeanconseiller d'Etat et archiviste en chef du royaume, qui a Dernier par une mort subite, à l'âge de soixante ans.

a publié plusieurs importants ouvrages, dont deux surtout stimés en Europe; ce sont l'Histoire générale de la marine des toire des relations des Pays-Bas avec Venise, »

ort inattendue est venue faire sensation vendredi dernier dans le inaire de Brou.

soir était arrivé M. Chossat, supérieur du grand séminaire ndant aux eaux d'Aix en Savoie, pour y rétablir une santé hossat était né à Marboz, près Bourg, où il a encore des pa

« 3o Les jeunes filles en robes blanches et couronnées de roses, ayant au milieu d'elles l'image, élégamment parée, de sainte Anne leur patronne;

« 4° Comme elles vêtues de blanc, les demoiselles de la Congrégation établie par le B. Pierre Fourier en l'honneur de l'Immaculée Conception de la sainte Vierge, dont eHes portent la grande et belle statue;

a 5o Les Sœurs de la Providence, de la Doctrine Chrétieune et de SaintCharles;

́« 6o Elviron 600 ecclésiastiques en surplis, précédés de la musique militaire, au milieu desquels apparaît triomphalement, sous un baldaquin en soie cramoisie, panaché de gerbes d'or et d'un plumet blanc, et respectueusement soutenu par six chanoines en camail, le chef voilé du Bienheureux, dont un Bref spécial de Sa Sainteté Pie IX a autorisé l'exhibition publique.

« 7o Quatre Pères Dominicains, en tête desquels le R. P. Lacordaire, Provincial de l'Ordre qu'il lui a été donné de rétablir au sein de sa patrie bienaimée, et le sous-Prieur de Flavigny, près de Dijon;

« 8° NN. SS. les Evêques de Saint-Dié, de Langres, de Metz, de Verdun, de Strasbourg, et Mgr de Nancy, primat de Lorraine et premier aumônier de l'Empereur, tous assistés de leurs vicaires généraux, coiffés de leurs mitres étincelantes, et la crosse pastorale à la main; après eux, le Prélat consécrateur, en chape de drap d'or, que précède sa double croix de cardinalarchevêque ;

« 9o Les autorités civiles, militaires et judiciaires, en costume officiel, représentées, comme à la Messe et à Vêpres, par MM. le Préfet des Vosges, le Sous-Préfet et tous les membres du tribunal de Mirecourt, l'inspecteur des eaux et forêts, le Commissaire départemental, et MM. les Officiers de police.

10° Enfin les conseils de la localité, les parents du Bon Père, et, parmi les personnes notables invitées à la cérémonie, M. Boulay (de la Meurthe), ancien vice-président de la République; M. Buffet, ex-ministre, puis des délégués des Sociétés de saint Vincent-de-Paul de Nancy et d'autres cités lorraines.

« A la suite de cette pompe, dont leur dévote affluence rehaussait l'éclat, s'avancent, mêlés à la population indigène, de nombreux pèlerins accourus du voisinage et des lieux les plus éloignés pour honorer la mémoire du Saint des Vosges.

« Arrivée près de la chapelle, non loin de cette source baptisée du nom vénéré du Bon Père, où tous vont s'abreuver avec confiance, et jadis abritée d'un arbre séculaire dont l'ombrage protégea si souvent ses solitaires méditations, la tête du cortège s'arrête; S. E. le Cardinal-Archevêque, du haut de l'estrade, mître en tête et crosse en main, prononce d'une voix émue l'invocation d'usage et bénit, avec un bonheur qui lui fait oublier ses longues fatigues, toute cette assistance attendrie et prosternée.

« Parmi les plus heureux témoins de cette magnifique solennité, il en est trois surtout qui durent en ressentir une bien vive et bien douce impression: M. l'abbé Hadol, curé de Mattaincourt, le persévérant promoteur de l'OEuvre, qui avait reçu pour la cérémonie de consécration, des mains mêmes de S. E. Mgr le cardinal Mathieu, le camail de chanoine honoraire de Saint-Dié dont Mgr Caverot lui decernait le titre; son digne vicaire et zélé

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