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ROME.

Nouvelles Religieuses.

- On lit dans le Journal de Rome du 4 juillet : « Notre Saint-Père a quitté aujourd'hui sa résidence du Vatican pour aller habiter le palais du Quirinal. >>

DIOCÈSE DE REIMS.- La paroisse de Verzy (Marne) vient de célébrer une fête aussi rare que touchante et solennelle: la translation des reliques d'un saint qui habitait le pays il y a douze cents ans. Né à Limoges en 555, saint Basle, appelé à la solitude et à la science, attiré d'ailleurs par le récit des merveilles opérées au tombeau de saint Remi, vint, en 583, den: nder à l'archevêque Gilles une retraite et l'instruction. Verzy le reçut, Comart l'instruisit, et, en 620, Basle mourut abbé de son monastère, et célèbre par ses vertus, sa science et ses miracles.

Depuis sa canonisation, on compte plusieurs translations de ses reliques : la première fut faite par Hincmar, le 15 octobre 879, et la dernière par S. Em. le cardinal Gousset, le 28 juin 1853.

La seconde translation a eu lieu en 1121, sous l'archevêque Raoul; la troisième sous Charles de Lorraine, en 1632.

Aujourd'hui l'ancienne châsse, qui fut, en 1793, religieusement enfouie, demandait à être remplacée. La piété des fidèles le comprit, et, le 28 juin dernier, une châsse nouvelle, construite par un artiste de Verzy, et ornée par un peintre rémois, de dix sujets représentant les principaux faits de la vie du saint abbé, attendait ses reliques.

Dès la veille, un magnifique arc de triomphe, et le concours de la population tout entière à l'arrivée du premier pasteur, annonçaient le commencement de la solennité.

Le mardi 29, les paroisses voisines se joignirent aux habitants de Verzy; plus de trente ecclésiastiques du diocèse de Reims et de celui de Châlons formaient le cortège du prélat. C'est au milieu de cette assemblée imposante, qu'après la célébration des saints mystères et la confirmation donnée aux enfants de la contrée, Son Eminence ouvrait l'ancienne châsse.

C'est un moment bien solennel, un spectacle bien saisissant, que l'ouverture où git tout entier le squelette d'un personnage que douze siècles ont vénéré, que l'Eglise honore comme un saint, et qui a foulé le même sol que vous! Aussi, au même instant, par un mouvement spontané, Son Eminence et tous les assistants tombèrent à genoux; mille objets sont présentés pour que le prélat leur fasse toucher les reliques vénérables. Enfin, monseigneur prend dans ses mains le chef auguste de saint Basle, et le baise avec une émotion si pieuse et si vraie, que les larmes s'échappent de tous les yeux, Le clergé seul put être admis à ce baiser. Les saints ossements furent transférés alors par Son Eminence, un à un, de la châsse ancienne dans la nouvelle, et le cachet archiepiscopal fut apposé sur chacune des vis qui la ferment. Monseigneur, suivant l'antique usage et un religieux désir, réserva quelques parcelle des précieuses reiiques; il les destine en particulier à la chapelle du Souverain Pontife, à la cathédrale de Reims et à la belle église qui, dans nos faubourgs, attestera longtemps la noble et religieuse générosité de son fondateur. La translation faite, la nouvelle châsse fut fermée. (La Concorde de Reims.) On lit dans la Gazette du Midi, du 9 juillet:

DIOCESE DE MARSEILLE,

Mgr le cardinal Donnet, archevêque de Bordeaux, est arrivé à Marseille, accompagné de M. de La Tour, son vicaire général.

M. Martial, son autre grand-vicaire et M. l'abbé Belleville, son secrétaire, avec M. Morel, chanoine honoraire de Bordeaux et curé de la ville d'Arles, se sont dirigés sur Naples pour compléter leur voyage d'Italie.

Son Eminence avait quitté Rome le 5 juillet dans sa chaise de poste et s'étant embarquée à Civita-Vecchia sur le Télémaque, elle a été saluée de 21 coups de canon tirés de la citadelle.

Le cardinal archevêque de Tours, rentre en France par la Lombardie et le Simplon.

Nous avons appris que le St-Père, outre plusieurs faveurs spéciales, avait fait don à leurs Eminences de deux magnifiques pontificaux en cinq volumes, décorés de ses armes.

Le cardinal archevêque de Bordeaux, avoir passé quelques heures auprès de notre évêque, se dirige, dès ce soir, vers son diocèse, par la route de Montpellier et Toulouse. »

DIOCÈSE DE Beauvais. Madame la supérieure de l'Hôtel-Dieu de Compiègne, sœur Massin, en religion sœur Thérèse, membre de l'ordre impéria de la Légion d'honneur, est morte vendredi dernier. Elle était la providence des pauvres malades; son dévouement et sa charité étaient infatigables... Aussi la nouvelle de sa mort a-t-elle causé dans toute la ville une douleur profonde.

Pendant deux jours, un grand nombre de personnes ont été faire une dernière et pieuse visite à la sainte supérieure, dont le corps, revêtu de l'humble habit des Sœurs de Saint-Vincent-de-Paul, avait été exposé dans une chapelle ardente; mais c'est surtout à l'heure des obsèques, que la ville entière a manifesté sa vénération et ses regrets pour la digne sœur dont on déplore la perte.

Tous les fonctionnaires, la plupart en costume officiel, ayant à leur tête M. le préfet de l'Oise et M. le sous-préfet de l'arrondissement, les magistrats, les conseillers municipaux, les administrateurs des hospices, les ouvriers, les communautés religieuses, des députations du collège et des divers pensionnats de Compiègne, etc., etc., suivaient dans un douloureux recueillement le cercueil de la vérérable supérieure, sur lequel, auprès du rosaire de la Sœur de charité, brillait une croix d'honneur, récompense de soixante ans de rudes sacrifices et d'abnégation. (Journal de l'Oise.)

DIOCÈSE D'EVREUX. Un service pour le repos de l'âme de Mgr Garibaldi, ordonné par Mgr l'évêque d'Evreux, a été célébré le 8 dans la cathédrale d'Evreux; un nombreux clergé s'était rendu à l'appel de son premier pasteur. Le prélat a officié lui-même. M. le préfet de l'Eure était représenté par deux conseillers de préfecture en costume officiel.

DIOCESE D'AMIENS. Mgr l'évêque d'Amiens vient de tenir son second synode diocésain. La lettre d'indiction, en date du 25 mai dernier, annonçait que la promulgation des actes du concile d'Amiens serait le but principal de ce synode, mais qu'on s'y occuperait aussi de plusieurs questions pratiques que soulève l'introduction de la liturgie romaine, et de toutes celles que les prêtres appelés au synode jugeraient convenable de soumettre préalablement à l'examen d'une commission chargée d'en connaître. On devait aussi se concerter pour la fête prochaine de la translation du corps de sainte Théodosie, née à Amiens et martyrisée à Rome, que Monseigneur a eu la

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consolation d'obtenir du prélat auquel il avait été donné peu de temps après sa découverte dans les catacombes. Les vicaires généraux, les chanoines,

les doyens, les curés en titre, deux desservants par doyenné, dont l'un au choix de ses confrères, les supérieurs des séminaires et des communautés religieuses, des vicaires et des aumôniers désignés par Monseigneur étaient convoqués. Le synode s'est ouvert le lundi 27 mai et a duré trois jours.

DIOCÈSE DE SAINT-BRIEUC. juillet:

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« Je ne regrette pas le petit voyage que j'ai fait pour assister à la fête de la clôture du Pardon qui se célébrait hier. La procession est sortie de l'église à neuf heures du soir; tous les fidèles avaient un cierge ou une chandelle à la main, et marchaient sur deux lignes. Le défilé a duré une heure et demie. Au milieu des rangs s'avançaient de distance en distance des groupes de pèlerins avec des lanternes ou phares qui produisaient le plus bel effet. On nous a dit qu'on payait quelquefois vingt ou trente francs pour obtenir le droit de porter ces lanternes. On se dispute aussi l'honneur de porter les reliques et les statues que toute la population vénère avec la plus grande dévotion. Lorsque la procession a traversé la place, le curé et les autorités municipales s'arrêtent et allument trois feux de joie posés autour de la place et dominés par un étendard à la gloire de Marie. C'est un ravissant spectacle; et nous avons été émerveillés de voir les flammes voltiger autour de cet étendard de toile et de papier sans lui faire aucun mal.

« Tout est vraiment prodigieux dans cette procession: d'abord l'affluence des pèlerins, dont ou évalue le chiffre à quinze mille; puis la foi et la piété de tous ces braves Bretons. Ajoutez à cela que, de mémoire d'homme, on n'a yu la pluie tomber pendant cette procession; aussi serait-on très-scandalisé de voir quelqu'un porter un parapluie. Ce qui est certain, c'est que le mauvais temps qui durait depuis longtemps a subitement cessé samedi, et qu'au moment de la procession les nuages avaient disparu de l'horizon, et le ciel rivalisait d'élat avec les illuminations. A onze heures, nous nous rendîmes à l'église qui resplendissait de lumières. La Vierge, surtout, vêtue d'une riche robe donnée par Mme la comtesse de Chambord, était étincelante. Déjà une foule de pèlerins avaient pris place pour se reposer de leurs fatigues et dormir, les uns dans les bancs de l'église, les autres sur la pierre du temple, ceux-ci sur les marches extérieures, et enfin ceux-là, moins favorisés, étaient assis dans la rue, tous se soutenant et chacun dormant sur l'épaule ou les genoux de son voisin. Rien de plus attendrissant que ce spectacle, surtout quand on pense que ces pauvres gens ont fait un long voyage, et que pendant la procession ils portaient le bissac de leurs provisions et qu'ils n'ont pas d'autres lieux pour se reposer avant de reprendre la route de leur village.

« Je ne vous dirai rien des costumes; vous pouvez deviner quel coup d'œil pittoresque doit présenter une assemblée de Bretons venus de divers points de la province. >>

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« Nos lecteurs se rappellent que la bourgeoisie fut appelée à voter, vers la fin de 1852, sur la conservation ou destruction de l'église de Notre-Dame; on sait qu'à la grande majorité on vota pour la conservation et qu'il fut

laissé au clergé de cette église le soin de pourvoir, aux réparations qu'elle exigeait.

Dès lors il y a eu un grand travail de plans, de devis, de travaux préliminaires; mals comme il fallait avoir la sanction de l'autorité locale, on a eu passablement à débattre avec elle, et des retards regrettables ont été apportés aux travaux de réparation.

• Nous apprenons avec une vive satisfaction que toutes les difficultés -sont levées et que les ouvriers sont à l'œuvre. Bientôt le sanctuaire de Marie sera rafraîchi à l'intérieur, et la construction extérieure, qui donnait quelques craintes, renouvelée et mise en bon état.

« Cependant le clergé de Notre-Dame est obligé de couvrir les dépenses avec ses faibles ressources et avec les dons que les fidèles dévoués au culte de Marie voudront bien lui faire parvenir. Nous ne doutons nullement que ces dons ne lui arrivent avec un généreux empressement, chacun voulant, tout en se faisant quelques privations souvent faciles, contribuer à la restauration de cette église si chère à notre ville de Fribourg comme l'a prouvé le vote de l'assemblée bourgeoisiale qui eut lieu à ce sujet. »

ALLEMAGNE. On écrit d'Aix-la-Chapelle (Prusse), le 30 juin :

◄ Les deux croisées à vitraux peints dont le roi a fait présent à la cathédrale d'Aix-la-Chapelle viennent d'arriver en notre ville. Elles ont 20 pieds de hauteur, et les sujets ont été composés par le baron de Cornélius, par M. Overbeck et par d'autres artistes de premier ordre.

■ Ces fenêtres seront mises en place le 10 juillet, premier jour de la prochaine exposition des grandes reliques données à la cathédrale par Charlemagne, qui fit bâtir ce superbe édifice. Déjà on a hissé sur les trois tours de cette église les drapeaux dits du pèlerinage aux reliques, et dont l'un porte l'image de la sainte Vierge, l'autre le portrait en buste de Charlemagne, et le troisième les armoiries du chapitre de la cathédrale.

On vient de placer dans les galeries de la cathédrale les magnifiques étoffes sur lesquelles les grandes reliques seront exposées. Ces reliques, que l'on ne montre au peuple que tous les sept ans, sont au nombre de quatre, savoir: 1o la tunique de la sainte Vierge; 2o les langes du Sauveur; 3° une portion du saint suaire; 4° un vêtement porté par saint Jean-Baptiste. » ESPAGNE. Mgr l'archevêque de Tolède vient d'adresser aux curés de son diocèse une Pastorale dans laquelle il leur recommande d'établir l'œuvre de la Sainte Enfance dans leurs paroisses. Le produit des souscriptions sera remis aux missionnaires des îles Philippines et servira à établir en Afrique et en Asie des maisons de refuge pour les enfants abandonnés. La ville d'Ocagna, qui possède un des trois couvents de ces zélés religieux qui existent en Espagne, a été une des premières à répondre au vœu du pasteur. Dans chaque paroisse, il s'est formé une commission de l'œuvre : Tinauguration a eu lieu en présence des autorités civiles et militaires et d'une députation du régiment de cavalerie de Montesa. En peu d'heures, on comptait plus de deux mille associés.

Nouvelles et Faits divers.

Un immense concours de fidèles s'est rendu, dimanche et lundi, dans l'église Notre-Dame-des-Victoires, pour y admirer les magnifiques couronnes envoyées de Rome,

Par arrêté du ministre de l'instruction publique et des cultes, en date du 12 juillet, le conseil impérial de l'instruction publique a été convoqué pour une session ordinaire qui s'ouvrira le 30 juillet et sera close la 11 août,

suivant.

-

Le général Cabrera, accompagné de sa femme, a traversé Lyon lundi se rendant en Italie.

— Par décret du 9 juillet, le général Poncelet, de l'Académie des sciences membre de la commission française pour l'exposition universelle de Londres en 1851, vient d'être élevé au grade de grand officier de la Légion d'honneur, à raison des services qu'il a rendus dans l'accomplissement de sa mission en Angleterre.

On écrit de Weimar, 8 juillet :

S. A. R. le grand-duc est décédé ce matin, un peu après deux heures, dans le château de Belvédère, après une longue maladie. La résidence et tout le pays sont plongés par là dans le deuil le plus profond.

Son successeur, le grand-duc Charles-Alexandre, a fait connaître son avénement au trône par une proclamation où il déclare qu'il régnera conformément à la constitution existante, et qu'il confirme les autorités établies par feu son auguste père.

▪ M. Victor Migne, directeur du Journal des Faits, vient de mourir d'une fièvre nerveuse à l'âge de quarante-quatre ans, et muni de tous les secours de la religion.

– M. le ministre de la marine et des colonies, arrivé à Brest dans la solrée du 8 juillet, a consacré toute la journée du 9 à visiter une partie du port, de l'arsenal et des établissements qu'il renferme, ainsi que les vaisseaux en construction et l'hôpital militaire.

Le 10, le ministre a visité le vaisseau-école le Borda, la frégate-école des mousses la Thétis, et le bagne.

A son passage à Cherbourg, d'après le Constitutionnel, M. le ministre de la marine a dit au maire: «Vous aurez à Cherbourg une escadre dès le mois de septembre prochain. Votre rade ne sera plus déserte, comme vous vous en êtes plaint. »

La Patrie annonce ce soir, par dépêche télégraphique, que M. le mi nistre de la marine a débarqué à Lorient le 13, à huit heures du matin, venant de Brest.

Les Catéchismes en Espagne.

Si quelque chose a sauvé parmi nous la religion, dans ces années malheureuses de révolutions et de philosophisme que nous avons traversées, on peut affirmer sans hésitation qu'après la dévotion à la Sainte Vierge, rien n'y a plus contribué que l'œuvre excellente des catéchismes. Les développements admirables qu'elle a pris en France, ses résultats plus admirables encore, sont de nature à encourager puissamment les prêtres zélés qui consacrent à un tel apostolat leur talent, leur dévouement et leur sainte patience. C'est qu'en effet ce qui a suffi dans d'autres temps ne suffit plus aujourd'hui, en présence de dangers nouveaux, de séductions plus puissantes, de plus nombreux scandales. Il semble que l'air même qu'ils respirent apporte aux jeunes enfants la gangrène du cœur et les plus fatales aberrations de l'esprit. A de tels périls, il fallait de plus solides remparts: nos, prêtres français les ont dressés, et ils n'ont qu'à s'applaudir du succès dont Dieu a récompensé leurs efforts.

D'autres pays, pour lesquels cependant souffle le même vent de scandal

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