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dateur, eut lieu aussi le jour de la fête de la Visitation de la très-sainte Vierge Les membres de cette première Congrégation n'étaient que vingt: ceux de la vingt-deuxième et dernière sont au nombre de cinquante-deux. Voici leurs noms et leurs qualités:

Provinces de

Provinces de

Provinces de

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Rome. PP. Séraphin Sordi, Benetti, recteur du collége ro-
main, Patrizi.

Naples. PP. Palladini, provincial; de Cesare, Biagioli.
Sicile. PP. Spedalieri, provincial; Scarlata, Jemma.
Turin. PP. Ponza, provincial; Felkierzamb, Franco.
Venise. PP. Ferrari, Nicolini, Arrigoni.

ASSISTANCE de France.

Paris. PP. Studer, provincial; de Ravignan, Delvaux,
Lyon. PP. de Jocas, provincial; Jordan, Barelle.
Toulouse, PP. Maillard, provincial; de Villefort, Ogerdias.
ASSISTANCE D'ALLEMAGNE.

Allemagne. PP. Faller, provincial; Kleutgen, Rothenflue.
Angleterre. PP. Etheridge, provincial; Lithgoe, Cobb.
Autriche. PP. Beckx, provincial; Kautny, Bosizio.
Belgique. PP. Franckeville, provincial; Matthys, Coppens.
Gallicie. PP. Baworowski, provincial; Galicz, Brown.
Hollande. PP. Consen, provincial; Labrie, Verhoeven.
Maryland. PP. Ryder, Paresce.

ASSISTANCE D'ESPAGNE.

PP. Olascoaga, provincial; Gomez, Costa.

De plus le P. Pierling, vicaire général, et les assistants P. Pellico, d'Italie; P. Rubillon, de France; P. Lerdo, d'Espagne; P. Kleutgen, d'Allemagne.

Bulletin Politique de l'Etranger.

Affaires d'Orient. La Bourse s'est vivement émue de la nouvelle circulaire de M. de Nesselrode. Cependant les lettres de Constantinople, à la date du 27 juin, semblent s'attacher à faire espérer encore un accomodement. Bien que le Divan continuât les armements avec autant d'activité que le lui permet l'épuisement des finances, des conférences se tenaient fréquemmens entre les ambassadeurs des quatre grandes puissances, et M. de Bruck, l'internonce autrichien, avait appuyé vivement les démarches de la diplomatie dans le sens du maintien de la paix. Cependant, un événement malheureux a été au moment d'amener une rupture entre l'Autriche et la Porte. Un aide-de-camp de Kossuth, M. Martin Costa, ayant été enlevé à Smyrne et transporté sur un brick autrichien, il y a eu dans la ville une sorte d'émeute fomentée par les réfugiés, et, dans la bagarre, M. le baron Hackalberg, officier de la marine autrichienne a été tué. Cette affaire a été arrangée par la destitution du pacha commandant à Smyrne et par d'amples satisfactions données à l'Autriche. Cependant, cet accident peut laissedes impressions fâcheuses. Autre complication d'ailleurs ; celle-ci est une réclamation du ministre d'Amérique à Constantinople en faveur de M. Costa, réclamation basée sur un passeport que la légation des Etats-Unis aurait délivré précédemment à ce réfugié.

Quoi qu'il en soit, cette affaire ne saurait détourner l'attention fixée sur les démarches collectives des quatre ambassadeurs. On parle d'une Note délibérée par les grandes puissances; cette Note serait officieusement communiquée par l'Autriche à la Russie, et après avoir obtenu son assentiment, le cabinet de Vienne s'interposerait officiellement pour demander au gouvernement russe de recevoir à Saint-Pétersbourg un ambassadeur extraordinaire du Sultan, chargé de remettre la Note convenue et de reprendre les rapports diplomatiques.

En attendant, les flottes anglo-française sont toujours à l'ancre dans la baie de Besika, échangeant des visites, des saluts, des dîners et des toasts. Il y a six pavillons amiraux. Le Gomer, portant le pavillon du contre-amiral Romain-Desfossés, est venu de Smyrne avec le Chaptal, le Héron et le Narval, pour renforcer les escadres placées sous les ordres des amiraux La Susse et Jacquinot. Ainsi la flotte française se trouve supérieure à la flotte anglaise par le nombre des navires et des canons.

Le 23, les frégates à vapeur Charki, portant le pavillon du contre-amiral Raouf-Pacha, et le Feizi-Bahri, portant le pavillon du contre-amiral Mohammed-Pacha, sont arrivées à la baie de Besika pour présenter aux amiraux des deux flottes les compliments du Grand-Seigneur. L'une a salué le pavillon anglais, l'autre le pavillon français, et les saluts ont été rendus. On écrit de Vienne, le 7 juillet, à la Gazette nationale de Berlin :

Nous apprenons que la Porte ottomane a le projet de publier un manifeste en réponse à celui de l'empereur de Russie, dans lequel la Porte exprimera toutes les injustices que, depuis plus d'un siècle, elle éprouve de la part de la Russie. Elle manifestera la résolution d'opposer une résistance énergique à la Russie. En même temps, elle rendra la Russie responsable des conséquences que pourrait entraîner pour l'Europe une atteinte portée aux bases qui assurent le maintien de la paix. »

De son côté, la Gazette de Prusse du 10 juillet explique le bruit faussement répandu d'une mission diplomatique de M. d'Ozeroff:

« On a annoncé que M. d'Ozeroff était parti pour Constantinople en même temps que les troupes russes étaient entrées dans les principautés danubiennes. M. d'Ozeroff devait, disait-on, entamer de nouvelles négociations. 11 importe, avant tout, de faire remarquer qu'il ne faut pas confondre M. d'Ozeroff, attaché à l'ambassade du prince Mentschikoff, avec le général d'Ozeroff.

« M. d'Ozeroff est en ce moment à Kischenoff, en Bessarabie, auprès du général Gortschakoff, commandant en chef de l'armée d'occupation. Mais le 1er juillet, le général d'Ozeroff, après une conférence du général Gortschakoff et du général de Luders avec le prince Ghika, a été envoyé à Constantinople avec une mission du prince Gortschakoff. Il est très-probable que ce général a été chargé de notifier à la Porte-Ottomane l'entrée prochaine des troupes russes dans les principautés, car, jusqu'à ce jour, on n'a jamais vu une puissance envahir un territoire étranger et prendre ensuite l'initiative des négociations par un ambassadeur spécial. »

En terminant, nous ferons observer à nos lecteurs que la circulaire de M. de Nesselrode n'a pas trouvé place dans le Moniteur, et que la feuille officielle n'en parle même pas.

Dans ces circonstances, on a remarqué le langage tenu par M. de SaintArnaud devant la chambre de commerce de Nantes, et les paroles pronon

cées par le prince Napoléon à son départ du camp de Saint-Omer. Ces discours, passablement belliqueux, si on les rapproche du ton assez fier des feuilles ministérielles, sont-ils un indice d'hostilités prochaines?

On avait parlé de l'entrée des Autrichiens en Bosnie. La dépêche suivante, venue de Londres par la télégraphie privée, a une double importance; car, elle démontre que le gouvernement anglais ne croit plus à ce mouvement des troupes autrichiennes, et, de plus, elle exprime l'opinion du cabinet sur la nouvelle circulaire du comte de Nesselrode :

« Londres, mardi, 12 juillet.

Dans le cours de la séance, lord John Russell, répondant à M. Disraéli, a déclaré que l'ambassadeur d'Autriche, résidant à Londres, n'ajoutait aucune foi aux nouvelles relatives à l'entrée des troupes autrichiennes en Bosnie.

◄ Lord John Russell a fait observer, en outre, que la Russie ne peut alléguer, avec raison, comme elle l'a fait dans la dernière circulaire du comte de Nesselrode, que l'occupation des principautés était occasionnée par l'entrée des flottes combinées de la France et de l'Angleterre dans les eaux de Constantinople.

« La présence de ces flottes ne saurait d'ailleurs mettre obstacle à des négociations. >> Espagne.

- La reine Marie Christine est arrivée hier à Paris. Elle va se fixer à la Malmaison avec sa famille.

Une correspondance de Madrid, publiée par l'Assemblée nationale, donne l'interprétation suivante à ce voyage :

« La Reine-mère quitte aujourd'hui Madrid. Elle va, disent les personnes qui l'entourent, prendre les eaux et passer la saison à Biarritz, près Bayonne. Elle va, disent les personnes qui, sans l'entourer, l'approchent, passer quelques mois à l'étranger. L'affectation marquée des premières et la réserve mystérieuse des autres disent assez clairement que le voyage, un peu précipité de la Reine-mère, a une autre cause que les motifs de santé. Il faut avouer que les circonstances que nous traversons se prêtent aux interprétations les plus inattendues. Au dire de personnes haut placées, M. Lersundi, après la dernière séance du conseil des ministres, se serait présenté chez S. M. Isabelle II, pour la prier de choisir de nouveaux conseillers responsables. Il aurait résolument fondé cette offre de démission sur l'incompatibilité d'un ministère populaire avec certaines influences, qu'il nomma. De là une foule de pourparlers, de discussions sérieuses, et enfin une excursion pour cause de santé.

On a répandu, hier au soir dans nos cercles, généralement les mieux informés, la liste de quelques notabilités qu'on assurait devoir occuper le pouvoir après le départ pour la France de la Reine-mère. On désignait pour futurs ministres MM. Rios Rosas, Cortina, Pacheco, Infante, sous la présidence du maréchal Narvaez, duc de Valence. On remplaçait le président actuel du Sénat par le général Espartero, duc de la Victoire; on nommait le marquis del Duero capitaine général de la province de Madrid, et le général San Miguel directeur général d'infanterie. Je ne puis vous dire, quant à présent, quel degré de créance méritent tous ces bruits qui, à la rigueur, n'ont rien d'absolument invraisemblable. »>

On lit dans la Espana de Madrid du 7 juillet :

• La question des limites avec la France, du côté de la Navarré, a donné

lieu, cet été, aux mêmes conflits que dans les années précédentes pour les pâturages. Les autorités supérieures de cette province se sont vues dans la nécessité d'adopter des mesures extraordinaires pour faire respecter les droits de l'Espagne; et, d'après ce qu'on nous écrit de Pampelune, il paraît qu'on est arrivé à un accord qui empêchera les désagréments qu'aurait pu amener l'obstination qui règne des deux côtés. Les troupes espagnoles et françaises, qui se tenaient sur la frontière, ont reçu l'ordre de rentrer dans leurs anciens cantonnements. >>

Nous croyons qu'en fait d'obstination, les Espagnols ne nous le cèdent en rien. Alfred DES ESSARTS.

RÉPONSE

De S. Em. le cardinal Bonnet, archevêque de Bordeaux, au discours de Monsignor Stella, à l'occasion de la remise du ohapeau cardinalice, le 27 juin 1853.

On n'a pas oublié les détails que nous avons donnés sur le consistoire public du 27 juin.

C'est le soir que Mgr Stella, camérier secret participant et garde-robe de Sa Sainteté, a porté le chapeau cardinalice à leurs EEm. les cardinaux. Donnet et Morlot.

Mgr Stella, dans le discours italien qu'il a adressé aux deux princes de l'Eglise, a rappelé avec un tact parfait les titres qui leur ont valu la dignité suprême du cardinalat. Il a fait en même temps un éloge très-flatteur de l'épiscopat et du clergé français.

Les deux cardinaux ont répondu séparément à Mgr le garde-robe. S. E. lé cardinal Donnet a parlé en italien et S. E. le cardinal Morlot en français. Ils ont exprimé l'un et l'autre leur reconnaissance pour le Saint-Père de la façon la mieux sentie, et ont joint à l'expression de ce sentiment les protestations de leur dévouement personnel et de celui de leur clergé pour la chaire apostolique.

Voici la traduction du discours que S. E. le cardinal Donnet a prononcé : « Monseigneur, je suis touché au delà de ce que je peux dire des sentiments que vous venez de m'exprimer en m'apportant ce dernier insigne de la haute dignité dont a bien voulu me revêtir un des plus glorieux successeurs de saint Pierre. Placé sur la chaire éternelle dans ces jours de transformations qui préoccupent les peuples et travaillent les sociétés, Pie IX a su conserver dans l'épreuve des triomphes et des ingratitudes l'attitude admirable qui convient au vicaire de Jésus-Christ.

« N'est-ce pas un écho du divin silence du Sauveur au prétoire ?... Au sein de tant de contradictions et d'opinions divergentes, il a été beau de voir l'univers catholique signaler son obéissance au sein de ces manifestations supérieures à toutes celles dont l'histoire nous garde le souvenir.

« Comme cet hommage, parti de toutes les églises du monde chrétien, a été doux au cœur du pontife universel, en lui rappelant qu'il a derrière lui , et pour lui la phalange sacrée de ses frères et les vœux de tous ses enfants! Rien ne prouve mieux que s'il y a un jugement divin dans chaque mouvement des empires, des ruines, des révolutions ne sont jamais des obstacles pour la Providence. De là, jusqu'au milieu du fracas de nos plus effroyables tempêtes, l'effet magique du nom de Rome; de là, si loin que ce nom retentisse, la salutaire et puissante émotion dont il remplit les cœurs.

« C'est la plus forte autorité ici-bas, c'est la puissance personnifiée dans le Souverain-Pontificat, c'est-à-dire l'autorité de l'Eglise, le droit suprême, la loi qui sauvegarde toutes les lois; elle n'est jamais plus invincible que quand elle paraît faible, seule, abandonnée.

« Les malheurs de Pie IX ne l'ont rendu que plus grand et plus auguste; ils ont réveillé d'un bout du monde à l'autre l'amour et la foi de ses enfants; les prières de toutes nos Eglises, en pénétrant les cieux, en ont fait descen⚫ dre les consolants miracles de la délivrance, de la miséricorde et du pardon.

• Ilonneur à toutes les puissances catholiques, elles ont déployé leur drapeau : et la France, dont l'apanage et la mission providentielle ont été dans tous les temps de sauver la papau é menacée ou attaquée, s'est adjugé, sous l'inspiration et sous la présidence de Louis-Napoléon, la première part dans cette œuvre digne de sa foi, de sa bravoure et de sa loyauté.

« Qui a vu nos soldats, peut-on s'écrier avec un illustre orateur, pieusement agenouillés sur la place de Saint-Pierre, déployant la bannière libératrice, ayant devant eux le plus beau monument du génie humain, sous leurs pieds la poussière des martyrs, sur leur tête la main de Pie IX pour les bénir! celui-là peut dire que son œil a contemplé le spectacle le plus grandiose et le plus émouvant que le soleil ait jamais éclairé. Il pourra répéter avec enthousiasme les paroles gravées par Sixte V sur l'obélisque de Néron... Vicit leo de tribu Juda... Fugite, partes adversæ, Christus vincit, Christus regnat, Christus ab omni malo plebem suam defendit.

■Monseigneur, si la France professe pour le Père commun des fidèles les sentiments du dévouement le plus filial, il m'est doux de rappeler en cette circonstance le consolant témoignage que Pie IX a bien voulu rendre à l'amour et à la soumission sans bornes de son épiscopat et de son clergé, et toutes les églises de la province ecclésiastique de Bordeaux ont inscrit, comme un de leurs plus beaux titres de gloire, ces paroles qui leur furent adressées dans une circonstance mémorable, à savoir, qu'en fait de dévouement au siége apostolique, notre province ne le cède à aucune autre. Reve→ rentiæ enim, obsequii, et venerationis erga apostolicam Sedem, in qua fides predicatur et unitas servatur ; ita erant refertæ litteræ, ut, nihil supra (1).

En déposant de nouveau, Monseigneur, les sentiments de mon respect et de ma gratitude aux pieds du Saint-Père, soyez assez bon pour lui dire que je suis prêt à défendre, au prix même de ma vie, comme j'en ai fait le serment ce matin, tous les droits de l'Eglise de Jésus-Christ et accomplir fi dèlement tous les devoirs attachés à l'éminente dignité dont je viens d'être revêtu.

«En même temps, Monseigneur, recevez pour vous-même l'assurance de må profonde estime. Elle vous est due à tant de titres mais le premier de ces titres, à mes yeux, est la confiance sans bornes, la tendre affection dont vous honore le meilleur des Pontifes. Je garderai de votre personne, ainsi que de l'hospitalité constamment aimable de celui que sa haute intelligence et son esprit conciliateur rendent si digne de représenter notre pays près du Siége apostolique, un de ces souvenirs qui ne sortent jamais de la mémoire du cœur. »

(1) Em. Card. Maii litteræ sup. approb. Decretorum concilii Burdig. 1850.

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