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Eucharisticæ particeps fieret. Sinistræ digitis pene resectis, manuum tamen laborem, sicuti decet mulierculas, numqnam intermisit : jejunium perpetuo servavit, ac tali abstinentia, ut soli frustuli panis a Parentibus porrecti universus cibus fuerit, pauperibus tamen ad illorum partem admissis. Laxata laboribus ac itinere membra brevi somno super sarmenta, et subtus schalam male composita recreabat, adeo ut vere dicendum sit innocentem Virginem, ac vere pœnitentem divini amoris igne potius quam maceratione corporis consumptam in ipso ætatis flore ad Coelum advolasse.

Quemadmodum in multis usuvenit expedita res erat ut nullus provinciam hanc aggrederetur scripto consignandi ad posterorum exemplum felicis hujus Virginis soli Deo notæ facinora sublimia: sed Deus qui promisit etiam capillum de capite Servorum suorum non periturum mirabili suæ sapientiæ et providentiæ consilio continuis a pretioso Virginis Germanæ exitu ad hæc usque tempora prodigiis, et Sepulchrum ejus reddidit gloriosum, et illius Sanctitatis famam, et heroïcarum virtutum splendorem perenni traditione intactam et incolumem servavit. Singula hæc novi prodigii loco habenda in caussa fuerunt ut solemni edito Deereto Septimo Kalendas Junias Anno MDCCCL. Sanctissimus Dominus Noster PIUS PAPA IX. declaraverit Ven. Germanæ Virtutes ita probari, ac de fisdem constare, ut deveniri posset ad discussionem quatuor Miraculorem. Super his itaque de more instituto severiori judicio, omnibusque accurate examinatis, ac libratis, si

église rurale, située dans les environs, pour y assister chaque jour au saint sacrifice et participer à la table eucharistique. Quoiqu'elle eût les doigts de la main gauche mutilés, elle ne cessa jamais de se livrer au travail manuel qui convient aux femmes: son jeûne était perpétuel et son abstinence telle que pour toute nourriture elle se contentait d'un petit morceau de pain que lui donnaient ses Parents: encore le partageaitelle avec les pauvres. Pour réparer ses membres fatigués par les travaux et par la marche, elle ne prenait qu'un court sommeil sur un lit de sarments grossièrement arrangés sous un escalier; de sorte qu'il est vrai de dire que cette Vierge innocente et vraiment pénitente s'est envolée au Ciel, consumée à la fleur de son âge non moins par le feu du divin amour que par les macérations de son corps.

Comme il arrive fréquemment, il s'était trouvé que personne n'avait entrepris de consigner par écrit, pour l'exemple de la postérité, les actions sublimes de cette heureuse Vierge, connue de Dieu seul : mais Dieu, qui a promis que pas un cheveu ne périrait de la tête de ses Serviteurs, par un dessein admirable de sa sagesse et de sa providence, depuis le précieux trépas de la Vierge Germain jusqu'à nos jours, a rendu, par d'incessants prodiges son tombeau glorieux, et, par une constante tradition, a conservé leur intégrité et leur éclat à sa réputation de sainteté et à ses héroïques vertus. Toutes ces choses qu'on doit regarder comme un nouveau prodige, ont fait que par un décret solennel porté le sept des Kalendes de Juin de l'année MDCCCL, N. S. P. Pie IX a déclaré que les Vertus de la Vén. Germaine étaient prouvées et qu'il en constait à ce point qu'il y avait lieu de passer à la discussion des quatre Miracles. L'instruction en ayant donc été faite

mili Decreto tertio Nonas Maji Anno vertente idem Sanctissimus Dominus Noster solemniter declaravit. Constare de quator Miraculis a Deo Optimo Maximo patratis patronicio invocato Ven. Virginis Germanæ.

Nihil propterea supererat ut Altarium honores beata hæc Virgo assequeretur, nisi ut juxta sancitas leges iterum de more interrogarentur Sacrorum Rituum Congregationis Patres et Consultores : quod ad enixas humillimasque Postulatoris preces præstitum fuit ad Vaticanas Edes pridie Kalendas Junias hoc eodem Anno, ubi ab Rmo Domino Cardinali Constantino Patrizi Ep. Albane. et Urbis Vicario loco et vice Rmi Domini Cardinalis Aloisii Lambruschini Causæ Relatoris in Generali Conventu coram Sanctitate Sua coadunato sequenti proposito Dubio - An stante adprobatione Virtutum, et Quatuor Miraculorum tuto procedi possit ad solemnem Ven. Servæ Dei Beatificationem?-omnium qui aderant assensus est consecutus.

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Sanctissimus vero Dominus Nos-ter, ut spatium aliquod intercederet ed divini auxilii opem in re gravissima promerendam, sententiam suam edicere protrahens adstantes omnes benignissimis verbis adhortatus est, ut suis fervidas quoque preces ad Patrem luminum et ipsi adjungerent. Hac itaque die, recurrente Festo Præcursoris Domini, Sanctissimus Dominus Noster novi fœderis Hostia piissime oblata, ac divino iterum implorato auxilio, postquam Pontificali Missæ cum Sacro Senatu adstitisset in Patriarchali Lateranensi Archibasilica illius Secretarium adivit, et coram Se accersivit Rmum D.

suivant l'usage avec la plus grande sévérité, et tout ayant été examiné et pesé avec soin, par un semblable Décret du trois des Nones de mai de la présente année, le même SaintPère a déclaré solennellement qu'il Coustait de quatre Miracles opérés par le Dieu très-Bon et très-Grand parl'intercession de la Vén. Vierge Germaine. Il ne restait donc plus, pour élever cette heureuse Vierge aux honneurs des Autels, qu'à interroger de nouveau, suivant les lois établies, les Pères et les Consulteurs de la S. Congrégation des Rites : ce qui a été obtenu aux instantes et très-humbles prières du Postulateur, dans la Basilique du Vatican la veille des Kalendes de Juin de cette même année: Là le révérendissime seigneurCardinal Constantin Patriz), évêque d'Albano et Vicaire de la ville, au lieu et place du révérendissime seigneur Cardinal Louis Lambruschini, Rapporteur de la Cause, en Assemblée Générale, en présence de Sa Sainteté, ayant formulé en ces termes le doute proposé

Vu l'approbation des Vertus et des Quatre-Miracles, peut-il être procédé sûrement à la Béatification solennelle de la vénérable servante de Dieu ? a obtenu l'assentiment de tous ceux qui étaient présents.

Mais Notre Saint-Père, différant de prononcer sa sentence, afin de se ménager quelque temps pour obtenir le secours divin dans une affaire aussi grave, exhorta, par des paroles pleines de bonté, tous ceux qui étaient présents à unir leurs ferveutes prières aux siennes auprès du Père des lumières. Aujourd'hui donc, fête anniversaire du Précur seur du Seigneur, Notre Très-SaintPère, ayant très-pieusement offert l'Hostie de la nouvelle alliance, et imploré de nouveau le secours divin, après avoir assisté avec le Sacré-Collège à la messe Pontificale dans l'archi-basilique Patriarcale de

Episcopum Portuensem, Sanctæ Rufinæ, et Centumcellarum, Sacrorum Rituum Congregationi Præfectum, Causæque Relatorem, R. P. Andream Mariam Frattini Sanctæ Fidei Promotorem, et me subscriptum Pro-Secretarium, iisque adstantibus solemniter pronuntiavit Tuto procedi posse ad solemnem Ven. Germanæ Cousin Virginis Beatificationem - Litterasque Apostolicas in forma Brevis de eadem Beatificatione in Patriarchali Vaticana Basilica suo tempore celebranda conscribi jussit.

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Cardinalem Aloisium Lambruschini Latran, s'est rendu dans la sacristie et a mandé auprès de lui le Révérendissime seigneur Cardinal Louis Lambrusehini, évêque de Porto, de Sainte-Rufine et de Civita-Vecchia, Préfet de la S. Congrégation des Rites; le rapporteur de la cause, R. P. André-harie Frattini, promoteur de la sainte Foi, et moi soussigné prosecrétaire, et en notre présence a déclaré solennellement — qu'il peut être procédé sûrement à la béatification solennelle de la vén. vierge Germaine Cousin, et a ordonné de préparer des Lettres Apostoliques en forme de Bref touchant la célébration en temps opportun de la même Béatification dans la Basilique Patriarcale du Vatican.

Atque hoc Decretum in vulgus edi, et in Acta Sacrorum Rituum Congregationis referri mandavit, Octavo Kalendas Julias MDCCCLIII.

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Le présent Décret devant être pu-
blié et inscrit dans les Actes de la
S. Congrégation des Rites, le huit des
Kalendes de juillət MDCCCLIII.

A. CARD. LAMBRUSCHINI EP. PORTUENSIS S. RUFINE ET CENTUMCELL.
S. R. C. PRÆFECTUS

Loco Sigilli

D. Gigli S. R. C. Pro Secret.

Nous avons reçu une nouvelle lettre de M. l'abbé Prompsault. Voici la conclusion de cette lettre qui ne fait que répéter, sous une forme différente, des raisonnements déjà connus de nos lecteurs, et que pour cette raison nous ne reproduisons pas intégralement :

Je déclare en terminant que ni ma brochure, ni mes autres publications n'ont pu donner lieu à M. l'abbé Cognat de m'attribuer les opinions gallicanes parlementaires dont il lui plaît de me supposer essentiellement Imbu : ce ne peut être que comme moyen oratoire, tactique habile et ruse de guerre, qu'il a mis et persiste à mettre de pareilles inculpations à ma charge. »

Nous ne connaissons pas les autres publications de M. l'abbé Prompsault. Nous ne pouvons les apprécier. Quant à sa brochure, nous maintenons le jugement que nous en avons porté après mûr examen. Il ne reste donc d'autre ressource à M. l'abbé Prompsault que d'en appeler sur son gallicanisme à des juges mieux disposés ou plus compétents que nous. L'abbé J. COGNAT.

Nos lecteurs se rappelleront sans doute ce que nous disions; il y a quinze jours, de l'attitude prise par les gouvernements de Stuttgard, de Carlsruhe,

de Wiesbaden et de Darmstadt à l'égard des Evêques de la province du HautRhin. D'après les nouvelles que nous recevons aujourd'hui même, il paraît que les conseils de la prudence et de la justice sont bien loin de prendre le dessus. Voici l'acte de violence que nous lisons dans le numéro du 30 juin du Wolksblatt de Stuttgard (1):

« Réunis au milieu de juin pour aviser aux moyens de répondre dignement et utilement aux provocations des gouvernements, les cinq Evêques de la province de Fribourg s'étaient décidés à publier un nouveau Mémoire pour rétablir sur son véritable terrain la question que la presse et la jurisprudence gouvernementales s'étaient efforcées de déplacer. Au moment où l'impression du Mémoire allait se faire, la police de Fribourg vint pour le confisquer. Ce n'est que sur la protestation de l'Archevêque de Fribourg que les suites de cette mesure furent arrêtées. Si elles devaient être le début d'une voie de violence, il est à pressentir que les malheureuses conséquences que nous avons fait craindre dans nos derniers articles ne viennent trop tôt troubler la paix religieuse et sociale de ces Etats qui, ce semble, ne devraient point encore avoir oublié la terrible leçon de 1843.»

A. SISSON.

Le roi de Hollande a ré ondu en ces termes à l'adresse de la seconde Chambre des Etats généraux :

« Messieurs, je remarque avec plaisir que la seconde Chambre des Etats généraux rend justice au mobile de mes actes, à ma sollicitude pour les libertés et les droits de tous mes sujets.

« Elle croit avec raison que la force de notre constitution politique repose sur la confiance réciproque du gouvernement et de la représentation, et j'accepte volontiers l'assurance qu'elle désire coopérer à consolider cette force et le lien qui unit la Néerlande à Orange.

« Si cette disposition continue à animer le pouvoir législatif, Messieurs, la patrie en récoltera, sous la bénédiction du ciel, des fruits salutaires. » Cette réponse est moins brève que celle qu'a reçue la première Chambre. Toutefois, on remarque qu'elle ne respire encore qu'une médiocre satisfaction.

On lit dans le Staats-Courant, journal officiel de La Haye :

<< Son Exc. le ministre pour les affaires du culte catholique-romain est envoyé par S. M. le roi avec une mission particulière à Rome. Pendant l'absence de Son Excellence, M. le ministre des affaires étrangères est chargé de la signature au département pour les affaires du culte catholique-romain. »

On avait annoncé presque officiellement les dispositions principales d'un projet de loi attentatoire à la liberté religieuse. L'attitude des représentants du pays paraît de nature à faire réfléchir les mi

(1) Cette excellente feuille a été fondée et est rédigée par le docteur Riess, ancien professeur de l'Université de Tubingue. Nous ne saurions donner asscz d'éloges au courage et à l'intelligence avec lesquels cet habile et savant écrivain défend dans le midi de l'Allemagne les intérêts de l'Eglise.

nistres et les courtisans qui ont spéculé jusqu'ici sur l'agitation des esprits et sur les préjugés des masses protestantes coutre les catholiques. Charles DE RIANCEY.

Bulletin Politique de l'Etranger.

Saisse. L'élection fédérale qui vient de s'accomplir a été pour le gouvernement radical de Fribourg un grand échec matériel et moral.

Des deux candidats, celui des conservateurs M. Wuilleret, n'a pas obtenu moins de 4,432 voix, tandis que son compétiteur radical M. Fracheboud n'en a eu que 1927.

Au Mouret et à Romond, les choses s'étaient passées avec ordre et tranquillité.

C'est encore à Bulle, lieu dont le nom obtient une triste célébrité, qu'ont eu lieu des scènes de violence. Le sang y a coulé, et les opérations électorales ont dû être abandonnées.

La Gazette de Fribourg rapporte ainsi ce fâcheux événement, d'après un récit qu'elle dit tenir d'une personne neutre :

« On avait procédé fort tranquillement aux préliminaires d'usage; les deux camps étaient en présence sur des files de quatre hommes par colonnes.

• Déjà on était occupé à faire défiler dans les cordages et à compter. lorsqu'un individu qu'on dit de Semsales se précipite brusquement sur M. Charles de Riaz qui se trouvait dans l'enceinte électorale, et avant qu'on ait eu le temps de prévenir l'assaillant, il frappe M. Charles de coups de gourdin et le couvre de blessures; on accourt et on protége l'assailli; cependant de part et d'autre en évite une mêlée et on se disperse; les opérations sont rompues par cet incident.

« Une autre version que nous tenons d'une source non suspecte, d'un gouvernemental, relate que M. Charles avait été nommé scrutateur et qu'il ne voulait point laisser passer un radical qu'il estimait, à tort ou à raison, ne point avoir le droit de voter; celui-ci persista, M. Charles refusa, et c'est alors que cet individu lança un coup de poing à M. Charles, et après les coups de poing, les coups de bâton; une mêlée aurait été sur le point de s'engager, mais on se dispersa de part et d'autre.

M. Perrier intervint, protégea M. Charles et le conduisit en lieu propre à recevoir les premiers sonis. »

Tandis que le Bund, journal radical, ne craint pas d'accuser M. Charles de Riaz d'avoir volontairement causé ces désordres en déchirant un bulletin, Voici une déclaration authentique et d'où semble ressortir pleinement la vérité :

• Nous soussignés, citoyens suisses intéressés à ce que le nom de notre pays ne soit pas flétri par des scènes de violence dans les élections, nous avons assisté à celles qui devaient avoir lieu à Bulle le dimanche 26 juin 1853.

Vers midi les colonnes des électeurs commencèrent à arriver dans la ville de Bulle, les radicaux, tambours ou musique en tête, chacun avec une feuille à la boutonnière; les conservateurs dans le plus grand silence. Cha

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