des 4 évangélistes, sont au nombre des faits dont se compose la symbolique chrétienne.

On remarque dans un grand nombre d'églises, que l'axe de l'abside du chœur, au lieu d'être le prolongement de l'axe de la nef, forme avec celui-ci un angle parfois assez sensible, dans lequel il est très-naturel de voir une représentation de l'inclinaison de la tête de J.-C. sur la croix lorsqu'il expira. C'est encore là un fait de symbolique chrétienne.

Parmi les figures qui paraissent le plus incontestablement symboliques, on peut citer la sirène qui a été

taines contrées. Au Puy on trouve des sirènes fort remarquables sur la porte principale de l'église St.-Michel, si singulièrement construite au sommet d'une aiguille de roche volcanique.

A Angers, la sirène tient d'une main un poisson, emblême du Christ, de l'autre un glaive que l'on a cru être l'emblême de l'autorité de la foi ou de la puissance de la parole divine. La sirène est aussi emblématique du baptême.

Du reste, il faut se garder de pousser trop loin l'interprétation des figures et prendre garde de donner trop d'extension au symbolisme. A toutes les époques de la sculpture, la fantaisie a joué son rôle, la fantaisie est un des éléments de l'art, et l'on ne doit pas s'étonner qu'il y ait eu dans l'ornementation, au moyen-âge, des figures de convention comme il y en avait dans l'architecture grecque et dans l'architecture romaine.

SYMPHONIE. Concert d'instruments exécutés en basreliefs sur les portails d'églises, quelquefois même sur les chapiteaux historiés comme dans celui de Bocherville, Ces représentations sont très importantes à étudier pour l'histoire de l'instrumentation au moyen-âge. A Paris, M. Bottée de Toulmon, bibliothécaire du conservatoire; dans le département du Nord, M. Coussemaker, ont fait des recherches très-intéressantes sur la musique ancienne, je m'occupe moi-même de réunir toutes les sculptures qui peuvent conduire à une connaissance parfaite des instruments, et j'en ferai plus tard l'objet d'une description spéciale.

On distingue dans le développement du bas-relief de Bocherville que je viens de citer, la harpe, le nablum, l'organistrum, la flûte de pan, le psaltérion, le violon, etc.

MUSICIENS FIGURES SUR UN CHAPITEAU DE L'ÉGLISE DE BOCHERVILLE.

SYNAGOGUE. Dans le XIII. siècle et les siècles suivants, on a représenté la synagogue sous la figure d'une femme, image de la religion antérieure à l'avènement du Christ, et on l'a mise en regard d'une autre statue couronnée, représentant la religion chrétienne triomphante, et qui reçoit parfois dans un calice le sang de J.-C. crucifié. Cette personnification de l'ancienne loi a été également adoptée par les peintres sur verre (1); elle a été aussi pour les miniateurs un thême de prédilection.

La synagogue est figurée les yeux couverts d'un bandeau, et penchant sa tête d'où la couronne se détache

(1) V. la monographie des vitraux de Bourges, par MM. A. Martin

et Cahier.

et tombe, pour montrer que la religion d'Israël a fléchi devant la religion chrétienne. Elle n'a point de manteau et tient en main une bannière ou guidon brisé en deux ou trois endroits de la hampe. (V. mon Cours, t. 6o., p. 484). Enfin, elle laisse tomber de ses mains les tables de la loi qui ont cédé la place aux lois du christianisme.

Rapports exis

SYNCHRONISME DE L'ARCHITECTURE. tant entre le style d'édifices élevés à la même époque, dans des contrées différentes. Les monuments de même âge offrent bien des types généraux uniformes, les mêmes principes de construction, mais avec des différences dans la manière dont les ornements sont traités, dans l'adoption de certaines formes, de certaines combinaisons habituelles dans une province, plus rares ou insolites dans d'autres, dans l'avancement ou le retard de la marche progressive de l'art; en un mot, dans une multitude de détails qu'un œil exercé apprécie avec un peu d'attention.

J'ai le premier, je crois, après des voyages entrepris dans un grand nombre de directions, indiqué les caractères qui différencient les monuments de même âge dans les diverses contrées de la France.

J'ai divisé le royaume en plusieurs régions que l'on peut circonscrire à peu près ainsi qu'il suit :

La région du Nord;

L'Ile de France;

La Normandie;

La Bretagne.;

Le Maine, l'Anjou et la Touraine;

Le Poitou, l'Aunis, la Saintonge;