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Lettre de M. le président de la Société dunkerquoise accusant réception des Bulletins de la Société de Soissons.

MM. Cadet et Bazin, professeurs du collége, offrent les deux premières livraisons de leur Atlas spécial de la géographie de la France. Un rapport sera fait à la Société sur cette importante publication.

M. Vatelet donne, pour le musée, un vase en terre cuite trouvé à Faucoucourt, et qui ressemble aux creusets employés dans les laboratoires de chimie.

M. Lemaire annonce qu'il a reçu, pour la Société, un certain nombre de carreaux émaillés du moyen-âge envoyés par M. Jarry, propriétaire du château d'Armentières, et qui ont été détachés de l'ancien pavé de ce vieux manoir.

COMMUNICATIONS.

La Société, de plus en plus convaincue de la nécessité de créer un musée dans la ville de Soissons, avait chargé une commission de s'entendre avec l'administration municipale pour la réalisation de ce projet. M. le président communique la réponse de M. le maire. Une nouvelle commission sera nommée; elle se composera de deux membres du conseil municipal, de deux membres de la commission de surveillance de la bibliothèque communale, et de deux membres de la Société archéologique. La Société accepte avec empressement cette combinaison, et nomme pour ses commissaires M. de Laprairie, son président, et M. Betbeder. Ces Messieurs. sont chargés de réclamer, pour la Société, la direction du musée qu'il s'agit de former.

A l'époque de son excursion aux magnifiques ruines du château de Fère-en-Tardenois, la Société avait reçu de M. Delbarre, un de ses membres, une intéressante communication sur l'état de délabrement dans lequel

se trouvait l'ancienne église abbatiale d'Essômes, un des monuments les plus remarquables du département de l'Aisne; elle avait chargé MM. Delbarre, Souliac et de Villermont de lui faire un rapport sur les moyens à prendre pour parer aux besoins les plus urgents. Mais ces messieurs, inspirés par un zèle assurément bien louable, ont cru pouvoir outrepasser la mission qui leur avait été confiée, et ont profité de plusieurs voyages successifs de M. le préfet à Château-Thierry pour obtenir de ce magistrat l'organisation d'une loterie destinée à subvenir aux frais de réparation et de consolidation de l'admirable église d'Essômes. En conséquence, un arrêté préfectoral en date du 2 juin vient d'être adressé à M. le président de la Société. Cet arrêté autorisant la loterie est ainsi conçu :

LOTERIE.

CONSOLIDATION DE L'ÉGLISE D'ESSÔMES.

Du 2 juin 1854.

Nous, Préfet du département de l'Aisne;

Vu la délibération en date du 26 septembre 1855 par laquelle la commission déléguée par la Société historique et archéologique de Soissons demande l'autorisation d'organiser une loterie dont le produit net serait affecté à la consolidation de l'église d'Essômes ;

Vu l'avis de M. le sous-préfet de Château-Thierry;

Vu la loi du 21 mai 1836, l'ordonnance du 29 mai 1844 et les instructions sur la matière;

Vu la lettre en date du 10 novembre 1853 par laquelle M. le ministre de l'intérieur fait connaître que la loterie dont il s'agit est susceptible d'être autorisée;

Arrêtons:

Art. 1. La Société historique et archéologique de

Soissons est autorisée à organiser une loterie au capital de quarante mille francs, à provenir de l'émission de 20,000 billets à 2 francs l'un, et dont le produit net sera affecté à la consolidation de l'église d'Essômes.

Art. 2. Il sera prélevé sur le capital de l'entreprise une somme de dix mille francs pour l'acquisition de cent huit lots en argenterie dont le tirage au sort aura lieu dans la première quinzaine du mois de mars 1855.

Toutefois, si les billets n'étaient point émis au jour fixé pour le tirage, les lots subiraient une réduction proportionnelle, de manière à conserver intacte une somme de trente mille francs.

Art. 3. Les fonds provenant de l'émission des billets seront versés au fur et à mesure du recouvrement dans la caisse du receveur municipal d'Essômes qui en opérera successivement le placement à la caisse du service, jusqu'à concurrence de trente mille francs. Cette somme sera ultérieurement employée, conformément aux règles ordinaires de l'administration, aux travaux à exécuter à l'église d'Essômes.

Quant aux fonds obtenus au-delà de ladite somme et pouvant s'élever à dix mille francs, ils seront tenus par le receveur municipal à la disposition du comité de surveillance indiqué ci-après, qui ne pourra cependant les affecter qu'au paiement des lots et des frais divers occasionnés par la loterie.

Art. 4. L'émission des billets de la loterie dont il s'agil n'est autorisée que pour le département de l'Aisne ; en conséquence, ils ne pourront être colportés ni vendus dans un autre département. Les annonces et publications relatives à la loterie ne pourront être faites que par les journaux du département de l'Aisne. Toute annonce ou publication par voie d'affiche est formellement interdite.

Art. 5. Les opérations concernant la loterie, telles que l'émission ou la vente des billets, l'achat des lots, le

tirage, etc., seront faites par une commission de surveillance composée de :

M. le sous-préfet de Château-Thierry, président.

Trois membres désignés par la commission historique et archéologique de Soissons, et préalablement acceptés par nous.

M. de Montlouis, maire d'Essômes.

M. Berriot, desservant d'Essômes.

M. Renon, receveur municipal, trésorier.

Art. 6. M. le sous-préfet de Château-Thierry est chargé d'assurer l'exécution du présent arrêté, dont une ampliation sera adressée à M. le président de la Société historique et archéologique de Soissons. Fait à Laon, lesdits jour et an.

Signé S. BOITTELLE.

Pour expédition conforme :

Le conseiller de préfecture, secrétaire général,

J. POURRIER.

La lecture de cette pièce administrative a quelque peu ému la Société, en considération de la grave responsabilité qui paraissait devoir lui incomber par suite de l'adoption d'une mesure qui, en définitive, ne pouvait être attribuée qu'à trois de ses membres. Une discussion assez vive s'engage quelques membres craignent que la loterie d'Essômes, se produisant sous le nom de la Société archeologique de Soissons, ne devienne pour celle-ci un antécédent fâcheux dans le cas où elle trouverait nécessaire de recourir un jour elle-même à un semblable moyen dans l'intérêt d'un monument ou d'une institution appartenant plus spécialement au Soissonnais. Avant de se prononcer, la Société décide que son président écrira à M. Delbarre pour lui demander les raisons qui ont pu engager la commission dont il est le rapporteur

à recourir à la ressource d'une loterie, et les moyens qu'elle a pu trouver pour en assurer la réussite..

M. l'abbé Poquet, secrétaire de la Société, rend compte d'une excursion archéologique que la Société vient de faire au château d'Armentières, Oulchy et Vierzy.

Rapport de M. l'abbé Poquet, secrétaire de la Société, sur l'excursion du jeudi 1er juin 1854.

La Société, Messieurs, en conservant la louable coutume de faire chaque année une ou deux excursions archéologiques, n'a pas cru seulement céder au besoin que chacun de nous éprouve de connaître les richesses monumentales de notre pays; mais encore d'obéir au sentiment de bonne confraternité qui nous lie tous ensemble comme les membres d'une même famille. Nous pouvons nous rendre la justice, Messieurs, que ces sentiments ont toujours existé parmi nous, et la journée du jeudi 1er juin en est une nouvelle preuve.

La Société ayant décidé dans sa dernière séance qu'une excursion scientifique serait faite au village d'Armentières et au bourg d'Oulchy, ancienne capitale de F'Orxois, le jeudi 1er juin, dix-huit membres de la Société archéologique auxquels devaient se joindre des correspondants de Château-Thierry et de Laon, partaient pour aller visiter ces deux localités.

Le village d'Armentières, si peu connu des archéologues, doit sans doute à sa position cachée dans le creux d'un étroit vallon et sur le bord d'un petit ruisseau qui forme un des affluents de l'Ourcq, l'espèce d'oubli dans lequel il est resté jusqu'ici. Toutefois, l'intérêt qu'il excite ne vient pas de son église, cet édifice ne pouvant offrir aux amateurs qu'une porte de transition ornée d'une guirlande de violettes, une simple nef romane

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