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née 1854. Au premier tour du scrutin sont nomniés à l'unanimité membres du bureau pour l'année 1834 :

MM. DE LAPRAIRIE, président.
WILLIOT, vice-président.

L'abbé POQUET, secrétaire.

SUIN, trésorier.

DECAMP, pro-secrétaire-archiviste.

COMMUNICATIONS.

M. le président fait un rapport sur les travaux de la Société pendant l'année qui vient de s'écouler. Il s'exprime ainsi :

MESSIEURS,

L'impression du Bulletin de nos séances pour 1853 est déjà fort avancée; nous ne tarderons donc pas beaucoup à recevoir notre septième volume. Convaincus que les Sociétés ne vivent que par leurs publications, et qu'elles ne seront jugées que par les travaux qu'elles auront laissés après elles, nous avons tenu à ne pas interrompre nos publications, même dans les années les plus défavorables aux études qui demandent le calme de l'esprit. Si nous avions besoin d'être confirmés dans le parti que nous avions pris, nous n'aurions qu'à nous rappeler l'ancienne académie de Soissons. Cette société, fondée en 1650, composée successivement d'un grand nombre d'hommes de mérite, associée en quelque sorte à l'académie française dans laquelle ses membres pouvaient siéger avec voix délibérative, n'a pourtant pas laissé de souvenirs profonds dans le pays. Et pourquoi cela? Parce que le nombre des ouvrages qu'elle a fait imprimer est très-peu nombreux, parce qu'il se borne à

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quelques dissertations dont les plus intéressantes sont l'œuvre de l'abbé Lebeuf, chanoine d'Auxerre. Si, au lieu de traiter presqu'exclusivement des questions littéraires, l'académie de Soissons avait, durant sa longue existence, travaillé davantage à l'histoire du Soissonnais et de ses monuments, si elle avait cherché à conserver le souvenir d'une foule de traditions et d'usages maintenant effacés et oubliés; et si tous ces travaux avaient été livrés à l'impression, quels services n'aurait-elle pas rendus, et que de volumes intéressants n'aurions-nous pas à consulter aujourd'hui ?

Nous n'avons pas voulu, Messieurs, donner lieu à de pareils regrets, et toute étude ayant trait à quelque partie de l'histoire du pays est bien accueillie par nous et facilement admise dans notre Bulletin.

Cette année, nous avons fait un nouveau pas dans la voie de publications où nous sommes entrés, dès les premiers jours de notre organisation, en décidant que la Société ferait imprimer, à ses frais, en dehors du Bulletin ordinaire de ses séances, le rituel de Nivelon, manuscrit qui remonte aux premières années du 13° siècle et qui, outre l'intérêt qu'il présente pour le diocèse de Soissons étant l'oeuvre d'un de ses plus grands évêques, possède l'avantage de donner des notions précieuses sur l'état de la Société à cette époque, où l'on pourrait dire de la religion qui absorbait tout: institutions, lois, sciences, arts, lettres.

Dans quelques mois, lorsque l'impression du rituel de Nivelon sera terminée, la Société sera en mesure de commencer le recueil de toutes les inscriptions de l'ancien diocèse de Soissons.

La Société ne s'est pas dissimulé les difficultés d'une semblable publication, mais convaincue de son immense intérêt, ces difficultés ne l'ont pas arrêtée. La réalisation est suspendue pendant un temps assez court qui

sera employé à recueillir le plus grand nombre des inscriptions qui devront entrer dans le recueil. Déjà nous en avons tous relevé un grand nombre que nous déposerons quand le moment sera venu.

La préoccupation de cette grande collection n'a pas arrêté le cours de nos travaux ordinaires pendant l'année qui vient de s'écouler. Vous allez juger, par le court exposé que je vais vous faire, que notre volume de 1853 ne sera pas inférieur aux six qui l'ont précédé. Il les dépassera même pour la quantité de texte qu'il contiendra.

M. Suin a ouvert notre première séance par un travail qui a été très-goûté sur les jetons de présence des notaires de l'arrondissement de Soissons. M. Suin nous a révélé une circonstance assez singulière; c'est que les notaires de Soissons, ainsi que ceux de Paris qui ont les mêmes jetons, ne connaissaient pas la signification de l'emblème du gnomon qui figure sur ces jetons depuis de longues années. S'il ne s'était pas trouvé un archéologue dans l'honorable corps du notariat, les confrères de M. Suin auraient sans doute encore manié pendant quelques siècles leurs jetons de présence, en en ignorant toujours le sens. Nous devons au même membre, premièrement: Des notes sur les archives de Chauny et sur des meubles anciens et curieux qui se trouvent à la mairie de cette ville; deuxièmement : Une étude sur l'ancienne abbaye de Bretigny et son pélerinage, et sur son patron qui était un saint Hubert autre que celui des Ardennes, quoiqu'il fût invoqué pour les mêmes causes que son homonyme plus célèbre.

M. Watelet a lu à la Société un second travail sur les fossiles inédits du Soissonnais; il est facile d'en comprendre l'intérêt, puisque les observations qu'il contient sont particulières à notre pays. De très-belles gravures seront jointes à l'article de M. Watelet.

Nous avons des remerciments à adresser à M. Matton, membre correspondant, qui nous a envoyé: 1o le precès-verbal de pesée en 1793, de l'argenterie des églises de Soissons; 2o l'état de l'argenterie à la même époque, de différents corps et communautés de l'arrondissement de Soissons; 3° le procès-verbal de pesée des cloches de quelques églises supprimées en 1791; 4° plusieurs plans terriers concernant des communes de l'arrondissement de Soissons; 5° et un tableau indiquant la circonscription de l'ancien comté de Braine.

M. l'abbé Daras nous a donné la description d'une tombe en pierre trouvée sous ses yeux dans l'ancien Couvent de Saint-Médard.

M. Lefèvre, de Corbeny, quoique n'appartenant pas à notre Société, nous a envoyé la monographie de l'église de Saint-Eugène. Ce travail, que vous avez trouvé assez intéres ant pour être admis dans notre Bulletin, est venu nous montrer une fois de plus avec quelle merveilleuse fécondité les 12 et 13e siècles avaient semé les monuments dans cette partie de la France que nous habitons.

M. Betbeder, à l'occasion d'une visite qu'il avait faite à l'église de Largny, nous a fait un rapport qui a soulevé une discussion importante sur une question d'ant et de date que la Société s'est réservée de traiter de nouveau dans une autre occasion.

Notre secrétaire, M. l'abbé Poquet, ne s'est pas cru quitte envers la Société par la rédaction des procèsverbaux de nos séances; il nous a d'abord fourni des renseignements très-curieux sur l'ancienne boucherie et sur la chasse que les bouchers de Soissons étaient obligés de donner tous les ans pour le plaisir des habitants de la ville. Il nous a ensuite apporté un précis historique sur Vic-sur-Aisne; ce travail, étendu et complet, est une véritable histoire du bourg de Vic-sur

Aisne dont le château, propriété d'un de nos confrères, a été longtemps habité par le cardinal de Bernis et l'abbé de Pomponne.

M. l'abbé Pécheur nous a fourni quelques notes sur deux médailles gauloises trouvées à Fontenoy, canton de Soissons.

La Société a pris, peu de temps après qu'elle a été constituée, une décision qui a été adoptée àl'unanimité parce qu'elle était parfaitement convenable; c'était qu'un membre serait chargé de faire une notice nécrologique sur chaque confrère que la mort lui enlèverait. M Decamp a, le premier, rempli ce devoir en rédigeant sur M. de Saint-Vincent un article qui a fait sentir à la Société toute la perte qu'elle avait faite.

M. l'abbé Lecomte a continué, cette année, son grand travail sur les vitraux des deux églises de La Ferté-Milon. Il a, dans cet article comme dans ceux qui l'avaient précédé, jeté la science à pleines mains.

Enfin, je vous ai communiqué quelques notes sur Philippe Blanquart, peintre verrier de Soissons qui vivait à la fin du 15° siècle; sur le sort des lépreux au moyenâge et sur les reliques de la cathédrale avant la révolution de 1789. J'ai cherché aussi à vous faire connaître, dans une analyse très-concise, un important ouvrage, l'Histoire de Guise par notre collègue, M. l'abbé Pécheur. Dans la pensée que Soissons, siége de notre Société, devait surtout fixer notre attention et être l'objet de notre étude, je vous ai présenté, sur ses diverses enceintes et ses fortifications, un travail qui a paru recevoir votre approbation.

Nous n'avons pu faire, pendant l'année 1853, qu'une seule excursion archéologique; mais la journée que nous y avons consacrée a été bien remplie. Pierrefonds, sa fontaine et ses magnifiques ruines, Saint-Jean-auBois et sa belle chapelle du 19e siècle, Saint-Pierre

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